Chapitre 18 : H A P P I L Y

Quand Élias ouvrit les yeux le matin, il tomba nez à nez avec la petite Myrtille qui semblait le regarder dormir depuis un moment déjà, son doudou dans les mains.

Elle le regarda encore un moment avant de dire :

« T'es l'amoureux de mon frère ? »

« Euh je... »

Alix passa un bras autour d'Élias et murmura, ou plutôt grommela, tombant encore de fatigue à cause de sa nuit mouvementée :

« Oui c'est mon amoureux, Myrtille, laisse-nous dormir maintenant ! »

Élias ne put ignorer la façon dont son ventre se retourna à ces mots alors que la petite fille partit en courant pour crier à qui voulait bien l'entendre, qu'Alix avait un amoureux.

« Alix ? » Bredouilla timidement Élias.

« T'en fait pas, j'ai juste dit ça pour qu'elle parte, sinon elle serait encore là à nous empêcher de dormir. »

Ce coup-ci, c'est son cœur qui se serra, mais il décida de l'oublier, une fois de plus, au risque de le retrouver en miettes, et dieu ce que ça faisait mal ! Il ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi, et quelque part, ça l'agaçait. Il n'avait pas l'habitude de pas comprendre. Dans le pire des cas, il persévérait et la solution se faisait limpide, mais Alix était une énigme qui saurait rendre fou les plus grands savants.

Quelques instants plus tard, le prénom du bleu était crié dans la maison.

« Oh merde, ça c'est ma mère, je suis obligé de me lever. » Souffla Alix en s'asseyant sur le rebord du lit, les paumes collées à ses yeux qui souffraient du trop plein de luminosité. Il avait encore oublié de fermer ses volets.

« Alix descend tout de suite ! »

Le bleu gémit de dépit avant d'attraper ses béquilles et de se lever difficilement.

« Tu peux rester là, je ne dois pas en avoir pour long. » Dit-il au blond avec un sourire, même si en vérité, il ne voulait juste pas qu'Élias descende et assiste aux remontrances qu'allaient lui faire ses parents.

« Alix j'aimerais bien que tu te dépêches un peu quand on t'appelle ! » Ajouta sa mère.

Ça allait chauffer pour lui, vraiment.

« Désolé, mais avec les béquilles c'est pas facile dans les escaliers. »

« Assis. » Ordonna son père.

Penaud, le garçon au cheveux colorés s'installa sur le siège que son père pointait du doigt.

« Mon garçon, on va parler. Et on va bien parler. Ton attitude d'hier nous a fortement déçut, ta mère et moi. On te pensait plus responsable que cela ! Franchement Alix, est-ce que l'on t'a déjà interdit quoi que ce soit qui ne sorte pas du raisonnable, je ne parles évidemment pas de la fois où tu as voulu récupérer un poney pour le mettre dans le jardin. »

« Non, jamais. »

« Alors pourquoi est-ce que tu as eut besoin de faire des choses dans notre dos ? Tu nous aurais demandé pour faire une soirée, bien sûr on t'aurait mis quelques conditions, mais on t'aurait volontiers laissé la maison. On ne te reproche pas d'avoir voulu t'amuser, c'est normal à ton âge, d'avoir voulu boire un peu aussi, je sais bien qu'on veut tous ça, mais pourquoi tu nous l'as caché ? On t'en veut d'avoir été irresponsable et d'avoir prit des risques pour rien. »

« Je suis désolé je... »

« On a pas fini Alix. » Trancha sa mère. « On a décidé de ne pas te punir, tu as passé l'âge de cela, et puis on espère que ton accident t'ai servi de leçon, après tout tu vas devoir te faner ce plâtre pendant une bonne partie de l'été, simplement, on veut que tu nous promettes de ne jamais recommencer, parce que s'il y a une prochaine fois, on ne sera pas tout aussi tendre avec toi ! Tu as compris ? »

Alix baissa la tête, n'osant pas croiser leur regard.

« Tu as compris Alix ? »

Il hocha la tête mais sa mère le reprit :

« J'aimerais t'entendre le dire. »

« Ouais... Ouais, j'ai compris. »

Sans s'en rendre compte le bleu s'était mit à pleurer. Parce qu'il se sentait terriblement mal et puéril. Quelque part, il aurait préféré que ses parents lui fassent la morale, le punissent et l'engueulent violement. Là, il se sentait vraiment comme le dernier des idiots.

« C'est pas la peine de de pleurer Alix, tu te doutais bien que ça finirait comme ça, non ? »

De nouveau il hocha la tête.

« Je suis désole, c'était vraiment bête... »

Son père lui ébouriffa les cheveux.

« Je suis contente que tu comprennes. Maintenant file retrouver Élias et propose lui donc un petit-déjeuner. »

Il effaça les larmes sur ses joues et tenta un petit sourire.

« Oh et je t'ai acheté ça à la station-service en allant récupérer ta sœur ce matin. »

Son père lui lança un paquet de roudoudous et ça suffit à lui faire retrouver son sourire.

Il remonta en suite dans sa chambre où Élias avait déjà eu le temps de se rhabiller et de rassembler toutes ses affaires.

« Tu... Tu t'en vas déjà ? »

« Je penses que c'est mieux, je ne veux pas abuser de l'hospitalité de tes parents. »

« Mais, tu n'as même pas prit de déjeuner, et puis j'avais des roudoudous... »

« Des quoi ? »

« Des roudoudous ! Tes parents ne t'en n'ont jamais acheté quand tu étais petit ? »

« Mes parents avaient d'autres choses en tête qu'acheter des bonbons à leur fils quand j'étais enfant. »

« Oh, je vois... Et bien on va réparer ça tout de suite, je t'offre ton premier Roudoudou ! »

Élias hocha la tête en souriant.

« T'es un sacré numéro toi, Alix Dalktford. »

Le bleu haussa les épaules et lui mit la friandise dans les mains.

« Vas-y, goûtes. »

Le blond porta le petit coquillage à ses lèvres pendant qu'Alix s'installait sur la chaise de son bureau.

« Dit Élias, je peux te poser une question ? »

« Hum... Oui ? »

« Est-ce que tu es heureux ? »

« Quoi ? »

« Et bien, c'est plutôt simple comme question, au fond de toi, tu ressens quoi ? »

« Je... Je sais pas trop, pourquoi tu me demandes ça ? »

« Parce que c'est important que l'être, et je veux que tu le sois, même si ça à l'air un peu bête dit comme ça. »

« C'est pas bête du tout, c'est même adorable de ta part de t'en soucier. »

« Mais tu ne réponds pas vraiment à la question ? »

« C'est un peu compliqué comme question... »

« Non, je te l'ai dit, c'est extrêmement simple. »

« Ok, peut-être que la question est simple, mais la réponse ne l'est pas. Je ne peux pas simplement te répondre par oui ou par non, parce que ce serait mentir. Et je ne veux pas avoir à te mentir. Des fois je fais comme si tout allait bien alors que ce n'est pas le cas, mais devant toi je sais pas faire semblant. »

« Et je ne veux pas que tu fasses semblant, je veux que tu sois heureux, vraiment heureux. »

« Merci Alix. »

« Il n'y a pas de quoi. »

En disant cela, Alix n'était pas satisfait. Il ne l'était pas car il aurait voulu savoir comment rendre Élias heureux. Purement et simplement.

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Kisu ❣️

[EDIT (10/09/21) : Version révisée]

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