06 | PERLE

∞ PERLE 

Lorenzo, l'écrivain de mes fantasmes...

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Dimanche 25-11-18 | Appartement de Perle au 4 rue Dancourt, 75018 Paris

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Ça fait une semaine que j'ai emménagé et je peux dire que j'ai bien bossé. Je viens de vider le dernier carton. Un des plus lourds que j'avais volontairement mis de côté, car il ne revêtait rien d'urgent. Celui-ci contenant une partie de mes livres. J'adore lire, et surtout le soir, avant de dormir. Je commence à les ranger par ordre alphabétique dans la bibliothèque quand je tombe sur les trois romans de Lorenzo. Je m'assois au sol et choisis mon tome préféré, le tout premier, en relisant la quatrième de couverture.

« Sydney, de retour chez elle, s'aperçoit que les choses ont changé, les gens aussi. Elle est partie un an à la suite d'un coup de tête. Elle a fui plutôt. Tout ce qu'elle voulait était de mettre le plus de distance entre Rayan et elle...

Ils s'étaient rencontrés lors d'un vernissage. Il avait fait appel à elle... Son boulot d'escort girl commençait à bien marcher, pourtant, rien ne serait plus comme avant. Rayan en l'invitant avait montré aux yeux de tous qu'elle était sienne... Ce mâle dominant, pratiquant le BDSM, venait de la marquer à vie.

Pour la vie.

Oui, mais... »

Ce simple résumé me colle des frissons en repensant à ce couple si intense, à leurs rapports fusionnels, ça me donne l'envie de relire ces bouquins. Un vrai coup de cœur pour cet amour hors norme. Le titre en disait long sur ce qui allait nous attendre et pourtant j'étais loin de m'imaginer à quel point je serais bouleversée. Je passe la pulpe de mon index sur ce dernier : DESTROY ME.

Je n'avais jamais lu de romance érotique avant que Manon me fasse découvrir ce nouveau genre très en vogue d'après elle. Je n'avais pas échappé aux Cinquante nuances de ce cher Christian ni à la version polonaise avec 365 DNI et le beau Massimo. Mais avec le roman écrit par Lorenzo Barresi, au-delà de leur rapport à la sexualité régi par la pratique du BDSM. Renzo a su développer une véritable histoire d'amour entre eux avec tout ce que la passion peut provoquer de bon, mais de destructeur aussi.

Je place les trois livres dans le tiroir du chevet de mon lit, à côté de mon cher compagnon de jeu, que j'ai nommé Étienne en rapport avec la fameuse chanson de Guesch Patti. Faute d'avoir des relations charnelles, je pourrai toujours fantasmer sur ces couples s'offrant sans réserve.

Je laisse mon regard se balader dans cet immense appartement. Il est beau, chaleureux, rangé et j'ai même acheté un élégant bouquet de fleurs pour égayer le salon. L'odeur de jasmin, de pivoine et de rose se répand dans la pièce. Je m'y sens bien. Seule. Mais bien. Un regard à ma montre. C'est bon, c'est normalement l'heure de sa pause alors je peux lancer l'appel.

— Pronto !

— Ciao, Manon.

— Ciao, Perle. Comment vas-tu, mia bella ?

Va bene. Je viens de ranger mes derniers cartons.

— Tu dois vraiment te faire chier le dimanche pour avoir déjà terminé.

— Tu me connais, j'ai besoin que tout soit à sa place pour me sentir bien.

— Paris aurait pu te changer, elle se marre.

— En une semaine ? Impossibile, mia bella.

— Bon ! Tout se passe comme tu veux avec les préparatifs pour la boutique ?

— Oui, même si c'est épuisant de devoir tout gérer.

— Dis-moi, c'est quoi, ce petit air ? Ça ne te ressemble pas ?

— Tu me manques, Florence me manque, et puis j'ai du mal à trouver ma place, à m'exprimer...

— Perle, ne me dis pas que tu penses à l'autre connard ?

— Non ! Mais lui...

— Victor te met la pression ?

— Il croit que tout roule, il agit comme si rien n'avait changé entre nous.

— Tu lui en as parlé ?

— Oui, mais il est persuadé que mon état de « rébellion », comme il dit, est dû à la distance. Et puis, il m'a appelée hier en visio.

— Mais, non ?

— Si. Mais je n'ai pas cédé.

— Ce mec n'est qu'un porc. Il t'envoie à Paris parce que sa fiancée lui fait un caca nerveux et derrière il continue avec toi comme si tout était normal. Tu vas devoir être ferme avec lui, mia bella.

— Je lui ai dit pourtant que tout était fini.

— Tu vas devoir insister alors et lui montrer ta détermination.

— Je vais lui en parler quand il viendra pour l'ouverture de la boutique.

— Et sinon...

— Quoi ?

— Pas de petit francese qui te tape dans l'œil ?

— Heu, non, pas un seul. Enfin, si... Mais...

— Tu m'en as trop dit là ! Balance !

Je me lève et me poste devant une des grandes fenêtres de la pièce. Une de celles qui donnent sur l'appartement de Lorenzo.

— Tu ne devineras jamais qui est mon voisin.

— Je le connais ?

— Oh oui, mia bella.

— Donne-moi des indices.

— Il a trente et un ans. Il est brun, grand, beau, musclé, et même tatoué. Un sourire ravageur, des yeux bleus à se perdre...

— Bon ok, ce mec est badass. Mais ce n'est pas les beaux spécimens qui manquent à Paris.

— Il est italien.

Sans que je sache pourquoi, je me mords la lèvre et c'est à cet instant précis que mon cher voisin décide de passer devant sa fenêtre. Torse nu, il a enfilé juste un jean. Et il le porte très bas sur les hanches. Maintenant, je sais pourquoi je martyrise mon bout de chair rose.

— Bichette, tu es toujours là ?

— Oui, oui. C'est juste...

— Mais que t'arrive-t-il ? Ce n'est pas ton genre de rester muette.

— Mon voisin... C'est Lorenzo Barresi.

Ça y est, la bombe est lâchée.

— Tu déconnes ?

— J'en ai l'air ?

Apparemment, mon amie a besoin de quelques secondes pour se remettre de mon annonce. Il faut dire que ce mec est le fantasme de bon nombre de nanas, Manon ne fait pas exception à la règle. En tant que professionnelle, elle admire sa plume. Et en tant que, femme, elle bave devant le corps d'athlète de Lorenzo associé à ses romans, qui en font un combo ultra-érotique.

— Et en vrai, il est comment ?

— Charmant, arrogant, directif...

— Tout ce dont tu as besoin pour tourner la page de ton histoire avec Victor. Me voilà rassurée. Tu vas enfin prendre ton pied !

— Rassurée ? Je te dis que l'un des plus beaux mecs au monde sur qui je fantasme depuis des mois habite sur le même palier que moi et pour toi tout roule ! Tu te rends compte, ses fenêtres donnent sur les miennes. On partage aussi un rooftop.

— Génial ! Tu as tout sous la main pour changer de vie. Alors, fonce !

— Putain !

— Quoi ?

— Il m'a vue en train de le mater.

— Quand ?

— Là, maintenant.

— Pendant que tu me parles, tu te rinces l'œil ?

Pas du tout offusquée, mon amie éclate de rire et j'en fais de même.

— Oui, je me marre de plus belle.

— Raconte !

— Je ne peux pas, je...

— Je ? Quoi ?

Lorenzo lève la main et je réponds au signe qu'il vient de me faire avec la sienne. Il ouvre sa fenêtre et me demande d'en faire autant.

— Je dois te laisser.

— Hein ? Non ! Je t'interdis de raccrocher. N'oublie pas qui t'a fait découvrir Renzo...

— Je t'embrasse, Manon.

Je raccroche, alors qu'elle profère des menaces à mon encontre. Lorenzo me montre une bouteille de rosé et deux verres.

— Rendez-vous sur la terrasse !

— J'allais...

— Pas de discussion, chère voisine.

Il ferme la fenêtre et disparaît. Est-ce que j'ai vraiment envie de me retrouver seule avec lui ?

Il faut bien avouer que la soirée du week-end dernier a été bonne. Mais deux dimanches d'affilée, ça va finir par ressembler à une habitude. Un rendez-vous implicite. Je regarde ma tenue. Un large tee-shirt et un short en jean. Je ne suis pas sûre que c'est le plus approprié pour...

Mon téléphone sonne pour m'indiquer l'arrivée d'un message. Manon doit être en mode furax et tient à me le redire en texto. Mais quand je regarde l'écran, le message ne vient pas d'elle.

Lorenzo : Monte un truc à grignoter si tu as ça dans tes placards ou frigo.

Perle : Chips, fromage et fruits ?

Lorenzo : Nickel !

Je commence à sortir ce dont j'ai besoin quand un autre message arrive.

Lorenzo : Passe un jean et prends un pull, sinon tu risques de te geler les fesses avec ton petit short.

Il m'énerve.

Je me regarde dans la psyché et je sais pertinemment qu'il a raison. Mais j'ai cette envie de lui tenir tête, comme chaque fois qu'il me donne des ordres. Je vais finir par croire que les personnages de ses romans ne sont pas si irréels que ça. Et que Lorenzo partage avec eux pas mal de traits de caractère.

Manon me dirait exactement que c'est ce dont j'ai besoin. Me laisser emporter dans l'ivresse des plaisirs sexuels.

Je passe une robe longue à l'imprimé liberty, y ajoute des converses blanches et une veste en jean. Je détache mes cheveux, puis vérifie mon maquillage avant de le rejoindre.

Je pousse la porte et, comme chaque fois que je me retrouve sur ce rooftop, je suis happée par la vue. Le soleil est en train de décliner et peint de sa palette aux teintes chaudes les toits en ardoise de la ville. Je dépose notre ravitaillement sur la table ronde en fer forgé avant de le rejoindre.

Appuyé contre le garde-corps, Renzo prend des photos et vu son matos, ça n'a rien d'un loisir.

— Tu es photographe ?

— Entre autres...

Il ne sait pas que je possède tous ses livres. Je n'ai pas encore trouvé l'occasion d'en parler avec lui. C'est délicat et puis le sujet de ses histoires nous mènerait forcément vers des discussions mêlant plaisirs et jeux sexuels, et je ne suis pas sûre de pouvoir garder mon self-control. Par contre, je me demande ce qui le retient de me dire qu'il est romancier.

— En free-lance ?

— Oui, et aussi pour une future exposition sur Paris.

— Tu vas présenter tes photos ?

Je le vois hésiter sur la réponse à me donner. Lorenzo me regarde d'une drôle de façon avant de m'inviter d'une voix basse et concentrée :

— Ne bouge pas. Reste naturelle.

Le clic de l'appareil reprend, mais, cette fois-ci, ce ne sont pas les toits de Paris qu'il mitraille, mais bien, mon profil. Après plusieurs photos où j'ai dû changer quelques fois de pose, c'est à mon tour de lui demander :

— Montre-moi.

— On va s'asseoir d'abord, on a un truc à fêter.

La concentration qui marquait ses traits se dissipe et son sourire irrésistible revient embellir son visage. Je profite de ce qu'il se dirige vers la table pour le détailler. Ce mec est une véritable énigme. Il ne ressemble en rien à ce qu'on attend de l'image d'un auteur. Entre ses nombreux tatouages, qu'il exhibe fièrement, sa manière de s'habiller avec des jeans troués ou élimés, des baskets, des boots ou des converses noires comme ce soir, sans parler de sa façon d'être ou de se comporter. Il y a de quoi être surprise et déroutée si en plus j'ajoute à l'équation sa profession de photographe.

Il ressemble à un baroudeur avec sa barbe courte.

Il débouche la bouteille de vin et nous en sert un verre. Il m'en tend un et lève le sien. Je l'imite sans savoir encore pourquoi.

— Tchin !

Salute ! On fête quoi ?

— Ta première semaine à Paris.

Nos verres tintent avant d'en goûter une gorgée. Et j'apprécie vraiment son choix.

— Il est bon, hein.

— Excellent.

— Il vient de chez moi.

— Chez toi ?

Il sourit et je me demande ce que j'ai bien pu dire de si drôle.

Ti diverti ?

— Ton accent est ravissant, Perle.

— Pfff. Ti prego, ne te moque pas de moi !

— Je ne me moque pas, je trouve ça charmant.

— Oh ! Ok. J'ai cru que...

— Au contraire, tu fais des efforts et tu progresses bien. Alors, ne gomme pas ton accent, ça t'apporte ce petit truc en plus. Sei irresistibile.

Sa façon de prononcer ce dernier mot, son intonation, son sourire ont tout pour me faire craquer.

Les yeux dans les yeux, chacun cherche à y voir des réponses, mais à part me laisser embarquer par la profondeur magnétique de ses iris bleus, rien ne m'apparaît. De sa main, il replace une mèche de cheveux derrière mon oreille et j'arrête de respirer. Ses doigts viennent de frôler ma joue, puis mon cou avant de soulever mon menton. Je reste en apnée. Hypnotisée. Par son contact, par sa voix bien plus rauque encore.

— Perle, sei bellissima !

Je ferme les yeux. Toute cette tension, c'est trop pour moi. De son pouce, il entrouvre ma bouche et j'attends son baiser. Inévitable. Dangereux. Interdit.

Son souffle chaud caresse mes lèvres et ma respiration devient saccadée. Le temps s'est arrêté ainsi que mon cœur. Mais au lieu de sentir sa bouche sur la mienne, c'est le goût du vin qui coule et que j'avale en ouvrant les yeux.

Je suis paumée.

Ai-je rêvé à ce moment ?

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➥ Perle en rangeant ses livres retrouve ceux écrits par Renzo. Celles qui ont lu mon histoire supprimée par wattpad ont reconnu le passage où Reyes et Andea joue les rôles de Rayan et Sydney alors que cette dernière lui sert d'Escort pour le vernissage d'une galerie de peinture. J'avais envie de faire un clin d'œil à Destroy Me.

Perle appelle sa meilleure amie restée en Italie et elle lui confie qui est son voisin. Apparemment, Renzo ne laisse pas les femmes indifférentes, non ?

Renzo aperçoit Perle en train de le mater. Il l'invite à boire un verre sur le rooftop pour fêter sa 1re semaine à Paris. Cela va-t-il devenir une habitude ?

Ça commence à chauffer entre eux au point où Perle imagine que c'est peut-être un rêve. Le pensez-vous vous aussi ?

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📍 Mardi, on pourra lire le chapitre de RENZO :

🎭 Ma muse...

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🥰 Bonne journée, mes Sexys Love, gros bisous 💋

🌸 Kty.Edcall.Author 💙



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