Chapitre 95 : P R O M B A L Pt. 2


Bon je publie sans avoir relu  je suis [encore] en soirée. I love you ♡

-

Lior se regarda une dernière fois dans le miroir. C'était à ce moment qu'iel devait faire acte de courage. Sortir de cette salle de bain dans sa jolie robe, et enfin affronter le regard de tous ses camarades de classe au bal. Mais néanmoins, iel se disait que l'idée qu'iel se faisait de l'événement était teintée de la peur qu'iel avait que les choses se passent mal. En y réfléchissant rationnellement, iel savait bien qu'iel ne serait qu'un.e dans la centaine et personne ne ferait réellement attention à ellui.

Sa robe lui arrivait à mi-cuisses, avec cela iel portait les bottes blanches de Prune et des collants transparents brillant de quelques paillettes. Iel ne portait pour maquillage qu'un léger gloss pêche, un soupçon de mascara et en guise de fard, un topper effet humide souligné d'une myriade de paillettes. Ses cheveux, qui avaient assez poussé pour lui faire un nimbe de boucles rousses, étaient maintenus en deux petites couettes basses par deux rubans orangés. Iel se plaisait, et c'était tout ce qui devait importer.

Prune aurait dû venir se préparer chez ellui, mais au dernier moment, Paul s'était décidé à lui envoyer un message pour l'inviter à être sa cavalière, l'informant qu'il viendrait la chercher devant chez elle, pour se présenter à ses parents dans les règles. Prune avait pensé refuser, mais ni Alix ni Lior ne lui en avaient laissé l'occasion. Prune avait la chance d'avoir un prétendant, et Lior ne voulait pas que son amie ne se prive de cela juste pour pouvoir l'accompagner ellui.

Quelques coups furent frappés à la porte de la salle de bain.

« Tu as fini ? »

C'était la voix de son frère.

« Je... »

Iel se jeta un dernier coup d'œil dans le miroir. C'était le moment. Le moment de faire montre de force de caractère, de courage. Iel se détourna du grand miroir et ouvrit la porte. De l'autre côté, Luca lae regarda, la bouche ouverte, sous le choc. C'était la première fois qu'il lae voyait en robe, avant cela, il n'avait peut-être pas si bien réalisé ce qu'impliquait la non-binairité de son adelphe.

« Tu n'aimes pas ? »

Luca sembla se reprendre à ce moment précis.

« Tu rigoles ? Tu es tout bonnement superbe ! Tellement que je serais même tenté de t'accompagner en guise de chaperon. »

« Comme si j'en avais besoin. » Pouffa lae plus jeune.

« Bien sûr que tu en as besoin ? Regardes-toi, désirable comme tu es, tu vas faire tourner toutes les têtes, et qui s'assurera de préserver ta vertus si je ne suis pas là ? »

Lior leva les yeux au ciel, ce que son frère pouvait être agaçant...

« Ok, ok, je te laisse tranquille. Mais promets moi que tu feras attention à toi. Je sais pas si... »

« Si quoi ? »

Luca soupira et Lior su tout de suite que ce qu'il allait entendre serait loin de lui plaire.

« Si tes camarades de classes, les personnes de ton lycée sont assez ouvertes pour te permettre de... »

« D'exister ? C'est bien de cela qu'il s'agit, non ? Parce que je ne me permets rien de plus que vous autres. »

« Je sais. Évidemment que je sais cela, et toi, tu sais très bien que ce n'était pas ce que je voulais dire. J'ai juste peur pour toi, parce que je sais à quel point les lycéens peuvent être stupides, et méchants aussi. J'ai été l'un d'eux. »

« Ok. »

« T'es vexé.e ? »

« Non. Je sais que tu ne penses qu'à me protéger. C'est juste que là... Je flippe grave, et ce dont j'ai besoin, plutôt que de te voir pointer du doigt tout ce qui pourrait mal tourner, ce sont quelques encouragements. »

« Ouais. T'as raison. Désolé. Et je suis certain que tout se passera bien. Parce que qui serait assez stupide pour s'en prendre à quelqu'un.e d'aussi somptueux.se ? »

Ça se voyait, ça transpirait même par tous les pores de sa peau, il était inquiet. Mais qu'il fasse l'effort de tenter -bien que très mal- de le cacher réchauffa le cœur de Lior.

« Ok. Alors faut que j'y aille maintenant. »

« A pieds ? »

« Oui, ou en bus s'il y en a. »

« Je vais t'emmener. Laisse-moi juste le temps de prendre mes clefs et d'enfiler une paire de chaussures. »

Quelque part, le côté sur-protecteur de son frère avait un petit côté attachant.

Sur le chemin, iels chantèrent en cœur une vieille compilation des classiques de leur enfance, et si ce n'était pas très mélodieux, loin de là, c'eût au moins le mérite de défaire le nœud présent dans l'estomac de Lior depuis qu'iel avait commencé à se préparer. Luca se gara sur le parking du gymnase où le bal allait avoir lieu. Iels étaient stationnés depuis un moment, mais Lior n'avait pas esquissé le moindre geste pour descendre de voiture.

« Ça va aller ? »

Le regard fixé droit devant ellui, Lior répondit.

« Ouais. Ouais. Il n'y a aucune raison que les choses n'aillent pas. »

Luca prit ses mains dans les siennes.

« S'il se passe quoi que ce soit, tu m'appelles et je débarquerai dans les dix minutes. Mais je suis sûr que ce sera une soirée parfaite. Tu vas t'amuser, avec tes amis, et tu en garderas des souvenirs gravés pour la vie entière. Des bons souvenirs. »

Il insista sur ce dernier point, car il refusait qu'il en soit autrement. Le bal de promo de son adelphe ne pouvait pas être associé à autre chose que de merveilleux souvenirs.

« Ok. »

Iel vit par la fenêtre Alix et Élias approcher la porte du gymnase. Il était flagrant, par sa démarche, et sa façon dese prendre au bras d'Élias, qu'Alix avait bu.

« Mes amis sont là. Je vais y aller. »

Luca hocha la tête et Lior sortit de la voiture. Pourtant, son frère lae rattrapa, la vitre ouverte, penché pour que Lior puisse l'entendre :

« Attends Lior ! »

Lae rouquin.e se retourna.

« Je suis fier de toi. Et aussi, ne bois pas trop. »

« C'est une fête organisé par le lycée. Il y aura pas d'alcool. »

« Tu iras dire ça à ton ami Alix là-bas. »

Luca lui adressa un dernier sourire et un signe de main avant de redémarrer sa voiture et de remonter la vitre.

Dès qu'il lae vit, Alix lui couru dans les bras. Il était peut-être un petit peu trop euphorique pour paraître sobre, mais au moins ça permit à Lior de se détendre un peu.

« Prune n'est pas encore là ? » Interrogea le bleu, promenant son regard à la ronde, sans pour autant lâcher Lior.

« Je crois pas... »

Avant même qu'iel ne puisse terminer sa phrase ils virent la jeune fille arriver, dans la tenue qu'ils avaient chiné ensemble -elle lui allait d'ailleurs à ravir- montée sur une trottinette électrique, Paul juste derrière elle. Ça avait un petit côté ridicule et c'est ce qui rendait le tout parfait.

« Merveilleux bolide. Il a l'air d'avoir pas mal de poneys sous le capot. » Plaisenta Lior en faisant la bise et un câlin à son amie.

Derrière elle, Paul eut un peu de mal à camoufler le rouge qui lui montait aux joues. Pour tout dire, il ne s'était pas attendu à ce que Prune accepte son invitation. Elle l'évitait clairement depuis un moment. D'ailleurs, ce n'était même pas lui qui lui avait envoyé le message de proposition, c'était Julien, se figurant que s'il avait été capable de chanter la sérénade à son amour sercret en plein milieu de la cantine alors Paul pouvait bien faire un effort et inviter la fille qui lui plaisait au bal. À vrai dire, Julien avait toujours été plus prompt à être courageux pour les autres que pour lui-même. Son récent coup d'éclat en pleine cantine détonnait pas mal en cela.

« J'aurais dû avoir un voiture, désolé. » S'excusa Paul à l'attention de Prune. C'était au moins la troisième, voire la quatrième fois qu'il le faisait, ça en devenait presque aussi ridicule qu'emmener sa cavalière au bal de promo en trottinette électrique. Au moins ça ne polluait pas comme une voiture. « Mes m... Ma mère devait me laisser sa voiture, mais... elle a eut un ''impondérable''. »

Il mima des guillemets autour du mot impondérable, preuve qu'il n'y croyait pas trop, peut-être par mauvaise foi.

« Bref. Je vais la garer sous l'abris à vélo. »

Il était évident qu'il n'était pas à l'aise, et c'était plutôt comique à observer.

Ils décidèrent un peu plus tard de rentrer dans le gymnase, duquel s'échappait déjà de la musique plutôt vieillotte. Un air assez entraînant, et collant totalement au thème de la soirée : Boris soirée disco. En passant devant le proviseur qui les accueilli dès l'entrée, Alix dû faire preuve de toute sa maîtrise de lui-même pour ne pas faire voir qu'il était déjà bien pompette. Le vieil homme marqua un temps d'arrêt en regardant Lior, il parut sur le point de dire quelque chose, mais se ravisa, leur souhaitant seulement une bonne soirée avec un air un peu perturbé.

Une vois dans la grande salle, Lior éclata de rire.

« Je crois qu'il m'a pas reconnu. Il voulait clairement me dire que c'était un événement réservé aux élèves du lycée, je rêve pas ? Sauf qu'il était incapable de dire si oui ou non il me connaissait. »

« Ou alors tu lui as carrément tapé dans l'œil. » Argua Prune avec un haussement de sourcils subjectif.

« Beurk. » S'indigna Lior alors qu'Alix pouffait. « Il doit au moins avoir cent ans de plus que moi ! »

« Comme si ça ne t'était jamais arrivé de t'intéresser à des hommes plus vieux ! » Rit Prune, avec une personne bien précise en tête

« Vous pensez qu'il était déjà là au néolithique ? » Questionna le bleu à propos du proviseur, pour ne pas laisse le temps à un malaise de s'installer ; il savait que Byzance était toujours un sujet sensible pour son ami.e.

Il rirent tous et c'est sur cette note de plaisanterie bon enfant que la soirée débuta pour tout le petit groupe.

Quand tout le monde fut présent, leurs professeurs les gratifièrent chacun d'un petit discours ou de quelques phrases encourageantes pour le bac ou pour la suite de leurs études, puis le proviseur y alla aussi de son petit mot, les remerciant à titre honorifique pour leur travail, et les félicitant pour les efforts qu'ils avaient pu fournir de manière tant collective qu'individuelle, lors de ces dernières semaines plutôt mouvementées. Et enfin, il laissa place à Nuccya et Lucien pour l'annonciation des roi et reine de promo.

Dans une longue robe rouge à sequins moulante et fendue sur le côté, Nuccya monta sur la petite estrade. Dans sa main, elle tenait une petite enveloppe rose, tandis que Lucien, le garçon qui l'a rejoint en tenait une bleue. S'il était possible de faire plus cliché...

« Honneur aux femmes. » Déclara Lucien en tendant le micro à la jolie italienne.

Elle lui sourit, plus par convenance que d'un vrai sourire, et elle ouvrit la petite enveloppe. C'est sans surprise au moment où elle en sortit la petite étiquette cartonnée, qu'elle pu lire son propre nom inscrit dessus. Pourtant, elle se garda bien de le faire voir à qui que ce soit d'autre, et, approchant le micro de ses lèvres parfaitement peintes de rouge, elle déclara avec un aplomb sans pareil, tant qu'il était impossible de discerner son mensonge :

« Et notre reine de bal cette année est : Aïssah Khosa ! »

Elle se mit à applaudir, bientôt suivie par l'assemblée toute entière. Il y eut un mouvement dans la foule alors que tout le monde cherchait du regard l'heureuse élue. Nuccya la trouva en premier, et croisant son regard un peu désorienté, elle lui fit un sourire tendre et tendit la main, avec un petit geste comme pour l'inviter à la rejoindre. C'est ce qu'elle fit, montant sur l'estrade, la main dans celle de son amie qui l'aidait à gravir les trois petites marches. Puis Nuccya se tourna vers la petite table derrière elle sur laquelle elle saisit un petit diadème pas mal kitsch qu'elle déposa avec solennité au sommet de la tête d'Aïssah, prenant bien garde à ne pas l'emmêler dans ses cheveux retenus en un chignon volumineux. Elle lui fit une bise, en profitant pour lui chuchoter à l'oreille :

« Tu es magnifique. »

Le jeune fille sentit son cœur se serrer à ces mots. Parce que ce qu'elle voulait, c'était que Nuccya les lui dise, encore et encore, mais pas en tant qu'amie. Elle avait mit le temps pour s'en rendre compte, mais maintenant que c'était chose faite, elle ne pouvait plus l'ignorer. C'était indéniable.

Lucien fit bien moins de manières pour annoncer le roi qui se révéla être Élias. Alix fut le premier à crier et à applaudir. Élias, le parfait Élias en roi du bal, ce n'était finalement pas une surprise. Ça sonnait juste. Et le bleu n'avait pas envie de voir au-delà, il ne voulait pas se dire que cet Élias là était un autre, était partit, car au final, cette facette de sa personnalité faisait parti de lui, et s'il avait pu pendant longtemps la détester, parce qu'en était si parfait, inconsciemment Élias avec ses remarques et ses menaces de rapport, le faisait se sentir inférieur, il voulait désormais l'aimer au même titre que toutes les autres facettes du blond. Parce que l'on aime une personne pour ce qu'elle est, entièrement et sans concession, ou on ne l'aime pas du tout.

« Bien. Maintenant que nous avons notre couple princier, veuillez dégager la piste pour leur laisser le soin d'ouvrier le bal. » Annonça le proviseur dans le micro qu'il avait repris à Lucien.

La musique se mit en route, sur un slow comme la coutume le voulait. Le titre Fast slow Dico de St. Vincent retenti dans les enceintes fiches aux quatre coins du gymnase. Alix se fit la réflexion que pour approuver ce choix de chanson comme ouverture de bal, leur proviseur n'avait à coup sûr pas visionné le clip qui allait avec.

Aïssah plongea ses yeux dans ceux d'Élias sans esquisser le moindre mouvement. La vérité, c'est qu'elle n'avait pas la moindre envie de danser avec lui. Hypocritement, elle pouvait se dire que c'était parce qu'elle lui en voulait toujours pour être sortit avec sa meilleure amie et l'avoir blessée, mais si elle était honnête avec elle-même, elle se rendait compte que c'était bien plus que cela. Ce n'était plus à Élias qu'elle en voulait, mais à elle même. Et danser avec lui, comme si de rien était, lui apparaissait désormais comme le pire des affronts. A cause d'elle, de son incapacité à comprendre ses sentiments pour Nuccya, de sa jalousie mal placée et de sa couardise, un garçon était mort. Chacun pouvait trouver ses responsables où il voulait, parce que tous n'avaient qu'une histoire morcelaire, vue par leur propre prisme, elle aussi d'ailleurs, en un sens. Mais elle en savait assez pour être capable d'affirmer que s'il devait y avoir plusieurs responsables, elle devait être comptée parmi les principaux à être mis à l'index. C'était une chose qu'elle n'était pas sûre de pouvoir se pardonner un jour. Tout cela pour de stupides histoires de cœur. Des histoires d'adolescents qui tournent au drame.

Nuccya la poussa pour aller danser, avec un regard fier, comme s'il n'était pas flagrant qu'elle avait falsifié le résultat de l'élection. Ou peut-être n'était-ce flagrant que pour Aïssah parce qu'elle la connaissait trop bien...

Elle laissa Élias poser ses mains sur sa taille, et les trois minutes et quelques que dure et la chanson choisie pour l'ouverture furent un vrai supplice. Quand il la lâcha, pas vraiment plus à l'aise qu'elle, elle se sentait terriblement sale. Son cœur battait la chamade et elle avait envie de vomir. Toute cette mascarade était d'un ridicule...

Ils se séparèrent tous les deux dès la fin de la chanson, chacun sans demander leur reste, mais personne n'y fit réellement attention. Alix vint immédiatement prendre Élias dans ses bras, le félicitant et lui exigeant sa prochaine danse.

Les heures passèrent les unes après les autres. Le bal finissait à 5 heures sur le papier, mais il était déjà 4h38 et personne ne semblait vraiment sur le départ. Peut-être allaient ils jouer les prolongations. Du moins, Alix l'espérait.

Depuis les gradins, Byzance regardait la foule avec calme. Comme il avait été celui à soumettre l'idée de maintenir le bal, c'est tout naturellement qu'il s'était proposé le premier pour le surveiller. Et il devait avouer ne pas être déçut. Tous ces lycéens et lycéennes, avaient besoin de se retrouver ensemble, et de faire la fête, sans responsabilité. Il reposa son regard sur l'assemblée et c'est là que ces yeux se posèrent sur ellui,

Iel était là, au milieu de la piste bel comme un coeur, dans une jolie robe aux manches évasés, débordant de courage et de passion. Iel murmurait doucement les paroles chantés par Frank Sinatra dans les enceintes, Fly me to the moon, le regard perdu dans les confettis brillants qui tombaient du plafond. Byzance n'était pas sûr de savoir réellement ce qu'iel regardait, d'ailleurs, il y avait fort à parier que Lior ellui non plus ne savait pas ce qu'iel regardait. D'une manière ou d'une autre, et parce que c'était inéluctable avec des jeunes de cet âge, ils s'étaient arrangés pour faire entrer en douce de l'alcool et manifestement Lior en avait eut plus que sa dose. Et là, juste comme ça, il lae trouva magnifique. Bien plus qu'il n'avait jamais trouvé personne. Tout ce qu'il avait tenté en vain d'enfouir au fond de lui depuis plusieurs mois refaisait surface et il n'arrivait plus à détourner ses yeux de Lior.

Il s'imagina traverser la piste pour le retrouver. Il lui aurait d'abord sourit, puis tendu les mains vers ellui. Puis, juste avant de lae toucher, il lui aurait demandé : « Je peux ? ». Il s'imaginait Lior, si quelque peu surpris.e, acquiescer, et alors il aurait posé ses mains sur ses hanches et...

Il secoua vivement la tête. Mais qu'est-ce qu'il allait s'imaginer encore ? Lior était un.e gamin.e et ces pensées étaient totalement déplacées. Il espérait de tout cœur ne pas être devenu le vieux pervers dégoûtant qui regardait les jeunes danser depuis le fond de la salle. Ce n'était absolument pas pour cela qu'il avait prit ce métier. C'était même tout l'inverse.

Il lui fallait un verre, et un café. Une cigarette aussi peut-être.

Au milieu de la piste, toujours le nez en l'air, avec un sourire béat vers le ciel, Lior recula et bouscula la personne derrière ellui. Manque de chance, il s'agissait de cet idiot de Marc. Immédiatement, l'adolescent.e fit quelques pas en arrière.

« Putain mais tu peux pas regarder où tu mets les pieds ? »

« Pardon. J'ai... »

« Qu'est-ce que j'en ai à faire de tes pathétiques excuses, le travelo ? Sérieux, t'es quoi ? Un gars ? Une meuf ? Comment on doit t'appeler, messieurs-dames ? »

Le visage si jovial il y avait quelques instant de Lior se figea, pas certain.e d'avoir bien entendu, bien compris. Iel ne savait même pas s'iel avait envie de comprendre, car le cas échéant, iel devrait répondre et iel ignorait s'iel serait capable de le faire.

Pourtant, contre toute attente, iel n'eut pas à se défendre puisque Julien le prit de vitesse.

« T'as dit quoi, là ? »

« J'ai dit à ce plouc en tutu qu'il avait rien à faire ici. »

« Je te conseille de te la fermer. Vraiment. »

« Ha ouais ? Et pourquoi ? Ça y est, t'es du côté de toutes ces taffioles ? Parce qu'un gosse stupide s'est buté ça t'a réveillé ton petit cœur de pédale ? J'ai toujours su que t'avais un problème de couilles, t'as aucune virili... »

Il ne pu aller au bout de sa phrase qu'un poing atterrit sur sa joue. Paul. Paul venait de lui en foutre une. Il se retourna en secouant sa main, ça faisait un mal de chien. Mais il avait sûrement moins mal que cet idiot de Marc qui se tenait le visage, du sang coulant de sa bouche et de son nez.

Lior était sous le choc de ce qui venait de se passer. Julien et Paul qui l'avaient défendu de Marc, ça ressemblait en tout point à une mauvaise blague  ou un rêve débile concocté par son cerveau après avoir trop fumé. Sans trop encore réaliser ce qu'il venait d'advenir, ou même sans les remercier, iel s'enfuit, traversant la foule pour quitter le gymnase, parce que les mots de Marc prenaient enfin sens et raisonnaient insidieusement dans son esprit.

Paul tenait toujours sa main contre lui quand Prune lui sauta dessus pour l'embrasser, sous les yeux ébahis de toute l'assemblée.

Quand elle le relâcha, il s'exclama :

« Sérieusement ? J'essaye depuis des mois de me donner une image plus acceptable, parce que j'étais persuadé que sans ça, tu ne voudrais jamais de moi, et c'est quand je suis violent, que je fous sur la gueule à quelqu'un -une chose que je n'avais jamais faite avant si je dois préciser- tu m'embrasse ? C'est quel genre de logique ça ? »

« Je t'embrasse pas parce que tu as été violent, nigaud, mais parce que tu as défendu tes amis. Les miens aussi. Et que ça, ça me fait craquer. Et pour ta gouverne, si tu n'avais pas mit une droite à Marc, je m'en serait chargé. Depuis le temps que ça me démangeait. Maintenant excuses-moi, mais je vais aller voir si Lior va bien. »

« Pas sûr que ce soit nécessaire. » Argua Paul en désignant de regard la porte du gymnase qui se refermait derrière Byzance. L'infirmier était manifestement en train de courir pour rejoindre Lior à l'extérieur. Il avait sans nul doute dû assister à la scène de loin.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top