19 - RENZO

RENZO

À la découverte des lieux !

∞ ∞∞ ∞

Jeudi 29-11-18 | Le Hangar, 2 Rue Ronsard, 75018 Paris

∞ ∞∞ ∞

Cette fois-ci, le moteur de ma Harley n'a même pas eu le temps de chauffer. Il nous a fallu cinq minutes pour se retrouver devant le Hangar. Au départ, c'était une halle, construite en 1868 dans le style Baltard. Un édifice à la structure métallique et aux grandes fenêtres de verre qui fait face aux jardins de la Butte Montmartre.

Un local sauvé de l'abandon par mon grand-père. Après que les halles ont fermé, il a eu l'idée dans les années quatre-vingt-dix de réhabiliter les lieux et d'en faire une zone dédiée à l'art sous toutes ses formes.

On retrouve au rez-de-chaussée, une surface consacrée aux peintres, un autre aux photographes et un espace ouvert et libre qui peut accueillir bon nombre de manifestations. Je sais que cet emplacement sera idéal pour le lancement de la boutique de Perle et le défilé qu'elle a prévu.

J'entraîne ma belle Italienne à ma suite et entre dans cet immense espace, où je me sens revivre à chaque fois que j'y pénètre. Perle me dépasse tandis que je m'installe au bar. Je la regarde découvrir cette salle unique, dont l'œil est tout de suite attiré par les poutres métalliques, qui me font penser à celles de la tour Eiffel. Elles recouvrent le plafond haut soutenu par d'importantes colonnes qui accueille un étage où se trouve le coin des écrivains avec l'immense bibliothèque comprenant des centaines de livres.

J'espère qu'elle va aimer le Hangar autant que moi.

— Alors qu'en penses-tu ?

Perle tourne sur elle-même et ne sait plus où poser le regard, mais, quand il croise le mien, il est brillant. Il ressemble au mien. Elle est émerveillée et son sourire est à lui tout seul, une réponse. Mais ma jolie voisine tient tout de même à formuler sa pensée.

Questo spazio è bellissimo !

Elle est rayonnante depuis que nous avons quitté mon studio sous les toits. Cette femme est belle, certes, elle a un corps magnifique, j'adore coucher avec elle, mais elle a surtout une personnalité qui me plaît beaucoup. Un peu trop même si j'en juge la façon dont j'ai voulu me protéger. Ainsi que celle dont je lui ai balancé comme quoi il me suffisait d'appeler une nana pour satisfaire mes envies en moins de dix minutes. Je voulais lui démontrer que je n'en avais rien à foutre, elle ou une autre, peu importe tant que je me vide les couilles. Et depuis quatre ans, c'est ma façon de voir les choses et de les appliquer. Je ne lui ai pas menti, car c'est la triste vérité et c'est ce qu'il m'arrive de faire quand je ne trouve personne qui me convient lors d'une soirée.

Mais la raison.

La vraie.

Celle pour laquelle je lui ai dit tout ça, car ça n'a rien à voir avec mon fonctionnement habituel. Ce que j'éprouve pour cette femme commence à me faire peur. J'en ai parlé avec Gianni hier soir et, d'après lui, soit je l'ignore, ce que je n'arrive pas à faire. Soit, je capitule et admets que cette nana est autre chose qu'un plan baise, mais ça, je ne veux pas l'entendre. D'où l'état dans lequel je me suis mis et dans lequel Perle m'a retrouvé ce matin.

Minable.

— Renzo, c'est tellement beau...

Elle termine son tour à 360° et se dirige vers moi. Je ne peux m'empêcher de la bader, de la trouver belle, de la désirer. Tout à ma contemplation, je n'ai pas compris ce qu'elle allait faire. Hypnotisé par ses hanches, qui se balançaient en rythme. Je n'ai pas anticipé. Je n'ai pas mis en place mes protections. Et encore moins quand elle a fondu sur moi pour m'embrasser.

Direct.

Sans que je l'aie vu arriver. Sans que j'aie verrouillé mon cœur. Une déferlante vient de me submerger et je ne sais pas comment réagir. Ma main reste appuyée sur le comptoir à tenir mon verre de jus de fruits, et l'autre tente de réceptionner cette tornade, qui m'a foncé dessus.

— Désolée ! Sono proprio una tonta.

Je récupère ma paume posée sur son bras, alors qu'elle se recule. Je passe mes doigts dans mes cheveux courts sans savoir comment réagir ou quoi lui dire. Mais merde, ce n'est pas moi, ça. Depuis quand je perds la main face à une nana, quelle qu'elle soit ? Je dois me reprendre et effacer ce malaise, qui se crée entre nous. Tel un bulldozer, il creuse cet abîme, que je ne supporte pas.

— Tu veux boire un truc ?

— Comme toi !

— Brigitte, un jus d'ananas, s'il te plaît.

Perle s'en saisit et en boit une longue gorgée. Elle se tourne vers moi et à son regard voilé, je pense qu'elle s'en veut.

— Renzo, je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Je suis tellement heureuse que je voulais le partager avec toi, mais je me suis laissée emporter.

Je devrais lui répondre, la rassurer en lui affirmant que rien n'est grave, mais en connard que je suis, je ne fais rien de tout ça. Et même le contraire.

— Brigitte, je te présente Perle, ma voisine.

— Enchantée.

Elles se toisent, se serrent la main. J'espère que Brigitte va en rester là et se remettre à servir les autres personnes. Mais non, elle se penche et me demande :

— Alors, tu as terminé mon portrait ? Le vernissage est pour demain soir. Et...

— Et rien du tout ! J'ai changé d'avis. Merci pour ta participation.

Perle, tout comme Brigitte, me fusille du regard. En même temps, elles se tournent vers moi, elles croisent leurs bras sur leurs poitrines et attendent la suite.

— Vous savez quoi les meufs ? Vous me faites chier.

— Tu ne disais pas ça quand j'étais dans ton studio !

Elles se regardent avant d'éclater de rire alors que ces deux nanas viennent de me faire la même remarque.

— Toi aussi, tu as dû poser pendant des heures ? lui demande la serveuse.

Elle s'adresse à Perle comme si elles étaient devenues les meilleures amies du monde en un claquement de doigts.

— Brigitte !

— Ok, Boss ! Je la ferme !

Brigitte, après avoir balancé sa bombe, se dépêche de servir un groupe qui vient de prendre place au bar.

— Elle t'a appelé Boss ? Tu m'expliques ?

À mon tour, je me lève en espérant que Perle me suive. Je tiens à ce qu'elle voie l'espace qui servira à son défilé avant de lui répondre. Je ne veux pas que cette annonce sur mon statut influence son choix.

Aussi bien en négatif qu'en positif.

Je souffle de soulagement en voyant qu'elle a décidé de calquer ses pas aux miens. Arrivée dans la grande salle, je laisse la magie de l'endroit opérer. Et comme je l'avais envisagé, Perle se perd dans la contemplation du lieu. Je me pose dans un coin, mon dos en appuie contre un mur brut, je la regarde déambuler. Je suis sûr qu'elle imagine déjà où elle pourrait placer les gens, d'où arriveraient les mannequins. Elle lève les yeux vers les immenses fenêtres qui baignent l'endroit d'une lumière cathédrale accentuée par la hauteur du plafond. Les poutres métalliques ajoutent du corps à cet espace, que j'apprécie tant.

— Si tu souhaites passer de la musique, c'est possible, lui annoncé-je en m'approchant d'elle.

— Oui, j'ai réalisé une playlist.

— Tu l'as sur toi ?

— Dans mon téléphone.

— Tu souhaites qu'on teste ce que cela donne ?

— Je veux bien. Attends, je le rallume.

Ce qu'elle fait avant de pousser un cri.

Perle, che sta succedendo ?

— Victor !

— Eh bien quoi ?

— Il m'a appelée plus de dix fois et m'a laissé vingt-quatre messages.

— Rien que ça !

Elle commence à les consulter et puis je la vois râler et ensuite tout effacer quand je m'approche d'elle.

— Je ne comptais pas les lire.

— Hein, quoi ?

— Tu as supprimé les messages quand je suis arrivé à côté de toi.

— Ah non, ce n'est pas pour ça, c'est juste que j'en avais bien assez lu. Il ne fait que se répéter.

Elle commence à effectuer les cent pas et je décide de m'asseoir sur un des canapés en attendant la suite. Je me doute de ce que son Boss ou plutôt son ex a dû lui envoyer. Pas besoin d'être un génie pour ça.

Elle a apparemment pris sa décision quand je la vois l'appeler. Perle s'est assise en face de moi. Elle ne compte donc pas me cacher la teneur de leur discussion. Vous dire que je n'en ai rien à foutre passerait pour un des plus gros mensonges que j'ai pu dire. Je suis même satisfait que Perle ait choisi de m'inclure dans ce qu'il va suivre.

Mais je ne pensais pas à ce point. Perle lance l'appel et la voix de l'autre connard se fait entendre. Perle a choisi de lui parler en visio.

— Ça y est, tu daignes enfin me répondre.

— J'étais occupée.

— Je me demande bien à quoi ?

— À trouver...

— Je te signale que l'ouverture est dans moins de 48 heures et, toi, tu joues les filles de l'air !

— Si tu me laissais en placer une, tu saurais ! s'emporte-t-elle.

— Depuis que tu es à Paris, je ne te reconnais pas !

— Pourquoi ? Parce que je ne dis pas amen...

— Mais quelle mouche t'a piquée ?

— Aucune, j'essaye juste de t'expliquer que je fais mon travail !

— Et, moi, je parle de ton comportement envers moi.

Perle souffle d'énervement et pose sans ménagement le téléphone sur la table basse.

— Qu'est-ce que tu branles encore ? Chérie ?

Perle lève les yeux au plafond. Apparemment, le mot « chérie » n'est pas passé. Note à moi-même « ne jamais l'appeler ainsi ». Et puis s'il savait qui elle a branlé, à mon avis, il n'attendrait pas de réponse. Je souris face à ma réflexion tout en relevant mon regard vers ma belle Italienne. Visiblement, Perle a pensé à la même chose quand je vois sa bouche pulpeuse s'étirer.

— Je peux savoir ce qui t'amuse à ce point ?

Cette complicité naissante alors que son ex est en ligne me plaît énormément et j'y réfléchirai plus tard. Perle récupère son téléphone après que je lui ai accordé un clin d'œil.

— Regarde et arrête de râler un peu !

Perle se lève et commence à balayer l'espace avec son portable et son Boss, la ferme enfin. Lui aussi doit être sous le charme de cet endroit.

— Alors ?

— C'est parfait, admet-il à contrecœur.

— C'est bon ? J'ai sauvé mon emploi ?

— Tu sais bien que je ne t'aurais pas licencié. J'étais...

— En colère, je me doute. Mais tu vas devoir me faire confiance et accepter mes choix si tu veux que cette boutique fonctionne.

— Ok. Tu l'as trouvé comment ce bijou brut ?

— Grâce à une connaissance.

Perle s'approche de moi et s'assoit sur l'accoudoir. Je me colle à elle pour entrer dans le champ de vision et j'en profite pour passer mon bras derrière sa taille. Il ne peut pas voir ma main, qui glisse sous son pull alors qu'elle se retient de m'envoyer chier.

— Je te présente le maître des lieux. Lorenzo Barresi.

Cette façon de m'appeler plus le fait que je caresse son dos aiguillonne mon entrejambe.

— Enchanté, lui balancé-je le plus faussement possible.

Mon nom ne lui est pas inconnu, vu la grimace qu'il vient de faire.

— De même monsieur Barresi. Perle, on peut se parler.

— Si tu as des questions sur cet endroit magnifique, Lorenzo se fera un plaisir d'y répondre.

Pour le moment, la seule satisfaction que j'éprouve, c'est de profiter de la situation pour laisser courir ma main sur sa peau de pêche. Elle est si douce et puis j'en connais l'odeur maintenant. Ce qui ajoute à toutes une dose de plaisir supplémentaire à mes perceptions.

— C'est bon, je te fais confiance. Tu as l'air de bien gérer.

— Perle maîtrise le sujet, en effet, ajouté-je avec un sourire en coin.

Elle essaye de rester stoïque face à mes caresses mais je la sens de plus en plus tendue.

— Envoie-moi l'adresse, mon taxi vient d'arriver.

— C'est fait, lui répond-elle sans enthousiasme.

Très bien, Perle n'est pas plus enchantée que moi de le voir débarquer.

— J'ai une surprise pour toi, Chérie. Tu vas adorer.

Il raccroche et je sens Perle se tendre face à cette annonce.

∞ ∞∞ ∞

Perle découvre l'endroit qui est juste magnifique et correspond tout à fait à ce dont elle a besoin pour son défilé. Ça va être une sacrée soirée, non ?

Victor est fou de rage que Perle ait éteint son téléphone et qu'elle ne réponde pas à ses messages. Il s'en fait pour le défilé ou bien parce qu'il la sait avec un autre ?

Son Boss connaît donc Lorenzo Barresi. Il a apparemment fait le rapprochement avec son père et la fabrique de tissus B & Co avec laquelle ils travaillent. Y a-t-il à craindre quelque chose de la part de Victor ?

Quelle est donc cette surprise d'après vous ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Dans le prochain chapitre de PERLE :

🎭 Direction, la banquise !

∞ ∞∞ ∞

🥰 Bonne journée, mes #Sexys #Love, gros bisous 💋

💗 Kty.Edcall.Autrice 💙



Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top