Chapitre 91 : F I R S T S T E P

J'ai pas eut le temps de corriger le chapitre hier et je voulais pas poster à minuit trente, donc le voilà seulement ♡
Et je posterai aussi le 92, dans l'après-midi :)
Douce lecture

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Depuis le jour de la lecture de la lettre, Éos n'était pas revenu au lycée. Ça faisait presque un mois. Alix avait essayé de l'appeler à plusieurs reprises, mais il tombait, encore et toujours sur sa messagerie. Il avait même contacté Judy, elle était la personne la plus proche d'Éos, d'ailleurs c'était la seule amie qu'il lui connaissait, mais elle non plus n'avait aucune nouvelle et n'arrivait pas à le joindre. Alix s'inquiétait pour lui. Il était évidemment le plus ébranlé par la disparition d'Andrea. Tant qu'il en avait perdu ses airs insensibles dont il ne se départissait jamais au paravant. Il avait loupé beaucoup de cours, il avait même été absent à son oral de TPE, Alix et Élias avaient dû se résoudre à le présenter seuls, l'effectif de leur groupe ayant été divisé par deux. S'il continuait ainsi, Éos n'obtiendrait pas son bac, pourtant Alix savait à quel point c'était important pour lui. Éos, malgré ses airs j'm'en-foutiste voulait faire des études. Alix ne voulait pas le voir foutre tous ses efforts en l'air parce qu'il ne savait pas comment gérer son deuil. Au fond, le bleu non plus ne savait pas comment gérer, heureusement pour lui, il avait tout un tas d'autres choses pour s'occuper l'esprit, les révisons pour le bac d'une part, et de l'autre ses amis, principalement Élias qui avait prit la résolution de ne plus laisser son père gagner.

A midi, dans la cantine, Alix écoutait distraitement les conversations de Prune et Lior. Même s'il n'arrivait pas à s'y intéresser suffisamment pour y prendre part, Alix profitait au moins de leur bonne humeur qui parvenait, de temps à autres à lui arracher quelques sourires.

Un raclement de chaise se fit entendre, attirant l'attention du bleu sur un garçon quelques tablées plus loin. Son regard tomba sur Julien qui monta sur la chaise, puis sauta sur la table. Alix fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'il faisait encore ? Julien n'avait jamais été le dernier pour faire des bêtises et se donner en spectacle, mais ce genre de spectacle était tout à fait différent. Et depuis quand avait-il acquit cette confiance en lui pour genre de choses ?

Face à Julien, assis sagement à sa table, Ciel le regardait avec des yeux éberlués. Il ne devait lui non plus pas bien comprendre ce qui était en train de se dérouler sous ses yeux.

Julien se mit à chanter, comme tout droit sortit d'une comédie musicale complètement clichée. Si son coup d'éclat en montant debout sur une table n'avait pas réussit à attirer tous les regards sur lui, sa chanson s'en chargea. En fait, ce qui lui donnait ce courage, ce n'était non pas la fougue d'un amour adolescent, mais la prise de conscience que la vie était trop courte. La lettre d'Andrea, les mots qui lui étaient directement adressés, c'était ce qui lui avait donné le courage. Comme une piqûre d'adrénaline. Et quelque part, c'était aussi pour lui une façon de faire son deuil, parce qu'il savait qu'Andrea, s'il avait pu le voir aurait été fier de lui. Très fier. Parce que le châtain avait été la première personne à croire en lui, à être son ami sans rien demander en retour, simplement, véritablement. Alors s'il faisait cela, c'était aussi pour le remercier.

Alix se mit à sourire. Il vit les personnes autour sortir leur téléphone pour filmer, mais ce n'était pas l'important, ce qu'il vit surtout, c'était Julien n'en avoir rien à faire et continuer sa chanson. Et alors, sans réfléchir, le bleu se leva pour applaudir. Bientôt suivit par d'autres qui eux aussi battaient des mains en rythme. Julien lui jeta un regard un peu surpris, mais lui accorda à son tour un sourire, tout en continuant à chanter pour Ciel, peut-être encore plus confiant. D'un coup de pied, il décala son plateau pour venir s'agenouiller devant lui alors qu'il entamait le dernier couplet de sa chanson : Risque de toi, Eddy de pretto.  Alix était étonné qu'elle fasse partie de son répertoire, peut-être qu'il avait un peu trop de préjugés sur Julien. Ce dernier s'agenouilla en suite, toujours sur la table, juste devant Ciel qui paraissait terriblement gêné.

D'une main sous son menton, Julien lui releva la tête, et lui murmura quelque chose qu'Alix ne put entendre mais qui arracha un rire un peu nerveux à Ciel, avant qu'il n'avoue :

« Mon dieu mais j'ai créé un monstre. »

Julien rit lui aussi, puis il dit :

« Alors, ce dîner avec toi, je peux l'avoir ? Et un baiser aussi ? »

« Je-... »

« Dépêches-toi, je commence à me rendre compte que je vais avoir l'air totalement stupide si tu dis non. » Plaisanta Julien.

« Ouais. Ouais tu peux les avoir. Tu peux en avoir autant que tu veux. »

Alix regarda les surveillant faire enfin irruption dans le réfectoire, eux aussi semblaient dépassés par la situation. Ils exhortèrent Julien à descendre de la table, mais ce dernier ne le fit qu'après avoir embrassé Ciel, devant tout le monde, en bonne et due forme.

Alix en eut les larmes aux yeux. Parce que même s'il était partit, Andrea continuait à rendre les gens meilleurs. Alix ignorait comment c'eût été possible, mais tout ce qu'il savait c'est qu'il ne reverrait jamais plus quelqu'un d'aussi pur et d'aussi doux que le châtain. Ça avait été pour lui un pur bonheur de croiser sa route et de faire un bout de chemin avec lui. Mais il ne comprenait toujours pas ce qui justifiait que le chemin d'Andrea eut été si court, s'arrêtant de façon aussi abrupte...

De l'autre côté du bâtiment, Byzance entrait dans le bureau du proviseur. Il voulait s'entretenir avec l'homme sur plusieurs points en cette période un peu troublée, un en particulier. En effet, le proviseur avait récemment prit la décision qu'il serait plus sage, compte tenu des circonstances, et par respect, d'annuler le bal de fin d'année. Il comptait faire annoncer la nouvelle aux élèves dans l'après-midi. Byzance, pour sa part, avait un avis qui divergeait sur la question et il souhaitait en faire part au chef d'établissement avant que la décision ne soit définitivement prise. Pour lui, annuler le bal était un non-sens total. Plus que jamais, les élèves de terminale avaient besoin de se vider l'esprit et de s'amuser.

« Monsieur Dawilt, que me vaut ce plaisir ? » Demanda gentiment le vieil homme après l'avoir invité à entrer.

« Je voulais vous parler. Au sujet du bal de promo. »

« Oh ? Mais vous n'êtes pas sans savoir que la décision a été prise de l'annuler, c'est pas ? »

« Justement. Je pense que c'est une erreur. Écoutez, je sais que vous faites cela parce que vous voulez protéger les élèves, et ne pas leur imposer une fête alors qu'ils sont en plein deuil, mais je crois précisément que c'est ce dont ils ont besoin. Vous savez, depuis que c'est arrivé, j'en ai vu passer dans mon bureau. J'ai écouté leurs histoire, leurs angoisses, leur regrets. Et je suis d'avis qu'annuler le bal serait encore plus stigmatisant. Les élèves... plus que jamais, ils ont besoin de se détendre, de s'amuser un peu. Le bal leur permettrait de se vider la tête, de décompresser, de se rappeler que malgré tout, et même si c'est dur, la vie continue, qu'ils ont encore le droit de rire, de s'amuser. C'est important. »

Le proviseur prit un instant pour réfléchir, replaçant pensivement ses stylos sur son bureau de bois. Il se renfonça dans son siège en prenant une inspiration juste avant de desserrer les lèvres.

« Je vois. Je vais prendre vos remarques en considération, peser le pour et le contre et réserver l'annonce au élèves pour plus tard. Je vous notifierais dans la semaine pour vous faire part de ma décision. »

Visiblement, l'homme en face de lui n'était pas fondamentalement opposé à l'idée d'un bal. Byzance était soulagé de ne pas avoir à argumenter plus que cela pour le faire changer d'avis, il n'était pas certain d'avoir la force mentale pour une joute verbale.

« D'accord. Je vous remercie Monsieur. »

« C'est normal. Merci à vous M.Dawilt. »

Ils s'adressèrent le même sourire poli avant que Byzance ne quitte la pièce pour retourner dans son propre bureau. Il espérait sincèrement que le principal prendrait la bonne décision, et que ce bal permettrait aux élèves d'aller un peu mieux. Au moins le temps d'une soirée. Parce que chaque guérison commence par un premier pas, une première étape.

Deux jours plus tard, son vœu s'exauça et le principal annonça à tous les terminales la date et le thème du bal. Il aurait lieu début juin, le premier vendredi du mois, juste avant la semaine de révision et les premières épreuves du bac qui auraient lieu le 17. Et le thème, voté à l'humanité par le conseil des élèves serait : soirée disco. Enfin de quoi remettre un peu de baume au cœur.

« Alors ? » S'enquit Lior, surexcité.e.

« Alors quoi ? » Demanda Alix, le regard vague.

« Bah quand est-ce qu'on va faire du shopping pour se trouver une tenue de bal ? J'ai repéré plusieurs super friperies et je suis sûr.e qu'on pourrait y trouver notre bonheur. »

Depuis quelques temps, Lior avait prit la décision de ne plus acheter de vêtements de première main, pour contrer la fastfashion et ses ravages, et pourtant iel arrivait toujours à être au top de la mode, peut-être pas une mode universelle et sans fondement mais une qui lui correspondait pleinement. Comme quoi, il suffisait de faire un peu d'efforts.

« On a qu'à y aller ce week-end, vous êtes libres ? » S'enthousiasma Prune en sortant son petit agenda beige.

« Je passe. Je vais pas aller au bal. Je suis pas trop d'humeur à faire la fête. »

Lior et Prune se tournèrent tous les deux vers Alix, avec le même sourire, un mélange de tristesse et une sorte de pitié, ou peut-être était-ce de la compassion.

« Alix, tu rêvais d'aller à ce bal, depuis le début de l'année... »

Il ne laissa pas Prune terminer, haussant le ton :

« Et t'as pas l'impression que les choses ont changé ? Que plus rien n'est... »

Il sentait bien qu'il allait se remettre à pleurer s'il continuait, mais heureusement pour lui, Prune le coupa :

« Je sais. Je sais. Ce que je veux dire c'est... Du peux que je connaissais Andrea, je suis sûre qu'il n'aimerait pas te voir sacrifier un de tes rêves, si futile te semble-t-il à présent, ne pas aller à ce bal, à cause de lui. Il... il voudrait que tu profites, que tu vives ta vie, à fond, que tu fasses ce qui te plaît et que tu sois heureux. »

« Je... je suis pas sûr d'en être capable. » Avoua le bleu.

« Hey. » Lior lui toucha la joue pour avoir son attention. « T'es pas obligé de prendre ta décision tout de suite. Tu peux encore réfléchir. Si tu te sens, tu peux nous accompagner et tu verras bien si tu trouves une tenue qui te plaît. Et je jour j, si vraiment t'as pas envie, on aura qu'à se faire une soirée télé entre potes, ça te va ? De toute façon, on te laisses pas trop le choix, la question c'est juste pour la forme. Il est tant que tu arrêtes de te morfondre seul les week-ends. Si tu veux te morfondre, tu le feras avec nous, on va pas te laisser. »

Quelque part, c'était plus simple de ne pas avoir le choix. Même s'il savait très bien que s'il protestait vraiment ni Lior ni Prune n'insisterait, iels ne le forceraient jamais à rien, le fait de les laisser prendre la responsabilité de la décision lui éviterait de se culpabiliser, soit parce qu'il se permettait encore de s'amuser alors que son ami Andrea ne le pourrait jamais plus et que c'était vraiment injuste, soit parce qu'il restait chez lui enfermé, rejetant tous les proposions de sorties de ses amis qui eux étaient bel et bien vivants.

« Ok. Ok, on sort faire les boutiques ce week-end et on verra bien pour la suite. »

« Oh génial. Câlin ! » S'extasia Lior, en enlaçant à la fois Prune et Alix.

Le week-end arriva et comme prévu, ils partirent faire les boutiques. Ils s'étaient d'abord tous rejoint chez Alix, et de la même façon qu'ils s'en étaient pris pour convaincre Alix, Prune et Lior forcèrent Élias les accompagner.

Et le temps d'une après-midi, ils parvinrent, à eux quatre à presque tout oublier. Presque. C'était vrai que ça leur fit du bien. Dans la première boutique, Prune acheta un sweat, même s'ils n'étaient pas venus pour cela, elle avait craqué. C'était un pull en pilou super confortable, dans les tons neutres et il serait parfait pour être douillette pendant la semaine de révision avant le bac. 

« Je te le piquerai. » Promis Alix.

Il était un peu dégoûté de ne pas l'avoir déniché avant elle.

« Tu te fous de moi ? T'en as des milliers déjà ! Celui-ci est à moi et je veux pas te voir mettre les pattes dessus. » Se défendit la jeune fille.

C'était vrai. Il avait un peu cette obsession pour les choses douces et collectionnait les pulls pilou. Les plaids aussi. Et les doudous.

« Ok. T'as peut-être raison. Mais si on en trouve un autre dans les prochaines boutiques, je le réserve, il est pour moi. »

Ses trois amis rirent doucement et le bleu se tourna vers eux, on ne peut plus sérieux.

« Je plaisante pas ! Promettez-le. Juré craché. »

« Ok. Promis. »

« Maintenant crachez. »

« Alix, on va pas cracher parterre. » Souligna Prune.

« Traîtresse. Ça se voit que tu me prépares un mauvais coup. »

Elle lui tira la langue et comme réponse à cet affront, il lui ébouriffa les cheveux, ruinant son petit chignon sous ses cris de désapprobation.

Ils entrèrent dans la seconde boutique, puis une troisième, et c'est dans la quatrième que Lior trouva enfin son bonheur. Iel avait été lae plus compliqué.e à satisfaire.

Prune avait choisit un ensemble avec un pantalon flare et un crop top à manches longues accroché par un cordon autour de la taille et des hanches. Le tissu comportait de gros motifs fleuris dans les tons orange et rose, avec des liserais blancs. Elle dénicha aussi des talons carrés, très disco et un petit sac sphérique en métal doré. Alix avait opté pour une chemise blanche un peu oversize avec un pantalon taille haute à sequins argentés. Avec le pantalon, il y avait une veste, couverte des mêmes sequins et avec des franges le long des deux manches. Immédiatement, Alix avait couru vers Élias, des étoiles dans les yeux.

« Enfile ça ! »

Le blond s'exécuta. Il était bien rare de voir Alix sourire ces temps-ci et il ne voulait surtout pas ruiner sa joie. Il était déjà bien trop souvent la source de ses tracas.

« Oh my god ! Ça te va super bien ! Tu... qu'est-ce que tu dirais si on se faisait des tenues assorties ? »

Élias lui sourit.

« J'en dis que ce pantalon te va super bien, et que ce serait une honte de ne pas l'acheter. Et ce serait un peu bête payer pour l'ensemble et de ne pas utiliser la veste. »

Alix l'embrassa sur la joue, aux anges.

« Super, alors on va te trouver quoi mettre avec. »

Et il disparut entre les rayons. Il revint quelques minutes plus tard et agrémenta la tenue d'un jean noir taille haute.

« Il faut juste un haut, peut-être une chemise. »

Il en sortit une avec un col pelle à tarte et des motifs vagues aux couleurs vertes et bleues.

« Non. Avec la veste, ça ferait trop. Tu vois un truc qui te plairait ? »

Élias le regarda chercher en souriant. Il aimait le voir s'activer pour trouver la tenue parfaite. Alix avait vraiment quelque chose avec la mode, il était dans son élément, c'était ce qu'il aimait et ça se voyait.

« Tu sais quoi, je crois qu'un simple T-shirt blanc fera très bien l'affaire. » Conclut le bleu. « Avec des Doc basses ce serait super, on va voir si on peut en trouver. Et des chaussettes à paillettes. »

Lior, pour sa part, avait essayé tout un tas de tenues, mais rien ne lui avait vraiment plu, ni ce qu'iel avait essayé par ellui-même, ni ce que Prune ou bien Alix lui avaient proposé. Même Élias s'était laissé prendre au jeu et y avait été de ses petites propositions. Mais rien, iel n'avait pas eut le déclic. Jusqu'à ce qu'ils entrent dans dans la quatrième boutique et qu'il la vit. Une petite robe, avec des manches longues évasés à partir du coude. Le tissus avec un motif à losanges beige, orange et brun se marierait parfaitement avec le roux sombre de ses cheveux. Iel caressa le tissu du bout des doigts.

« Tu voudrais prendre une robe ? » L'interrogea Alix en se postant à côté de son ami.e.

Lior prit un moment pour réfléchir. Iel n'était pas certain.e d'en avoir le courage. Puis iel se dit que s'iel ne prenait pas le courage maintenant, iel ne le prendrait sûrement jamais. Pourtant c'était quelque chose qui faisait partie de ellui, ce n'était pas quelque chose qu'iel avait envie de cacher, iel s'était promis d'en finir avec les secrets, et pas que avec ses amis ou sa famille, iel voulait être qui iel voulait au grand jour.

« Tu vois j'ai pensé, ce qu'on te dit, que tu dois vivre, et t'amuser... Je pense que ce ne serait pas juste de te le dire et de ne pas le faire. Alors je crois que ce soir-là, pour le bal, j'ai envie d'être courageux.se. »

« Courageux.se et magnifique. Parce que là-dedans, c'est certain que tu vas en faire tourner des têtes. »

« J'avoue, si le but c'est de totalement nous éclipser, c'est la tenue parfaite. » Ajouta Prune en saisissant la petite robe pour la plaquer contre le buste de Lior. « Aller, file en cabine. »

Quand iel ressortit dans la jolie robe, Prune s'extasia :

« Elle tombe super bien ! Oh et tu sais quoi, j'ai tellement les chaussures parfaites pour aller avec ! Tu vois mes bottes en vinyle blanc ? Elles iraient trop bien. »

Quelques minutes plus tard, ils sortirent de la petite boutique, ravis de leurs achats respectifs. Ils s'arrêtèrent prendre un goûter dans un petit café avant de rentrer, et pour la première fois depuis un moment, ils se sentaient tous l'esprit léger.

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