21 - RENZO

RENZO

De surprise en surprise !

∞ ∞∞ ∞

Jeudi 29-11-18 | Le Hangar, 2 Rue Ronsard, 75018 Paris

∞ ∞∞ ∞

J'aurais sans doute dû écouter Manon et les laisser seuls encore un peu. Ça m'aurait évité de découvrir ce connard en train d'embrasser Perle. Je suis persuadé qu'il l'a fait exprès. Il a bien vu que j'arrivais vers eux. Quant à Perle, elle m'a paru plus étonnée que consentante, mais ça n'empêche que ça me fait royalement chier. Les surprendre me balance des images du couple qu'ils formaient et je n'aime pas ça.

Putain de merde !

Je ne tiens plus à ressentir ce genre de sentiments, je m'en suis fait la promesse. Plus jamais je ne veux dépendre d'une nana. Et Perle devient un véritable danger pour moi. Sa présence est en train de me faire flancher et je n'aime vraiment pas ça. Certes, je m'éclate avec elle, nos discussions sont variées, intéressantes et le sexe est divin, mais elle n'est pas la seule à pouvoir combler mes désirs.

Alors, stoppe tes conneries.

J'attrape mon téléphone et compose le numéro que je connais par cœur.

— Renzo.

— Tu es disponible ce soir ?

— Toujours pour toi, mon chou !

— On se retrouve au club. Et ramène tes copines.

— Avec plaisir...

Je raccroche tout en soufflant. Je m'allume une clope avant de commander un verre à Brigitte.

— Tu ne devrais pas te mettre dans des états pareils, me conseille Manon.

— Je ne sais pas de quoi tu parles.

— Ça crève les yeux que tu tiens à ma meilleure amie.

— Alors là, tu te trompes. Et en beauté.

— Mais bien sûr ! Les regards que tu lui balances parlent pour toi. Tout comme les siens.

— Tu es libraire ou psychologue ?

— L'un n'empêche pas l'autre ! La situation est délicate pour Perle.

— J'en ai rien à foutre. Elle fait sa vie et je vais reprendre la mienne.

— En te bourrant la gueule et en baisant tout ce qui bouge ? C'est bien ça, ton programme pour ce soir ?

— Non content d'être une chieuse, tu écoutes les conversations des autres.

— Rectification, je suis une attachiante !

Elle est vraiment dingue, cette nana. Et je comprends mieux pourquoi elle est amie avec Perle. En parlant de ma voisine, elle rentre enfin avec l'autre crétin sur ses basques. Elle me regarde et, si elle attend que je la rassure en lui rendant l'esquisse de son sourire embarrassé, elle se fout le doigt dans l'œil. Et bien profond ! J'ai enclenché le mode connard. Elle va devoir ramer et sa meilleure amie l'a bien compris. C'est sans doute ce qu'elle vient de lui glisser à l'oreille tandis que Perle ne lâche pas mes iris charbonneux pour tenter de se disculper, mais je ne peux pas accepter cette simple justification. Je veux une vraie discussion, de véritables excuses et pas ce genre de faux-fuyant.

Elle a besoin de moi pour la salle et je vais tenir mon rôle. Je sais faire la part des choses entre le professionnel et le privé, contrairement à l'autre crétin.

— Bon, on démarre cette visite ? Je n'ai pas que ça à foutre !

Je me dirige vers l'espace créateur, les deux amies bras dessus, bras dessous me suivent et l'autre gravure de mode ferme la marche.

— Quel grossier personnage, je l'entends commenter.

Je me retourne et le fusille du regard pour bien lui faire comprendre que je le garde à l'œil.

— Waouh ! Cet endroit est magnifique. Ma bichette, ton défilé va être le clou de la soirée.

— C'est bien ce que j'espère après tout le boulot que j'ai fourni, se pavane son Boss en se déplaçant dans l'espace.

Comment un mec aussi détestable a-t-il pu plaire à Perle ?

J'ai du mal à lui trouver des qualités. Pour moi, il a tout de l'arriviste qui se sert des autres pour briller. Par exemple, là, je sais à quel point Perle s'est investie pour cette soirée, pour trouver et valider des mannequins, pour celui des tenues en fonction des spécificités de chacun.

Elle a tout choisi pour que cet événement soit le plus beau et marquant possible. Perle a besoin que tout se passe au mieux si elle veut avoir de bons retours dans la presse spécialisée et ceux qui étalent la vie des célébrités dans leur torchon. Sa boutique doit apparaître incontournable.

The place to be...

Devenir l'endroit où il faut se rendre pour porter ce qui se crée de plus beau comme lingerie, fine et érotique.

Je peux confirmer que ces dessous sont sexys en diable. Grâce aux défilés de ma voisine, je peux m'en rendre compte tous les jours.

— Ma bichette, tu as prévu combien de mannequins ?

Manon, tout comme moi, ne porte pas ce mec dans son cœur et tente de faire diversion, comme s'il n'avait rien inventé sur son implication. Perle s'efforce de répondre à son amie quand le connard insiste pour ramener la couverture à lui.

— J'ai sélectionné trois mannequins !

— C'est tout, Boss ?

Il se tourne aussitôt vers ma belle brune, qui attend la justification de son ex. Tout dans sa façon de se tenir montre à quel point elle est agacée. Les bras croisés sur sa poitrine, bien campée sur ses jambes, elle se maîtrise. Elle tente de ne pas montrer à quel point elle est contrariée par l'attitude inadmissible de son Boss.

— Qu'est-ce que tu sous-entends ? Que je n'effectue pas bien mon travail ?

— Je dis juste qu'il y a plus de top models retenus pour le défilé que tu ne l'annonces.

— Et depuis quand ? Encore un truc dont tu as décidé toute seule ?

— Je te conseille de relire tes mails. Ah, mais oui, suis-je bête, Perle se tape le front avec la paume de sa main, c'est le travail de l'assistante ça ! Ma remplaçante n'est pas à la hauteur ? Ou bien lui as-tu attribué, à elle aussi, des tâches qui n'incombent pas à son statut ?

Perle a avancé vers lui avec détermination pour clôturer sa tirade l'index pointé sur son torse en le tapant de celui-ci à chaque nouvelle question.

Quel délice de voir l'autre connard perdre de sa superbe. De le découvrir en train de pâlir face à la dernière affirmation, me fait jubiler. Je pensais que Perle en avait fini avec lui, mais visiblement elle gardait encore en elle quelques cartouches que l'autre merde n'a pas vu venir.

— D'où te permets-tu de me parler ainsi ? Je suis ton...

— Tu es mon Boss, je ne l'oublie pas, contrairement à toi. Et puis, sache que, tous les mails que je t'ai envoyés, Monsieur Capresi les a aussi reçus, et contrairement à toi, lui, il y a répondu. Et favorablement en plus. Il a même souligné mon travail et mon engagement sans faille. Une dernière chose, Monsieur Capresi, vient de valider ce lieu comme étant celui qui verra le lancement de la boutique. Et pour ton information, il y a deux mannequins supplémentaires. Deux hommes.

— Tu t'es bien foutu de ma gueule. Tu m'as court-circuité en travaillant directement avec le vieux.

Le silence emplit le lieu, perdu dans la contemplation de cette nana qui me surprend de jour en jour, je n'ai pas vu Brigitte arriver avec deux nouveaux clients. Je vais leur demander de patienter dans une autre salle le temps que se termine cette entrevue, quand Manon me retient en apportant des précisions à son geste.

— Le spectacle ne fait que commencer, me souffle-t-elle. Viens, on va s'asseoir.

— C'est qui ?

— C'est Capresi et sa fille.

Mon regard va aussitôt vers Perle pour voir sa réaction. Elle rayonne et, sans se départir de son sourire, elle se dirige vers le Big Boss et la fiancée de Victor. Elle les salue, suivie de près par ce pingouin de Little Boss.

— Monsieur Capresi, je suis heureuse que vous ayez pu avancer votre vol.

— Avec le jet, nous ne sommes qu'à deux heures de Florence, nous renseigne la blonde.

— Vous deviez venir...

— Oui mon chou ! Mon père voulait qu'on te fasse la surprise. J'espère que tu apprécies ?

— Bien sûr, c'est juste... Heu... Inattendu.

— C'est le principe des surprises, mon chéri, lui annonce-t-elle en souriant après avoir claqué un smack sur les lèvres contrariées de son fiancé. Père, cet endroit est exactement ce qu'il faut pour la soirée. C'est encore plus beau qu'en photos.

Puis la blonde se tourne vers Perle et ajoute :

— Tu as fait un super boulot.

— Merci, Salomé.

On sent entre elles une certaine rigidité. Le genre de tension qui ne trompe pas. La blonde joue peut-être les ingénues et la fille à papa, mais elle n'est pas dupe sur l'infidélité de son fiancé.

— Depuis quand t'intéresses-tu aux préparatifs de la soirée ? veux savoir le pingouin.

— Depuis peu.

— Ça fait un petit moment que je demande à ma fille chérie de s'investir dans la marque, mais jusqu'à peu elle n'en éprouvait pas le besoin. Mais tout ça a changé pour mon plus grand plaisir. D'ici quelques mois, ma Salomé sera à la tête de la maison Coco Charnel et j'en suis ravi.

— Tu as raison, confié-je à voix basse à Manon, il nous manque plus que le pop-corn pour que le spectacle soit complet.

— Victor va moins la ramener maintenant que Salomé est ici. Regarde à la vitesse à laquelle il est passé en mode « gentil toutou à sa mémère ».

— C'est affligeant !

— Alors, monsieur « je me fous de tout », toujours convaincu que Perle ne vaut pas le coup qu'on se batte pour elle ?

— Tu ne lâches jamais l'affaire !

— Jamais. Et encore moins si le bonheur de ma meilleure amie est en jeu.

— Tu m'accordes bien plus d'importance que je n'en ai vraiment.

— La modestie ne te va pas, Barresi.

Nos rires, même sous cape, attirent l'attention de Perle qui nous observe avec le sourire aux lèvres.

— Regarde comme elle est belle !

— Je ne vais pas te contredire...

Perle rayonne.

Elle est dans son élément et répond à toutes les questions que lui posent son Big Boss et sa blonde de fille, qui a l'air moins conne qu'il n'y paraît. Par contre, rien ne va plus pour le pingouin, obligé de subir les événements au lieu de les diriger. Il pensait tout maîtriser et le voilà, à se traîner aux pieds de sa fiancée.

Pathétique.

Tout ça par ambition ?

Pour être sûr de réussir sans avoir à gravir tous les échelons ?

Jamais je ne serai le toutou d'une gonzesse pour y arriver. Je dirais même que j'ai fait l'exact contraire en venant vivre ici au lieu de suivre Charlotte à Florence.

Mon grand-père avait compris avant moi, ce dont j'avais besoin pour m'épanouir en tant qu'artiste complet.

— Cette ancienne halle vous appartient, me demande le Big Boss.

Je me lève avant de lui répondre.

— Oui, en effet, Monsieur Capresi, j'ai cette chance-là.

— Nous allons faire des merveilles dans ce lieu atypique.

— C'est mon grand-père qui a réhabilité ces anciennes halles, déclaré-je fièrement.

— Un visionnaire et vous en êtes le digne garant si j'en crois ce que j'ai vu en arrivant. Vous êtes vous aussi dans l'art.

— On peut dire ça.

— Ne joue pas les modestes Lorenzo. Il est à la fois écrivain, peintre, photographe ; et que sais-je encore ? énumère fièrement Perle.

— Et bien en effet, votre palette est large. Vous exposez dans ce magnifique espace, je suppose ?

— En même temps que votre soirée, je mettrai en scène mes croquis, peintures et photos.

— Quant à ses livres, papa, ils ne sont pas du genre que tu affectionnes.

— Ce qui n'est visiblement pas ton cas, ma fille.

— Tu as lu ses bouquins ? s'indigne le pingouin que j'avais presque oublié.

— Si tu as un souci avec ma trilogie, ose au moins me le dire en face !

— Je trouve déplacé d'exposer à ce point ce genre de sexualité.

— Apparemment, tu es le seul à le penser, si j'en juge que ces trois charmantes femmes ont lu mes bouquins comme tu les appelles.

— Et nous sommes très nombreuses à les dévorer, argumente Manon. Cher Monsieur Capresi, sachez que vous avez devant vous le romancier érotique en vogue avec trois bests sellers à son acquis et l'on attend son quatrième opus avec impatience.

— Il ne devrait plus tarder, Renzo a retrouvé le goût d'écrire, ajoute Perle sans me quitter du regard.

— En effet, l'inspiration est de retour... Et je peux annoncer que ce nouveau volet sera le meilleur de tous.

— Fantastique ! Et si l'on fêtait toutes ses bonnes nouvelles autour d'une bouteille de champagne, lance le Big Boss.

— Nous avons encore du travail. Tout n'est pas calé pour la soirée et le défilé.

— Victor, tout est sous contrôle, l'informe Perle. J'ai prévu des répétitions demain matin avec tous les mannequins.

— Quant aux invitations pour la soirée, je m'en suis chargée, annonce fièrement la blonde. Le fait d'avoir tenu le lieu secret, jusqu'à aujourd'hui, a maintenu nos convives sur le qui-vive. Les retours que j'ai sont énormes. Du coup, Perle, tu devrais prévoir au moins trente personnes de plus.

— J'en informe tout de suite le traiteur.

— L'idée de lancer les invitations au dernier moment vient de toi ?

— Oui, Victor. Ma fille n'a pas fini de vous surprendre.

Le Big Boss s'amuse de la réaction de son futur beau-fils, tandis que little Boss tire une gueule de dix pieds.

— Allons fêter ça au Moulin Rouge. J'ai réservé une table pour la soirée. Barresi, vous vous joignez à nous ?

— Avec plaisir !

— Je croyais que tu avais un truc de prévu de ton côté, lance la malicieuse Manon.

Cette garce est contente d'elle et affiche un grand sourire, tandis que Perle n'a rien perdu de l'information.

— Tu devais sortir ?

— Un truc de dernière minute avec Gianni.

— Demande à ton ami de nous rejoindre, tranche le Big Boss. Plus on est, plus on rit.

— En plus, je suis sûre qu'il va bien s'entendre avec ma fofolle, argumente Perle qui ne se départit pas de son sourire.

J'imagine déjà mon pote avec sa meilleure amie et contrairement à elle, je ne peux m'empêcher de grimacer.

Nous sortons tous de la salle quand Monsieur Capresi me stoppe pour me demander :

— Vous êtes donc le fils de Tonio ?

Sa question me prend de court et me flingue en même temps.

∞ ∞∞ ∞

Renzo énervé appelle un plan cul et l'invite à le rejoindre au club. Comprenez-vous sa réaction ?

Victor est comme un bateau en pleine tempête. Il est ballotté de toutes parts, est submergé par les vagues et prend l'eau à chaque nouvelle information de sa fiancée, du Big Boss ou de Perle. C'est visiblement sa fête, non ?

En parlant de fête, ils vont tous passer la soirée au Moulin Rouge. Renzo va-t-il abandonner son plan cul ? Gianni va-t-il les rejoindre ? Comment pensez-vous que tout ça va se passer ?

Décidément, tout le monde connaît Tonio, le père de Renzo. Que va lui dire le Big Boss d'après vous ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Dans le prochain chapitre de PERLE :

🎭 Il y a urgence !

∞ ∞∞ ∞

🥰 Bonne journée, mes #Sexys #Love, gros bisous 💋

💗 Kty.Edcall.Autrice 💙



Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top