25

Valentin

Nous attendons une bonne dizaine de minutes que les deux tourtereaux reviennent du toit. On devait s'expliquer sur ce qu'il s'était passé et sur la décision prise par Ludovic qui était irréfléchi. Tuer sans avoir eu des infos de la part de l'agresseur n'est pas intelligent.

Il a agit sur un coup de tête, voyant que Ella était en danger et n'a pas supporté le fait qu'elle soit touche de façon dégueulasse. Elle est comme ma soeur et je peux comprendre sa colère, mais jamais je n'aurais laissé ce foi faire une chose pareil. Mais je voulais trouver une solution qui nous profitent à tous.

La porte s'ouvre sur les deux autres qui l'a referment et qui nous rejoignent dans le salon. Ludo me lance un regard froid tandis que je souffle. Il prend une chaise et s'assoit en face de nous tandis que Ella prend place sur le canapé.

Le silence est pesant. Personne n'a parlé pour l'instant. Chacun se regarde et attend et sincèrement, ça m'énerve.
Après un dernier lancement de regard vers le concerné qui ne pipe toujours aucun mot, je décide de me lancer, peut-être que cela va délier sa langue.

_ T'aurais pas dû le tuer, je lâche.

Bon.. j'avoue, je suis allée cash.

_ C'était lui ou elle Val, et toi et moi connaissons la réponse, il réplique.

_ On avait encore du temps devant nous avant d'agir. Il nous fallait un meilleur plan que ta décision.

_ Valentin, il voulait juste agir plus vite, rajouté Ella.

_ Je croyais qu'on posait des questions avant de tuer..et encore si nécessaire.

_ On pouvait faire une exception quand même ?! S'exclame Aurélie.

_ Non je ne suis pas d'accord ! On pose des questions puis on avise.

Sans ajouter un mot de plus, je quitte le salon, en colère et non compris en direction de la première chambre que j'ai en visuelle. Je claque la porte derrière moi et soupire, puis m'allonge sur le lit tout en repensant à eux.

Je m'étais promis de ne plus jamais recommencer. C'était une erreur..

10 mois plus tôt :

Je sortais d'un supermarché infesté de zombie. J'étais couvert de blessure mais rien de grave. Le plus important était que j'étais toujours en vie, sans aucune morsure sur mon corps et de la nourriture en plus. C'était la cinquième fois que j'y allais et malgré que je connaissais bien les recoins du magasin, j'avais toujours aussi peur de tomber face à face à un infecté. On ne sait pas quand l'heure de la mort se pointe alors je préfère être un minimum prêt.

Le trajet jusqu'à l'appartement est assez rapide. Je me cache lorsque c'est nécessaire et reste un maximum discret jusqu'à ce je vois le bâtiment rouge ou je dors depuis bientôt une semaine. L'appartement du deuxième étage est vide et je m'y suis installé en attendant de trouver un plan de la ville. Depuis près de deux mois que je cherche sans relâche mes parents. Et même si une infime partie de moi n'y croit plus, je veux tout de même garder espoir. Nous nous sommes séparés à cause des chasseurs et j'ai dû me cacher dans un placard pour ne pas me faire repérer. Mes parents se sont dirigés vers une maison un peu plus loin. Un peu plus tard, je suis allé dans la même direction en croyant les retrouver mais je n'ai trouvé que les corps des chasseurs et beaucoup de sang. J'ai cherché en vain mais aucune indice. À partir de ce moment-là, je me suis promis de faire le nécessaire. À défaut de ne pas savoir où est ma copine, sa sœur et ma meilleure amie, je voulais retrouver mes parents sains et saufs.

Je m'introduis dans l'appartement et n'oublie pas de fermer la porte derrière moi puis de la bloquer à l'aide d'un armoire. Je tire bien les rideaux pour ne pas donner d'indice aux chasseurs ou autres que je suis là puis me dirige vers la cuisine ou je dispose les boîtes métalliques contenant des fruits et des légumes encore mangeable.

Un bruit sourd se fait entendre vers le couloir. Je me fige, espérant avoir rêvé mais le bruit recommence. Mon cerveau tourne à mille à l'heure. Mon cœur bat très vite et j'ai le regard rivé vers le couloir. J'entends de nouveau un bruit et je comprends que je ne suis pas seul. Un regard vers mon sac, la main tendu vers l'arme qui est sur le côté. Je le récupère sans faire de bruit et avance pas à pas vers la source. Cela recommence plus de deux fois ce qui me fait bien comprendre que je n'ai pas du tout imaginé le bruit. J'arrive devant la chambre dont la porte est à moitié fermé. Je ne peux pas voir qui est là, ce qui me dérange. La personne continue de fouiller sans savoir que je suis juste derrière la porte et lorsque je pousse légèrement pour y entrer, la porte fonce vers moi, rencontrant avec force mon front en premier. Le coup est tellement rapide que je ne l'ai pas vue venir. Je recule de quelques pas, main sur le front, essayant d'atténuer la douleur. Mais le gars en face de moi ne pense pas de la même façon. Il ou re la porte et fonce vers moi. Il attrape mon poignet, essayant de me faire lâcher l'arme mais je tiens bon. Un coup de genoux au ventre et l'homme recule, main sur l'estomac. Je le pousse vers la porte, le faisant tomber au sol. Il recule, voulant mettre de la distance mais je ne le laisse même pas le temps de réfléchir, saisie mon arme et tire sur lui, au niveau de l'abdomen.

Le coup est parti.

Un silence s'ensuit, une tâche rouge sang apparaît autour de lui et c'est lorsque je lâche l'arme que je comprends ce que je venais de faire. J'ai tué un homme.
Un bruit étrange se fait entendre dans une autre chambre et je m'empresse d'aller voir pour découvrir avec stupeur un petit garçon, caché dans le placard. Je m'effondre au sol, pleure toutes mes larmes, tout en regardant le jeune homme. Je venais de tuer la seule personne capable de prendre soin de lui, tout ça car je tenais à me défendre. J'aurais dû..lui laisser le bénéfice du doute, lui donner une chance de s'expliquer, de me donner une bonne raison de ne pas tirer, mais je n'ai rien fait de tout cela. La balle est parti et maintenant, j'ai privé un fils de son père. Je reste durant des minutes, là, brisé, à pleurer devant le garçon. Au bout d'un moment, l'enfant s'approche et me fait un câlin pour me calmer sans savoir que c'était de ma faute.

Je le prends dans mes bras et pleure de nouveau.

La nuit tombe enfin lorsque je réussis à me calmer. Le gamin est toujours dans mes bras, mais il s'est endormi. Je le regarde et je me demande comment je vais faire.

Une chose est sûr, je ne dois pas monter son père ni son corps. Il serait perdu et ne comprendrait pas pourquoi son père est dans un tel état.

Je décide de l'allonger sur le lit à ma droite avant de m'occuper de son père. Je fais le nécessaire, l'entoure d'un drap blanc puis récupère la nourriture que j'avais trouvé ce matin. Je les mets dans un sac, prend le gamin et change d'appartement. Coup de chance, celle en face est inoccupée. Je ferme la porte, place le gamin sur le canapé, toujours endormi et me fait la promesse de le déposer avec quelqu'un qui prendra soin de lui. Je ne peux pas me le permettre.

Et surtout..je me promets de ne plus jamais tuer qui que ce soit sans raison valable.

Aujourd'hui

Le sommeil ne se pointe toujours pas. J'ai beau essayé mais je n'y arrive pas. Avec ce qu'il s'est passé et les souvenirs qui se sont pointés, il est assez difficile de s'endormir. Aurélie est allongé près de moi, un main sur mon ventre. Elle est appaisé et c'est ce qui me rassure aussi. Je ne l'ai pas réveillé. J'imagine que tout le monde est parti dormir. Je ne cherche pas même pas à savoir l'heure, je ne le fais plus depuis des mois. Ce n'est plus important. Le temps file est c'est tout ce qui compte. Je m'assois lentement, essayant de ne pas faire de bruit lorsque je l'entends bouger.

_ Tu vas quelques part ? Demande Aurelie en chuchotant.

_ Dans le salon..je veux pas te déranger, je rajoute doucement.

Elle sourit et s'assoit derrière moi, dépose un baiser sur ma nuque et dit par la suite.

_ C'est pas le cas..j'ai le sommeil léger..n'oublie pas.

_ C'est vrai..je dis en ricanant doucement.

Elle carresse mon dos, ce qui m'apaise davantage et je lâche prise.
Elle est ma bouée quand ça ne va pas et ces mois sans elle ont été catastrophique. J'ai dû tenir et ne pas flancher plus d'une dizaine de fois mais c'était assez difficile.

_ N'en veux pas trop a Ludovic..pour une fois que quelqu'un fais ton boulot de protecteur à ta place, dit elle doucement.

_ Je ne lui en veux pas..c'est...des vieux souvenirs qui me hantent et qui ont fait que j'ai réagi au quart de tour.

_ Tu me diras quand tu seras prêt..

_ Merci mon coeur, je chuchote contre ses lèvres avant de l'embrasser.

Elle sourit et nous continuons ainsi pendant des minutes, allongé l'un face a l'autre.
Je ne dois pas m'en vouloir pour autant. J'ai fait le nécessaire avec ce garçon et j'espère qu'il ne m'en voudra pas. Il est bien où il est, c'est le plus important.

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