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RENZO

Comment va-t-elle réagir ?

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Jeudi 29-11-18 | Appartement de Renzo au 4 rue Dancourt, 75018 Paris

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Perle me rend dingue. Mais j'ai beau me le répéter. Marteler mon crâne, que je ne veux rien de concret avec elle, je n'y arrive pas. Je la repousse, mais je suis irrémédiablement attiré par elle, par le vide que crée son absence. Chaque fois que je me dis, allez, c'est bon, lâche l'affaire. Elle me tente à nouveau en se baladant devant mes fenêtres en petites tenues. Ou bien elle vient me demander une chose insignifiante, juste pour le plaisir de me voir. Comme l'autre matin où elle m'a réclamé du café. Elle n'en avait plus d'après elle, alors que son tiroir à dosettes était plein. Quand je lui en ai parlé, elle m'a répondu que le mien était meilleur puisqu'il venait d'Italie.

Le pire, c'est que tout est simple avec cette belle brune. Une évidence. Les choses se font naturellement. On se comprend sans se parler en communiquant d'une fenêtre à l'autre et, quand ce n'est pas suffisant, on s'envoie des messages ou l'on se retrouve chez elle, dans mon appartement ou sur le rooftop. Les sujets de discussion ne manquent pas. Et je me rends compte que je n'ai jamais autant échangé avec une femme.

Depuis que je suis redevenu célibataire, je commande, elles exécutent et voilà tout. Alors qu'avec Perle, nous possédons tant de choses en commun. Un palier, un toit-terrasse, la lecture, l'art, sous toutes ses formes, l'Italie, les dessous suggestifs. Et bien sûr, le sexe.

Une véritable tentation.

Cette fois-ci, c'est moi qui suis à l'initiative de notre dernier rapprochement. La voir agir avec l'autre guignol n'aurait pas dû me fourrer dans cet état. J'ai essayé pourtant de me raisonner. De repousser tous les sentiments négatifs qui venaient mettre le trouble dans mes pensées. Dans mes résolutions. Et ce n'est pas les réflexions de Manon qui allaient m'aider à y voir plus clair. La pointe de satisfaction que j'ai ressentie quand elle m'a avoué l'attrait qu'éprouvait son amie pour moi n'aurait pas dû me réjouir à ce point.

Au point de la vouloir sur ma moto, collant son corps au plus près du mien. D'être frustré d'arriver aussi vite à l'appartement. D'avoir envie de continuer à la chauffer dans l'ascenseur comme je l'ai fantasmé des dizaines de fois. Pour terminer notre rapprochement dans l'embrasure de la porte de son appartement. Révélant chez elle, cette peur excitante d'être vue...

Je dois en avoir le cœur net.

A-t-elle juste apprécié ce moment de débauche, emportée par notre envie de se satisfaire ? Ou bien est-ce un véritable désir de jouer aux exhibitionnistes ? Pourrait-elle, elle aussi, partager cette pratique du voyeurisme ?

Je dois le vérifier.

Et pour cela, rien de tel que ce nouvel instant de lecture. Maintenant que je sais qu'elle a dévoré tous mes romans, l'idée de partager nos moments préférés me plaît bien. Je sens que Perle hésite de peur d'être gênée de devoir aborder des sujets sensibles et privés, tels que les fantasmes. M'avouer ce qui pourrait la faire jouir ne va pas être simple. Mais sous le ton de la confidence de mes personnages, ce moment va, j'espère s'avérer délicieux.

Perle s'installe sur son fauteuil avec ses longues jambes croisées sur la rambarde. Tandis que, moi, j'appuie mes avant-bras sur le balcon en fer forgé de la fenêtre de ma chambre à l'écouter lire les lignes, que je connais par cœur au travers du micro de mon téléphone.

Elle voue un culte au couple que formaient Rayan et Sydney. Pour elle, ils avaient vécu tant de choses et partageaient un amour si exceptionnel, qu'on ne pouvait que les trouver beaux.

Ce qui me plait, c'est la façon dont elle ressent certaines scènes. Reste à découvrir si elle sera prête à les reproduire.

Pour cela, je dois me montrer prudent, mais l'envie de la tester est trop forte. Je veux être sûr de moi avant de lui dévoiler celui que je cache le plus. Celui que je côtoie depuis mon retour du tour du monde et dont même Charlotte n'avait pas conscience. Elle n'était pas assez ouverte d'esprit pour apprécier ce genre de réjouissance. Je n'avais donc pas insisté en voyant la forme de dégoût que pouvait exprimer son visage chaque fois que je tentais quelque chose de nouveau avec elle. Le sexe classique était bon entre nous et ça lui suffisait.

Mais pas à moi.

Aussi, après notre séparation, j'ai laissé libre cours à cet univers, que je pratique dans certains clubs, faute d'avoir trouvé la partenaire idéale avec qui je pourrais partager ce monde sans pour autant entamer une relation suivie. J'ai assez donné avec mon ex et me suis promis de ne plus me faire avoir par des sentiments qui vous rendent faibles. Je suis bien comme je suis. Je ne manque de rien. Je comble une grande partie de mes besoins entre l'écriture, la photographie, la peinture et la gestion du Hangar. Et pour le sexe, il me suffit de passer un coup de fil comme je l'ai fait tout à l'heure.

— Salut, Isadora, c'est Renzo.

— Bonsoir, mon beau...

— Tu es libre ce soir ?

— Toujours pour toi.

— Je serai là pour vingt heures, tiens-toi prête.

— Une envie particulière ?

— Dessous sexys rouges et assise sur une chaise.

Je sais qu'à ce moment-là j'ai pris la décision qui s'imposait. Alors pourquoi je m'interroge en faisant face à la fenêtre de ma voisine ? Pourquoi perdre du temps à la contempler ou à la voir rire avec son amie tandis qu'elles essayent leurs fringues pour la soirée au lieu de me préparer ?

Pourquoi doit-elle toujours se balader en dessous plus affriolants les uns que les autres sans prendre la peine de tirer les rideaux ? Bon pour cela, il faudrait qu'elle en ait habillé ses fenêtres. Quant aux volets, elle m'a expliqué qu'elle ne les fermait jamais, car elle se sentait oppressée. Mais je tenterais une troisième hypothèse, elle aime exhiber son corps, n'ayant aucun problème avec celui-ci sans doute dû aux nombreux défilés auxquels elle a participé ou assisté. Alors je lui ai posé la question au cours d'une de nos discussions. Elle m'a répondu, que « les femmes sur les plages sont bien en maillot de bain ou en topless et l'on n'en fait pas toute une affaire ». Pourtant, elles ne sont pas plus couvertes que moi avec ma lingerie.

Elle a raison, mais je n'ai jamais bandé aussi dur devant un maillot de bain...

D'ailleurs en parlant des dessous sexys de ma voisine, la voilà qui me demande mon avis sur ceux qu'elle a choisis. Elle vient de se placer devant la fenêtre me faisant face et lève son pouce en l'air pour savoir si je valide.

Est-ce que je dois vraiment lui répondre, alors qu'elle parade avec une guêpière couleur chair rehaussée de dentelle noire, dont les balconnets sont prêts à laisser déborder sa poitrine à chacun de ses mouvements ? Perle a forcément ajouté des bas attachés au porte-jarretelles et défile sur des talons hauts de la même couleur. J'hésitais entre un string et un tanga, mais ses fesses nues viennent de me donner la réponse, alors qu'elle tourne sur elle-même. Putain, je suis là, comme un con à serrer le fer forgé de mon balcon tandis qu'elle se marre. Je suis sûr que cette chipie le fait exprès. Elle me montre son téléphone, je saisis le mien alors que je viens de recevoir un message.

Perle : Tu valides ?

Renzo : Comme si tu avais besoin de ma réponse.

Perle : Le truc, c'est qu'avec Manon, on hésite.

Renzo : Entre quoi ? Et quoi ?

Perle : Tu ne veux pas passer, ça serait plus simple, non ?

Plus simple ?

Elle en a de belles, elle. C'est déjà bien assez compliqué à gérer en ayant la cour d'immeuble qui nous sépare, alors, si je dois assister au défilé juste sous mes yeux, je ne suis pas sûr d'en sortir indemne.

Renzo : Désolé, je dois y aller.

Perle : Tu ne viens pas à la soirée avec nous ?

Renzo : Je vous y rejoindrai plus tard. J'ai un truc à faire.

Malgré les quelques mètres qui nous séparent, je peux lire la déception sur son visage. Perle ne rajoute rien. Elle n'a pas besoin de le faire, elle me fixe simplement. Je sais qu'elle a compris.

Ces secondes sont un enfer.

Est-ce que j'annule ma virée au club privé « L'Extase » et passe toute la soirée avec elle ? Ou bien je ne change pas mes plans et je rejoins Isadora quitte à peiner Perle ?

Je ne devrais même pas me poser la question. Alors pourquoi je continue de la fixer ? Comment arrive-t-elle à me faire ressentir ce sentiment de culpabilité ?

Elle m'emmerde.

Royalement.

Et profondément.

Perle n'a pas à influencer ma décision. Pas question de lui accorder ce pouvoir. Je la mate une dernière fois. Mais sa posture a changé. Ses bras se sont refermés en croix sur sa poitrine pour me cacher ce qu'elle m'a exposé, il n'y a pas trente secondes. Perle reste figée. Les jambes écartées, la lumière derrière elle joue entre ombre et clarté.

Elle est divinement belle avec cette aura éclatante autour de sa silhouette. J'attrape aussitôt mon appareil photo pour immortaliser ce merveilleux tableau. Celui-ci reste en permanence dans ma chambre depuis qu'elle est devenue ma voisine. Je capture cette magnifique silhouette à plusieurs reprises en faisant attention que les ombres cachent bien son visage. Je zoome ensuite pour capter le long rideau de cheveux rendu brillant par cette touche lumineuse. Ils recouvrent en partie son épaule dénudée, le haut de sa poitrine bombée et terriblement tentante. Alors que je replace mon attention vers son visage, j'aperçois une larme qu'elle laisse dévaler sur sa joue tandis qu'elle m'accorde tout de même l'ébauche d'un sourire timide.

Même triste, elle est belle...

Elle arrive à m'attendrir, à me donner l'envie d'effacer cette morosité, dont je suis le seul responsable. Je secoue la tête. Je ne dois pas flancher. Je fais ça pour nous deux. Perle ne veut pas plus que moi d'une relation suivie. On est d'accord pour du sexe et c'est tout.

Alors pourquoi pleure-t-elle ?

Après tout, c'est son problème si elle ne respecte pas ses engagements.

En colère après Perle, je balance mon appareil sur le lit et me change rapidement. Un jean et un tee-shirt, les deux en noir, tout comme ma veste en cuir et mes boots. J'attrape mon paquet de clopes, mon portefeuille et mes clés et je claque fortement la porte d'entrée. Je veux que Perle entende bien que je me casse. Et là, qui est-ce que je trouve sur le palier à m'attendre ?

Je vous le donne en mille.

— Manon ! Quelle surprise ?

— Tu n'es vraiment qu'un connard !

— Merci, je prends ça comme un compliment ! continué-je dans l'ironie.

Je tente de passer, car ce début de discussion ne mène à rien. À part me faire perdre mon temps.

— Ça t'arrive de penser avec autre chose que ta bite ? Tu ne peux pas la garder au chaud et accompagner Perle à cette soirée ?

— Comme tu vois, j'ai choisi l'option « Me vider les couilles ». C'est bon, j'ai dit que je viendrais et je n'ai qu'une parole. J'aurai juste du retard, ça va. Ce n'est pas la fin du monde.

Le bruit d'une porte qui s'ouvre et puis...

— Manon, laisse tomber.

Cette putain de voix légèrement cassée me colle un frémissement le long de la colonne. Perle se trouve dans mon dos et je ne compte pas me retourner. Je ne veux pas lire sa tristesse ou sa déception face à mon comportement de merde.

— Tu as entendu ta copine ? Bouge et laisse-moi passer.

Elle se décale tout en râlant. J'avais pratiquement dépassé la blonde quand elle me balance.

— Tu as raison, casse-toi. Tu ne la mérites pas.

— Sache, pour ton information, que Perle et moi sommes d'accord sur le principe de baiser quand on en a envie et chacun est libre de faire ce qu'il veut ensuite.

Je pivote, relève mon regard vers celui de ma voisine pour y lire son approbation et j'attends qu'elle confirme mes dires.

— Il a raison, Manon. Nous sommes d'accord pour de la baise sans... Attaches !

Le petit temps d'arrêt qu'elle prend et l'intonation avec laquelle elle prononce ce dernier mot suscite mon intérêt, tandis que ses prunelles noisette narguent les miennes au moment où Perle ébauche un sourire discret.

Serait-elle en train de se foutre de ma gueule pour me provoquer ?

— Tu es sûre, Perle, de vouloir t'aventurer sur ce terrain-là ?

Mon index relève son menton et oblige sa tête à se pencher vers l'arrière pour que je lise dans son regard. Nos souffles se percutent, se mêlent tandis que nos iris ne se lâchent pas. Le temps est comme suspendu et l'explication de Perle ne vient pas.

— Réponds-moi !

Mon corps ajoute une pression supplémentaire en comprimant le sien. La tension monte d'un cran lorsque la voix de son amie nous informe :

— Je vais vous laisser... Je rentre.

D'un signe de tête, nous acquiesçons tandis que la porte de Perle se ferme.

— Alors ?

— Quoi ? Ne me dis pas que ce simple mot peut te faire changer d'avis.

— Essaye. Tu verras bien !

Ce duel visuel, que l'on maintient, n'est qu'une partie de la joute que l'on se livre. Son corps émet une résistance tandis que je pousse Perle vers l'entrée de mon appartement. Son dos enfin en appuie contre le bois, j'insinue ma jambe entre ses cuisses pour que ma voisine les écarte. Elle émet un léger refus en les resserrant, mais capitule dans un gémissement quand je me frotte à elle. Loin de perdre pour autant de sa répartie, elle me demande :

— Qu'est-ce que tu comptais faire à cette femme ?

— D'après toi, j'allais pratiquer quoi avec elle ?

Ma main gauche se plaque contre le vantail en bois, mon visage se rapproche toujours plus près du sien tandis que l'autre se saisit des clés dans ma poche. La lumière vacille quelques secondes avant que la minuterie ne s'arrête, nous plongeant dans l'obscurité la plus totale.

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➥ Renzo fait le constat de l'importance que Perle prend dans sa vie. En dehors de la baise, il partage bien des choses et ils ont plein de sujets en commun. Perle cocherait-elle toutes les cases ?

➥ Renzo est conscient de mal agir avec Perle, mais il se conforme à leurs engagements. Seulement du sexe et la liberté d'aller voir ailleurs. Vous en pensez quoi ?

➥ Perle tente Renzo en lui lâchant juste ce mot. De la baise sans... Attaches. Elle a aiguillé sa curiosité, non ?

➥ Que va-t-il se passer maintenant qu'ils se retrouvent dans le noir ?

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📍Demain, on lira le chapitre de PERLE :

🎭 Il attend une réponse...

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🥰 Bonne soirée, mes #Sexys #Love, gros bisous 💋

💗 Kty.Edcall.Autrice 💙