Les bouchons m'avaient prit pratiquement une heure de mon précieux temps, une longue heure à rouler à moins de 10 kilomètre pour espérer sortir de cet enfer. Le pire dans tout cela était surtout que le gars de la Mercedes était resté tout du long devant moi en me scrutant avec beaucoup trop d'insistance à travers son rétroviseur.

Heureusement que j'ai pris la décision de sortir à la première sortie que j'ai vu. Enfin maintenant il me faut toujours un endroit ou dormir tout en sachant que j'ai des ressources limitées, une voiture avec tout ce qui se trouve à l'intérieur, de l'argent liquide que j'ai "emprunté" à ma mère plutôt dans la journée et un téléphone que je n'ai toujours pas rallumée depuis que je suis sortie de Paris.

Je roule maintenant sur des routes de campagnes où il ne se trouve aucun lampadaire à l'horizon ni habitation et encore moins ce qui pourrait ressembler à un hôtel. Je commence aussi à être fatiguée bien trop pour continuer à rouler de la sorte éclairé par la seule lumière des phares du véhicule.

Le destin semble vouloir que je passe cette nuit à la belle étoile et puisque je n'ai pas le choix j'ai décidée de m'arrêter près d'un lac perdu au milieu de nul part avant d'éteindre les phares et remonter toutes les vitres regardant ensuite machinalement dans toutes les directions. Ce n'était pas aussi rassurant que ce que je pensais de passer une nuit à la belle étoile.

En passant par dessus le frein à main je me dirigea alors sur la banquette arrière avant de m'allonger comme je le pouvais baillant dès lors instinctivement tout en repensant à la journée que je venais de passer.

En moins de 24 heures j'avais réussie à foutre ma vie en l'air.

- Est-ce que je devrais rentrer ?..

Ses quelques mots qui sortirent de ma bouche à voix basse réussissaient à me faire douter de la voie que j'avais choisie.