20 - PERLE
PERLE
Direction, la banquise !
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Jeudi 29-11-18 | Le Hangar, 2 Rue Ronsard, 75018 Paris
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Je regarde l'écran noir de mon téléphone et me demande ce que Victor entend par surprise. Avec lui, tout est possible et c'est bien ça qui m'inquiète. La main qui caresse mon dos me ramène à la réalité du moment.
— Tu abuses !
— Si peu...
Renzo sourit en même temps qu'il fait pivoter mon corps vers le sien. De son autre main, il agrippe ma hanche. Puis il tire sur celle-ci pour que je vienne m'asseoir à califourchon sur ses jambes.
— Je te rappelle, Renzo, que l'on est en plein milieu d'un rendez-vous professionnel.
Mais visiblement, c'est le cadet de ses soucis. Il crochète ma nuque et m'attire jusqu'à son visage.
— Laisse-moi profiter de ce moment avant que ton ex débarque.
— Mon Boss. Restons focalisés sur le travail.
Dans cette position, je saisis à sa pleine mesure toute l'envie qu'il ressent à cet instant. Il m'embrasse avant que je ne sorte une quelconque objection. Après une hésitation d'une demi-seconde, je réponds à son baiser. Échauffée par ses caresses dans mon dos pendant l'appel, enivrée par la passion de ses lèvres, grisée par la danse langoureuse de sa langue. Renzo a ensorcelé ma culotte tout en électrisant mon intimité.
— Renzo, montrons-nous raisonnables.
— Tu en as envie autant que moi. Tes iris noisette viennent de virer au vert amande. Ils ne peuvent cacher ton désir, pas plus que ton corps.
— Victor sera là dans trente minutes tout au plus.
— Si je te soumets un endroit à quelques secondes d'ici. Tu me suis les yeux fermés ?
La proposition est tentante, mais je devrais continuer de bosser avant l'arrivée de mon Boss plutôt que de songer à m'envoyer en l'air avec mon voisin.
— Écoute ce que tu ressens, la mia coccinella. Laisse tes obligations de côté pour un instant.
Mes mains sur ses joues, je caresse sa barbe, passe sur ses lèvres qui m'apportent tant de plaisir.
— Tu te vois l'accueillir avec la chatte en feu ? se marre-t-il avec son sourire tentateur.
— Tu es con, tu sais.
Sa bonne humeur entraîne la mienne et il me surprend quand il enserre ma taille de ses deux bras qui nous soulèvent du canapé.
— Quel homme !
— Assez impressionnée pour que je glisse mon esquimau dans ton igloo ?
J'éclate de rire et Renzo en fait autant.
— Tu es totalement barré ! Sei un pazzo ragazzo.
Il continue son chemin sans se départir de son sourire et je comprends mieux en regardant les photos qui sont alignées sur ce mur noir. Le titre de l'exposition est : La banquise.
— Tu vois, je ne suis pas allé chercher l'inspiration bien loin.
— J'avoue que ça a le mérite d'être unique !
— Et je vais me faire un plaisir de rendre à l'état liquide toute cette glace avec mon chalumeau.
— Ne me dis pas que la prochaine série de photos est sur les plombiers ou les soudeurs ?
— Non, mais tu n'es pas loin, ce sont des sculptures en fer réalisées par un ancien oxycoupeur.
— Un oxy quoi ?
— Pour faire simple, le mec découpe des plaques de métal avec le chalumeau puis les assemble en les soudant pour créer des œuvres originales. Regarde.
— En effet, c'est très... Conceptuel !
Je tourne la tête dans tous les sens pour essayer de comprendre ce que le sculpteur a voulu réaliser, mais j'ai un peu de mal.
— C'est la définition de l'art, non ?
Son sourire est ravageur et je ne résiste pas à l'envie de l'embrasser au milieu de ces bizarreries.
— Et bien, m'avoue-t-il à bout de souffle, je ne pensais pas que cet univers loufoque te ferait autant d'effet. Ça promet !
— Qu'est-ce qui promet ?
— Monte les escaliers et tu verras.
Je ne me fais pas prier et j'accélère même quand il m'incite à le faire en me claquant les fesses. Heureusement que nous sommes en plein après-midi et que cet endroit du Hangar est délaissé par les flâneurs.
Je me stoppe sur le palier tandis que Renzo ouvre la porte avec le même trousseau de clés qui lui a servi pour la grande salle. Je suis presque prise de vertige quand je regarde en bas. On doit être à plus de six ou sept mètres de haut.
— Entre ! Tu vas découvrir la vue depuis la verrière, elle est encore plus époustouflante.
Et Renzo dit vrai. En contrebas se trouve la fameuse exposition de ce micmac ferreux.
— Montre-moi si la vue de ces trucs étranges te fait toujours autant d'effet.
Je retire mes bottes, puis il baisse mon pantalon, ne l'enlève que d'un côté avant de soulever ma jambe pour venir titiller mon intimité après avoir décalé mon string.
— Ton igloo a pris cher, dis donc.
— C'est ta faute ça avec tes images plus farfelues les unes que les autres.
J'entends le bruit caractéristique de l'emballage d'une capote que l'on déchire. Et je tourne la tête afin de le voir s'équiper.
— Désolé pour les préliminaires.
Il me pénètre en un coup de reins et mon gémissement est à la hauteur du plaisir que je ressens quand il emplit mon antre.
— Prends appui devant toi. Pose tes mains bien à plat sur les montants en fer et ne lâche pas la vue sur les tôles d'en bas.
— Putain, c'est géant. Cette impression de vide...
— Encore ?
— Oh ! OUIIII...
Renzo ressort et rentre à plusieurs reprises. C'est puissant, électrisant et chacune de ses pénétrations me transperce telle une lame de fond. Le plaisir est immense et je ne tarde pas à jouir. Sans relâcher ma prise sur la verrière, je colle ma tête en arrière sur son épaule. De sa large main, il me saisit la gorge et me maintient ainsi le temps de se déverser dans le bout de plastique.
— Tu me rends fou.
Ses doigts tiennent toujours mon cou, il les serre légèrement en même temps qu'il emprisonne mon sein. Ses gestes un peu brutaux, son souffle au creux de mon oreille alors qu'il me balance des mots obscènes, ajouté à un nouveau coup de reins, me font jouir à nouveau.
— Je savais bien que tu en avais gardé encore sous le pied. Égoïste, me murmure-t-il en se marrant.
— Crazyman !
— Répète un peu !
La sonnerie de mon portable le fait grogner. Nous savons ce que ça veut dire. La bulle de volupté vient d'exploser et nous nous séparons comme brûlé par une force inconnue.
— Tu as une salle d'eau au fond du bureau. Je vais descendre pour l'accueillir.
— Non, Renzo, le retiens-je par le bras. Attends-moi.
— Tu as peur de quoi ? Que je ne sache pas me tenir ?
— Ça n'a rien à voir avec toi. Je connais assez Victor, il va mal réagir si je ne suis pas là.
— Non content d'être un emmerdeur, ce mec est un connard.
Renzo s'installe dans un fauteuil et allume une clope tout en bourgeonnant.
— J'en ai pour trente secondes.
— Mouais... Prends tout ton temps, moi, je ne suis pas pressé de faire sa connaissance.
Deux minutes après, nous sommes en bas. J'ai répondu au message de Victor qui m'annonçait qu'il arrivait dans cinq minutes. Je sais pourquoi il a fait ça. Il tient à ce que je sois là en comité d'accueil à attendre que mon Boss débarque. Il veut qu'on revienne aux bases de ma fonction d'assistante, pas de soucis, au contraire.
— Ne le prends pas mal Renzo, mais je préfère y aller seule.
Il se stoppe et, avant même qu'il se tourne vers moi, je sais qu'il va me fusiller du regard. Ce qu'il fait sans rajouter un mot. Sa mâchoire est serrée et ses muscles bandés. Il est en colère, je le ressens, mais je ne peux pas agir différemment.
— Comprends-moi, Lorenzo.
— Lorenzo ? Ça y est, tu ériges ce mur entre nous ?
— Je dois revenir à ton vrai prénom pour éviter les remarques, qu'il ne va pas se gêner de me faire, si je t'appelle Renzo.
Je le retiens par le bras tout en scrutant la rue pour ne pas rater l'arrivée de mon Boss. Je suis écartelée entre mon ex et mon amant et il n'est pas simple d'opter pour les bons choix alors que je n'ai pas le temps d'y réfléchir.
— Je saurais me faire pardonner, lui soufflé-je sur ses lèvres, que j'embrasse une dernière fois.
— C'est ça.
Il me tourne le dos et je le vois se diriger vers le bar. Le sourire aguicheur de Brigitte me fait vraiment chier. Elle ne va pas se gêner pour l'accaparer. Mais je n'ai pas le temps de m'en inquiéter plus, car le taxi arrive.
Je sors sur le trottoir afin qu'il m'aperçoive et j'attends qu'il en descende pour voir de quelle humeur il va être. Et surtout qu'elle est cette fameuse surprise. La porte s'ouvre et ce n'est pas Victor, qui apparaît, mais Manon, ma meilleure amie suivie de près par mon Boss.
On hurle de joie avant de tomber dans les bras l'une de l'autre comme si cela faisait des mois que l'on ne s'était pas vu.
— C'est toi, la surprise ?
— En chair et en os. Heureuse, ma bichette ?
— Tu ne peux pas savoir comme tu m'as manqué ma fofolle.
Sans doute alerté par nos cris, Renzo vient à notre rencontre. J'aurais préféré qu'il attende à l'intérieur comme je le lui avais demandé, mais je vais devoir faire avec. Je jette vite fait un regard à Victor qui grimace en le voyant.
Forcément.
Je ne sais pas s'il l'a reconnu ou bien s'il a fait le rapprochement. Déjà, il n'appréciait pas mes lectures. Il trouvait ça dégradant. Mais si en plus il se doute qu'il se passe un truc avec Renzo, ça va être chaud.
— Monsieur Nucci.
Renzo le salue en lui tendant la main que Victor serre.
— Lorenzo.
— Monsieur Barresi, ajoute mon amant en grinçant des dents avant d'écraser les doigts de mon Boss. Propriétaire du Hangar.
— Vous n'êtes pas l'auteur de ses bouquins à la mode ?
Manon en profite pour rebondir sur la question de Victor pour se présenter et éviter que l'affrontement visuel qu'ils se livrent ne se termine en duel.
— Lorenzo, ravi de faire ta connaissance. Je suis Manon, ajoute-t-elle avant de lui claquer la bise.
— La meilleure amie de Perle. Oui, elle m'a parlé de toi. Tu es libraire, c'est ça ?
— Exact ! C'est grâce à moi si ses nuits ont été plus chaudes, lui avoue-t-elle en lui octroyant un clin d'œil.
Je la reconnais bien là, toujours aussi extravagante. Mon rayon de soleil.
— Avec tous les emplacements que recèle Paris, il a fallu que tu prennes le sien ? souligne Victor énervé.
Manon crochète le bras de Renzo et l'entraîne vers l'intérieur en lui demandant de lui servir de guide pour la visite. Mais personne n'est dupe, on sait très bien qu'elle fait ça pour que je règle l'arrivée de Victor sans que Renzo s'en mêle.
— C'est une pure coïncidence.
— Comment as-tu connu cet auteur de pacotille ?
Le moment délicat est arrivé et je pensais avoir plus de temps pour le lui avouer.
— Lorenzo est mon voisin.
— Comment ? J'ai dû mal comprendre !
— Tu as bien entendu. Nous habitons le même immeuble.
Je vais essayer de ne pas lui balancer toutes les informations en une fois.
— Et tu comptais passer cette annonce sous silence ?
— Je ne pensais pas que ça pouvait t'intéresser, tenté-je tout en avançant vers la halle.
— Tu te fous de moi ? râle-t-il en me retenant par le bras.
— Écoute Victor, nous ne sommes pas ici pour nous donner en spectacle ! Nous parlerons plus tard de ce sujet s'il a tant d'importance que ça pour toi. Je te rappelle que l'on bosse là et que nous devons mettre en place le défilé.
— Tu as donc choisi ce lieu sans me consulter ?
— Je te l'ai montré en visio tout à l'heure. Et tu as toi-même reconnu que l'endroit était magnifique.
— Oui, mais c'était avant...
— Avant que tu apprennes que le propriétaire était Lorenzo. Non, mais, grandis Victor et mets ta fierté de côté cinq minutes. On bosse pour l'ouverture de la boutique là, pas pour définir si tu es touché dans ton ego.
Je termine ma tirade à bout de souffle et Victor me prend au dépourvu en m'embrassant sauvagement, ne me laissant pas le temps de le repousser avant que Renzo ne nous surprenne.
Manon s'excuse de ne pas l'avoir assez retenu et, moi, je m'en veux de n'avoir pas anticipé ce baiser. Je ne peux même pas rattraper Renzo pour le lui expliquer sans que Victor se doute qu'il est mon amant. Alors je dirige ma colère contre mon Boss.
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➥ Renzo n'apprécie pas que Perle ne souhaite pas qu'il accueille Victor avec elle. Comment jugez-vous l'attitude de Lorenzo ?
➥ Manon débarque et crée la surprise de sa meilleure amie. Mais que vient-elle faire à Paris ?
➥ Victor est furax en apprenant que cet auteur de roman érotique, qu'affectionne tant Perle, est le propriétaire du Hangar et le voisin de cette dernière. Aurait-elle dû lui en parler ?
➥ O.M.G ! Victor a osé embrasser Perle en comprenant le danger que représentait Renzo. Comment va réagir notre romancier ? Et que va faire Perle ?
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📍 Dans le prochain chapitre de RENZO :
✨ De surprise en surprise !
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🥰 Bonne journée, mes #Sexys #Love, gros bisous 💋
💗 Kty.Edcall.Autrice 💙
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