Chapitre 59 : F R E N C H K I S S
{Hey je sais que les updates se font un peu attendre, je voudrais bien repasser à un peu plus de chapitres par semaine, un tous les deux jours, mais j'attends d'être rodée niveau de mes cours, avec les présentiels, les distanciels et les asynchrones, c'est toute une organisation haha. BREF je vous redis vite, mais en attendant, pour ceux qui ne l'ont pas déjà lu, vous pouvez toujours aller découvrir DIS-LE A LA LUNE, l'histoire de Julien (elle ne fait que 10 chapitres) hihi}
Alix avait passé la plus grande partie de la soirée du jeudi chez Paul avec le petit nouveau, Andrea. Il avait découvert en lui un garçon fort sympathique qu'il aimait écouter et à qui il appréciait de se confier en retour. Parler avec lui n'était pas comme parler avec Prune ou Lior. Il était plus posé, plus calme. Il y avait ce petit truc de profondément apaisant chez lui. Sans doute était-ce du fait de son sourire doux. Et puis surtout, Andrea ne nageait pas sur un petit nuage de bonheur à chaque fois qu'il croisait un certain infirmier -infirmier chez qui Prune et Lior avaient dû se rendre le week-end dernier, Alix ne leur avait toujours pas demandé ce qu'il s'y était passé-. Andrea semblait lui aussi, niveau cœur, tout aussi perdu et attristé qu'Alix, et quelque part, ça donnait au bleu le sentiment d'être compris.
Et c'est sans doute comme cela, du fait de cette amitié naissante et de cette compréhension mutuelle, qu'ils en étaient arrivés là, quelques poignées de jours après la soirée, dans le petit cdi du lycée, à s'embrasser à pleine bouche. Évidemment, pour aucun des deux, ce petit geste n'avait de sens, ce n'était pas pour un simple baiser qu'ils allaient se faire des idées, ils avaient passé l'âge. Cependant, ce ne fut pas le cas d'Éos quand il les surprit en train de se lécher les amigdales. Il regarda tout d'abord Alix avec un regard neutre, mais ce fut quand ses yeux se posèrent sur Andrea que son visage changea, prenant un air complètement déçu. Alix ne lui avait jamais vu ce regard là. Le semblant de relation qui se développait entre Éos et Andrea intriguait de plus en plus Alix. Il se tourna vers le brun qui venait de les surprendre et demanda, comme si de rien était :
« Comment tu vas Éos ? Ça fait longtemps que je ne t'avais pas croisé. »
Éos répondit par un grognement et le bleu comprit qu'il devait s'éclipser pour laisser le temps à ses deux amis de s'expliquer entre eux. Or, sa curiosité le poussa à s'éloigner simplement derrière une des grandes étagères de livres, pour pouvoir entendre ce qu'ils allaient se dire. Mais tout bien réfléchit, à la manière dont le ton haussa, même de l'autre côté du cdi, il les aurait entendu. Tout comme la documentaliste qui se leva de son siège avec un air exaspéré.
« Non mais vous vous croyez où, baisez d'un ton ! »
Et sans surprise, ils se firent exclure. Tous les trois, même Alix qui pour une fois n'avait trop rien fait. Mais cela eut au moins le mérite de le faire rire. La façon dont la documentaliste était sortie de ses gonds juste à cause d'un mot plus haut que l'autre était clairement risible et puis le fait de leur exclusion l'était encore plus, comme s'ils allaient réellement se formaliser de cela, se sentir punis et avoir envie de repentir. Les cours de l'après-midi allaient commencer et Alix laissa les deux autres garçons, il avait une petite chose à régler avant. Et cette petite chose n'était ni plus ni moins que Élias. Encore et toujours Élias. Il devait s'excuser pour ce qu'il lui avait dit l'autre matin. Il avait agit comme un parfait connard, comment pouvait-il le blâmer pour ses problèmes ? Elias n'allait pas bien, et au lieu de l'aider, Alix s'était contenté de se montrer incompréhensif et égoïste, comme pour remuer le couteau dans la plaie.
Il traversa le couloir et quand il aperçut Élias au loin, se mit à trottiner pour le rejoindre. Il était avec Nuccya. Mais Alix choisis de ne pas y faire attention, il se contenta d'attraper la manche de la chemise du blond et de le tirer à sa suite. Nuccya pouvait bien attendre.
« Alix ? »
« Tais-toi et suis-moi. »
Élias obtempéra. Il avait toujours été obéissant. C'était quelque chose qu'Alix appréciait sans se l'avouer, parce qu'il aimait être celui qui prenait les décisions.
Il s'arrêta une fois au bout du couloir, là où personne ne venait jamais, c'était un cul-de-sac et il se tourna vers Élias qui le dévisageait.
« J'voulais m'excuser pour la dernière fois. J'ai été con. Mais je veux pas que... je veux pas que... J'ai pas envie qu'on perdre notre temps à se faire la gueule ou bien à se lancer des crasses. Quand on a parlé, j'étais en colère. Je le suis toujours en ce moment et je gère pas. Je veux pas que tu penses que c'est à cause de toi, mais ce que tu m'as dit sur ton père, ça n'a pas aidé. J'en fais des cauchemars, et c'est horrible de te dire ça parce que je sais que tu vas te sentir coupable alors que tu n'y es pour rien mais j'ai personne d'autre à qui parler. Prune et Lior sont super, mais ce serait salaud de leur révéler tes secrets alors je peux rien leur dire et Andrea a bien l'air d'un garçon adorable et à l'écoute, mais on ne se connais pas assez pour que je l'embête avec mes histoires alors il ne me reste plus que toi. Ça a toujours été que toi. Toujours. Et j'y peux pas grand chose, c'est pas un truc que je contrôle, mais... Tu es en couple, avec Nuccya, et je la respecte assez pour pas avoir envie que l'on fasse des conneries tous les deux. Et je vais pas non plus te dire de la quitter, parce que je suis pas ce genre de gars et si elle te rends heureux, alors c'est tout ce qui importe. Ça me suffit. »
Il en avait marre, il avait marre d'avoir cette impression de tourner en rond. Il s'embrouillait avec Élias, puis se ils réconciliaient, mais les choses n'allaient jamais plus loin, et c'était un cercle vicieux. Ça le bouffait, mais il restait incapable de prendre ses distances. C'était d'un pathétique...
« Dis pas n'importe quoi. »
« Hein ? »
« Quand tu mens, tu pinces les lèvres. »
Élias posa sa main sur sa mâchoire pour qu'il desserre les lèvres et détende ses muscles.
« Ça ne te suffit pas Alix. Je le vois bien. Je suis pas aveugle tu sais. Je suis conscient que tu voudrais que l'on soit plus que des amis. Et au fond de moi, je crois que j'en ai aussi envie. Mais je ne te mens pas quand je te dis que c'est compliqué. Et ça je ne peux pas te l'offrir. Parce que ça ferait plus de mal que de bien. A toi, à moi, à tout le monde. »
« Je sais, je suis insatiable, je l'ai toujours été. »
« Non. Ce n'est pas pour cela. Tu as peut-être besoin de beaucoup, mais tu sais aussi te satisfaire des choses simples. Seulement ces choses simples là, je suis incapable de te les offrir. Parce que je ne sais pas comment ça marche. J'ai jamais eut le modèle. Mes parents ne s'aiment pas, pas plus qu'ils ne m'aiment en réalité. Et je finirais par reproduire le même schéma. »
« Ne dis pas ça ! Tu agis comme si tout était écrit d'avance, comme s'il y avait une quelconque fatalité à laquelle on ne pouvait échapper. »
« D'où je viens, c'est le cas. »
« Alors pars. Enfuis toi. Viens chez moi, ou va chez Nuccya, où tu veux, mais ne laisse plus ton père te faire du mal. Que ce soit arrivé une fois comme tu me l'as dit ou bien plus que cela. Ne le laisse plus t'atteindre. Trouve un moyen de t'échapper de tout cela. »
Après cela, Élias resta silencieux, comme s'il méditait les paroles d'Alix, dressant la liste des pour et des contre. Mais il n'eut pas le temps d'en exposer les conclusions, la cloche sonna et il lança à Alix, comme si de rien était :
« On va en cours, viens. »
Et le bleu ne put que le suivre.
Il rumina cette discussion toute l'après-midi, jusqu'à son dernier cours. Et à la fin de celui-ci, il savait qu'Elias avait encore une heure d'option latin. Et c'était peut-être bête mais il avait envie de rester auprès de lui, même s'ils ne parlaient pas. Peut-être qu'ils pourraient au moins rentrer ensemble après tout cela. Il fallait juste qu'il se trouve une raison de rester sans avoir l'air d'attendre juste pour Élias. Il ne voulait pas avoir l'air lourd ni imposer encore plus de pression au blond.
Alix vit Éos entrer dans la salle de latin, et même s'il n'avait pas du tout l'air d'un premier de la classe prêt à faire des heures en plus pour apprendre une langue morte, il ne se posa pas plus de questions et alla le rejoindre. Il devait lui parler d'Andrea et c'était un alibi tout trouvé. Il ne pouvait s'empêcher d'aller plaider la cause de son ami. Parce qu'il ne trouvait pas qu'Éos était réglo avec Andrea. Il le rejetait sans cesse alors que le petit châtain était adorable. Et comme il l'avait déjà comprit, quand ses propres histoires tournaient au mauvais drame romantique, se focaliser sur celles des autres était le meilleur moyen de tout oublier. Depuis toujours.
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[EDIT (24/10/21) : Version révisée]
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