Chapitre 10 - "Elle" et la solution

Cette sensation de frisson s'amplifiera autant que le suspense qu'elle prenait un vil plaisir à mettre entre ses phrases. Avant que d'un coup elle ne propose ce qu'elle avait en tête.

- Aide moi à braquer la supérette derrière toi et je te donnerais ta part...

Elle n'avait pas la moindre once d'hésitation en prononçant ses mots, elle était tout à fait sérieuse et cela je pouvais l'entendre par ses mots et le voir par ses yeux qui étaient rivés sur moi.

L'atmosphère était devenue palpable depuis la disparition de son sourire et la prononciation de cette phrase qui avait créé un large blanc dans notre conversation, comment pouvait-elle me dire quelque chose de ce genre alors que l'on venait tout juste de se rencontrer ? Je peinais à parler, à donner une réponse tant j'étais assailli par deux flots. 

Si j'acceptais je prenais le risque d'ajouter davantage de charge à mon procès dans le cadre où l'on me retrouverait mais au moins je pourrais réparer mon véhicule et ainsi avoir plus de chances d'atteindre mon but, dans le cas où je refusais son offre je me devais de trouver un moyen d'obtenir seule plus d'argent et un moyen de réparer mon véhicule. 

- J'accepte.

Rien n'importait plus que de s'éloigner davantage de la localisation du cadavre.

- Trop bien je vais t'expliquer le plan ! 

Dit-elle avec un sourire en coin.

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Une dizaine de minutes après l'explication de son plan, après des questions et des contestations de la part de la mienne je me retrouvais dans ma voiture en face de la supérette à proximité de l'une des pompes à essences. J'avais mis une paire de lunettes noires que j'avais trouvée dans la boîte à gant de mon véhicule afin de masquer un minimum mon identité, ce qui était plutôt original pour un temps aussi pluvieux.

Suivant le plan à la lettre je m'assurais une dernière fois que cette station perdue au milieu de nulle part était bien déserte avant de klaxonner de manière à attirer l'attention du tenant du magasin.

Il ne faudra pas longtemps avant qu'il ne sorte équipé d'un parapluie et se dirige vers moi d'un air grognon, c'était un homme un peu plus vieux que celui que j'avais rencontrée hier soir mais il m'inspirait le même sentiment avec le peu que je savais sur sa personne.

Un sentiment d'insécurité, j'essayais de masquer au mieux mon désarroi mais des larmes non désirées couleront de mes yeux tandis que je continuais à remplir mon objectif.

- E-En faite étant considérée comme adulte handicapé, je ne peux me lever de mon siège afin de mettre moi-même de l'essence dans mon véhicule.. Auriez-vous l'amabilité d'encaisser mon argent et de remplir cette tâche à ma place ?

Cet homme rigolera légèrement dans sa barbe face à ma voix tremblotante et peut-être un peu aussi à cause de ma situation avant de récupérer les billets que je tendais et se rendre à nouveau dans la supérette avant d'en ressortir et d'attraper la pompe à essence.

Conformément au plan c'était maintenant à ma complice de frapper, elle se devait pendant que j'occupais cet employé de rentrer dans la boutique et de trouver un moyen de piquer la caisse et tout ce qui pouvait nous servir.

Elle disposait de quelques minutes, juste le temps qu'il fasse mon plein... Les secondes s'écoulaient lentement à tout moment un autre automobiliste pouvait arriver, il pouvait sinon comprendre ce que l'on mijotait.

Les risques étaient plus grands que ce que j'avais pu imaginer, mon pied restait en face de l'accélérateur et le moteur continuait de tourner en suivant le plan ne sait-on jamais s'il fallait que l'on parte en trombe.

- Eteignez tout de suite votre moteur et donnez moi votre clé.

Une rauque voix me fit sortir de mes pensées quand quelques secondes après je compris ce que ses mots signifiaient. Avait-il compris notre stratagème ? Paniquée je répondis sans réfléchir.

- Pourquoi donc ?

- Votre réservoir, il faut la clé se trouvant sur le contact pour l'ouvrir et ainsi verser de l'essence. Enfin tout conducteur sait cela.

Suite à ce rappel je coupais le contact lui donnant alors la clé du véhicule et ce tout en restant calme moi qui avait effacé mes larmes attendais patiemment que chacun effectue sa tâche mais lui ne l'entendait pas de la même façon.

-  Et au cas où vous l'auriez pas remarqué vous avez un énorme trou dans le toit de votre véhicule, avec ce temps je donne pas cher de votre intérieur si vous roulez ainsi. D'ailleurs comment est-ce que c'est arrivé ?

- Oui.. Ne vous inquiétez pas je vais régler bien vite ce problème. Et comment est-ce que c'est arrivé ? J'ai sous-estimé la solidité de mon toit et lorsque je suis montée dessus et scratch...

J'étais bien gênée en parlant de nouveau avec lui moi qui ne voulais pas converser à la base, il me rappelait un certain moment que je voulais oublier mais me mettait aussi dans une situation sacrément incommodante dans laquelle il aura fallu que l'improvisation me sauve.

CLONC

Avec la situation j'avais presque cru que le bruit indiquant le plein fait était quelque chose allant me porter préjudice mais finalement de mon côté on dirait que tout allait bien se passer.

Il s'approchera de nouveau vers moi commençant à me tendre la clé mais lorsque je voulus la prendre, il l'éloigna semblant avoir remarqué quelque chose avant de dire.

- Votre vitre est brisée, votre toit est troué et vous allez l'air bien pressée.. Je ne pense pas que ce véhicule est à vous, je me trompe ?

Cette question qui était survenue de nulle part avait réussi à me pétrifier. Il avait l'air d'avoir compris que ce véhicule ne m'appartenait pas et maintenant qu'il avait la clé dans sa main je ne semblais avoir plus qu'une seule et unique échappatoire.

Du moins c'est ce à quoi je pensais avant que je ne remarque grâce à un rapide coup d'œil qu'au comptoir de la supérette il n'y avait personne.

Elle était partie.


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