Partie 32
(Media : We The Kings ft. Elena Coats - Sad Song)
***
Après le repas, Kea se retrouva de nouveau seule en tête à tête avec Yuan, dans la chambre de ce dernier.
Elle appréhendait ce moment, elle n'avait pas été si proche d'un homme depuis des décennies.
Elle avait bien fréquenté d'autres démons après Manakel, mais cela avait toujours été très bref, comme pour combler un manque qu'elle ressentait depuis trop longtemps et surtout pour effacer les traces que le seigneur Noir avait pu laisser sur son corps et son esprit.
Elle ne s'était pourtant jamais attachée à eux, même après les avoir connus intimement. Et elle avait finalement cessé de vouloir retrouver en vain le bonheur qu'elle avait goûté un jour, avant que le tyran ne s'invite dans son monde, dans sa vie.
Mais pour Yuan il était déjà trop tard, elle avait été séduite dès le premier échange de regards lorsqu'il était apparu derrière elle ce jour là, au musée. Elle brûlait de désir pour lui et il avait réveillé en elle des sentiments si forts que cela la terrorisait.
Kea se dirigea vers la salle de bain pour se rafraîchir un peu et laver toute la crasse qu'elle avait l'impression d'avoir accumulée depuis son réveil.
Lorsqu'elle s'observa dans le miroir, elle promit à son reflet que si elle devait vivre là ses derniers instants de bonheur auprès de l'homme qui lui avait redonné le goût de vivre, alors elle en profiterait sans retenue. Pour une fois depuis des années, elle s'autoriserait à lâcher prise complètement.
Elle retourna dans la chambre et trouva Yuan assis sur le lit, le regard perdu dans le vide.
Il semblait soucieux.
— Tu dois me faire une promesse, Kea, lui dit-il sans relever la tête.
— Laquelle ? Demanda la jeune femme qui se doutait déjà de ce qu'il allait lui demander.
— Que tu ne te livreras pas à Manakel. Jamais. Et surtout pas pour me sauver moi, ou mon royaume.
Elle poussa un lent soupir.
— Promets-le-moi, insista-t-il en la regardant enfin dans les yeux.
— D'accord. Je resterai auprès de toi, se résigna la jeune femme. Mais si...
— Il n'y a pas de mais, la coupa le démon. Siya avait raison, il est temps que cela cesse. Tu l'as quitté depuis cent ans mais tu n'as jamais vraiment été libre. Tu n'es ici que depuis dix ans, cela veut dire que tu fuis toujours et que depuis tout ce temps, tu ne t'es jamais vraiment installée nulle part. Je veux que tu considères Edrahel comme ton foyer dorénavant. Et comme chacun des sujets de ce royaume, tu as le droit à ma protection. Diable, tu as le droit à bien plus que cela, Kea. Tu es ici chez toi.
Kea était bouleversée par ses mots.
Elle pleurait sur la possibilité, sur l'espoir, qu'un jour elle puisse être libérée de cette vie d'esclave qui avait été la sienne durant de si nombreuses années. Elle ne savait plus ce que signifiait être libre, et elle aurait tout donné pour connaître ce sentiment de nouveau.
Même si elle savait par ailleurs que cela n'était qu'une douce utopie.
— Je te le promets, répondit-elle finalement à Yuan.
Elle n'était pourtant pas certaine de pouvoir tenir sa parole.
Le seigneur argent la rejoignit en quelques pas.
Il la serra contre son torse et captura sa bouche dans un baiser fougueux. Il s'accrochait à elle comme à son dernier espoir, comme si elle était désormais la seule à pouvoir faire battre son cœur. Parce que c'est ce qu'elle lui faisait ressentir.
Il s'apercevait que lui non plus ne vivait plus vraiment depuis déjà trop longtemps, mais elle avait fait renaître ce souffle en lui tout comme il l'avait fait renaître en elle. Il lui était désormais impossible de le perdre, de la perdre.
Yuan souleva Kea du sol et la porta jusqu'à son lit, la déposant sur le matelas de plumes avec toute la délicatesse du monde. Il ne voulait faire qu'un avec elle, il voulait envahir son être, envahir son corps, envahir ses pensées, et qu'elle fasse de même avec lui.
Il l'avait aimée depuis le premier jour et ne l'avait compris que trop tard, lorsqu'elle avait frôlé la mort. Jamais plus il ne le permettrait. Il s'en faisait le serment.
Il entreprit de déshabiller Kea, voulant ressentir la douceur de sa peau de la façon la plus brute. Que plus rien ne vienne freiner ses caresses.
Il découvrait le corps de sa bien aimée et ne voulait pas en perdre une miette, la détaillant du regard, parcourant ses formes des yeux, la couvrant de ses lèvres et savourant chaque petite imperfection qui ne faisaient que la parachever. Il prenait son temps, il avait l'impression de déshabiller du merveilleux. Il voulait la connaître comme nul autre ne l'avait connue.
Elle était parfaite. Elle le complétait.
Kea frissonnait sous les baisers de Yuan, il était si doux, si attentif à chacun de ses gestes. Il la comblait entièrement. Elle n'aurait jamais imaginé ressentir cela un jour... Il guérissait son âme, réparait son cœur. Elle était retombée amoureuse, dans ce monde qui avait marqué la fin de son existence, ce monde qui lui avait tout pris, elle renaissait enfin tel le phénix renaît de ses cendres.
Elle désirait ce seigneur démon plus que tout au monde.
Elle sentait la chaleur du souffle de Yuan sur sa peau, sa langue descendre lentement le long de son corps, sur sa gorge, sur la courbure de ses seins, sur son ventre, s'attardant autour de son nombril avant de s'aventurer encore et toujours plus bas.
Puis sa bouche quitta son corps, et elle la sentit l'instant d'après qui remontait sur ses pieds nus. Il entreprenait maintenant son ascension, couvrant ses mollets de ses baisers, faisant glisser sa langue sur l'intérieur de ses cuisses, jusqu'à cette partie si sensible de son anatomie.
En percevant la douceur de ses lèvres sur son petit bouton de rose, Kea se dit qu'elle avait enfin atteint le Paradis.
Elle avait eu peur au départ, peur qu'il ne soit pas doux, que sa hâte le rende impatient, mais il était parfait. Elle n'avait jamais connu d'homme si désireux de la satisfaire, si attentif à son plaisir. A présent c'était elle qui était impatiente, elle ne pouvait plus attendre, elle voulait le sentir en elle, que leurs deux corps s'emboîtent l'un à l'autre comme deux pièces indissociables.
Elle passa ses mains sous les bords du pantalon de Yuan et fit descendre le morceau de tissu tendu jusqu'aux pieds du démon, découvrant ainsi toute la puissance de son érection.
Il était magnifique, une vraie force de la nature, un être gracieux et merveilleux qui paraissait inébranlable. Les teintes de gris, de noir, et d'argent, qui se mélangeaient sur sa peau, dans un mouvement surnaturel, envoûtaient Kea. Elle était captivée par la beauté de ce démon qui n'avait désormais d'yeux que pour elle.
De toutes les personnes de ce monde, c'était elle qu'il avait choisi d'aimer, elle ignorait encore pourquoi mais elle remerciait le ciel pour ce cadeau inattendu.
Kea regardait Yuan se déplacer au dessus d'elle, tremblant d'émotion contenue.
Leurs deux corps se collèrent, se cimentant l'un à l'autre, jusqu'à ce qu'on ne puisse plus les différencier. Ils étaient liés, ils étaient entiers, ils ne formaient qu'un.
Elle le sentit la pénétrer, ses hanches emboîtées dans les siennes, sa vigueur la remplissant totalement. Et elle laissa échapper un cri sous la puissance de cette sensation.
Il commença à se mouvoir en elle tandis qu'elle savait ses larmes couler, pleurant ce bonheur retrouvé. Comment pourrait-elle le quitter ? Elle l'aimait, purement et simplement. Elle voulait que cet instant dure éternellement, que leur intimité suspende le temps et les fige dans un parfait moment d'euphorie.
Yuan se perdait dans les yeux de Kea, Kea se perdait dans les yeux de Yuan, se cramponnant l'un à l'autre comme si la vie en dépendait, comme si le destin du monde était entre leurs mains à cet instant précis et qu'il basculerait à la seconde où leurs deux corps se sépareraient.
La jeune femme sentit le démon durcir encore un peu plus à l'intérieur d'elle, il la remplissait totalement, l'expression de son visage se déformant pour ne laisser apparaître que l'émerveillement dû à l'ivresse du moment.
Cette sensation la bouleversa, elle vacilla sous l'émotion, incapable de réfléchir plus avant. Son esprit était ailleurs, il atteignait le Nirvana et un degré de bonheur qu'elle n'aurait pas même imaginé.
Alors que l'extase s'emparait de Kea, au même moment, Yuan bascula sa tête en arrière dans un grognement sauvage qu'il ne pouvait contenir lorsqu'il sentit l'orgasme le gagner à son tour et lui faire perdre tout contrôle sur son être. Ses ailes se déployant sous l'intensité de son plaisir décuplé.
Kea haleta sous le choc de la puissance qui les avait alors submergés et qui les laissait tous deux délicieusement pantois et comblés comme jamais ils ne l'avaient été.
Yuan se laissa retomber sur son flanc et se perdit de nouveau dans la contemplation de sa bien-aimée. Elle avait à présent les yeux fermés. Elle semblait conquise et il se réjouissait de la voir si heureuse. Elle était sienne, enfin, et il lui appartenait corps et âme.
— Et maintenant, est-ce que tu comptes me laisser dormir seule dans ce grand lit une fois de plus ? l'interrogea-t-elle avec malice.
— Parce-ce que tu veux déjà dormir ? lui chuchota-t-il à l'oreille, un sourire dangereux embrasant son regard...
***
C'était la première fois que j'écrivais ce genre de scène, je n'étais pas très à l'aise en le faisant mais j'espère tout de même être parvenue à faire passer toutes les émotions que je voulais retranscrire.
Je l'ai voulue très douce et passionnée à la fois, à l'image de l'histoire d'amour de nos deux héros. J'espère que vous n'aurez pas été déçus.
On me réclamait des bisous sur la partie précédente... je pense que vous avez été servis là :p
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