Chapitre 64 : C O M P L A I N
{Je vous dois un petit peu d'excuses pour vous avoir laissé sans nouvelles pendant une semaine, désolée :/
La vérité c'est que je n'arrive pas à trouver le bon rythme de publication... Ça m'a jamais fait ça et c'est assez horrible haha
On ajoute à cela la semaine désastreuse que je viens de passer, déjà elle a débuté par une gueule de bois et un blackout beaucoup trop sévère, vraiment le pire de tous haha.
Je vous laisse avec le chapitre, le temps que je me réorganise un peu ♡
Merci de votre patience hihi}
Nuccya était allongée, la tête sur les genoux de son amie Aïssah. Elle l'avait tirée des bras de Maloe avec qui elle dansait pour venir se plaindre, et comme à chaque fois, la jeune métisse n'avait pas bronché.
« Tu l'imagines toi, il m'a laissée seule comme une conne avec mon pauvre verre dans la cuisine, juste pour partir fumer un joint avec Éos. Non mais franchement, il me lâche pour Éos ? Ce gars est aussi aimable qu'une tombe ! Et depuis quand Élias fume d'abord ? »
« Nuccya, chérie, tu ne t'aies jamais dit que tu n'est peut-être pas le centre du monde ? » Soupira Aïssah.
« Oh non, tu ne vas pas t'y mettre toi aussi ! Tu ne vois pas que j'ai justement besoin d'un peu de réconfort, que voir que pour au moins une personne je reste le nombril de l'univers ? » Gémit la jolie italienne, prenant une nouvelle gorgée de sa boisson.
Aïssah leva les yeux au ciel.
« Ok. Alors que puis-je faire pour vous, Altesse. »
Du doigt, elle désigna Maloe, qui était en train de se servir un verre.
« Tu sors avec ? Je te vois assez souvent lui parler, et vous avez couché ensemble, non ? »
« C'est rien de très officiel, mais ouais, on passe du temps ensemble. Et de temps à autre on baise. »
Aïssah n'avait pas voulu que ses mots sortent aussi crûment, mais elle ne savait pas pourquoi cette discussion l'énervait. Nuccya fronça un peu les sourcils, ressentant l'agacement de son amie, puis elle se releva d'un coup, une idée traversant son esprit.
« Tu sais quoi, je crois qu'on devrait faire un double date, genre toi et Maloe et moi et Élias. T'en dis quoi ? Ça vous permettrait d'officialiser. »
Aïssah ravala le refus qui lui vint spontanément, parce qu'elle n'avait pas envie d'une soirée où elle verrait Élias et Nuccya se faire les yeux doux durant tout le repas, et elle acquiesça, parce qu'elle savait que cela ferait plaisir à son amie.
« Trop bien ! J'envoie un message à Élias. Comme ça, ça lui donnera en plus une occasion de s'excuser pour m'avoir laissé seule ce soir. »
« Formidable... » Grogna Aïssah.
« Tu penses qu'on devrait aller où ? Ou alors on laisse les garçons décider et nous faire la surprise ! »
« Hum... Oui, ok, ça me va. »
Nuccya lui offrit son plus beau sourire et Aïssah ne pu qu'y répondre par un sourire à son tour. C'était toujours l'effet que faisait Nuccya, chacun voulait lui ressembler, et sans se rendre compte, les autres agissaient toujours par mimétisme.
À l'entrée de la maison, Alix revenait avec Andrea de leur petite promenade nocturne, il avait pu dessoûler un peu et tenait maintenant debout sur ses deux jambes, ce qui était déjà pas mal. Ils en avaient profité pour parler de leurs histoires de cœur. Alix, trop alcoolisé, avait failli laisser lui échapper, au milieu de ses autres tourments, ce qu'il savait sur Élias et avait finit par écourter la conversation, reprenant le chemin de la maison de Lysandre. Il pouvait néanmoins se féliciter d'une chose, il avait réussi à conseiller le châtain quant à sa relation naissante avec Éos. Andrea déplorait son manque de tact et sa rudesse, il était même prêt à abandonner les frais, mais Alix avait finit par le convaincre d'écouter son cœur et de s'accrocher. Et ce même si le côté brut de décoffrage d'Éos donnait parfois l'impression d'une douche froide.
Sur le perron, le bleu se tourna vers son ami.
« Bon je vais te laisser aller rejoindre Éos, je crois qu'il fume tout seul dehors. Il doit pas trop savoir quoi faire sans toi. »
« Ça ira toi ? » Demanda le châtain, soucieux.
Andrea était comme cela, toujours s'inquiéter des autres avant de penser à lui. Il était adorable.
« Ouais. Regarde, je tiens debout. » Il fit un tour sur lui-même. « Alors va retrouver ton crush. Je suis sûr qu'il se morfond tout seul comme une âme en peine. Et je sens que c'est un bon soir pour pécho. » Il lui fit un clin d'œil, comme une prédiction, avant de laisser Andrea ressortir.
A nouveau seul, il se mit à la recherche de Lior et Prune, mais ce fut sur Élias qu'il tomba en premier. Dans une chambre, sans doute celle de Lysandre, allongé en étoile de mer sur le tapis.
« Élias, est-ce que tout va bien ? Tu n'es pas avec Nuccya ? »
Il avait les yeux bien trop rouges, éclatés, et Alix le soupçonna immédiatement d'avoir fumé un truc pas très légal. Peut-être avait-il aussi pleuré.
« Non, je suis pas trop d'humeur à faire semblant ce soir. »
« Semblant ? »
« Semblant que tout va bien. Semblant d'être persuadé d'aimer Nuccya. Semblant d'être un mec que je ne suis pas et ne serais probablement jamais. »
Alix dû mettre toutes ses forces pour éviter à son cœur de s'emballer en entendant qu'Élias n'était pas réellement amoureux de Nuccya. A la place de cela, il s'assit à côté du blond et dit :
« Je sais ce que c'est, faire semblant d'être quelqu'un d'autre, et tout ce que je peux te dire, c'est que comme cela, on ne peut jamais être heureux. Et pourtant, c'est ça le plus important dans la vie, être heureux, non ? »
Toujours allongé au sol, Élias tourna la tête vers Alix. Ce qu'il le trouvait beau avec ses cheveux bleus en désordre et ses yeux fatigués, son sourire un peu bancal et ses jolies mains aux ongles peints de violet.
Alors, sans réfléchir, ou plutôt si, en méditant les précédentes paroles d'Alix, l'important, c'est d'être heureux, il se redressa un peu sur son coude, et attira le bleu à lui pour l'embrasser. C'était la deuxième fois qu'il prenait l'initiative d'un baiser, la première ayant été dans les toilettes, Alix l'ayant repoussé. Il eut d'ailleurs peur de devoir essuyer un nouveau rejet et faillit s'écarter de lui-même, quand, sans doute encouragé par l'alcool, et parce qu'il n'avait pas l'habitude de se refuser ce qui lui faisait envie, Alix se mit à répondre au baiser, entrouvrant doucement ses lèvres pour passer sa langue sur celles d'Élias. Ce dernier en fit de même, et la chaleur de la pièce monta encore d'un cran, elle était presque suffocante, mais contre toute attente, c'était quelque chose d'agréable. Glissant sa langue dans la bouche d'Élias, Alix se déplaça un peu pour surplomber le blond, à quatre pattes au dessus de celui-ci. Le ballet extatique de leurs langues ne prit fin que quand, à bout de souffle, ils furent contraint de s'éloigner un peu -mais pas trop- pour reprendre leur souffle. Alix avait toujours son front collé à celui d'Élias, et ils respiraient le même air. Peu à peu, les bruit de la fête en bas revinrent à leurs oreilles, et ils reprirent connexion avec le monde matériel, qu'ils n'avaient même pas eut conscience d'avoir laissé s'effacer au profit de leurs sensations. Puis, doucement, très doucement comme à regrets, Alix se décrocha du blond, se rasseyant à sa droite, à une distance respective, honorable, comme s'il avait peur de flancher à nouveau s'il se tenait trop proche de lui.
« C'est pas bien ce que l'on fait. » Murmura-t-il dans un premier temps.
« Alors pourquoi j'ai l'impression que ce soit la seule chose bien qui me soit arrivée ce soir ? » Interrogea Élias.
Et ce n'était pas une question rhétorique, il avait l'air réellement perdu.
De peur d'en dire trop, de se dévoiler et de finir abandonné, Alix n'ajouta rien à cela. Il devait déjà faire preuve de tout le self-control dont il était capable pour ne pas fondre à nouveau sur les lèvres si douces, tentatrices, d'Élias. A la place, il leva sa main pour effleurer la pommette meurtrie du blond. Avant même qu'il n'ait conscience de parler, des mots franchirent ses lèvres.
« Tu m'as menti. C'est bien arrivé plus d'une fois. »
Ce n'était pas un reproche, bien qu'il se sente légèrement trahis, Alix ne voulait surtout pas qu'Élias se ferme à lui une fois de plus. Ce n'était pas à lui d'être en colère, pas contre Élias. Il devait se montrer doux, l'amadouer, le persuader d'abandonner ses barrières, de lui faire pleinement confiance et de lui dévoiler son cœur, comme on dresse un cheval, jamais par la force, toujours par le respect et la douceur, s'il ne voulait pas qu'il se braque et prenne la fuite.
« Faut dire que je l'avais beaucoup énervé, plus que d'habitude. Je le méritais sûrement... » Murmura Élias, si bas qu'il faillit ne pas l'entendre.
Il n'avait pas nié. Son père le battait bel et bien. Et tout ce temps Alix s'était laissé persuader du contraire -parce que c'était plus simple ainsi- alors qu'il en avait eut la preuve sous les yeux. Comme il pouvait se montrer idiot parfois. Le pire dans tout cela, était qu'Élias pense réellement mériter quoique ce soit dans ce traitement immonde. Ça, ça le révoltait !
« Quoi ? Mais non, du tout ! Aucune raison, tu m'entends bien, aucune, ne peut justifier que l'on lève la main sur son enfant ! »
Au fond de lui, Élias le savait, mais peut-être que penser qu'il était coupable des coups de son père était moins douloureux à porter que d'accepter le statut de victime. Parce que son paternel le lui avait toujours dit, les victimes sont les faibles et les garçons, pour devenir des hommes doivent se montrer forts. Une fois de plus, Élias se laissait dicter sa conduite par son géniteur et une fois de plus il finissait blessé, l'esprit trop embrumé, meurtrit par l'emprise noircie que son père y exerçait.
« Il est autoritaire, et parfois il a quelques acces de violence, mais il reste mon père. » Souffla-t-il, désemparé.
« Il te maltraire mon chat ! »
« Non, ce n'est pas ce qu'il veut, il veut juste que je donne le meilleur de moi-même et... Il ne sais juste pas comment s'y prendre. »
« Tu sais bien que ce n'est pas juste de la maladresse. On ne frappe pas son enfant par maladresse, on ne le fais pas pleurer absolument tous les soirs par maladresse et sans s'en rendre compte. »
Se prendre la vérité en face de cette façon était douloureux. Et ce sentiment de honte qui ne le quittait pas.
« Mais... C'est mon père et... »
Le blond fondit en larmes.
« Je sais, je sais, viens par là. »
Il prit Élias dans ses bras, le laissant pleurer doucement contre son épaule parce qu'il savait qu'il avait besoin de laisser sortir ce qu'il ne s'était jamais autorisé à raconter à quiconque.
Perdu dans cette étreinte étrange, il susurra, peut-être plus pour lui que pour Alix :
« Si je le pouvais, je m'enfuirais, loin, très loin, en mode fusée. Là où personne ne pourrait me retrouver. »
« Et je viendrais avec toi. N'importe où. » Ne put s'empêcher d'ajouter Alix.
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[EDIT (25/10/21) : Version révisée, scène de fin étoffée, ajout quelques lignes Alix/Andrea]
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