02 - PERLE
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Paris, me voila !
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Dimanche 25-11-18 | Appartement de Perle au 4 rue Dancourt, 75018 Paris
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Ma nouvelle vie prend forme en ce dimanche matin ensoleillé. Comme si Paris m'accueillait en ouvrant grand ses bras pour me souhaiter la bienvenue.
Je n'aurais jamais pensé que ma relation avec Victor me conduirait à ce changement de vie. Mais je m'attendais à quoi en entamant une liaison secrète avec mon Boss ?
Ce mec n'était pas libre et je le savais. Pourtant, ce soir-là et les suivants, je l'ai laissé m'embrasser. La première fois a eu lieu après une journée harassante, alors que j'avais dû remplacer au pied levé une mannequin qui nous avait fait défaut pour un défilé privé des nouvelles lingeries sexys créées pour Coco Charnel.
La force pour le repousser m'ayant quittée alors que Victor venait de déboucher une bouteille de champagne pour fêter le succès de cette présentation. Pour moi, ce rapprochement s'apparentait plus à un remerciement. Il nous avait permis aussi de décharger tout le stress accumulé au cours de cette longue période de préparation. Les derniers modèles de lingerie que Victor avait créés et auxquels j'avais largement participé étaient loués et c'est tout ce qui comptait pour moi.
Le baiser avait été un bonus.
Je ne vais pas vous mentir, j'ai apprécié. Car comme une large majorité des nanas de l'entreprise, je craquais littéralement pour mon Boss.
Victor a commencé, il y a plus de dix ans, comme mannequin chez Coco Charnel. Il est arrivé à imposer son empreinte dès les débuts de la marque de lingerie pour homme, grâce à son charisme et pour beaucoup encore, il en reste l'égérie. Petit à petit, il a su se lancer aussi côté création en donnant son avis dans un premier temps, puis en suggérant de petites modifications et enfin en proposant quelques modèles de sa réalisation. Très vite, il est apparu indispensable et à la demande de Monsieur Capresi il s'est mis à dessiner la collection entière.
Il y a deux ans, après le succès de son premier défilé en tant que créateur, j'ai été recrutée pour devenir son assistante et lui apporter mon aide. Victor devait se concentrer sur les nouveaux croquis et ne pas se disperser avec la logistique. Cette fois-ci, toute la profession l'attendait au tournant et il se devait de faire mieux en confirmant son talent de créateur. Car beaucoup le considéraient encore comme un top model. L'égérie de la marque qui se donnait un genre. Maintenant, il devait s'imposer en tant que styliste.
J'avais suivi sa progression au sein de l'entreprise depuis mon entrée à l'école de design. J'étais en admiration devant le chemin parcouru. Qui ne l'aurait pas été ? Aussi, quand j'ai eu vent de ce poste, j'ai tout de suite postulé. La jeune diplômée que j'étais rêvait de travailler pour Coco Charnel. Mais en plus, je devais assister Victor Nucci. Ma motivation l'avait convaincu de m'embaucher et chaque jour je m'évertuais à lui démontrer qu'il avait eu raison de miser sur moi malgré mon manque d'expérience.
Et pourtant, tout le travail fourni n'avait pas été suffisant puisque me voilà parachutée à Paris. Vous me direz, il y a pire comme endroit. Je vous l'accorde. Mais je n'aurais jamais imaginé revenir dans mon pays de naissance, dans cette ville, où j'ai vécu, mes premières années pour maintenant y travailler. Pour des vacances. Pourquoi pas ? Mais pas pour m'y installer. Ma vie se trouve en Italie, à Florence, mes amis et ma famille y demeurent aussi.
Il y a six mois, quand Victor m'a parlé de la filiale qu'il voulait ouvrir à Paris, j'ai accueilli cette idée avec enthousiasme. J'ai même déniché l'emplacement parfait pour la boutique sur les Champs Élysées. J'étais enthousiaste face à ce nouveau projet. Victor me l'avait confiée et je l'avais créée de A à Z. Nous étions même venus en France à plusieurs reprises pour en superviser l'avancement. Ces petits séjours nous permettaient aussi de nous retrouver seuls. De ne pas avoir à se cacher comme nous le faisions à Florence.
Tout était parfait.
Enfin, presque. C'était sans compter sur sa fiancée, qui à l'approche de leur mariage devenait de plus en plus suspicieuse. Il faut dire que l'héritière de la marque Coco Charnel possédait les bons arguments pour contrôler Victor. C'est un homme ambitieux et pour lui, la réussite est une obligation. Alors quoi de mieux que de se marier avec Salomé Capresi pour asseoir sa notoriété.
Victor m'a expliqué que ma venue à Paris ne changerait rien entre nous. Qu'au contraire, mettre de la distance dans notre relation pouvait même la pimenter. Et transporté par ses mots, par l'excitation du projet, je l'ai crue. Mais maintenant que tout ceci est concret, que je ne suis plus sous son magnétisme, je me pose des questions.
Est-ce que j'ai vraiment envie de continuer ma relation avec un homme, qui va bientôt se marier ? Est-ce le but de mon existence de rester celle de l'ombre ? C'est une chose d'être l'amante d'un beau gosse fiancé, mais continuer à l'être après leur mariage en est une autre... Et si mon arrivée à Paris marquait un changement aussi dans ma vie privée ?
Loin de l'attraction que représente Victor, je vais pouvoir faire le point sur mes sentiments, rencontrer d'autres personnes. Et comme me le répète ma mère, depuis qu'elle sait que je viens habiter ici, j'emménage dans la ville la plus romantique qui existe. Celle où elle a rencontré son mari, où j'ai été conçue, où l'on a vécu avec mon frère, Raphaël. Et si mon père n'avait pas eu cette promotion, nous y demeurerions sans doute encore.
La sonnerie de mon téléphone me sort de ma réflexion. Il me faut quelques secondes pour comprendre que je me trouve assise sur le canapé de mon nouvel appartement. La sonnerie insiste et je réponds sans même regarder l'identité de l'appelant.
— Enfin, tu daignes décrocher !
— Ne commence pas Victor... Bonjour, tu vas bien, lui demandé-je avec ironie face à son manque de politesse. Parce que là, entre le voyage et le déménagement, ce n'est pas de tout repos.
— Je sais bien. Excuse-moi, chérie.
— Arrête de me nommer ainsi, je te rappelle que tu dois te concentrer sur ton futur mariage.
— C'est l'air parisien qui te rend aussi belliqueuse ?
— Laisse tomber...
Je me lève et commence à arpenter le salon. Je vire mes talons pour ne pas abîmer le beau parquet en chêne et ouvre quelques cartons à la recherche d'une paire de sneakers.
— Tu comptes me répondre ?
— Tu disais ?
— Est-ce que l'appartement te plaît ?
— Oui, il est magnifique. Il est même trop grand rien que pour moi.
— N'oublie pas que j'aime le luxe, les beaux espaces. Il me tarde de le visiter avec toi, de te baiser dans chaque pièce...
— Victor ! le coupé-je.
— Arrête de faire celle qui est choquée, me reprend-il. Ce genre ne te réussit pas.
Ses mots me font mal.
Je baisse la tête et avale difficilement ma salive. Depuis quand pense-t-il ça de moi ? Au loin, j'entends une voix de femme. Je me crispe et ne peux m'empêcher de demander :
— C'est qui ?
— De quoi parles-tu ?
— Tu n'es pas chez toi ?
— Nous nous promenons dans les jardins Boboli, Salomé a voulu qu'on s'y rende pour flâner. Je vais te laisser, elle m'adresse des grands signes pour que je la rejoigne.
— C'est ça ! Cours vite la retrouver.
— Tu me fais quoi là ? me reprend-il sèchement. Une scène parce que je passe du temps avec ma fiancée ? Ce n'est pas comme si j'étais en train de la sauter derrière un bosquet. Elle n'a pas ce côté voyeuriste, que tu aimes tant, chérie !
Sa voix est devenue rauque et basse pour qu'on ne l'entende pas. Je souffle d'exaspération et bloque les larmes qui me viennent. Comment a-t-il pu me balancer ça à la figure ?
Je relève mes yeux vers les déménageurs, qui n'arrêtent pas de rentrer et sortir. Quand une silhouette attire mon regard, mais je n'ai pas vraiment le temps de détailler ce grand brun, qu'il soustrait déjà de mon champ de vision.
— Je vais retourner à mon rangement.
— Perle !
— Quoi, encore ?
Je l'entends souffler à son tour pour prendre sur lui, vu qu'il se trouve dans un lieu public avec sa fiancée. Je ne l'ai pas habitué à agir ou répondre ainsi.
— Je vais mettre sur le coup de la fatigue ta façon de réagir sans pouvoir contrôler tes mots. J'espère que tu seras plus docile ce soir.
— Ce soir ?
— Tu as déjà oublié notre appel en visio ?
— Victor, je suis épuisée...
— Ok, j'ai compris, s'agace-t-il. Passe un bon dimanche. Je t'appelle demain pour faire le point sur l'ouverture de la boutique.
— Voilà, faisons comme ça.
Je raccroche sans ajouter un mot gentil, comme j'en ai l'habitude. Mais là, je n'apprécie pas son attitude. Je suis éreintée et je sens un mal de tête arriver. Je me rends à la salle de bains pour me passer un peu d'eau fraîche sur le visage. La pièce est vraiment très belle. La vasque en céramique à un charme fou avec son pied colonne rétro. Les tomettes noires et blanches au sol, tel un plateau d'échiquier, me donnent envie de repeindre le soubassement en bois foncé dans un noir profond pour y apporter encore plus de cachet. Cette teinte ferait ressortir la baignoire sur pied dans laquelle je rêve déjà de me prélasser avec un bon verre de vin. Un grand miroir, dont le cadre est orné de moulures, trône au-dessus du lavabo et le reflet qu'il me renvoie n'est pas à mon avantage. Je récupère un élastique au milieu de mes nombreux bracelets qui égaye mon poignet et attache mes cheveux pour essayer de les dompter avant qu'ils ne soient trop emmêlés...
— Mademoiselle Marcillac.
— J'arrive !
Je sors aussitôt de la pièce pour retrouver le déménageur qui m'attend dans le salon.
— Un problème, Monsieur Turfin ?
— Non, mais nous monopolisons l'ascenseur depuis plusieurs heures déjà et j'aurais besoin de vos instructions pour terminer assez rapidement.
— Vous avez raison. Pas question de me mettre à dos les voisins. Finissons-en avec ce déménagement.
Deux heures après, une partie des cartons est dispatchée dans les différentes pièces et les plus gros meubles sont montés avant de trouver leur place. Par sécurité, je descends pour vérifier que rien n'a été oublié dans les camions. Ma jambe franchit le seuil de l'imposante porte en bois, mais je n'ai pas le temps d'engager le reste de mon corps dans l'ouverture que ce dernier est percuté par celui d'un grand brun.
— Désolé.
Deux bras musclés me rattrapent pour m'éviter de tomber en arrière.
Deux larges mains me retiennent avec détermination pour me coller à un torse ferme.
Cette fois-ci, le grand brun aux yeux d'un bleu magnétique est assez proche pour que je puisse le détailler. Nos regards se harponnent et je reste sans voix face à Lorenzo Barresi.
Serait-il mon nouveau voisin ?
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➥ On fait la connaissance de Perle, la belle brune qui va devenir la nouvelle voisine de Renzo. Comment pensez-vous que cela va se passer entre eux ?
➥ Perle entretient une liaison avec son Boss. Mais maintenant qu'il va se marier, elle veut profiter de sa venue à Paris pour mettre fin à cette aventure. Y arrivera-t-elle ?
➥ Victor, le Boss de Perle se montre plutôt désagréable avec elle. Va-t-elle supporter ça longtemps ?
➥ Comment se fait-il que Perle connaisse le nom de son voisin ?
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📍 Mardi, on pourra lire le chapitre de RENZO :
🤩 Ma nouvelle voisine.
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🥰 Bonne journée, mes Sexys Love, gros bisous 💋
🌸 Kty.Edcall.Author 💙
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