Une alarme loquace

Jeudi 14 Mars 20h

Célestin congédia la dernière domestique. Avant de revenir vers sa collègue, cette dernière semblait épuisée.

- Allons voir où en est ''Halloween'', lui dit-il avec un sourire. Ensuite on rentrera.

- Pourquoi vous l'appelez Halloween ? Demanda-t-elle en rangeant son carnet.

- Son vrai nom c'est Jacques Lanterne. Un réserviste. Il fait de hautes études en informatiques et est très doué avec tout ce qui touche aux ordinateurs. En particulier quand ce sont des machines un peu bizarres. Il a choppé son surnom durant sa PMG, et c'est resté. Comme il est Agent de Police judiciaire adjoint et assermenté, il nous aide régulièrement sur des affaires informatiques étranges. Il connait bien les procédures d'enquêtes et ses rapports sont bien montés. Les experts de la cybercriminalité l'aiment bien : il trouve des solutions à des trucs vraiment complexe.

Ils arrivèrent à la cave, près de la grande armoire informatique. Sur une table ajoutée depuis son arrivée traînait les classeurs du mode d'emploi ouverts, des plans de la maison et de jardin en particulier. Un ordinateur portable recouverts d'autocollants était branché au système d'alarme. Le Gendarme assit devant l'écran était très jeune. Dix-sept ans à peine, des yeux verts et des cheveux roux et courts, il sortait à peine de l'adolescence. Pas loin, Monsieur Marchal attendait patiemment les premiers résultats.

- Alors ? Demanda Célestin.

- Je crois que j'ai quelque chose.

Eric Marchal se redressa.

- Brigadière, veuillez emmener monsieur Marchal un peu plus loin pour préserver le secret de l'enquête.

- Mais je... commença à objecter l'intéressé.

- Monsieur Marchal, coupa le Major, il est hors de question qu'une preuve présente dans cette machine soit déclarée irrecevable par le tribunal car non couverte par le secret de l'enquête.

- J'ai compris. Venez mademoiselle...

D'un mouvement de la tête, Célestin donna son assentiment. Puis, dès que les deux individus fussent assez loin :

- Je t'écoute

- C'est vraiment le système le plus étrange qu'il m'ait été donné de voir.

- Va au plus simple.

- Pas possible Major, répondit le gendarme. Pour comprendre ce qu'il a détecté et ce qu'on peut en tirer il faut assimiler son fonctionnement. A vingt centimètres sous le sol, il y a des tubes remplis d'un liquide incompressible. Ils sont organisés en maillage orthonormé et en deux couches. Une couche en largeur, une couche en longueur comme ceci.

Pour illustrer son propos, l'agent sortit un plan en vue du dessus de la maison et du jardin. Ce dernier était quadrillé de lignes bleues et vertes, certaines intersections recouvertes d'un carré orange. Les plans des murs et du bâtiment apparaissaient en noir.

- Ceux qui ont conçu ça sont partis de la page blanche, alors ils sont allés au plus simple et c'est ce que j'aurais fait moi aussi. Quand une pression dépasse les trois kilos, ça active les capteurs et les résultats sont enregistrés dans un simple fichier texte. Les fichiers sont séparés pour les deux groupes de capteurs. Le pas d'enregistrement et d'une seconde. C'est la combinaison des deux qui donnera un résultat. On ne verra personne, mais on pourra dire avec précision par où quelqu'un est passé.

- Est-ce qu'il y a des zones que le système ne voit pas ? Demanda le lieutenant.

- Non. Même les passages et les accès véhicules sont sous sa surveillance.

- Qu'est-ce qui te fait dire que tu as quelque chose ?

- Ceci.

Le jeune homme revint sur l'ordinateur et ouvrit un fichier rempli de caractères dactylographiés. L'écran était saturé de zéros.

- Ici.

Dans l'écran remplis du chiffre de l'absence d'information, des caractères rebelles se promenaient. Parfois des lettres, parfois des chiffres.

- Combien de temps pour un résultat ?

- Demain dans la journée, ça vous va ?

- Parfait. Merci ''Halloween''.



Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top