Follow the ring !

- Je comprends, fit doucement la brigadière. Et même avec ces devoirs de réserve certains ont du mal à nous faire confiance. Comme Noa.

- Le fiancé ? Continua Célestin après avoir trempé les lèvres dans le breuvage. Il ne vit pas dans le même monde que nous. Il évolue dans un univers fait d'hologrammes ou les gens paraissent plus qu'ils ne sont en vérité. Il ne peut déjà pas faire confiance à sa propre famille... Comment pourrait-il faire confiance à un gendarme ou un policier. Encore moins à... Le verre de thé s'arrêta à mi-chemin de ses lèvres, comme sous le coup d'une révélation : Un joaillier ! Merde !

Aishan vit qu'un déclic venait de se produire dans l'esprit du sous-officier. Elle en eut presque peur. Il finit son thé cul sec avant de sortir d'une poche de quoi régler les deux consommations. Il se dirigea vers la porte d'un pas décidé et elle le suivit en laissant sa boisson refroidir. Ils se précipitèrent pour récupérer un véhicule.

- Tu conduis ! Direction le commissariat central de Nice. Plein pot, faut récupérer cette bague avant la fermeture du bureau des scellés.

La voiture s'élança avec le gyrophare et le deux-tons. La jeune gendarme voulut l'interroger mais il était déjà au téléphone avec un service de renseignement qui le mis en relation avec un gemmologue sur la ville. Des bribes de conversations qu'elle attrapa au vol, il désirait une expertise sur un diamant. Il nota une adresse sur le calepin

Arrivé au poste, Il sortit comme un diable de sa boite en donnant le calepin à son équipière.

- C'est notre prochaine destination. Faut y arriver avant une heure de l'après-midi.

Pendant que la brigadière définissait leur future destination sur un GPS de téléphone portable, Célestin récupéra la bague et revint au véhicule. Ce dernier partit immédiatement avec le gyrophare mais sans la sirène.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda-t-elle, inquiète.

- Cette pierre est un diamant, or il y a des laboratoires qui gravent au laser un numéro de série sur ces cailloux pour certifier leur valeur. C'est invisible à l'œil nu, mais avec les bons équipements on peut les retrouver facilement, expliqua Célestin. Le certificat est vendu avec la pierre au fur et à mesure de ses changements de mains...

- Et comme notre supposé tueur ne fait confiance a personne il l'a forcément acheté avec son certificat. Donc si on retrouve le laboratoire on sera capable de dérouler les factures jusqu'au dernier propriétaire.

- Exact. On est arrivé ! Laisse-moi ici, gare-toi puis rejoins moi.

Il ne fallut pas longtemps aux deux militaires pour atteindre le dernier étage de l'immeuble chic dans lequel le gemmologue les attendait. De l'extérieur, rien ne laissait présager de la présence de cette personne dans un tel endroit. Même si la porte extérieure était blindée, et qu'une caméra surveillait l'entrée. Intérieurement, il aurait pu passer pour n'importe quel appartement cossu. Seul le bureau, au milieu du séjour laissait supposer une utilisation des locaux différente de celle initialement prévue. Assis aux places des invités, les deux gendarmes regardaient le vieil homme ganté de velours noir manipuler l'anneau avec un monocle grossissant.

- Elle est superbe, déclara-t-il en observant le diamant. J'ai rarement vu de telles beautés.

- Est-ce qu'elle est certifiée ?

- Difficile à dire, ... S'il y a une marque, le sertissage est mal posé. Un travail d'amateur, doué, certes, mais d'un amateur quand même. Aucun joaillier professionnel n'aurait caché cette marque, pour que le client puisse vérifier son travail. Laissez-moi quelques secondes pour voir ce que je peux faire.

Avec une certaine inquiétude, les deux soldats virent le professionnel manipuler le bijou dans tous les sens avec une extrême précaution et une très grande lenteur. Il écrivit des chiffres, l'un après l'autre sans se presser. Puis il entra les valeurs dans son ordinateur.

- Je l'ai. C'est le laboratoire Gûbelin de Suisse qui a fait l'expertise. Et elle n'est pas passée par chez moi, je viens de vérifier.

- Super, reste plus qu'à le contacter, fit Aishan.

- Vous cherchez qui a acheté une telle pierre ? Demanda le gemmologue. Est-ce que c'est quelqu'un du coin ?

- Pourquoi demandez-vous cela ? interrogea Célestin.

- Parce qu'il n'y a que trois grossistes en gemmes sur la région. Je suis l'un d'entre-eux et je connais personnellement les deux autres. Je pourrais leur demander si la pierre est passé par chez eux.

- Allez-y. Récupérez les coordonnées de l'acheteur si vous arrivez à les avoir.

Le vieil homme décrocha le téléphone et composa un premier numéro. Et la réponse fut aussi immédiate que complète.

- Bingo du premier coup, voici votre homme, déclara-t-il en tendant un morceau de papier. Il y a son adresse et son numéro de téléphone sur la facture.

- Merci Monsieur. Vous venez de nous faire gagner un temps précieux, fit Célestin en récupérant la bague et les coordonnées.

- Toujours un plaisir d'aider la maréchaussée.


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