De Lixouille_<3 :
Alors, tu viens ? On a prit à manger et on est tous posés au parc.

Élias regarda son téléphone -peut-être pour la quatrième ou la cinquième fois- et soupira. Il s'en voulait de ne pas répondre au bleu, mais il ne le pouvait pas. Pas quand ses rapports avec son père commençaient tout juste à s'améliorer. Il savait que c'était lâche, mais il n'en pouvait plus, il ne supportait plus les coups et les injures, il avait goûté à l'accalmie et se sentait incapable de faire machine arrière, même si pour cela il devait mentir à tout le monde, et surtout à lui-même.

Lentement, avec l'entrain du prisonnier le jour de sa condamnation à mort, le blond commença à préparer son sac. Il avait la boule au ventre. Non, en fait c'était pire que ça, il avait tellement mal à l'estomac à cause du stress qu'il avait presque l'impression qu'une bête immonde était en train de lui creuser les entrailles. Les mains crispées sur le tissus rêche dès son sac à dos, il y mit une bouteille d'eau, une pochette qui ne contenait que sa convocation, puis son portefeuilles avec sa pièce d'identité, et son stylo-plume, le seul cadeau que son père ne lui ait jamais fait. Au début il avait prit cela pour un signe d'encouragement alors qu'il entrait au lycée, puis il avait comprit que c'était plus comme un cadeau empoisonné, une promesse maudite. Pour toujours lui rappeler les espérances qu'il avait à son égard, et lui faire comprendre qu'il ne serait sûrement jamais assez bon pour les atteindre. Son père voulait qu'il soit médecin. Mais au final, est-ce qu'Élias avait vraiment envie de cela ? Il n'en était pas certain. Jamais il ne s'était réellement posé la question de ce qu'il voulait faire avant que Nuccya ne lui pose la question l'autre soir. Mais il s'était rendu compte d'une chose, que ce après quoi il courrait n'était que des chimères, être médecin était loin d'être son rêve et contenter son père était du domaine de l'impossible.

Quand il s'installa à la table qui portait son nom et son matricule, Élias fit tout pour ignorer le regard d'Alix sur lui. Il le dévisageait, se demandant sûrement pourquoi il n'avait pas répondu à son message, et le blond n'avait pas à cœur de lui faire face. Il déposa toutes ses affaires sur sa table et éteignit son téléphone. Alix essaya de l'intercepter quand il alla poser son sac au fond de la classe, mais le blond fit encore semblant de ne pas le voir en se tournant vers Nuccya.

« Salut beauté. »

Elle leva les yeux au ciel et lui fit la bise.

« Depuis quand tu me dragues ? » Rit-elle. « Je croyais que tu n'étais pas intéressé ? Tu as finalement changé d'avis ? »

Alix passa à côté deux, bousculant sciemment la jolie italienne, vexé.

« Il a quoi ? » Interrogea-t-elle, sans comprendre.

Élias ne le savait que trop bien. Alix était vexé d'être ainsi ignoré. La question qu'il se posait était pourquoi il s'en prenait à Nuccya, pas à lui.

Les quatre heures d'épreuve passèrent tantôt rapidement pour les uns, tantôt insupportablement lentement pour les autres. Élias fut de ceux pour qui cela passa lentement. Parce qu'il ne s'autorisa à partir qu'à la fin du temps réglementaire, même s'il avait fini depuis un moment, car tout le temps qu'il passait là, il ne le passait pas chez lui.

Le bleu, lui, était partit depuis un moment, et prenait joyeusement le soleil allongé dans la pelouse du petit parc à côté. Il asseyait d'oublier la jalousie qui grondait en lui. Quand il repensait au sourire parfait de Nuccya, et à ce gloussement de pimbêche qu'elle avait lâché en posant une main sur le bras d'Élias, comme s'ils étaient des amis proches, ça le mettait hors de lui. Et dire que sa propre cousine Brenda s'était aussi faite avoir. Pas plus tard que la veille elle lui en avait encore parlé par message. C'était comme si Nuccya cherchait à s'accaparer toutes les personnes importantes pour Alix, il détestait cela, il avait cette désagréable impression qu'à cause d'elle, il allait finir tout seul. Elle n'était qu'une fille à papa stupide et manipulatrice et Élias tombait droit dans le panneau ! Alix ignorait bien que celui des deux qui manipulait l'autre était en fait Élias, bien que ce ne soit pas de gaité de cœur mais plutôt par contrainte.

Lior était sorti en même temps qu'Alix et Prune les avait rejoint peu après, et ils avaient décidé de ne pas parler des épreuves. C'était passé, ils n'avaient plus qu'à croire en leur bonne étoile. Lior leur répétait que de toute façon cette journée était sous de bons cieux et que continuer à parler du bac ne pourrait qu'affecter négativement les bonnes ondes qui les accompagnaient.

« Dites, vous allez vous habiller comment pour la soirée de Paul ce soir ? Je suis en train de faire le message pour inviter tout le monde. Ça me fait bizarre de l'aider, c'est comme si tout à coup on faisait parti du même groupe de potes. J'aurais jamais pensé ça possible. »

« Je ne vais pas y aller moi. » Avoua Lior.

« Quoi ? Mais tu ne peux pas m'abandonner là-bas tout seul. Et puis rappelle toi ce que j'ai fait pour toi. La demande d'ami, Instagram. »

« Et t'es gentil toi, avec tes tout seul. Je compte pour du beurre, c'est ça ? J'ai jamais dit que je ne venais pas moi ! » Bouda Prune en se tournant vers le bleu.

« Mais non Prunette. Tu ne comptes pas pour du beurre. Mais en soirée, on ne peut pas séparer le trio. Ça ne rimerait à rien... »

« J'ai déjà un truc prévu. » Expliqua Lior.

« Quoi comme truc ? »

« Je sors avec une amie. »

« Attends, tu as d'autres amies fille que moi ? » S'indigna la brunette.

« Hé oui. Désolé Choupette, mais tu n'as pas l'exclusivité. » Rit Lior en secouant ses cheveux rouquins.

« Ok, alors je veux la rencontrer. Voir si elle mérite de t'arracher à nous pour la soirée. » Plaisanta Alix, sans se douter une seconde qu'il allait mettre son vis-à-vis mal à l'aise.

« Enfait... c'est que... J'ai jamais trop aimé mélanger les groupes d'amis. A chaque fois ça fait des tensions inutiles et... »

« Non mais je t'oblige pas Chaton. Je disais juste ça pour rire. Tu as le droit de faire ce que tu veux. » Essaya de se rattraper Alix, alors que Prune fronçait un peu les sourcils, trouvant la réaction du roux étrange.

Il cachait quelque chose, elle en était persuadée. Peut-être un rendez-vous secret ? Ce serait bien pour elle, comme ça elle aurait le champ libre pour leur cher infirmier. D'ailleurs, elle semblait avoir toutes ces chances avec ce dernier. Elle avait été lui souhaiter la bienvenue dans leur lycée à son tout nouveau poste le matin même, et il avait été adorable avec elle, lui souriant tout du long, ils avaient même un peu plaisanté. Puis il l'avait remercié chaleureusement pour son accueil. Puis soudain une évidence la frappa :

« Lior, ne me dit pas que tu as déjà un date avec l'infirmier et que tu essayes de nous le cacher ! »

« Quoi ? Mais non. Je ne lui ai encore jamais adressé la parole. » Se défendit-il.

« Ouf. Alors je suis toujours en tête de la course. Tout va bien. »

« Ne te repose pas sur tes lauriers, je n'ai pas chômé de mon côté non plus. Tu seras surprise quand je te doublerais. Tu seras le lièvre stupide et je serais la sage tortue. » Se venta le jeune garçon, les faisant rire tous les trois.

Grâce à eux, Alix parvenait presque à oublier qu'Élias avait décidé de l'ignorer et qu'il ne savait toujours pas pourquoi.

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[EDIT (07/10/21) : Version révisée, j'ai un petit peu étoffé le point de vue d'Alix sur Nuccya, et j'avoue qu'il ne mâche pas ses mots haha]
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Et voilà le chapitre, j'en posterais peut-être un deuxième comme j'ai oublié hier haha :)