04 - PERLE

∞ PERLE 

Première soirée !

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Dimanche 25-11-18 | Appartement de Perle au 4 rue Dancourt, 75018 Paris

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Non, mais pour qui se prend-il à me donner des ordres ?

Il m'accorde trente minutes pour me préparer, il rêve debout s'il croit que je vais me plier à ses désidératas. Et d'ailleurs, je n'ai pas accepté, que je sache. Il n'a même pas écouté ma réponse comme si celle-ci lui était acquise. J'ouvre la porte de l'appartement assez sèchement, régi par la colère. Je découvre l'ampleur de la tâche qui m'attend encore. J'ai vraiment autre chose à foutre que de manger, qui plus est avec mon voisin.

Et surtout avec Lorenzo Barresi.

Je l'ai reconnu tout de suite. Il faut dire que j'ai louché plus d'une fois sur ses tatouages, sur sa belle frimousse, sur ses yeux d'un bleu indéfinissable, sur tout ce qui fait que ce mec est un danger. Le panneau Attention s'affiche en néon jaune sur son front. Comment je le connais ? J'ai apporté un très grand intérêt à tous ses livres. Ils sont en permanence sur ma table de chevet me permettant ainsi de les lire et de les relire à ma guise.

Rien de tel que de bouquiner pour entretenir mon français et accessoirement ma libido.

J'adore me perdre dans des histoires que d'autres ont inventées. Manon, mon amie et libraire à Florence, se fait un réel plaisir de me dénicher des exemplaires qui cartonnent en France. Elle aussi est une expatriée, elle a suivi son mari, qui est venu poursuivre ses recherches sur les volcans encore en activité. Six mois plus tard, il se cassait avec sa nouvelle assistante, une jeunette, alors que sa librairie démarrait plutôt bien. Du coup, elle est restée. Nous sommes vite devenues amies. Nous avons les mêmes goûts littéraires ainsi qu'en matière de mecs. Et puis, avec elle, je peux parler français et entretenir ma langue maternelle.

Mais avec Renzo, je perds tous mes moyens. J'ai vraiment dû passer pour une idiote à mélanger les mots en italien et en français.

Je me rends à la cuisine pour me servir un verre d'eau que je bois d'une traite. Appuyée contre le meuble de l'évier, je réfléchis si je dois accéder à sa demande ou si je l'ignore. Le souci, c'est qu'il habite à côté, il n'aura pas de mal à venir me relancer. Et vu ce que j'ai perçu de son caractère, il ne lâchera pas l'affaire.

Un sourire canaille étire mes lèvres, alors que l'envie de lui démontrer que je ne me laisse pas faire si facilement grandit à une vitesse vertigineuse.

C'est décidé, je n'irai pas.

Mon téléphone sonne et c'est le déménageur. Mince, je l'avais zappé, celui-là. Renzo me fait perdre la tête. À la base, j'étais descendu pour signer les papiers et vérifier que les déménageurs n'avaient rien oublié dans leurs camions. Mais j'ai percuté mon cher voisin et vous connaissez la suite.

Je redescends aussi rapidement que l'ascenseur me le permet et une fois les vérifications faites et les papiers signés, je remonte aussitôt.

Je me rends au salon et décide de vider les cartons.

Ça commence bien. Celui-ci n'a rien à faire ici, pourtant j'ai bien noté dessus « salle de bains ». Je souffle d'agacement, si je m'en étais aperçu plus tôt, j'en aurais touché deux mots au responsable du déménagement. Je sens que je ne vais pas être au bout de mes peines. J'en vérifie deux autres et mes doutes sont confirmés. Le premier est pour la cuisine, le deuxième pour la chambre. Je ne me laisse pas gagner par ce manque flagrant d'organisation et décide de structurer tout ça.

Je crée trois piles.

Une pour chaque pièce et je commence à les dispatcher. Voilà qui est déjà mieux, il ne me restera plus qu'à les porter au bon endroit. Comme si je n'étais pas assez fatiguée ? me fais-je la réflexion.

Je me pose deux minutes sur le canapé, car de nouveau j'ai eu un vertige et voilà que mon estomac se met à gargouiller. Façon subtile de me rappeler que mon voisin hypersexy m'attend. Et l'envie de le rejoindre me revient. Est-ce que j'ai faim au point de faire fi de son invitation ? Enfin, ce n'en était pas vraiment une. Il a décidé que c'est ce qu'il me fallait et voilà tout.

Je n'ai pas pour habitude de me laisser dicter mes choix, du moins dans le privé. Au travail, c'est tout le contraire. Je dois répondre à tous les ordres et besoins de mon Boss.

Et l'on voit où ça m'a menée.

Je suis encore en train de débattre avec ma conscience quand j'entends trois coups frappés à ma porte. Je ne sais pas si je dois rire ou céder à l'envie de râler.

D'un pas volontaire, je décide d'aller ouvrir à mon voisin impatient. Sans même regarder au travers du judas, je sais que ça ne peut être que lui. Qui d'autres d'ailleurs viendrait me trouver ? Je ne connais personne dans l'immeuble. J'entrebâille l'huis avant de passer juste la tête pour m'en assurer.

Je n'en reviens pas.

C'est bien Lorenzo, mais les bras chargés de ce que je pense être notre repas. Il me sourit tout en tenant son plateau bien garni.

— Je ne suis pas contre le fait que tu me mates, mais j'aimerais bien entrer et déposer les plats.

Il a un de ces toupets. Il arrive en terrain conquis et s'impose. Et puis, je ne le regardais pas. Enfin, si, mais pas avec insistance, comme il l'insinue.

— Je ne te...

Il me fait un clin d'œil et avance d'un pas pour que je libère le passage.

— Ne te fatigue pas, je sais où se trouve la cuisine.

Sans que j'aie eu le temps d'ajouter quoi que ce soit, il passe devant moi et se dirige vers celle-ci. Je le suis avant d'appuyer mon épaule contre le chambranle de la porte. Je croise les bras sur ma poitrine et regarde le moindre de ses gestes. Il s'est changé contrairement à moi. Ses cheveux sont encore mouillés, un signe qu'il a aussi pris une douche. Une fragrance boisée trace un chemin odorant derrière lui et je me surprends à le humer tout en fermant les yeux pour mieux apprécier. Quand je les rouvre pour voir ce qu'il fait, je tombe sur son sourire satisfait. Il n'a pas besoin de parler, je sais qu'il m'a grillé en pleine extase olfactive.

— Fais comme chez toi... Surtout !

— Merci.

Un rictus espiègle accompagne ce simple mot. Et je me retrouve sous le charme de ses iris d'un bleu magnétique qui me sondent. Ils testent la résistance de mes répliques m'ôtant l'ultime envie de râler qui fond comme neige au soleil.

— Je vais prendre...

— Une douche ? finit-il la phrase face à mon hésitation. Tu as raison, ça te fera le plus grand bien. Moi, je me sens requinqué après avoir pris la mienne.

Je file avant de lui répondre que je n'ai pas besoin de son aval. De m'être arrêtée, je sens la fatigue revenir au triple galop. Alors, autant ne pas gaspiller ce qu'il me reste d'énergie à palabrer.

— Si tu as besoin d'aide, n'hésite surtout pas, ma chère voisine.

Son rire se répand derrière moi telle une traînée de poudre. Et je suis bien obligée d'admettre que ce son me plaît. Un peu trop même.

Je laisse couler l'eau sur mon corps pour le détendre. Ce qu'elle arrive à faire plutôt bien. J'en sors assez rapidement tout de même en me rappelant que je ne suis pas seule. Je récupère des serviettes dans un des cartons. Je m'essuie avec un grand carré d'éponge que je noue autour de mon buste et commence à me sécher les cheveux avec une autre. Quand un éclair traverse mon esprit.

Quelle conne !

J'étais tellement pressée de me soustraire à son magnétisme que je n'ai pas pris de quoi m'habiller. Mes fringues sales sont déjà dans le tambour de la machine qui tourne. Je jette un regard à la psyché pour voir si mon corps est assez couvert et sors de la pièce embuée. Je traverse le couloir puis le salon en espérant qu'il soit resté dans la cuisine.

— Tu es...

— Pas prête... Scusa, ho dimenticato di prendere le mie cose, continué-je à lui répondre en italien.

Je grogne devant mon incapacité à trouver les bons mots et son regard lumineux sur les parties dénudées de mon corps n'arrange rien à mon trouble.

— Tu n'es pas... tenté-je de reprendre.

Je soupire d'exaspération. Plus je m'énerve et moins j'arrive à trouver les mots en français qui me fuient pour terminer la phrase. Et c'est sans compter sur Lorenzo qui face à mon désarroi enchaîne en essayant de garder son sérieux.

— In the kitchen ?

— Very funny !

Ma réplique le fait encore plus sourire, je dirais même que je l'amuse.

— Tu maîtrises bien l'anglais !

È normale... With my job !

— Par contre, évite de mélanger les trois langues sinon ça va vite être...

— Le bordel !

On éclate de rire tous les deux cette fois-ci jusqu'à ce que je croise ses yeux charbonneux. Une tempête vient de prendre place dans ses iris. Je me crispe tandis qu'il passe chacun de mes membres au rayon laser.

Le constat est sans appel.

En l'accompagnant dans son fou rire, le nœud resserrant le tissu-éponge s'est détendu. Cette traîtresse de serviette est en train de glisser sur la naissance de ma poitrine.

— Tu comptes rester ainsi ? demande mon voisin en déglutissant. Ce n'est pas que ça me dérange, tu as un corps magnifique, mais...

Je sens le rouge me monter aux joues et file dans ma chambre en espérant qu'au moins un carton avec mes fringues s'y trouve. Pour mon plus grand plaisir, il y en a même trois. Je souffle soulagée en me disant que je vais bien trouver de quoi passer une tenue décontractée.

Le premier contient tout mon nécessaire pour me maquiller ainsi que mes crèmes. Je me saisis de celle pour mon corps et m'en enduis les bras et jambes avant de fouiller le carton suivant. Ce sont quelques-uns de mes dessous. Génial, je passe un string noir en dentelle et un soutien-gorge assorti. Pourvu que dans le dernier j'aie de quoi terminer ma tenue. Je m'assois de dépit sur mon lit. Ça aurait été trop simple que j'y découvre un jean et un tee-shirt.

— Tu es visible ?

— Non, réponds-je, paniquée.

Je me saisis de la première chose que je trouve dans le carton. Et la chance continue de me fuir. Un déshabillé en soie rouge me nargue. Je râle, tout ce que je peux, mais je le passe en n'ayant pas d'autre choix. Tandis que, derrière la porte, j'entends Lorenzo se foutre de moi.

— Par contre, tu jures très bien en français. Cette fois-ci, tu n'as pas eu la plus petite hésitation pour enchaîner les gros mots !

Il se marre tandis que je fulmine de plus belle. Au moins, je serai recouverte. Je termine de nouer la ceinture du kimono, quand Lorenzo me demande s'il peut entrer.

— Je voulais juste t'apporter ces deux gros cartons. Tu as noté « chambre » dessus, je me suis dit...

Sa voix s'étiole dès que son regard se pose sur moi. Je peux voir danser des flammes dans la profondeur de ses yeux. Il me dévore du regard. Et ce n'est pas qu'une expression dans ce cas. Il me bouffe littéralement. Ses iris brûlent ma peau laissée visible et instinctivement je resserre les pans de mon déshabillé. Il s'avance et je bloque mon souffle alors qu'il dépose les cartons dans un coin de la chambre et en ressort aussitôt.

Je relâche tout l'air que je retiens dans mes poumons et arrive enfin à respirer normalement. La peur qu'il me renverse sur mon lit me tenaille et pourtant mon seuil d'excitation vient de grimper de façon vertigineuse.

Est-ce que j'aurais souhaité qu'il le fasse ?

☆☆☆☆

Perle ne compte pas répondre à l'invitation à manger de Renzo. Fait-elle bien de ne pas céder ?

Renzo agit comme s'il était chez lui. Est-il sans gènes ou le fait-il pour tester Perle ?

Apparemment, les courbes plutôt dénudées de Perle ne laissent pas Renzo insensible. Comment va-t-il gérer ?

Perle connaît Lorenzo Barresi. Elle a lu tous ses livres et a souvent fantasmé sur le corps musclé et tatoué de son nouveau voisin. Ça va être dur de séparer le réel et la romance ?

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📍Samedi, on va retrouver le chapitre de RENZO :

🤩 Le pouvoir d'une serviette !

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🥰 Bonne journée, mes Sexys Love, gros bisous 💋

🌸 Kty.Edcall.Author 💙



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