22. Retrouvailles
GIAN
Je ne contrôle plus rien.
Le cœur battant dans mes oreilles et ma peau crépitant au moindre courant d'air, je laisse mes pas me guider vers ce que je sais être la cause de tous ces chamboulements en moi. Je cours plus que je ne marche vers la sortie de la villa et ne remarque que lorsque je suis dehors qu'il pleut des cordes.
Les effluves moites de terre mouillée si caractéristiques des temps orageux émanent du sol et virevoltent au milieu des allées pavées. Ignorant les torrents d'eau qui me fouettent le visage et s'infiltrent sous ma chemise, je dévale les escaliers en marbre jusqu'à ce que mes chaussures cirées s'enfoncent dans la boue amoncelée dans le jardin.
Les rafales de pluie ont beau tout balayer et brouiller les odeurs, je sens parfaitement la sienne, juste là, si proche, terriblement enivrante.
Je rabats d'un geste pressé la mèche de cheveux qui me barre la vue et scrute chaque recoin du jardin. Mon cœur refuse de se calmer et, en dépit de l'eau glacée qui continue de ruisseler sous mes vêtements, une étrange chaleur se diffuse dans mes veines.
Finalement, je le vois, appuyé contre un arbre, ses yeux glauques rivés vers moi. Une fournaise se déploie dans ma poitrine et je m'avance vers lui, soudainement plus calme, plus assuré.
Son regard ne se détourne pas une seule fois de mon visage et je remarque que lui aussi est trempé. Sa chemise blanche semble avoir fusionné avec sa peau et ses cheveux blonds sont plaqués sur son front. Alors que je ne suis plus qu'à quelques mètres de lui, il décolle son dos du tronc et s'approche à son tour.
La flamme dans mon ventre ne cesse de croître et je suis persuadé que la même est en train de ravager Lev.
Enfin, nos deux corps se rencontrent et il ne me faut qu'une seconde pour enrouler un bras autour de sa taille fine et l'autre autour de ses épaules. Immédiatement, je sens des mains agripper mon dos et un torse se plaquer avidement contre le mien.
Alors, répondant enfin à cette exaltation qui me consume, je me penche en avant et viens déposer mes lèvres contre les siennes.
Lorsque nos bouches se rencontrent, j'ai l'impression qu'un feu d'artifice vient d'exploser en moi et mon bas-ventre rugit de plaisir. Je resserre mes bras autour du corps trempé de Lev et sens ce dernier se coller un peu plus contre moi, ses doigts s'enfonçant dans ma peau à travers ma chemise.
Très vite, nos langues se rejoignent, se retrouvent, se redécouvrent. Insatiable, je dévore ses lèvres pulpeuses comme si elles étaient la drogue qui me maintenaient en vie et m'enivre de son odeur printanière. Ses cheveux mouillés chatouillent mon cou et je sens les muscles fermes de son corps épouser les miens.
L'une de mes mains migre vers ses fesses que j'empoigne avec un délice non dissimulé tandis que la deuxième vient s'enfouir dans sa chevelure trempée. Lev s'accroche désespérément à moi. Je sens son souffle erratique heurter mes lèvres, son cœur tambouriner contre le mien, ses mains trembler dans mon dos. Alors, je le serre un peu plus contre moi, je le serre de toutes mes forces, je le serre jusqu'à l'étouffer, je le serre suffisamment fort pour que plus jamais il ne me quitte.
Lev, Lev, Lev... Enfin tu es de retour.
Finalement, nos lèvres se décollent et nous nous fixons, haletant, les pommettes rougies par l'intensité de notre baiser. Je plaque mon front contre le sien et ne peux m'empêcher de sourire bêtement. Je vois un petit rictus amusé éclairer momentanément le visage de Lev avant que son air impassible ne reprenne le dessus.
Il est beau. Il est incroyablement et inhumainement beau. Sa peau pâle le paraît davantage sous la lumière blafarde de la nuit, ses yeux glauques sont marqués par d'imposantes cernes et ses joues creusées prouvent qu'il a perdu du poids depuis la dernière fois que l'on s'est vu. Il n'affiche pas une joie démesurée de me retrouver, ses paupières tombantes accentuent son éternel air blasé et il ne décoche pas un mot. Et pourtant, je le trouve plus beau que jamais.
Mon cœur martèle ma poitrine comme s'il voulait saluer l'homme qui l'a fait vibrer tant de fois. Celui que j'ai attendu pendant des mois sans jamais réellement me l'avouer. Celui pour qui j'ai construit tout ce nouvel empire afin qu'il y trône à mes côtés. Lev...
J'approche ma main de son visage et caresse tendrement l'une de ses joues. Dans ses yeux translucides, une étrange lueur danse. Je souris.
— Bienvenue à la maison, Lev.
***
Enivré par l'alcool et la chaleur insupportable qui règne dans la pièce, je rejette ma tête sur le dossier du canapé en cuir et ferme les yeux. Les basses résonnent si fort qu'elles font vibrer ma cage thoracique et la musique tambourine dans mes oreilles.
A travers mes paupières à demi closes, j'aperçois deux filles se trémousser devant moi, l'une d'entre elles ne portant qu'un string en dentelle qui ne dissimule plus rien de son corps affriolant. Je souris avec envie et laisse ma langue humidifier mes lèvres. Les deux danseuses frottent lascivement leurs corps l'un contre l'autre et mon bas-ventre se crispe de désir.
J'ai chaud. J'ai terriblement chaud. La sueur dégouline dans mon dos et ma chemise, détrempée quelques minutes plus tôt, me colle désormais au corps comme une seconde peau.
A moitié conscient de mes gestes, je porte ma coupe de champagne à mes lèvres et la finis d'une traite. Lorsque je la repose sur la table basse, mon regard est attiré par des courbes sensuelles à ma gauche. Affalé sur le canapé, la chemise grande ouverte et les yeux brillant de plaisir, Lev laisse une jeune oméga se déhancher sur ses genoux.
Ses yeux glauques capturent les miens et un petit sourire provocant fleurit sur ses lèvres. Sans un mot, il attire la fille vers lui et unit sa bouche à la sienne dans un baiser brûlant qui déploie une vague de chaleur dans mon estomac.
Je me redresse légèrement et fixe d'un air amusé la scène qui s'offre à moi. Toujours plongé dans son étreinte lascive, Lev ne me regarde plus, mais l'une de ses jambes se frotte à la mienne avant de venir se poser dessus. J'amène ma main sur sa cuisse ainsi exposée et laisse mes doigts glisser le long du tissu, remontant vers le genou avant de descendre dangereusement vers son sexe encore prisonnier de son pantalon. J'ignore ce dernier et resserre ma main à l'intérieur de sa cuisse, laissant seulement mes doigts effleurer ses couilles à travers le tissu.
A ce moment, la danseuse en string s'approche et vient s'installer à califourchon sur moi. La chaleur de son corps accentue la mienne et ma deuxième main vient se refermer sur le galbe parfait de ses fesses, jouant avec la petite ficelle qui les séparent. Le soupir satisfait qu'elle pousse se transforme en véritable gémissement lorsque je referme mes dents autour de l'un de ses seins, le tétant goulûment tandis que l'un de mes doigts se faufile vers son vagin trempé.
Je relève lentement la tête, dépose plusieurs baisers passionnés sur sa poitrine, puis tourne mon regard vers Lev dont les yeux brûlants incendient mon visage. Je vois du coin de l'œil son sexe tendre le tissu de son pantalon et je me mords la lèvre en l'imaginant s'offrir à moi, complètement nu, sur ce canapé.
Je sais qu'il devine mes pensées quand son regard s'assombrit davantage. Il se décale légèrement de sorte à coller son épaule à la mienne puis penche son visage en avant pour saisir entre ses dents le sein que je dévorais il y a quelques secondes. Un violent frisson d'excitation me secoue en le voyant poser ses lèvres à l'endroit où se situaient les miennes peu de temps auparavant.
Grisé par le plaisir, je referme mes doigts autour de sa nuque et l'oblige à enfoncer un peu plus sa tête entre les seins volumineux de la danseuse. Je devine son sourire plus que je ne le vois, et profite qu'il soit occupé pour laisser mes yeux glisser le long de son dos jusqu'à ses fesses exposées par sa position actuelle.
Mon bas-ventre gronde de plaisir et ma main qui serrait sa nuque retrace sa colonne vertébrale pour se glisser sous son pantalon. Au moment où l'un de mes doigts vient caresser son intimité, Lev relève la tête vers moi et son regard fou croise le mien.
Immédiatement, nous nous jetons l'un sur l'autre et nos lèvres se ravagent avec une passion que je sais inégalable. Les danseuses se reculent légèrement pour reprendre leur spectacle et je hisse le corps brûlant de mon associé sur mes cuisses, l'obligeant à plaquer son bassin contre le mien. Il sourit dans le baiser et enroule ses bras autour de mon cou avant de se cambrer sensuellement contre mon sexe gonflé à l'extrême. Je mords sa lèvre et laisse mes mains empoigner son cul rebondi.
— Alors, tu t'es amusé avec beaucoup de filles ces derniers mois ? le taquiné-je en mordant sa gorge.
Son sourire s'accentue et ses hanches se mettent à onduler contre mon bassin.
— Des tonnes.
Je grogne d'agacement et claque ses fesses brutalement. Son soupir de plaisir s'échoue sur mes lèvres et je frissonne de contentement.
— Tu pensais à moi ? m'enquis-je en mordillant sa mâchoire.
— Pourquoi faire ?
— Pour que ça puisse se dresser.
Je ponctue mes mots d'une caresse sur sa queue gonflée et son sourire narquois me répond.
— Regarde, elle s'est pourtant bien réveillée avant que tu ne la touches, me provoque-t-il en ondulant des hanches.
— Comment tu as fait ?
Son regard interrogateur me scrute. Je l'ignore quelques secondes, le temps de dévorer la peau de son cou et de humer à plein poumon sa putain d'odeur entêtante. Mes doigts se faufilent plus franchement sous la frontière de son boxer et deux d'entre eux viennent retracer les contours de son petit trou si sensuel. Lev se cambre inconsciemment contre moi et ses yeux se voilent de désir.
— Comment tu as fait pour être satisfait ? développé-je d'une voix rauque.
J'appuie plus franchement contre son intimité et laisse une phalange le pénétrer. La moiteur de son cul fait tressauter mon sexe.
— T'es déjà si humide, grondé-je avec délice. Comment as-tu supporté ces longs mois sans rien pour combler ton cul affamé ?
— Qui te dit que rien n'est venu le combler ?
La lueur joueuse qui dansait jusqu'alors dans mes yeux s'éteint d'un coup et mon ego se met à rugir de colère. Mes ongles s'enfoncent dans la chair tendre de ses fesses et ma mâchoire se crispe férocement.
Sans prévenir, deux de mes doigts s'enfouissent dans l'intimité de mon associé et ce dernier ne peut retenir un gémissement surpris - et j'espère douloureux.
Je sens la haine bouillir dans mes veines et la colère me retourne les entrailles. J'ai envie de vomir ma rage et de détruire tout ce qui m'entoure. Mais surtout, tapie au fond de mon être et hurlant sa douleur, ma possessivité m'exhorte à retrouver le fils de pute qui a posé ses mains sur Lev et a osé le souiller.
Mes phéromones haineuses se dispersent dans toute la pièce et je capte plusieurs regards inquiets glisser sur nous. Calme et immobile, Lev me fixe d'un air moqueur, ses lèvres tordues en un petit sourire suffisant.
Hors de moi, je laisse mes ongles le griffer de ses fesses jusqu'au bas de son dos, me délectant de la faible satisfaction de sentir quelques gouttes de sang perler sur mes doigts.
Soudain, je me redresse et balaye la pièce du regard, les yeux noircis par la colère.
— Dehors, ordonné-je. Tout le monde.
Ma voix grave est rendue rauque par la haine et mon ton glacial suffit pour que les danseuses et la dizaine de mafieux présents se lèvent en hâte et se pressent vers la sortie. Lorsque la porte claque derrière eux, je plonge à nouveau mon regard dans celui de Lev qui n'a toujours pas montré un seul signe d'inquiétude.
Je garde mes doigts enfoncés en lui, mais remonte ma deuxième main jusqu'à sa gorge que je serre avec rage.
— Tu as laissé un autre homme te prendre ?
Mes doigts enfouis dans l'intimité humide de Lev s'arquent violemment et appuient contre sa prostate. La décharge de plaisir fait rouler ses yeux dans ses orbites et il capture sa lèvre inférieure entre ses dents.
— Ça te dérangerait ? me nargue-t-il d'une voix rocailleuse.
J'amène un troisième doigt contre son petit trou et pousse pour lui faire rejoindre ses homologues. Lev se crispe légèrement et je réalise avec une sorte de satisfaction grisante à quel point il est serré et humide.
— Tu n'as pas l'air de comprendre une chose...
Je marque une pause et rapproche mes lèvres des siennes. Au fond de ses iris glauques, la flamme du désir scintille follement. Ma langue retrace les contours de sa bouche avant que je ne morde violemment sa lèvre inférieure.
— T'es à moi Lev, asséné-je en appuyant sur sa prostate.
Le concerné tressaille et ses ongles s'enfoncent dans mes épaules. Son front tombe contre le mien et il se met à onduler des hanches, s'empalant de lui-même sur mes doigts affamés.
Le désir me tord le bas-ventre et je sens que je perds pied. Je rejette légèrement la tête en arrière, juste assez pour pouvoir admirer le visage de mon associé, ses yeux voilés par le plaisir, ses pommettes rougies et ses cheveux blonds emmêlés sur son front. Mon regard coule sur son torse exposé impudiquement, sur ses tétons rosés qui pointent d'anticipation au milieu de cet enchevêtrement de muscles fermes et parfaitement dessinés. Je ne résiste pas à la tentation et viens faire glisser ma langue sur ses pectoraux, mordillant ces grains de chair impatients, tandis que ma deuxième main continue de maltraiter sa prostate.
Lev se cambre, gémit doucement, et son sexe tend tellement le tissu de son pantalon que je me demande s'il ne va pas le déchirer.
— Putain...
Le juron prononcé entre ses dents me fait sourire voracement contre sa peau et j'appuie un peu plus sur ce point de plaisir caché en lui. Ses mains plongent dans mes cheveux et les tirent en arrière tandis que sa respiration saccadée soulève son torse de façon désordonnée.
— Tu comptes jouer encore longtemps ? grogne-t-il.
Je souris. Il est impatient et ce constat me ravit.
Mes lèvres s'approchent de son oreille et je dépose un baiser brûlant sous cette dernière.
— Supplie-moi.
Le regard de Lev devient menaçant mais une nouvelle pression sur sa prostate le fait se cambrer désespérément contre moi.
— Va te faire foutre putain...
Sa voix rauque n'est qu'un grognement entre ses dents serrées.
Soudainement animé d'une volonté joueuse, je descends ma deuxième main au niveau de son sexe et commence à le masser à travers son pantalon. Lev rejette la tête en arrière et j'en profite pour lécher sa gorge sur toute sa longueur.
— Qu'est-ce que tu veux, Lev ? Dis-moi ce que tu veux...
Son corps agité de tremblements ne cesse de s'arquer à la recherche du mien. Je sens son cul se contracter spasmodiquement autour de mes doigts et produire une lubrification naturelle qui humidifie ma main.
Il me veut. Mais sa fierté refuse de l'admettre. Alors je joue un peu plus.
Je déboutonne son pantalon et libère sa queue gonflée de sa prison textile. Un soupir de soulagement lui échappe, bien vite remplacé par un grognement de plaisir lorsque mes doigts se referment autour de lui et viennent cajoler son gland trempé.
— Dis-le Lev... Dis-moi ce que tu veux que je fasse...
Ses yeux glauques m'incendient, mais son corps continue de s'empaler sur mes doigts. Je me délecte de la vision de son sexe raide battant inlassablement contre son bas-ventre, suppliant qu'on le libère de ses souffrances. Mais je n'en fais rien.
Captant le regard de Lev, je porte mes doigts à ma bouche et les humidifie ostensiblement avant de les ramener sur sa queue humide. Mon associé tente de garder contenance, mais son sexe qui tressaute dans ma paume le trahit.
En attendant qu'il se décide, j'admire la beauté de son corps, ce mélange détonnant entre la finesse de ses traits et la rudesse de ses muscles. Sa peau pâle est striée de cicatrices, plus ou moins récentes, certaines quasi imperceptibles, d'autres s'étalant sur plusieurs centimètres. Je me retiens d'en retracer les contours et dépose une myriade de baisers dans son cou.
Ses cuisses musclées m'enserrent comme un étau et ses genoux appuient contre mes hanches pour m'empêcher de partir.
— Lev...
Son prénom, chuchoté au creux de son oreille, lui soutire un gémissement, tout comme la combinaison de mes doigts dans son cul et autour de son sexe.
— Bordel, Gian... Gian... Merde... Je te déteste...
Je lèche ses lèvres avec envie et frotte mon bassin contre le sien.
— Je sais... Supplie-moi, Lev. Montre-moi à quel point je t'ai manqué.
— Putain... d'alpha arrogant...
Ses mains tirent violemment mes cheveux et je grogne sous la douleur qui ne fait que renforcer mon désir.
— Gian... Vas-y...
— Vas-y quoi ?
— Putain... P... Prends-moi. Baise-moi merde, fais-moi oublier ces longs mois sans toi... Baise-moi et fais-moi crier ton prénom...
Ses mots m'excitent tellement que je crains de jouir sur le coup. Seul un grognement bestial s'échappe de ma bouche et j'ouvre d'un geste rageur la fermeture de mon pantalon.
Mon sexe jaillit tel un diable hors de sa boîte et je surprends le regard gourmand de Lev.
Mes doigts se retirent de sa cavité brûlante et je l'attrape par les hanches pour le soulever juste au-dessus de ma queue impatiente. Je le sens trembler entre mes mains et suis saisi d'une soudaine envie de le prendre dans mes bras pour l'éternité.
A la place, j'amène mon gland humide contre son petit trou et en force doucement l'entrée. Si son corps se crispe momentanément, il se détend à une vitesse folle et ses chairs s'étirent pour m'accueillir avec envie.
Toujours un peu énervé par ce qu'il a dit plus tôt, je ne me retiens pas et le force à encaisser l'entièreté de mon sexe en lui. Mes mains abaissent ses hanches au moment où je donne un coup de bassin vers le haut, et je vois ses yeux s'écarquiller sous la puissance de l'intrusion.
Ses lèvres s'entrouvrent pour prendre une inspiration laborieuse que je ne lui accorde pas puisque mon bassin claque une nouvelle fois contre ses fesses.
— Connard...
L'insulte me tire un sourire et je réitère mon mouvement par pure provocation. Je manque de grogner en sentant la chaleur moite de son corps m'enserrer et lâche un long soupir de satisfaction. Enfin... Enfin nos deux corps se retrouvent. Bordel, mon cœur bat si vite que j'ai l'impression qu'il va s'arracher de ma poitrine.
Mes doigts s'enfoncent un peu plus dans ses hanches et j'entame de longs va-et-vient, admirant le visage rougi de Lev et son sexe gonflé à l'extrême qui frappe contre ses abdos.
— Plus vite...
Sa supplique est prononcée dans un souffle qui s'échoue contre mes lèvres. Ma respiration se coupe et ma queue tressaute en lui.
Sans un mot, je capture ses lèvres et me lève, mon sexe toujours enfoncé entre ses fesses. Il gémit doucement et je souris, le reposant cette fois allongé sur le dos, complètement offert à mon désir. Je ne me retire de son cul que le temps d'arracher son pantalon. Puis, mes mains écartent ses cuisses et je m'enfonce brutalement en lui, lui soutirant un nouveau gémissement qui vient se lover contre mon cœur.
Ses mains s'agrippent à mes épaules et son dos s'arque à la recherche de ce plaisir qui nous consume. Alors que je reprends mes va-et-vient et me délecte de ses soupirs sensuels, je réalise à quel point il m'a manqué.
Soudainement submergé par une profonde vague de tendresse, je colle mon corps au sien et plonge ma tête dans le creux de son cou. Ses phéromones printanières me soutirent immédiatement un violent frisson et lorsque ses bras s'enroulent passionnément autour de mon cou, une terrible envie de le marquer m'envahit.
Je me mords brutalement la lèvre pour contenir cette pulsion primaire et me relève un peu pour l'admirer. Son visage est crispé sous le plaisir et ses lèvres pulpeuses sont entrouvertes pour laisser échapper ses soupirs.
J'ai envie de le faire hurler. Il me rend fou. Il me dévore de l'intérieur. Il me consume tellement que j'ai l'impression qu'il s'est infiltré sous ma peau et prend toute la place dans mon corps. Je suis lui. Il est moi. Putain, Lev...
Je ne pense pas pouvoir être un jour rassasié de lui, de ses rictus railleurs, de son regard blasé, de ses coups de colère incontrôlables, de sa tendresse silencieuse, de sa farouche indépendance. Je voudrais me noyer en lui, dans ce corps brûlant qui s'offre à moi avec toute la maladresse d'un homme n'ayant pas l'habitude de recevoir le toucher d'un autre. Jamais je ne pourrais cesser de désirer ces yeux plein de défi, cette expression d'abandon à peine assumée, ces muscles contractés sous le plaisir, cette façon dont ses jambes enserrent ma taille pour m'empêcher de m'éloigner.
Je le veux lui, tout entier, pour l'éternité.
Grisé par mes pensées, j'accélère mes va-et-vient et m'enfonce plus profondément en lui. Je sens son cul se resserrer autour de moi, emprisonnant ma queue dans sa chaleur moite qui me rend complètement dingue.
J'attrape l'une de ses jambes et la pose avec une facilité déconcertante sur mon épaule. Les yeux glauques s'accrochent quelques secondes aux miens et j'y vois tout le désir de leur propriétaire, ce désir que je veux passer le restant de mes jours à entretenir.
Sentant ma queue palpiter d'impatience, je plonge une nouvelle fois en Lev, lui arrachant un gémissement sonore lorsque j'appuie sur sa prostate. Sa tête se penche violemment en arrière et j'en profite pour me jeter sur sa gorge ainsi exposée, la marquant de mon passage. Sa peau est d'une douceur peu commune, d'autant plus surprenante qu'il a passé sa vie à l'abîmer dans les rues. Je sens son cœur battre follement à la base de son cou et je meurs d'envie d'y planter mes crocs, de faire en sorte que sa vie m'appartienne et que plus jamais il ne puisse m'abandonner.
A la place, je plante mes ongles dans sa jambe posée sur mon épaule et j'enroule mon autre main autour de son sexe. Aussitôt, son dos s'arque, son bassin vient à la rencontre de ma paume, ses hanches se mettent à onduler contre moi. Je grogne de plaisir et m'enfonce un peu plus en lui. J'ai l'impression de sortir de mon corps et de ne plus avoir le contrôle sur moi-même. Toute cette frustration accumulée ces derniers mois, cette rage de ne pas avoir été à la hauteur, ce manque cruel qui me collait à la peau ; je déverse tout dans ce corps offert à moi, je le ravage de toutes ces émotions qui font trembler mon cœur.
Au moment où l'orgasme me frappe, je mords violemment la jambe de Lev pour retenir mes gémissements et je l'entends crier de plaisir en éjaculant dans ma main.
Soudainement vidé de toutes mes forces, je m'écroule sur son corps et enfouis mon visage dans son cou.
Sans un mot, ses bras se referment autour de mes épaules et ses jambes encerclent ma taille. Blotti dans cette étreinte brûlante, je sens mes paupières s'affaisser pour la première fois en deux jours et le nœud qui comprimait mon estomac se détendre d'un coup.
Lev, Lev, Lev... Tu m'as affreusement manqué.
NDA : Ca y est, j'ai réussi à finir ce chapitre ! Désolée, il est assez long mais je ne voyais pas où le couper en deux, ça aurait cassé la dynamique des scènes je trouve.
J'espère que ces retrouvailles vous auront plu, j'ai hâte d'avoir vos retours :)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top