13
Aurélie !
****
La veille, ma cousine était dans la cuisine, essayant de chercher de la nourriture sans savoir ne serait-ce qu'un seul instant que nous étions aussi là. La surprise se lisait sur mon visage et j'étais ravie de voir qu'elle était en vie et surtout devant moi. J'avais déposé mon surin sur le plan de travail avant de sauter dans ses bras tout en pleurant de joie. Elle était surprise de cette initiative et avait rigolé puis m'avait serré dans ses bras en chuchotant dans mon oreille qu'elle était contente aussi de me revoir. Tant d'années sans se voir et sans avoir de nouvelles et j'étais plus que ravie de l'avoir à mes côtés. Mais je savais que celui qui serait sous le choc serait Valentin. Les deux tourtereaux sont ensemble depuis la dernière année de lycée. Après notre séparation pour aller dans diverses Université, j'ai appris que Val et ma cousine étaient dans le même université, ce qui les a permis de ne pas se perdre de vue.
Jusqu'à la pandémie.
Val et Aurélie discutent dans le salon. Ils s'expliquent au sujet de ce qu'il s'était passé et je savais que la matinée ne suffirait pas pour tout raconter. Et puis, je n'avais pas encore dit si nous partions ou pas, mais la probabilité de rester était plus forte que celle de partir. Je reste à l'étage pour les laisser un peu d'intimité et retourne dans ma chambre lorsque je vois Ludovic qui sort de la chambre dans laquelle il partage avec mon meilleur ami. Il passe une main sur son visage, me salue rapidement et commence à marcher vers les escaliers mais je le bloque d'une main et lui demande d'attendre. Sourcils froncé, il me fixe du regard essayant de comprendre mon geste avant d'entendre la voix de ma cousine puis de hocher la tête et de me suivre.
Je rentre dans ma chambre, je m'assois sur mon lit et récupère dans mon sac deux paquets de biscuits. Je lui lance le paquet qu'il récupère avec facilité, l'ouvre et mange tout en me remerciant silencieusement. Nous étions assez éloignés et c'était plutôt une bonne idée. Ce qu'il s'était passé hier ne devait pas se produire pour plusieurs raison. Tout d'abord car nous allions nous séparer une fois que nous serons à Pittsburgh et c'était l'objectif de départ. Puis, parce que je ne voulais pas m'attacher à quelqu'un d'autre que ma famille. La dernière fois que je l'ai fait, je l'ai perdu et je m'en suis voulue de ne pas avoir fait plus d'effort. J'ai beau me répéter que ce n'était pas de ma faute, parfois je n'arrive pas et je sombre. Remonter est difficile certes, mais je suis arrivé et je ne veux pas recommencer.
De plus, il est sur le qui-vive au sujet de ma morsure. Malgré les explications, il est toujours sur la défensive et je sais que si je lui pose la question, il ne répondra pas. Je peux comprendre, c'est sa vie et je n'ai rien à savoir.
_ Qui est la jeune fille dans le salon ? demande Ludo en écrasant le sachet de biscuit.
_ Ma cousine Aurélie et la petite amie de Val, elle est arrivée hier soir.
_ Je vois...Elle aussi tu vas lui cacher au sujet de ta morsure ou bien..
Rancunier celui-là !
_ Je compte le lui dire quand tu ne seras pas dans les parages, répliquais-je en le fusillant du regard.
_ C'est une question de confiance !
_ Je sais merci, et si je ne t'ai rien dit c'est que je savais d'avance comment tu réagirais. Et je te rappelle que tu m'as un peu obligé à accepter ta présence.
_ Je voulais t'accompagner.
_ Et comme je t'ai dit je n'ai pas besoin de baby-sitter.
_ Sans moi tu serais entre les mains des chasseurs !
_ Dit celui qui s'est fait attraper par eux pour les avoir volés, je réplique sèchement.
_ Val m'a sauvé.
_ Je vous ai sauvé et je ne regrette pas un seul instant de ne t'avoir rien dit, surtout si je savais la suite de ce qui allait arriver.
_ Et tu parles de confiance, la bonne blague, ajoute Ludo exaspéré.
_ Il en faut si tu veux que ça fonctionne. Je suis désolé si j'ai du mal mais la dernière fois que j'ai donné ma confiance, elle a essayé de me vendre à des chasseurs d'où la raison qu'ils me cherchent. Et la fois d'avant, elle est morte dans mes bras pour me protéger alors..
La gorge nouée, je n'arrive plus à rajouter un mot et ferme les yeux pour rester calme. Le silence est revenu et la tension baisse au fur et à mesure. Ludovic me fixe du regard, debout et s'excuse rapidement tout en me faisant comprendre qu'il fallait se faire confiance malgré ce qu'il nous était arrivé. Je veux essayer mais je ne promets rien.
_ Alors désolé de ne pas vouloir te donner si facilement ma confiance.
Un silence s'installe entre nous. La tête baissé, je ne rajoute rien et attends sa réponse mais rien ne lui vient. Il reste un moment dans la pièce avant de la quitter en me laissant seule. J'ai été honnête avec lui et je compte faire mon maximum pour ne rien lui cacher. Cependant, il sait que cela me coute beaucoup et je ne pourrais pas tout lui dire du jour au lendemain. C'est impossible.
Après ma discussion avec Ludovic, je suis resté dans la chambre pour me calmer et me changer les idées. Je ne voulais pas déranger les tourtereaux et j'avais besoin de penser à autre chose.
Je garde les yeux fermés et essaie de me reposer mais je pense sans cesse à cette femme qui hurlait dans l'établissement. Elle avait la rage aux yeux et elle ne voulait qu'une chose, moi. Malgré que je l'ai blessé à la main, je sais d'avance que cette blessure est minime comparé à ce qu'elle compte me faire une fois qu'elle m'aura trouvé. Et je sais que ce jour-là, je n'aurais aucune chance face à elle.
Je soupire. Si seulement ils n'avaient pas pris ce sac, rien de tout cela ne serait arrivé et encore moins la découverte de ma morsure.
Bien sûr que je vais le dire à Aurélie, c'est ma cousine et ma famille et il est important que je lui dise ce qu'il s'est passé en espérant qu'elle n'aura pas la même réaction que Ludovic. Mais je devrais aussi le dire à Alma et j'ai aussi peur de sa réaction.
Laissons ça de côté.
La porte s'ouvre un peu plus tard sur Aurélie qui me sourit avant de fermer la porte derrière elle. Elle analyse rapidement la chambre puis s'installe près de moi sur le lit, croise les jambes et me demande comment je vais.
Un large sourire apparaît sur mon visage et elle rigole doucement, comprenant ma réponse. J'étais contente de la revoir. Plus de six ans sans nouvelle de leur part ou bien de ses parents. Et je m'inquiétais pour eux mais je me souvenais aussi que ma mère me disait qu'elle était certaine que les jumelles allaient bien. Et aujourd'hui, l'une d'entre elle était en face de moi.
_ On a beaucoup de choses à se dire.
_ C'est vrai, je réponds en regardant en face de moi.
_ Val m'a expliqué dans les grandes lignes ce qu'il s'est passé mais je veux savoir davantage.
_ Et tu viens chercher auprès de moi les réponses ? je demande en lui lançant un rapide regard.
_ Tu me connais, affirme ma cousine en jouant avec ma main.
Je ricane doucement et hoche la tête. De loin que je me souvienne, lorsqu'il se passait quelque chose avec Val, il ne disait pas tout pour ne pas inquiéter Aurélie. Cependant, ça ne fonctionnait pas tout le temps et elle se tournait vers moi pour avoir plus d'info. Et c'est le cas aujourd'hui. Val n'aime pas la faire peur et je suppose qu'il ne lui a rien dit au sujet de ma morsure. Donc je dois lui dire moi-même.
_ Comment as-tu rencontré ce garçon ?
_ Ah..
_ Tu ne t'entends pas avec lui ?
_ C'est un pot de colle et il est têtu.
_ Comme toi.
_ Très drôle. Bref, je l'ai rencontré à Evansville. Il m'a aidé à me cacher des chasseurs et le lendemain il a demandé à me suivre pour aller à Pittsburgh. Je ne voulais pas car j'avais envie d'y aller seul mais il a insisté et on a posé nos conditions.
_ Alors pourquoi Val m'a dit que vous vous êtes disputés ?
_ Par rapport à ce que je ne lui ai pas dit, j'ajoute en soufflant.
_ Ne tourne pas autour du pot s'il te plaît.
_ Bien..regarde.
Je retrousse la manche et la montre la morsure. Elle reste bloquée sur mon bras durant un court instant avant de me dire qu'elle avait vu la veille mais qu'elle ne voulait pas m'obliger à le dire sauf si c'était moi qui le voulait.
Si je m'attendais à une telle réaction. Ni val, ni Ludo n'a réagit de cette façon et c'est bien la première fois que je le sens soulagé de le dire. Je la remercie silencieusement et la prend dans mes bras avant de souffler de bonheur. Elle n'est pas ma cousine pour rien. Par la suite on change de sujet et parlons de tous ce qu'il s'est passé durant ces dernières années. Elle m'explique comment elle a perdu ses parents, le fait qu'elle ait perdu Val avec Alma et par la suite, qu'elle a dû trouver une solution rapide pour éviter de se faire attraper par une organisation car elle avait volé des armes et autres affaires intéressantes.
Je l'avais regardé avec étonnement avant de lui dire que nous étions dans le même problème. Les chasseurs dans l'école ainsi que cette organisation nous en voulaient pour différentes raisons et qu'il fallait comprendre pourquoi maman a été kidnappée par eux. Et sans réponse, je sais que je n'avancerai pas.
Par la suite, on rejoint les garçons au salon et on mange ensemble. On discute de nos années avant tout ces dégâts et j'apprends que la sœur de ma meilleure amie était dans le même université que Val et Aurélie et qu'elle a tenté plus d'une fois de briser le couple. Ça ne m'étonne pas. Bien avant qu'elle parte, sa sœur avait tenté de la faire comprendre que son comportement était mauvais mais elle ne voulait rien entendre et aujourd'hui je vois qu'elle a encore tenté de détruire un couple. Ce n'est pas la première fois qu'elle le faisait. Elle avait réussi dans le passé avec tant de personnes mais pas cette fois. J'évite de dire ce que je sais sur elle et écoute attentivement l'histoire de Ludovic. Il raconte qu'il a une sœur et qu'ils sont séparés dans un commun accord. Qu'il était dans la même université que moi. Ma cousine se tourne vers moi en souriant tandis que je regarde la boîte de conserve sans rien dire. Val lui dit que j'étais dans la même université et qu'il y avait vraiment peu de chance qu'on se croise à cause de nos emploies du temps.
Ludovic me lance un regard avant de continuer à discuter avec Val.
On peut m'expliquer ce que ça voulait dire ça ?
****
Nous nous sommes séparés pour le reste de la journée. Ludovic et Val sont resté dans le salon pendant que moi avec Aurélie sommes sorties. Aurélie ne voulait pas rester à la maison. Elle tenait à prendre l'air, quitte à tuer quelques zombies, ça ne l'a dérange pas. On reste non loin de la maison et avançons vers l'épicerie qui est dans la même rue que la maison de mon oncle. On avance tranquillement tout en discutant. Elle m'explique que l'organisation est dirigé par deux personnes. Elle a tenté plusieurs fois d'avoir plus d'infos sur ces gens mais elle n'a pas réussi. Elle a été dans l'obligation de tuer toutes personnes ayant un lien avec eux.
_ Cette organisation est bien dirigé et peu de personne ont des infos intéressantes, réplique ma cousine en voyant le dessin de cette organisation sur le mur.
Le dessin d'un loup ou plutôt la moitié du visage est dessiné sur le mur de l'épicerie indiquant que cette organisation est passé. Je la fixe du regard pendant un moment avant de passer à autre chose. Certes ils sont la cause de la disparition de ma mère mais je dois quand même faire attention. Ils ont marqué le mur mais ça ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas revenir. Je contourne un véhicule qui bloque le passage puis pousse la porte de l'endroit et allume ma lampe pour pouvoir voir à l'intérieur. Ma cousine fait la même chose et nous continuons. Le magasin est détruit de l'intérieur. Des rayons qui sont à terre, des aliments de toutes sortes un peu partout, une main qui dépasse d'une pièce que je décide de fermer immédiatement. On continue de chercher des aliments encore mangeable lorsque je trouve des boites de conserves proche de la porte de sortie. Je vérifie aux alentours si il y a un piège puis récupère les boites de conserves et les mets dans mon sac. Puis je récupère une lame de surin pas trop loin d'un trou et demande à Aurélie si elle a trouvé quelque chose.
_ Oui, c'est un..
On entend du bruit provenant de la salle de stockage. Des objets qui tombent, des bruits de pas mais un son pour savoir si c'est un humain ou un infecté. La tensions monte et mon cœur palpite à chaque pas que j'entends. Aurélie se lève doucement de sa position, me fait signe de ne faire aucun bruit et avance vers la salle, moi derrière elle. On avance lentement, concentré sur ce qu'on fait et lorsque nous sommes devant la porte qui nous sépare de la personne, on s'arrête un petit moment.
J'avais les mains moites et je ne voulais pas faire un faux mouvement. Quant à ma cousine, elle réfléchissait à une façon d'attaquer la personne sans se blesser par la même occasion. Elle me regarde pour voir si je suis prête, je hoche la tête et reprends une respiration correcte pour calmer mon cœur puis pose une main sur le poignet de la porte tandis qu'elle sort la batte qu'elle avait et j'ouvre rapidement la porte.
Aurélie fonce à l'intérieur et c'est un infecté qui nous accueille. Je l'a suis par derrière et me place juste à côté d'elle. L'infecté lance un autre cri comme pour se préparer à nous attaquer avant de courir vers nous. Ma cousine fonce vers elle et lui donne un coup à la tête ce qui fait que le zombie recule. J'arrive ensuite pour donner un coup dans le ventre et un au bras avant qu'il me donne un coup de poing à la tête pour me repousser.
Je ne vais pas vous mentir, il est assez fort. Assez grand, avec des muscles, c'est un homme. Je n'arrive pas vraiment à déterminer son âge à cause des champignons qu'il a sur la moitié du corps mais je pense qu'il a l'âge de mon oncle. Le pauvre n'a pas eu de chance.
L'infecté revient à la charge mais ma cousine lui donne un autre coup et encore un autre sans s'arrêter pour le tuer une bonne fois pour toute. Il agite encore un peu une fois qu'il est à terre puis se tait pour de bon.
On souffle de soulagement, ravie que ça se soit terminé de cette façon. Sincèrement, je ne m'attendais pas être blessé aujourd'hui, moi qui voulait une journée sans les voir, je me suis complètement trompé. À cause de son coup, je me suis cogné contre un meuble qui m'a légèrement ouvert le front. Pas si grave que ça, mais je sais que j'aurais une cicatrice à vie. Ce n'est rien, c'est une façon de dire qu'on tient le coup malgré tout ceci.
Aurélie fouille le cadavre, ne trouve rien et prend mon bras pour qu'on sorte d'ici. On récupère ce qu'on a trouvé, mettons dans le sac puis partons en courant vers la maison de mon oncle. Une fois que nous sommes pas trop loin de la maison, je me retourne une dernière fois vers la rue ou se trouve l'épicerie avant de voir une silhouette, debout sur l'une des voitures, regardant dans notre direction avant de sauter et de disparaitre de ma vue.
Si nous n'avons vue personne depuis que nous sommes arrivés, quelque chose me disait que je devrais faire plus attention avec cette personne dans les parages.
Qui qu'elle soit, je devrais ouvrir l'œil et les autres aussi.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top