22

Ludovic

Buffalo creek ranch.

Un ranch assez grand, entouré de verdure et de lac. Malgré les années passé, il n'a pas autant perdu de son charme. Enfin, un peu. Les quelques chambres disponibles sont inutilisables à cause de la pourriture des meubles et de la nature ou les portes sont bloquées et donc, impossible à ouvrir. Seulement deux chambres sont utilisables est sont au rez de chaussé. La grange qui se trouvent un peu plus loin, est fermé. J'entends des cris mais nous n'osons pas y aller. De un, parce que nous n'avons plus l'envie de tuer qui que ce soit. La nuit denrière a été dur pour nous trois et nous ne voulions pas gaspiller notre énergie. La seule chose qui nous retient encore ici est Ellana.

Vingt-quatre heures que nous attendons qu'elle arrive au point de rendez-vous. Une journée entière et je commençais à paniquer. Je savais qu'elle était coriace et qu'elle était capable de surmonter beaucoup de choses pour nous rejoindre au point de rendez-vous. Mais depuis que je la côtoie, je m'inquiète plus que d'habitude à son sujet, malgré ma réticence de départ. Apprendre qu'elle a été mordue, m'avait choqué plus qu'autre chose. Mais elle n'avait pas tort. Elle ne se transformait pas. C'était une bonne chose en soit. Valentin n'arrête pas de tourner en rond et Aurélie lance des regards à nous deux. L'inquiétude se lit sur nos visages et sans nouvelles d'elle, on devra accepter ce que nous ne voulons pas accepter. D'être prisonnière des chasseurs et être livrée à l'organisation. Ils ne la garderont pas, elle sera juste un poids pour eux mais l'organisation a des idées derrière la tête et chaque personne qui essaie de mettre des bâtons dans les roues de l'organisation se voit devenir une cible. Elle l'était déjà bien avant que je l'a rencontre mais maintenant, nous le sommes tous.

_ On aurait dû rester ! S'écrie Valentin.

On le regarde, silencieux, en accord avec lui mais nous ne répondons pas pour autant. Elle nous avait demandé de partir. Elle allait partir avec moi mais le mur s'est écroulé au dernier moment, nous séparant et ensuite, le chasseur derrière elle, était la dernière chose que j'avais vu. Je m'étais enfuie car des infectés se sont approchés de l'établissement et je ne voulais pas mourir stupidement. Résultat, je ne sais pas si elle est encore en vie.
Les survivants qui étaient avec Val et Aurélie, ont été déposés un peu plus loin avec pour seule explication, de ne jamais revenir ici.
C'était surtout une question de vie ou de mort.

_ Elle ne viendra pas, je dis doucement en regardant Aurélie.

_ Alors on va la chercher, réplique sa cousine en se levant et en mettant son sac sur son épaule.

_ Ils sont déjà loin à l'heure qu'il est ! Ajoute Val énervé.

_ On ne va pas rester les bras croisés à attendre une rumeur à son sujet ou celle des chasseurs ! Je réponds, sourcils froncés.

_ Tu veux qu'on fasse quoi petit génie ? Qu'on retourne là-bas ? Ils sont plusieurs et nous ne sommes que trois. Et même si elle y est encore, les chasseurs aiment aussi jouer je te rappelle..elle est peut-être..

Val ne finit pas sa phrase. La peur se lit sur son visage, ainsi que l'angoisse et la tristesse s'entend dans sa voix. Il ne veut pas penser au pire mais il est assez réaliste à ce sujet. On aurait dû forcer Ellana a partir avec nous au lieu de jouer les héros pour des inconnus. Mais elle sait argumenter et je ne supporte pas la laisser seule. Surtout qu'au départ, j'étais le seul à la suivre dans cette histoire délirante. Les lucioles. Malgré la découverte de leurs planque et du livre que nous avions récupérés, le pourcentage de chance de tomber sur eux était mince.

_ Il faut qu'on sache ce qu'il lui est arrivé, je lâche en soufflant.

_ Tu gardes un espoir, c'est pas croyable, réplique Val. Et toi tu ne dis rien Aurélie ?

La concerné ne pipe pas un mot, les yeux fixés dans le vide. Je baisse la tête et commence a réfléchir lorsque j'entends Aurélie dire : elle est là.

_ Aurélie..elle est pas là, commence Val.

_ Ellana, répète - t - elle.

_ Princesse elle est..

_ Derrière toi, idiot, répond une voix que je connais très bien.

Val se tourne immédiatement et lâche un juron avant de foncer, pour la prendre dans ses bras. Je me fige lorsque je la vois, me disant que c'est impossible et que je suis en train de rêver, mais elle était devant nous, épuisé par la distance qu'elle avait parcouru et blessé à certains endroits. Aurélie lâche quelques larmes et la prend dans ses bras avant de l'insulter de tous les noms et de lui promettre de ne plus jamais faire ça, mais Ella ne répond pas. On sait tous qu'elle va le refaire mais bon, l'espoir fait vivre comme on le dit si bien.
Le dernier, c'est moi. Je me racle la gorge et hoche la tête. Je suis content qu'elle soit vivante, c'est l'essentiel, mais je ne sais toujours pas comment réagir. Mon cœur bat à cent à l'heure lorsque je suis en face d'elle, et la seule chose que je veux c'est la prendre dans mes bras et ne de plus jamais la lâcher, mais c'est impossible. Au lieu de ça, je fais signe de s'asseoir et Aurélie commence à vérifier ses blessures si elles sont importantes ou non.
Ellana nous explique ce qu'il s'est passé dans l'établissement concernant la vérité sur Clément, le nom de l'organisation et les lucioles qui étaient parmi les chasseurs depuis un certains temps.
Clément allait vite comprendre que jouer avec eux, c'était jouer avec le feux.

_ Tu dois te reposer et on part demain. 

Ella hoche la tête, récupère son sac et se dirige vers la pièce la plus convenable. Je l'a suis du regard et quand je me tourne vers les autres, je constate qu'ils me fixent du regard.

_ Tu devrais lui parler, réplique Aurélie.

_ Non..elle a besoin de repos pour l'instant.

_ D'accord mais vas-y ensuite, répond Aurélie.

Nous restons à l'extérieur pour éviter de faire le maximum de bruit et lui laisser le temps de se reposer. On se pose plusieurs questions et surtout, comment - a -t-elle pu tenir face à eux ? Clément était vraiment de notre côté ou bien c'est ce que je pensais depuis le début ? J'ai envie de l'a voir tout de suite et de lui demander mais sa santé et plus importante. Marcher durant des heures jusqu'ici n'est pas une mince affaire mais elle voulait à tout prix quitter Tennyson, quitte à se blesser davantage.

Nous continuons de discuter du bon vieux temps et lorsque le soleil se couche, je décide d'aller voir si Ella va bien. Je frappe deux fois sur la porte avant d'entendre une réponse positive de sa part. J'ouvre la porte, puis la referme derrière moi. J'observe la chambre et constate qu'elle n'est pas si abimé que ça.

_ C'est l'heure des questions, réplique Ella.

Je ricane puis m'assoit au sol, avant de hocher la tête.

_ On se demande quand même comment tu as réussi à les échapper.

Elle ne répond pas tout de suite, perdu dans ses pensées. Comme ci le fait de lui avoir demandé ceci, a touché un point sensible. Elle reste pendant une minute dans un silence de mort, regarde le plafond avant de s'expliquer.

_ J'ai omis de te dire que j'ai rencontré un luciole dans les tunnels la dernière fois, ou bien je te l'ai dit et j'ai oublié que je l'ai fais.

Je ne réponds pas, je voulais qu'elle sache que je n'allais pas l'interrompre jusqu'à ce qu'elle vide son sac. Elle avait besoin de temps pour lâcher ce qu'elle avait vécu. Ce qu'elle a vu là-bas, la changer, je suis certaine. On ne reste pas de marbre après avoir rencontré une luciole ou des chasseurs, jamais. Au contraire, on retient une leçon.

_ La luciole m'a écouté sans réagir et je pensais qu'il allait participer et nous rejoindre, mais non. Et quand nous avions été séparé après l'effondrement du mur, j'ai reçu un coup à la tête.
Les chasseurs m'ont attaché les mains, solidement pour éviter tout risque, puis quand je me suis réveillé, je l'ai vue.

Une pointe de colère se voit dans son regard mais il n'est pas destiné à moi ou bien aux lucioles, mais à une personne en particulier.

_ Il était là, devant moi, un sourire faux sur le visage. Il était heureux. Je ressentais de la colère à son égard et à vrai dire, je ne pensais pas en ressentir autant. Tu avais raison depuis le début et moi...

Sans même qu'elle dise le prénom, j'avais compris de qu'il s'agissait. Et ce connard avait réussi son coup. Ou du moins, je le pense, puisqu'elle est devant moi.
J'avais sentais qu'il était étrange la première fois que je l'ai rencontré, mais je ne voulais pas qu'on croit que j'étais jaloux ou que je ne lui donnais pas le bénéfice du doute. Mais j'avais raison. Il était louche.

_ T'avais raison..je ne sais pas pourquoi je ne t'ai pas suivie sur ce coup-là, mais tu avais raison. Il se jouait de ma naïveté et de mon envie de déjouer les plans des chasseurs et je l'ai crue.

_ Il a expliqué que j'étais une cible et que l'organisation me voulait. J'ai paniqué et j'ai compris que c'était foutu pour moi, mais dans un sens...j''allais retrouver ma mère. Sauf que la situation a changé, les lucioles ont montré leur visages et Clément à péter un câble. Il était énervé, la rage au ventre et il voulait éliminer les lucioles. Quelque chose s'est passé de son côté pour qu'il les déteste mais je n'ai rien demandé. En revanche, j'ai enfin obtenu le nom de l'organisation qui à enlevé ma mère.
Les loups noirs.

_ On sait maintenant qui est notre cible, nous aussi, j'ajoute en la regardant.

Ella hoche la tête et souffle, ravie d'avoir vider son sac. Elle avait besoin de le dire, d'expliquer et surtout, pour elle, que ce n'était pas de sa faute. Elle aime aider les gens et je devais l'accepter, mais il faut parfois mettre des limites pour éviter de mettre sa vie en danger, comme hier.

Deux coups à la porte et les autres nous rejoignent. Ella s'assoient sur le lit, Aurélie la rejoint et nous changeons de discussion. Elle explique rapidement ce qui lui était arrivé et souhaite quitter la ville au plus vite. Valentin est le premier à hocher la tête avant d'en sortir une carte et de la positionner au sol.

_Comme prévu, on quitte Tennyson demain, et le chemin qu'on va emprunter est assez déserte. En gros, pas beaucoup d'habitation dans les alentours. Donc on est ici, et on va emprunter ce chemin-là jusqu'à Corydon.

_ L'itinéraire au complet jusqu'à cette ville s'il te plait, demande Ella.

_ Ouais..donc c'est Gentryville, Santa Claus, Saint Meinrad et enfin Corydon. Bien entendu, il y a d'autres villes au passages mais la liste est longue.

_ Je pense qu'une voiture est importante sur ce coup-là, j'ajoute en croisant les bras.

_ Ça tombe bien, le van que nous avons utilisé a encore de l'essence et on peut encore en récupérer avec d'autres voitures, explique Aurélie.

_ Bon, on a un programme pour les prochaines semaines, réplique Ella en souriant.

_ Et plus de sauvetage, je dis en rigolant.

Ella ricane et me tape doucement au niveau de l'épaule, pour bien me faire comprendre qu'elle a compris et qu'elle n'a pas l'intention de recommencer de si tôt. On rigole face à son comportement et je lui fais un clin d'œil avant de changer de sujet.

Pdv extérieur

Corydon, 20:00

Un soldat marche dans les couloirs silencieux, en direction du bureau du général. Il presse le pas sachant que l'information qu'il porte est importante. Une perle de sueur tombe de son front et il l'essuie rapidement puis presse de nouveau le pas. Le général avait raison de lui avoir demandé de surveiller cette zone. Il avait des doutes mais il ne voulait pas rapporter une mauvaise nouvelle au commandant et avait donc demandé une surveillance constante dans cette ville. Mais les choses avaient encore mal tournées et qui sait comment il réagirait en entendant la nouvelle. Il arrive devant une porte blanche, immaculée et calme les battements de son cœur avant de frapper deux coups à la porte. Le silence revient de nouveau puis la poigné baisse, la porte s'ouvre sur un soldat qui lui fait signer d'entrer. Il ferme la porte derrière lui et le demande de s'asseoir d'un geste vif de la main.
Le soldat s'assoit en face, regardant autour de lui avant que le général racle la gorge pour obtenir toute son attention. Cela ne fait que deux semaines qu'il est sur ce poste. Et même si c'est un poste avec un responsabilité simple, il attendait depuis des mois d'être déplacé. Cela lui permettrait d'être plus proche de sa famille, de ses amies et surtout de sa petite-amie. Et malgré qu'ils n'aient droit qu'à une seule journée de détente par semaine, c'est largement suffisant pour lui.

Mais depuis le début de cette semaine, les mauvaises nouvelles arrivent par paquet et le général perd de plus en plus son sang-froid face à l'échec des chasseurs. D'après lui, ce n'est pas les chasseurs le problème, c'est les lucioles qui, ont le pensait avait décidé de lâcher l'affaire. Mais c'est sans compter sur une retournement de situation inattendu et une personne en plus dans l'équation. La fille du professeur est de retour.

Le jeune soldat tente de se calmer une énième fois, avant de prendre la parole, espérant qu'on n'entende pas son angoisse dans sa voix.

_ Mon général..les chasseurs ont encore échoués. Les lucioles été parmi eux depuis des semaines mais ce n'est que maintenant qu'ils le constatent.

Il frappe d'un coup sec sur la table, exprimant son mécontentement et jure dans sa barbe. La colère se lit sur son visage et on peut voir qu'il se prépare mentalement à expliquer tout ceci au commandement, la prochaine fois qu'il recevra un appel de sa part.

_ Il y a un autre facteur qui s'est ajouté à l'équation. La fille du professeur, mon général.
Le concerné cesse de bouger, puis lentement se tourne vers lui, avant de rajouter d'une voix lente et froide son ordre.

_ Récupérer le maximum d'infos à son sujet et essayer de savoir le parcours qu'elle prendra. Il est impératif que nous ayons un œil sur elle, elle a un objectif et elle ne compte pas abandonner avant d'y être arrivé. Et gardez cela pour vous, personne ne doit savoir que la fille d'Amanda Thompson se dirige vers Pittsburgh.

Le jeune soldat hoche la tête, comprenant l'importance de ne rien dire et de tout garder, se lève une fois que la discussion est terminé et quitte le bureau, en gardant en tête que la menace est plus importante que prévue.

_ Dans quelle merde je suis tombé ? pense-t-il.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top