Chapitre 84 : U N W A N T E D

Il arrive un peu tard, mais le chapitre est là haha, depuis le temps que je n'ai pas publié sans jours de retard :)
Je n'ai pas relu, je le ferai prochainement, pour pas vous le poster trop, trop tard
Douce lecture.

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Même après une douche chaude, Élias ne parvenait toujours pas à se réchauffer. Il enfila une chemise propre et un pull en lin avant de quitter la salle de bain. Alix qui l'attendait devant la porte releva le nez et fronça les sourcils.

« Tu n'as pas plus épais comme pull ? Il est tellement fin on dirait de la traillaite. »

« C'est du lin bio Alix. »

« Je m'en fiche. Je vais t'en prêter un. Lin bio ou pas, il est pas assez chaud. »

Alix lui prit une main et le guida vers la chambre. Il le poussa à s'asseoir sur le lit et retourna sa valise pour denicher un de ses innombrables pulls en pilou.

« Tiens, enfile ça. »

Le pull posé en travers de son épaule, il attrapa le bas de celui que portait le blond et le passa par dessus sa tête.

« Enlève aussi cette chemise, c'est ridicule, c'est pas le genre de tenue que l'on porte pour être confortable. »

Alliant le geste à la parole, il entreprit de déboutonner sa chemise bleue ciel, la laissa tomber au sol comme si elle ne valait rien et il lui passa le vêtement doux de chaud. Élias n'avait pas l'habitude de se laisser dorloter, ça lui paraissait si étrange qu'il n'était pas même sûr d'apprécier cela. Néanmoins, il ne protesta pas, tout d'abord parce que se rebeller n'était pas non-plus dans ses habitudes, mais aussi à cause du coup de barre qui lui était tombé dessus depuis qu'ils étaient rentrés.

« Aller, maintenant mets-toi sous les couvertures. »

Il obtempéra.

« Dors un peu. »

Élias laissa Alix le border, et au moment où le bleu se redressa, il s'autorisa à lui demander :

« Dis, tu pourrais me faire des papouilles le temps que je m'endorme ? »

Alix sembla surpris, mais revint immédiatement sur ses pas.

« Ouais. Pas de soucis. Tournes-toi. »

Alix s'installa sur le lit dans son dos et, délicatement, posa une main dans ses cheveux blonds. Geste qu'il avait répété une bonne centaine de fois quand Élias venait chez lui. Il savait à quel point ça aidait le blond à se calmer dans ses moments d'angoisse, et pour lui, c'était le moment où il pouvait se sentir le plus proche d'Élias. Ainsi, ce fut à contre-cœur qu'Alix se détacha de lui une fois qu'il fut endormi. il ne voulait pas risquer de réveiller.

Il ne retourna dans la chambre que quand il entendit Élias tousser dans son sommeil. Évidemment, il avait prit froid, l'inverse aurait été étonnant...

Alix monta les escaliers avec une tasse de lait chaud au miel. Et c'est ainsi que se passa les dernières heures de leur petit voyage. Alix se sentait responsable de l'état du blond, et Myrtille n'arrêtait pas de répéter qu'il était son héros et que plus tard elle se marierait avec lui. C'était stupide, mais ça horripilait Alix de l'entendre.

De tout le trajet en train, Élias ne fit que dormir et Alix ne fit que le veiller, remontant sur lui la veste qui faisait office de couverture à chaque fois qu'il le voyait frissonner.

Une fois le véhicule à quai, Alix proposa à Élias, de rester dormir chez lui, mais le blond déclina. Il ne se sentait pas la force de repousser la confrontation avec son père et de faire les choses s'envenimer.

Le lendemain, Alix arriva un peu en avance au lycée. Il était pressé de retrouver Élias. Il s'en était fait à son sujet toute la nuit, il savait que chez-lui Élias n'aurait personne pour prendre soin de lui. Résultat, il n'avait que très peu dormi. Et malheureusement pour lui, Élias ne se montra pas au lycée. Évidemment, Alix s'en inquiéta.

Ainsi, à la première tonalité de la sonnerie, après son dernier cours, Alix se précipita vers l'extérieur. Il s'arrêta juste un instant au distributeur de soupes. Une soupe chaude fera le plus grand bien au blond, se dit-il. Puis il sauta dans le premier bus.

Une fois devant la porte, Alix se recoiffa légèrement, il ne voulait pas faire mauvaise impression sur le père d'Élias. Une respiration plus tard il frappait au battant de bois avec son sourire le plus courtois. En fait, même s'il avait envie de voir Élias et de s'assurer qu'il se soignait bien, il profitait aussi de l'occasion pour pouvoir avoir une petite discussion avec son père.

La porte s'ouvrît sur l'homme au regard froid qu'il avait déjà vu une fois. Comme cette première fois, Alix ressentit un frisson lui remonter le dos devant l'air profondément antipathique de cet homme.

« Bonjour. Je ne sais pas si vous vous rappelez de moi, je suis Alix, un camarade de classe d'Élias. Je sais qu'il est malade, alors je lui ait apporté un bol de soupe et les cours de la journée. »

Voyant que son vis-à-vis ne semblait pas enclin à le laisser entrer, Alix prit les devants, et, le bousculant presque, il força le passage. Le père d'Elias avait beau être un individu colérique et autoritaire, abusif, Alix n'était pas en reste niveau caractère, et il en avait finit de se laisser faire. Si Élias ne voulait pas confronter son père, il le ferait pour lui. Pas parce que ça le concernait directement, mais parce que les choses ne pouvaient plus durer. Que ce soit pour lui ou pour Élias, cette situation ne pouvait plus durer éternellement. C'était peut-être un peu égoïste aussi, parce qu'il ne voulait plus non-plus avoir à se ronger les sangs, et peut-être aussi que s'il réglait ce problème, il pourrait définitivement se débarrasser de Nuccya et avoir Élias juste pour lui. Il savait que, malgré leur rupture assez catastrophique, le blond essayait toujours de se faire pardonner de la jolie italienne.

« Je vois que vos parents n'ont pas prit la peine de vous apprendre le respect et la bienséance. Je ne vous ai pas invité à rentrer jeune homme. Je ne tolère pas les individus dans votre genre dans ma demeure. »

Alix prit sur lui pour ne pas laisser sa colère transparaître, à la place, il expliqua :

« Excusez-moi pour mon entrée pour le moins précipitée, mais pour être honnête, j'ai deux mots à vous dire. »

Il était flagrant qu'il singeait la manière de parler de l'homme en face de lui juste pour le défier, parce qu'il ne pouvait pas s'en empêcher. Il ne le laissa pas le couper et reprit immédiatement :

« Je sais ce que vous faites subir à Élias. Et pire que la douleur physique que vous pouvez lui imposer, vous êtes en train de le blesser, de le détruire mentalement. Vous lui apprenez à ne pas croire en ses rêves. A ne pas avoir de rêves du tout autres que les vôtres que vous envisagez pour lui sans prendre en compte son avis ou ses ressentis. C'est pas ça être parent. Être parent c'est aider son enfant à aller au bout de ses ambitions. Et aucune ambition n'est trop petite ou trop peu valuable. Élias a du potentiel, du talent qui sera gâché de toujours être dénigré et jamais estimé à sa juste valeur. C'est bête. C'est même moche... »

« Je ne crois pas avoir besoin de leçons de morale d'un petit galapiat sans éducation de ton espèce. Le genre d'être abject qui n'a guère jamais appris le respect de ses aînés ! »

« Je ne sais pas si vous êtes juste un sale con égocentrique ou si vous ne vous rendez pas compte d'à quel point vous êtes détestable, mais laissez moi vous dire une chose, le respect n'est pas une chose due à partir d'un certain âge. Le respect est quelque chose qui se mérite, et clairement vous êtes le dernier à qui je voudrais en faire preuve. »

L'homme à la posture trop droite et la coiffure trop stricte mit un moment à comprendre ce qui venait de lui être dit, sans doute n'avait-il pas pour habitude qu'on lui tienne tête de la sorte, mais Alix n'avait pas peur de lui. Il n'avait plus peur de personne à dire vrai. Il avait passé trop de temps à s'en faire pour ce que les autres pouvaient bien penser, maintenant qu'il était passé au dessus de cela, il s'était fait la promesse de ne plus jamais retomber dans ces travers et d'affronter les choses au jour le jour, sans plus repousser l'échéance par lâcheté.

« Vous ne m'évoquez que le dégo... »

Alix ne pu finir sa phrase, coupé par la morsure sifflante d'une gifle. Même en sachant que le père du blond était violent, il ne s'y était pas attendu. Pour lui, il était inconcevable de se faire frapper par un adulte qui ne le connaissait même pas. Pour quelques mots trop hauts, qu'il pensait si fort, et pourtant vrais, qui plus est. Mais il n'allait pas laisser passer ça.

« Vous pensez que la violence est une réponse à tout, que ça permet de démontrer votre force, mais c'est tout l'inverse. Votre propension à jouer des poings n'est que le reflet de votre peur de n'être point respecté. Ce qui est d'ailleurs le cas, qui respecterait une ordure dans votre genre, doublé d'un lâche et... »

Une fois de plus il fut interrompu, mais pas par une simple gifle.

Élias, qui avait reconnu la voix d'Alix, avait dévalé les escaliers pour rejoindre l'entrée. Il n'avait pas assez confiance, ni en Alix, ni en son père, pour les laisser seuls dans la même pièce. Alix dans sa maison, en présence de son père était une idée qu'il n'aimait pas du tout.

Et en entendant les mots acerbes qu'Alix lui lançait à la face, Élias comprit tout de suite que les choses allaient déraper, et il s'interposa juste à temps pour intercepter le coup destiné au bleu, le poussant sur le côté.

Surprit, Alix perdit l'équilibre et tomba en arrière, trop choqué pour dire le moindre mot. Il avait été trop loin, poussé par son orgueil.

Il voulut s'excuser, mais Élias fut plus rapide.

« Alix, va t'en. »

« Je... Je suis desolé, je voulais juste aider. Et je t'ai apporté une soupe... »

« Alix dégage putain. J'ai pas besoin de toi ! »

De tous les mensonges qu'il avait pu dire, celui-ci était sans doute le plus gros, et le plus violent aussi. Même sa fausse relation avec Nuccya qui avait pourtant duré et qui avait fait souffrir la jeune fille lui paraissait moins cruel.

La lèvre du blond saignait et son père derrière lui, une main crispée sur son épaule, froissant rageusement le col de la chemise du blond, avait l'apparence d'un bourreau et le regard sinistre, colérique, d'un fou.

Ses intentions étaient lisibles sur chaque fibre de son corps, et Alix prit peur. Les larmes lui montèrent aux yeux, en prenant conscience de l'ampleur de l'emprise du monstre avec lequel Élias vivait. Alors que ce dernier l'exhorta une fois de plus de partir, avec un regard plus froid qu'il ne lui avait jamais vu, rappelant presque celui de son père, Alix se releva, en larmes et sans réfléchir, sans même refermer la porte derrière lui, il prit ses jambes à son cou.

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Kisu ❣️
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[ EDIT (23/03/2022) : Version révisée]

Avec amour et dévotion,

ParadoxalementParadoxale.

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