17 - RENZO
RENZO
Je viens de me faire avoir comme un bleu.
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Jeudi 29-11-18 | Appartement de Renzo au 4 rue Dancourt, 75018 Paris
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Quand je l'ai sentie tremblante contre mon dos, j'ai tenté comme j'ai pu de lui couper le vent. De ne pas trop accélérer sur le reste du parcours qu'on avait encore à faire. D'entourer ses bras recouvrant ma taille ou en passant ma main sur sa jambe pour tenter de la réchauffer. Et à ce petit jeu, je ne sais pas qui se trouve le plus en surchauffe maintenant.
Elle ou moi ?
Quoi qu'il en soit, je pensais découvrir ma réponse en lui proposant de passer chez elle. Étant juste à côté, ça me paraissait normal de s'y rendre pour qu'elle se change. D'autant plus que le Hangar n'est pas chauffé et aurait ajouté un peu plus de froid à son état déjà bien frigorifié et frissonnant. Ça serait dommage que Perle écourte la visite des lieux à cause d'un truc aussi bête.
Je veux qu'elle s'y sente bien, à l'aise, et qu'elle arrive à se projeter assez pour apprécier tout le potentiel que cet immense endroit possède.
Assis sur ma bécane, je grille une clope, tandis que ma voisine sexy monte à son appartement. Elle m'a bien eu en me demandant de l'attendre en bas pour éviter une situation que ni Perle ni moi n'aurions pu maîtriser. Pourtant l'envie de la titiller et de la contredire me plaît bien.
Un peu trop même.
J'écrase le mégot de ma cigarette contre le sol avant de le jeter à la poubelle. Je tape le code de la porte d'entrée et monte par l'ascenseur jusqu'à mon étage. Ok, elle m'a interdit de la suivre chez elle, donc techniquement si je rejoins mon studio, Perle ne peut pas trouver à redire. Arrivée dans mon antre, je lui envoie un message pour qu'elle m'y retrouve.
Je fais couler un expresso et, en l'attendant, je déplace mon triptyque vers le pan de mur noir pour le mettre plus en valeur. Je dispose un drap dessus afin de le lui cacher pour l'instant. Puis je récupère quelques photos d'elle avec en fond les toits de Paris et les suspends à la corde de séchage.
Trois petits coups sont donnés contre la porte.
— Entre, l'invité-je, tandis que je termine ma mise en place.
Je me tourne juste au moment où Perle pénètre dans mon antre. Ma muse se trouve sur les lieux de ma création. Je saisis un pinceau et lui intime de ne pas bouger et de rester là où elle s'est arrêtée. Le soleil traversant la fenêtre de toit vient balayer ses cheveux à nouveau détachés. Perle a passé un pantalon en cuir noir et un pull en cachemire de couleur pêche. Cette nuance douce met en valeur la teinte cuivrée de sa peau et la rend d'autant plus rayonnante. Elle a troqué ses escarpins vertigineux pour des bottes, qui recouvrent tout son mollet et dont les talons sont un peu plus confortables. Son blouson en cuir passé sur son épaule parfaire sa tenue. Perle est magnifique.
— Bellissima ! Ne bouge surtout pas.
Malgré une moue d'exaspération, Perle se prête au jeu tout en me précisant :
— Je te signale que je n'ai pas beaucoup de temps.
— Je sais. Donne-moi dix minutes.
— Pas une de plus !
— Alors, apporte-moi ton aide et accorde-moi un de tes plus beaux sourires.
Elle souffle de dépit tout en secouant la tête de gauche à droite avant de me donner ce que je viens de lui demander.
— Regarde le ciel à travers le velux.
— Comme ça ?
— Nickel, tesoro mio.
Elle passe une mèche de cheveux derrière son oreille et la tête tournée vers le ciel bleu, elle se concentre sur ce que je lui ai demandé. Sa crinière brune cascade dans son dos et je n'en imaginais pas autant.
Les dix minutes qu'elle m'a accordées se transforment en vingt puis trente. Perle bouge de plus en plus. Passant d'une jambe sur l'autre, inclinant sa tête un coup à gauche puis à droite pour soulager son cou. Elle commence à trouver cette immobilité inconfortable.
Je me dirige vers elle, le pinceau toujours en main. Je la surprends en déposant un baiser léger sur ses lèvres sèches avant de tapoter son nez de peinture.
— C'est bon, Perle. J'ai la base de mon tableau. Tu peux arrêter la pose et te détendre.
Je pars vers ma kitchenette et je prépare deux cafés. Perle me rejoint et vient s'asseoir sur un des tabourets tout en pratiquant des étirements.
— Tu as mal où ?
— La nuque principalement. C'est plus contraignant que je ne l'aurais pensé.
J'ouvre un tiroir et en sors une petite bouteille en verre opaque.
— Retire ton pull et ton tee-shirt.
— Pas question !
— Ne fais pas ta gamine. Je veux juste détendre tes muscles endoloris. Plus vite, je les masse et mieux tu te sentiras après.
— Rien de plus, on est bien d'accord !
— Viens.
Je l'aide à descendre et l'entraîne vers la pièce principale. Je lui fais signe de s'installer à califourchon sur une chaise que je place face au triptyque. Perle hésite.
— Un massage... Et c'est tout, lui soufflé-je dans le cou.
Son regard en coin me sonde avant de capituler. Elle retire son haut et je découvre son soutien-gorge. Perle s'est changée. Il est à la fois simple, sans dentelles et pourtant si attirant. Il épouse à merveille le galbe de ses seins, il les soutient tout en légèreté et le tissu soyeux se colle à eux comme une deuxième peau qui ne cache rien de ses deux tétons qui pointent.
— C'est tellement érotique...
Mon index suit la fine bretelle alors que mon imagination s'emballe.
— Renzo, si tu commences ainsi, je me rhabille tout de suite.
— J'admire juste ta beauté ! Tu es si sensuelle et sexy avec, seulement, ton soutif et ton cuir...
J'embrasse son épaule. Ses frissons me répondent alors que je précise :
— Allez, installe-toi. Tu as une pince à cheveux ?
— Oui, dans mon sac.
— Tu me permets ?
— Au point où l'on en est, me répond-elle en soulevant ses épaules.
Déplacement qui a pour effet immédiat de mouvoir sa poitrine. Son regard fixé dans le mien. Instinctivement, elle croise ses bras sur cette tentation que je convoite. Mon sourire s'étire face à cette défense déplorable.
— Tu me cherches ! Hein !
— Nullement. Tu as l'esprit tellement tordu que tu interprètes tous mes mouvements.
— Ben voyons ! Allez, détends-toi.
Je fais couler le liquide ambré dans le creux de ma paume avant de les frotter l'une contre l'autre pour réchauffer l'huile de massage. Perle laisse échapper un petit cri de surprise.
— Désolé. J'ai les mains froides contrairement à certaines parties de mon corps.
Perle ne relève pas mon allusion et tente de se détendre sous mes doigts experts, qui malaxent ses muscles endoloris.
— Eh bien, dis donc, quel sac de nœuds. Ne me balance pas que c'est ma séance qui t'a crispée à ce point.
— Non, tu n'es pas responsable de toutes mes tensions.
— C'est à cause de ton ex ?
— On va dire ça !
— Il n'a pas l'air très au courant.
— De quoi ?
— Qu'il est ton ex !
Perle souffle d'exaspération avant de poser sa tête sur ses avant-bras recouvrant le haut de la chaise en rotin. Je prends une photo mentale de cette posture de Perle jambes écartées à califourchon. Je râle de ne pas pouvoir en profiter, alors que je suis alerté par la détresse contenue dans sa voix.
— C'est bien le problème.
— Tu m'expliques ?
— Il se marie dans deux mois.
J'accuse le coup. Ce n'est pas que je sois choqué par l'annonce, mais je n'aurais pas cru que Perle soit ce genre de nana.
— Tu ne le savais pas, c'est ça ?
— Si, je l'ai toujours su.
— Alors, là ! Je suis sur le cul !
— Quoi ? Tu trouves que c'est dégueulasse de ma part. Je te l'accorde. Je ne l'ai pas toujours bien vécue. Mais celui qui est le plus à blâmer, c'est tout de même Victor, moi, je n'ai trompé personne.
— Il me semble m'entendre, lui avoué-je tout en continuant le massage.
— Sur quel point ?
— Quand je couche avec une nana, je ne me préoccupe pas de savoir si elle est libre ou pas. Je m'en tape, c'est leur problème. Moi, je suis célibataire et donc je ne trompe personne.
On se sourit tout en se fixant avant d'éclater de rire. Perle sort toutes les tensions de son corps et je la sens se délester d'un poids énorme.
— Je ne pensais pas qu'un de nos points communs serait de ce genre-là.
— Pourquoi, je te parais si coincée que ça ?
— Disons, que...
Perle piquée au vif apparemment me coupe la parole et se jette sur moi pour m'embrasser. Sa fougue soudaine, mélangée à son envie de me faire comprendre qui elle est, anéantie ce qu'il me reste de raison. Je la colle à moi et intensifie un peu plus ce baiser sauvage. Au diable les résolutions. Je la soulève du sol et la dépose sur mon meuble bas, que je balaye d'un revers pour le débarrasser de tous les objets. Je plaque son dos contre le mur, ainsi que ses mains, que je maintiens en l'air sans arrêter de l'embrasser.
Perle n'est pas en reste. Faute de pouvoir me toucher, elle répond avec toujours plus d'intensité à notre baiser. Elle ondule son corps, plaque sa poitrine contre mon torse. Elle se frotte pour apporter le plaisir que réclament ses mamelons gonflés de désir.
Je romps notre bouche-à-bouche et la fixe. Ses iris noisette étincellent tandis qu'elle me sourit.
— Tu es sûre de toi ?
— Oui. Et toi ?
— Je te désire depuis notre premier regard.
— Alors, c'est quoi qui te fait hésiter ?
— Coucher avec toi l'autre soir était un one shot, donc je pouvais le gérer.
— Tu l'as tellement bien géré que tu es rentré totalement défoncé et déchiré. Je me trompe ?
— Non...
— Alors on fait quoi ? On recommence à s'éviter ?
— Tu as bien vu, c'est impossible !
— Surtout si tu viens avec de fausses excuses pour me relancer jusque chez moi.
— Tu m'obsèdes, Perle.
Ma prise sur ses poignets s'intensifie tandis que je balade mon regard sur ce corps, dont je n'arrive pas à me passer.
— Je ne cherche pas une relation, m'avoue-t-elle.
— Je n'en veux surtout pas !
— Elle a dû t'en faire baver...
Je relâche ses mains et tente de me reculer. Perle n'est pas d'accord et encercle mon bassin de ses jambes et mon cou de ses bras.
— Arrête de fuir. Tu crois que ça a été simple dans ma relation avec Victor, je te signale que c'est mon Boss et qu'il va épouser la fille du grand patron de Coco Charnel.
— Carrément !
— Salomé a eu des doutes et il m'a envoyée ici de peur de perdre son fabuleux mariage.
— Il t'a mise au placard en quelque sorte ! Pourtant...
— Quoi ?
— Quand je l'ai vu agir avec toi, j'aurais parié qu'il tenait à toi.
— Oh, mais, j'en suis persuadée. Il nous veut toutes les deux.
— Et, toi, qu'est-ce que tu désires ?
— Quand je me trouve loin de lui, je suis certaine de ne plus souhaiter de cette relation.
— Il te fait toujours de l'effet, c'est ça ?
— Oui. Je dois le reconnaître. Il est beau, charismatique. C'est mon mentor, il m'a laissée créer certains modèles avec lui. Notre relation va au-delà de celle qu'on entretient au lit, tu comprends ?
— J'essaye. Tu es amoureuse de lui ?
— Franchement, je n'en sais rien. Mon amie Manon, me dit que c'est juste l'attraction magnétique qu'il produit sur moi et que je dois profiter de me trouver à Paris pour le vérifier.
— Et toi ? Tu penses quoi ?
— Je n'ai jamais été amoureuse. Alors, il est sans doute ce qui s'en approche le plus, mais...
— Quoi ?
— Quand j'en discute avec Manon ou bien dans les bouquins que je lis, je ne ressens pas ce truc, dont tout le monde parle.
— Ce lien indéfectible qui te relie à une autre personne.
— C'est ça. Apparemment, tu l'as déjà ressenti ?
Cette fois-ci, je me détache vraiment d'elle. Car contrairement à Perle, je l'ai éprouvé ce truc invisible qui te relie à l'autre. Alors même si notre couple n'existe plus, je me vois mal parler de Charlotte en ayant les seins de Perle sous mon nez.
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➥ Perle lui avait pourtant demandé de l'attendre en bas de l'immeuble. Mais se rendre dans son studio, est-ce vraiment triché ?
➥ Renzo profite de la présence de Perle dans son antre pour commencer une nouvelle peinture. À ce rythme-là, il va vite remplir son studio, non ?
➥ Perle ne sait plus où elle en est avec Victor qui a été son mentor. A-t-il joué de cette position pour la faire chavirer ?
➥ C'est dur pour eux de s'en tenir à leurs résolutions. Doivent-ils céder à leurs pulsions ?
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📍 Mardi, on pourra lire le chapitre de PERLE :
Quand Renzo se confie...
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🥰 Bonne journée, mes Sexys Love, gros bisous 💋
💗 Kty.Edcall.Autrice💙
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