Chapitre 6
MI-OCTOBRE
L'audition était dans trois jours. Trois misérables jours et Clarke se sentait tout, sauf prête. Evidemment, elle avait longuement demandé à Marcus, Raven et Octavia leur avis sur son interprétation de la sonate en la majeur de Beethoven ; ils avaient tous répondu qu'elle était incroyablement douée et qu'il était difficile de faire mieux, mais c'était dur à croire. Elle n'avait pas confiance en elle, elle crevait d'envie de rentrer à Julliard, mais une petite voix dans sa tête lui demandait de revenir à la réalité, et elle aurait voulu la faire taire, cette voix.
Alors, elle s'enfermait dans sa chambre pendant des heures à répéter encore et encore ce morceau qu'elle connaissait par cœur. Ses doigts avaient même fini par être complètement abîmés, mais elle s'en fichait, elle ne voyait que le résultat au bout du compte. Clarke ne sortait plus vraiment, cette dernière semaine, mais les Deltas comprenaient, son avenir était en jeu. Et puis, c'était une occasion d'oublier.
Oublier que cela faisait dix jours. Exactement dix jours qu'elle avait révélé à Finn ce qu'elle savait, et qu'elle avait trahi la confiance de Bellamy. En fait, elle avait plusieurs fois tenté de recoller les morceaux ; avec son petit-ami, c'était facile, elle s'était simplement excusée de s'être emportée, comme d'habitude, de toute façon c'était à lui de se faire pardonner, alors il avait sauté sur l'occasion de la faire culpabiliser et de la récupérer simplement ensuite. Aujourd'hui, leur relation ne rimait à rien, Clarke le savait, peut-être que Finn aussi, finalement, mais aucun des deux ne se l'étaient dits. Tout n'était plus qu'apparence. Mais avec Bellamy, c'était beaucoup plus compliqué, elle avait essayé de lui écrire pendant les trois jours qui avaient suivi la dispute, mais il n'avait répondu à aucun de ses messages. Même pas un seul regard dans les couloirs du lycée, juste de l'indifférence, de la colère. Et certainement plus de discussions tous les deux dans une salle de lecture avec un seau et un balais.
Le 10 septembre était un jour particulier pour le lycée de Columbine puisque c'était la finale du tournoi inter-lycées de basket-ball, et Clarke savait à quel point c'était important pour Finn, elle se devait de le soutenir. Aujourd'hui, elle devait faire semblant. Elle avait pris une décision, et pourtant, la blonde avait l'obligation d'attendre. Parce que c'était la copine du capitaine, Finn Collins.
« On est vraiment obligées d'aller à ce match ? Je veux dire, j'aime bien Finn, mais je ne comprends même pas les règles du basket..., soupira Octavia »
L'adolescente planta sa fourchette dans sa feuille de salade et souffla. Elle ne portait aucun intérêt pour le basket-ball, ni pour l'équipe du lycée. Raven non plus, d'ailleurs.
« O, on va juste accompagner Clarke, et ensuite on rentre. Dernier match de la saison, rappelle-toi. Et puis, il y aura tout le lycée. »
« Raven Reyes, cette dernière remarque était-elle censée me convaincre de venir ?, elle haussa les sourcils. Parce que tu n'y es pas du tout. »
Les trois amies rirent légèrement. Clarke n'avait pas l'habitude d'aller aux matchs de Finn, ça ne l'intéressait pas vraiment non plus, elle y allait pour faire plaisir à son petit-ami. Mais ce soir, c'était particulier, et elle ne voulait pas le laisser tomber. Cependant, elle n'avait aucunement l'envie d'y aller seule.
« Eh bien, voyez le bon côté des choses ; Raven, tu pourras te moquer des tenues affreusement moulantes des cheerleaders et Octavia, tu pourras photographier la tête transpirante des basketteurs en train de courir, juste pour leur mettre la honte dans l'album du lycée, sourit Clarke »
« Bon, dis comme ça, c'est tentant. Vendu, termina Octavia »
Clarke eut un sourire satisfait lorsqu'elle comprit qu'elle venait tout juste de convaincre Octavia, alors que c'était une mission presque impossible. La blonde baissa la tête et prit une nouvelle fourchette de son plat quand elle sentit quelqu'un, debout devant elle, lui faisant de l'ombre. La jeune femme leva la tête et aperçut Bellamy. Il ne la regarda pas vraiment, mais Octavia se poussa un peu sur le banc et il l'embrassa sur la joue. Comprenant qu'il était là seulement pour elle, Clarke attrapa son téléphone et lut des messages imaginaires pour se donner une contenance. Elle entendit Raven, Bellamy et Octavia discuter tous les trois quand un silence suivit. Alors, le brun se racla la gorge et Clarke comprit qu'il tentait d'attirer son attention. L'adolescente releva la tête ; plonger ses yeux de nouveau dans ceux de Bellamy l'électrisa, elle avait l'impression que cela faisait des mois qu'elle n'avait pas eu cette sensation-là.
« O, on va chercher nos affaires, viens, dit Raven »
Sans qu'elle n'ait eu le temps de réagir, Raven attrapa la main d'Octavia et la tira avec elle pour aller plus loin. Technique à peine dissimulée pour les laisser seuls, se dit Clarke. Elle sourit légèrement, gênée. Puis, elle déposa son téléphone à côté d'elle et attendit que Bellamy prenne la parole, elle n'osait à peine le regarder dans les yeux.
« Clarke, il soupira, je suis désolé. »
« Tu n'as pas à t'excuser. Tu m'avais demandé de ne pas en parler, je l'ai fait quand même, tu as le droit de m'en vouloir. C'est à moi d'être désolée. »
« Je t'assure que je me suis emporté pour pas grand-chose, il rit, nerveux. Je ne pensais même pas tout ce que j'ai dit, mes mots étaient vraiment durs. Et puis, j'aurais dû venir te parler avant, en plus, ou même répondre à tes messages. Tu vois, je reproche sa fierté à Finn, mais je fais la même chose ! »
Bellamy rit pour détendre l'atmosphère, mais Clarke ne rit pas. Elle réfléchit et se mordit la lèvre, oui, ses mots avaient été durs. Mais s'il les avait dit, c'était parce qu'il les avait pensé.
« En fait, tu avais raison. »
« Vraiment pas. Je t'assure que tout cette histoire, ce n'était rien, j'en ai fait tout un plat et au final, il n'y a rien de grave. »
Le brun continua de parler, mais Clarke ne l'écoutait déjà plus. Elle était perdue dans ses pensées, ses yeux fixaient un haricot vert au milieu de son assiette. Même les blagues de Bellamy ne la faisaient pas réagir. Alors, elle le coupa dans son monologue.
« Je vais rompre, Bell, balança-t-elle »
Bellamy s'arrêta instantanément de parler, et sa bouche formait désormais un O parfait. Il planta ses yeux dans les iris de Clarke qui se sentit tout à coup démunie. Elle n'avait pas eu à le dire pour Raven et Octavia, elles l'avaient compris elles-mêmes. Et tout devint bien trop réel lorsque les mots sortirent de sa bouche, cette fois, et qu'elle l'annonça à Bellamy. L'adolescent fut surpris, il ne pensait pas qu'elle aurait le courage de vouloir le faire si tôt, et à la fois, il savait à quel point cela semblait logique.
« Quand ?, il brisa le silence »
« Ce soir, je suppose. Après le match. »
Le brun acquiesça, inutile de demander pourquoi elle ne le faisait pas avant. Elle n'avait certainement pas envie de déconcentrer la star du basket. Hésitant, Bellamy déposa le bout de ses doigts sur ceux de Clarke, amicalement. Les mains de la blonde lui parurent particulièrement froides, ou peut-être était-ce sa tristesse qui la rendait si blême ?
« Est-ce que tu es sûre de toi ? »
« Non, mais c'est ce qui me paraît le mieux, à cet instant. Ce n'est pas une décision prise à la légère non plus... »
« Je sais. Et comment tu te sens, dans tout ça ? »
« Comme quelqu'un qui s'apprête à faire partir plusieurs mois de relation en fumée, je présume. »
Elle eut un demi-sourire, et Bellamy n'insista pas, puisqu'il sentit que le sujet devenait trop sensible. Elle avait certainement besoin de temps et de recul pour évoquer sa relation avec Finn maintenant qu'elle voulait le quitter, alors qu'elle l'aimait encore. C'était une rupture à contrecœur, et de toutes, c'était l'une des plus difficiles. Bellamy chercha une façon de lui changer les idées.
« Donc, il réfléchit, Octavia m'a dit que tu allais auditionner pour Julliard, ici, à Denver ? »
« Oui, son visage s'illumina, j'ai une chance inouïe qui se présente, et j'ai envie de me concentrer là-dessus. »
« Qu'est-ce que tu vas présenter ? »
« La sonate en la majeur. »
« De Beethoven ?, il haussa les sourcils »
« Tu connais ? »
« Je suis pianiste, Clarke, il rit »
Clarke s'en voulut, parce qu'elle avait passé beaucoup trop de temps à lui parler de sa musique alors qu'elle ne lui avait jamais trop posé de questions dessus.
« Je n'en parle pas beaucoup, dit-il, comme pour répondre à sa gêne silencieuse »
« Je vois, elle sourit »
« Tu as besoin d'aide pour la travailler ? C'est une pièce pour violoncelle et piano, à l'origine, alors, si tu as besoin de quelqu'un pour t'accompagner... Je suis là. »
« Tu ferais ça ?, elle ouvrit de grands yeux »
« Bien sûr. L'audition est dans combien de temps ? »
« Trois jours, elle se mordit la lèvre »
« Ah oui, rit Bellamy. Effectivement, c'est plutôt pressant. Eh bien, on doit s'y mettre dès maintenant, alors, il lui fit un clin d'œil »
*
Raven ne lâcha le bras d'Octavia qu'au milieu du couloir, pour être sûre que son amie ne se retourne pas pour observer la conversation de Clarke et Bellamy de loin. Faussement agacée, la jeune femme se détacha de l'emprise de son amie en soufflant.
« Raven ! Tu n'étais pas obligée de me traîner à travers la moitié du lycée comme ça. »
« N'exagérons rien, on a juste traversé un couloir, elle leva les yeux au ciel »
« Je te jure que j'allais les laisser tranquille... »
« C'est ça, elle rit »
Octavia sourit à son tour avant d'ouvrir son casier pour récupérer quelques affaires. Raven s'installa à côté d'elle, l'attendant patiemment, le regard perdu dans le flot d'élèves qui arrivait. Parmi eux, les sportifs arboraient fièrement leur veste de basketball, simplement pour rappeler à tout le monde qu'aujourd'hui, c'était leur jour de gloire. Raven leva les yeux au ciel, ils étaient tous de parfaits clichés, y compris Finn, même si elle l'appréciait. Il n'avait pas l'air de souffrir de cette situation entre Clarke et lui, et ne montrait rien. L'adolescent se pavanait devant tous ces gens en admiration devant lui, peut-être était-ce une manière de cacher son mal-être ?
Plus loin derrière, Raven reconnut John, écouteurs dans les oreilles, et capuche à moitié mise sur sa tête. Elle chercha Echo près de lui, mais il n'y avait aucune trace d'elle. En fait, cela faisait quelques temps qu'elle les voyait de moins en moins ensemble, peut-être même plus du tout, désormais. Et c'était depuis cette fameuse altercation.
Quelques jours plus tôt...
Raven marchait telle une condamnée, lunettes de soleil sur le nez, mais difficile à dire si c'était simplement à cause de la lumière, ou pour cacher ses sanglots de la veille. Elle n'avait pratiquement pas dormi, ses cauchemars étaient mouvementés par l'image de cet atelier dévasté. A chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle repensait à son travail réduit à néant par une personne qu'elle croyait sincère, pour qui elle commençait à ressentir de l'amitié. Elle s'était trompée.
Lorsqu'elle sentit une main se poser délicatement sur son épaule, elle ne mit pas longtemps à comprendre à qui elle appartenait. Ce parfum, elle aurait pu le reconnaître entre mille, et il la répugnait plus que jamais. Elle se retourna, et sans attendre, le gifla. C'était un geste automatique. Le châtain n'avait même pas été surpris, il avait simplement tourné la tête sous le choc, puis avait arboré son regard désolé, celui qu'elle ne connaissait que trop bien.
« Tu as toutes les raisons d'être en colère, mais je t'assure que je n'y suis pour rien, il soupira »
« C'était ta clef. »
« Oui, mais elle me l'a volé. »
« C'est trop facile, Murphy, dit-elle en crachant son nom. Tu ne peux pas remettre toute la faute sur elle sous prétexte qu'elle est le diable. »
« Je ne choisis pas la facilité !, il haussa le ton. Je n'ai jamais voulu ça... Elle a remis la clef à sa place ce matin, et quand ma mère m'a expliqué dans quel état vous aviez retrouvé l'atelier, j'ai compris. Je ne savais pas ce qu'elle allait faire, je n'étais pas dans son plan, crois-moi... »
Et cette fois, elle n'eut aucune pitié en le regardant dans les yeux, même pas une once de doute. Il y était forcément pour quelque chose. Grâce à lui, elle avait la clef, et avait pu détruire tout son travail. Quoi qu'elle fasse, Raven était toujours rattrapée par la réalité, même si elle avait un moment d'égarement concernant John, la vie lui rappelait chaque jour comme la méchanceté pouvait l'atteindre à travers lui.
« Je me fiche de tes explications, et de tes excuses. Je me fiche de toi. Visiblement, on n'était pas fait pour être amis. J'ai perdu mon temps. »
Sans une dernière parole, Raven tourna les talons et entreprit de continuer sa route, mais la voix de John résonna derrière.
« C'est toi qui choisit la facilité, en fait. Tu sais très bien que ce n'est pas moi. Mais c'est plus simple de croire que c'est le cas, de me détester et de t'empêcher de t'attacher à moi. Il marqua un silence, elle s'arrêta. Tu ne pourras pas te voiler la face toute ta vie, ce n'est pas comme ça que ça marche. »
Mais lorsqu'elle se retourna pour l'affronter, il était déjà parti.
Aujourd'hui...
Elle avait détesté ce moment entre eux deux, pas forcément parce qu'ils étaient en désaccord, mais parce qu'il avait essayé de l'analyser. Et en plus de ça, il se trompait sur toute la ligne, elle n'était pas attachée à lui, mais elle avait simplement laissé sa pitié s'exprimer. A l'avenir, elle ne se laisserait plus distraire par un sombre crétin qui tentait de l'amadouer.
Puis, Raven sentit un claquement de doigts devant ses yeux, et elle revint à la réalité. Octavia lui parlait depuis cinq bonnes minutes, mais elle n'avait pas réagi.
« Raven, je te parle, tu sais, soupira-t-elle »
« Désolée, j'étais absente. »
« J'ai bien vu, oui. Octavia posa une main dans le dos de son amie. Je comprends que tu aies la haine envers ce gars, mais arrête de le regarder, il va croire qu'il te manque. »
Mais ce n'était pas le cas, n'est-ce pas ?
*
Après le déjeuner, alors que Clarke et Raven étaient reparties en cours, Octavia s'était isolée dans le sous-sol du lycée. Comme Clarke avait sa salle de lecture, Octavia avait son endroit à elle. Et puis, elle n'avait pratiquement aucune chance d'être trouvée ici, la moitié des élèves ne soupçonnaient même pas cet endroit.
Elle n'avait pas eu le cœur d'aller en biologie, ni en littérature. En fait, depuis qu'elle s'était libérée en haut de cette colline, avec Lincoln, l'inspiration était revenue d'une toute autre manière. C'était devenu moins difficile d'écrire sur son enfance, comme si elle arrivait enfin à mettre des mots sur ce qu'elle ressentait, et sa manière de voir les choses. Désormais, elle ne ratait plus aucun moment d'écrire, ayant trop peur que les paroles ne s'envolent.
Mais alors qu'elle mettait un point final à son paragraphe, elle entendit la porte du sous-sol grincer. C'était la première fois que quelqu'un d'autre qu'elle entrait ici, du moins, aux dernières nouvelles, elle n'avait jamais vu personne. L'adolescente referma son ordinateur et courut se cacher derrière un vieux meuble poussiéreux. La pièce était si sombre qu'elle ne vit à peine la silhouette de la personne qui descendait les escaliers. Puis, une voix résonna.
« C'est bon, Octavia. Ce n'est que moi. »
La voix était masculine, elle pensa immédiatement à Bellamy, mais il n'était pas du genre à sécher les cours. Jasper, peut-être ? Trop effrayé par les rongeurs qui grouillent. Alors, la jeune femme soupira, sortit de sa planque, et alluma la lumière. Lincoln, évidemment.
« Ne prends pas cette mine boudeuse, je sais que tu viens ici depuis longtemps, il sourit »
« Je ne suis pas boudeuse. J'ai eu peur de m'être faite repérer. Cet endroit est condamné... »
« Mais tu es repérée, je te signale, je suis là. »
« Ce n'est pas pareil, elle leva les yeux au ciel »
« Pourquoi ? »
« Eh bien, tu... vous..., elle chercha ses mots, je suppose que tu ne vas pas me dénoncer ? »
C'était évident, à vrai dire. Lincoln avait été tellement gentil et protecteur envers elle ces derniers temps qu'elle avait beaucoup de mal à imaginer qu'il puisse lui nuire aussi facilement. Elle risquait peut-être l'exclusion, accumulée à toutes ses absences, ce ne serait certainement pas bon pour un dossier d'université.
« Pas si tu m'expliques ce que tu fais ici ? »
Octavia eut un léger sourire. Fièrement, elle brandit son ordinateur de sous son bras et lui lança un regard qui en disait long. Elle avait avancé dans son roman. Comprenant son geste, Lincoln s'avança un peu plus vers elle pour lire ses mots. Octavia resta plusieurs minutes à côté de lui pour scruter la moindre réaction de sa part, et elle ne fut pas déçue ; il sourit, fronça les sourcils, sourit de nouveau et se mordit la lèvre ensuite.
Toutes ces émotions, Octavia espérait qu'il les ressentait grâce à elle. Dans ce chapitre, elle racontait à quel point sa mère l'avait faite souffrir, lorsqu'elle se droguait, qu'elle voyait Edward, qu'elle repoussait sa propre famille, l'éloignant aussi d'eux. Il lisait la manière dont sa mère l'avait tant négligé pendant toutes ces années, n'ayant aucune trace de son père. Il comprenait à quel point uniquement Bellamy ne l'avait jamais laissé seule, autrefois, avant les Deltas. C'était certainement la partie de sa vie la plus sinistre, et elle s'apprêtait à le révéler dans un livre.
Après plusieurs minutes d'attente interminables, Lincoln referma l'ordinateur et se tourna vers Octavia, qui se rongeait les ongles, anxieuse.
« Alors ? »
« Honnêtement, c'est très prenant... Et émouvant. Je ne sais pas si je devrais te parler de tout ça, de ce que tu écris. »
« Non, ce n'est pas nécessaire, elle baissa les yeux. Dis-moi juste si mon style est intéressant, si c'est original. »
« Il n'y a aucun problème là-dessus. Tu as ta plume, c'est certain. »
« Mais je sens que quelque chose ne va, que tu ne me dis pas. »
« Je dois avouer que tu n'es pas assez... impartiale. »
« Impartiale ?, elle s'exclama. Mais, comment je peux l'être si je puise tout ça dans mes souvenirs ? »
« Justement, c'est le risque de l'autobiographie cachée, tu as le danger que quelqu'un comprenne que tu parles de toi. Je veux dire, quelqu'un que tu ne connais pas, un lecteur parmi d'autres. »
« Qu'est-ce que je suis censée faire, alors ? »
« Prendre du recul, et inclure l'avis de quelqu'un d'autre là-dedans, quelqu'un de neutre..., il ajouta »
« Quelqu'un comme toi ? »
« Ce n'est qu'une proposition, un conseil. C'est ton livre, tu n'es pas obligée d'accepter. »
Octavia pesa le pour et le contre, inclure son avis demandait de lui raconter les moindres détails de ses expériences passées, et même si elle avait un peu plus confiance en lui, c'était difficile à imaginer. Seules les Deltas et Bellamy savait l'entièreté de l'histoire. Mais elle devait le faire, pour son livre. Et pour elle.
« C'est d'accord. Parlons-en. »
*
Le soir même, Clarke était incroyablement stressée, et si Nathan ne lui tenait pas la main actuellement, elle serait déjà certainement tombée dans les pommes au moins huit fois. Son meilleur ami était passé la chercher devant chez elle pour aller au match de basket-ball. Lorsqu'ils arrivèrent au terrain, les tribunes étaient déjà bien remplies, mais la blonde vit Octavia et Raven dans les premiers rangs, les attendant patiemment. La brune les aperçut et leur fit signe de la main. Nathan et Clarke allèrent s'asseoir à leurs côtés, Octavia proposa un peu de son soda, qu'ils refusèrent poliment.
Clarke avait du mal à respirer, l'air se bloquait dans sa poitrine, et elle avait une irrésistible envie de s'enfuir en courant, mais elle ne pouvait plus reculer. Sentant son mal-être, Raven posa une main rassurante sur sa cuisse, mais la blonde ne pouvait définitivement pas se détendre. Le monde autour lui semblait irréel, et elle avait l'impression que le sien s'effondrerait. Pourtant, il y avait bien eut une Clarke Griffin avant l'arrivée de Finn Collins. Elle ne se voyait pas vraiment continuer sans lui, mais elle ne savait pas si c'était par amour ou par habitude.
Dans la nuit noire, la blonde vit Bellamy arriver devant elle, et les filles se décalèrent pour le laisser s'installer entre Clarke et Octavia. Instantanément, l'odeur de son père lui arriva aux narines, et elle se détendit un peu plus. Le brun se tourna vers elle, et à la lumière des spots, ses yeux lui parurent plus brillants, ses taches de rousseur plus voyantes et ses cheveux plus noirs encore.
« Est-ce que tout va bien ?, demanda-t-il, hésitant »
« Pas vraiment, elle sourit. Je suis tellement anxieuse que mes jambes tremblent depuis plus d'une heure et que ma conscience flanche mais... Je peux encore te parler donc je suppose que la situation pourrait être plus critique. »
Bellamy rit légèrement. Il savait à quel point la décision de Clarke avait été difficile à prendre, et le jeune homme avait même l'impression qu'elle allait finir par le regretter. Mais il savait aussi que c'était la meilleure chose à faire pour elle, reste à savoir si cet avis était objectif. Une petite brise glacée se leva, et la blonde frissonna. Sans attendre, Bellamy enleva sa veste et la déposa sur les épaules de son amie. Surprise, elle sourit, puis le remercia.
L'hymne de l'école résonna à travers le terrain, et les joueurs entrèrent. Le capitaine en dernier, évidemment. Finn était encore plus beau dans son maillot de basket, il semblait plus heureux que jamais. Et finalement, Clarke comprit qu'il n'avait besoin que de cela, comme elle avait plus que jamais besoin de sa musique. D'un côté, cela la confortait dans sa décision.
Le match passa beaucoup plus lentement qu'elle ne l'aurait voulu. Et aussi impossible que cela puisse paraître, elle vit Raven et Octavia apprécier ce qu'elles voyaient, faisant bien sûr attention à Clarke qui devenait de plus en plus blanche au fil du temps. Bellamy lui parlait pour lui changer les idées, et même si les conversations n'étaient pas très profondes, elle se sentait plus à l'aise en sa présence. Son soutien était devenu presque aussi important que celui des Deltas, et ce n'était pas négligeable. Elle avait besoin de lui, de son ami.
Le match se termina, et l'équipe de Finn avait gagné. Ce n'était pas très étonnant, ils étaient vraiment bons, et avaient mérité leur victoire. Autour d'eux, tous les élèves étaient euphoriques, certains criaient, d'autres pleuraient même, et Clarke ne comprenait pas vraiment pourquoi se mettre dans un tel état...
« Bon ! On a gagné, tout le monde est heureux, tout le monde est content, maintenant c'est le moment de revenir à nos vies normales, soupira Octavia »
Et elle ne croyait pas si bien dire, maintenant que le match était terminé, l'échéance se rapprochait de plus en plus. Après la rencontre, tout le monde se retrouva sur le parking, et alors que le crépitement des flashs des appareils photos se terminait, Clarke souffla un grand coup et se dirigea vers son petit-ami. Sur le chemin, elle essaya de ne penser à rien, surtout pas à ce qu'elle allait dire.
Mais quand elle arriva devant Finn, et qu'il l'enlaça, elle perdit tous ses moyens. Il était si heureux, si fier, et elle allait lui gâcher ça. Elle profita de cette étreinte, se disant qu'elle était certainement la dernière, et la jeune fille refoula les larmes qui tentaient se passer la barrière de ses yeux.
« On a gagné, commença-t-il »
« Oui, vous avez été géniaux. Félicitations. »
« Tu sais pourquoi on a gagné ? Tu te souviens du dernier panier que je devais mettre, celui qui était décisif pour notre victoire ? »
« Oui, elle répondit »
« Je l'ai mis, parce que je n'avais qu'une seule image en tête, c'était toi. Je n'ai pensé qu'à toi, et tout est devenu évident, c'était plus facile. Il sourit. Pardon de t'avoir négligé ces derniers temps, mais je t'aime, Clarke Griffin. T'es la femme de ma vie. »
Sans attendre, il l'embrassa avec une telle fougue et passion qu'elle n'eut pas le courage et la force de le repousser. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas senti autant de sincérité dans un baiser venant de sa part, et il lui avait dit qu'il l'aimait. Heureusement pour elle, il repartit vers son équipe de basket juste après ; elle n'aurait pas pu lui répondre qu'elle aussi, c'était trop dur actuellement.
Alors, laissant une larme couler le long de sa joue, elle fit demi-tour pour retourner vers ses amis, et ce n'était pas trop compliqué de comprendre qu'elle n'avait pas réussi. Elle se sentait si mal, si faible. Raven et Octavia lui adressèrent un regard compatissant, lui assurant qu'elle aurait une autre occasion bientôt, que ce n'était pas le moment mais qu'elle devait être patiente. Et alors qu'ils marchèrent tous en direction de leur voiture respective, Nathan et son petit-ami devant, puis Raven et Octavia derrière, Clarke s'isola avec Bellamy un peu plus loin.
Pendant plusieurs minutes, ils ne dirent rien, le brun avait les mains dans ses poches, l'air songeur. Mais la blonde se sentait mal, envers lui, bizarrement, comme si elle venait de briser une promesse entre eux.
« Tu penses que je suis lâche, elle tenta »
« Pas du tout. »
« Vraiment ? »
« Oui, je pense simplement que tu n'étais pas prête, il haussa les épaules »
« Je ne sais pas... Une voix dans ma tête me crie de le faire parce que je me sentirais soulagée après, et mon cœur fait un looping à l'idée de le quitter. Qu'est-ce que je suis censée faire ? »
« Félicitations, Clarke. Tu viens de découvrir le combat entre la raison, et le cœur. »
Elle ne put s'empêcher de rire à cette remarque. C'est vrai que d'un point de vue extérieur, son problème paraissait bien futile. Surtout pour Bellamy, pourtant, il avait été là pour elle tellement de fois ; sans même la juger, en la comprenant sur tous les points, et ça faisait un bien fou.
« Mais pour le moment, concentre-toi sur ton audition. Toi aussi tu as quelque chose à réussir, et tu vas y arriver, mais seulement si tu penses à toi. Il posa un doigt sur son bras, doucement. Tu auras tout le temps d'avoir des regrets, après. »
Clarke sourit. Bellamy était apaisant, rassurant. Elle se sentait moins nulle, tout à coup. Le brun ouvrit une portière de sa voiture, lui proposant gentiment de la ramener, et elle accepta en voyant Nathan et Bryan au loin : elle voulait les laisser seuls. Octavia passa devant, et Clarke s'assit sur la banquette arrière. La nuit serait longue.
*
Ce soir-là, Raven avait envie de marcher. Ses amis n'étaient pas vraiment rassurés à l'idée de la laisser rentrer chez elle à pied, mais elle avait insisté, et leur avait promis de leur écrire dès qu'elle serait arrivée chez elle. En fait, la brune avait besoin de réfléchir à tout ce qui s'était accumulé ces derniers jours, et il était clair qu'elle avait tort du début à la fin. C'était dur à reconnaître –et pourtant, elle n'avait pas un énorme égo-, mais il fallait avouer qu'elle avait choisi le chemin de la facilité. Plus tôt dans la soirée, Eleanor lui avait écrit qu'elle avait reçu les images de la caméra de surveillance, et ce n'était pas Echo elle-même qui avait saccagé l'atelier, mais un ami à elle à qui elle avait refilé le sale boulot. Raven avait fait comme s'il ne s'était rien passé, au fond, elle savait que c'était Echo. Et tout lui sembla plus ridicule, sa pensée d'accuser John était ridicule, son mépris envers lui était ridicule, elle refoulait tout.
Soudain, alors qu'elle venait d'entamer sa playlist de Muse, une main se posa dans le dos de la jeune fille. Elle ne sursauta pas, elle savait très bien qu'il était là, derrière elle. Quand ses deux yeux bleus azur arrivèrent devant les siens, elle sourit légèrement. Habituellement, elle aurait eu envie de lui crier dessus, mais pas ce soir. Il sourit à son tour, malgré tout étonné qu'elle ne s'énerve pas.
« Je vais vraiment finir par croire que tu me suis partout. »
« Peut-être que c'est le cas ?, dit-il »
« Psychopathe, elle rit »
Puis, un silence suivit. Mais pas le genre de silence embarrassant, plutôt celui qui permettait à deux regards d'entamer une promesse silencieuse. Ils ne savaient pas laquelle exactement, mais il était certain que quelque chose se passait à cet instant précis.
A vrai dire, c'était le moment parfait pour Raven de s'excuser, elle savait qu'il la croirait, puisque leurs paroles ne pouvaient pas être plus sincères qu'à cet instant. Elle ouvrit la bouche pour entamer une phrase des plus minables, mais le châtain la coupa en lui attrapant les mains et entrelaça leurs doigts. La jeune fille ne fut même pas surprise, comme si ce geste avait été naturel et logique, presque évident. Alors, sans parler, ils continuèrent leur chemin ensemble, main dans la main. Raven lui donna un écouteur et ils restèrent ainsi pendant vingt bonnes minutes.
Arrivés devant la maison de l'adolescente, Raven brisa le silence. Elle détacha sa main de celle de John et se mit face à lui.
« Je suis désolée, commença-t-elle. T'avais raison, je t'ai accusé alors que je savais très bien que tu étais innocent, au fond de moi. »
« Echo était responsable, finalement ? »
« Oui. »
« Ah. Je risque de me faire confisquer la clef par ma mère, il rit. Je crois qu'elle va être très en colère et qu'elle m'attend de pied ferme à la maison. »
« C'est possible, la jeune fille rit à son tour »
Ils laissèrent place à un nouveau silence. John fit glisser son doigt le long du bras de la jeune fille, doucement, et elle apprécia tous les frissons que cela lui procurait. Mais elle était beaucoup trop déstabilisée, et elle qui aimait tant avoir le contrôle sur sa vie, tenta de changer de sujet.
« En parlant d'Echo, je ne te vois plus avec elle ? »
« C'était temps, non ? Je lui ai dit d'aller se faire voir. »
« Je vois, elle acquiesça. Ce n'est pas trop compliqué d'être... seul, elle hésita, au lycée ? »
« Tu connais le dicton ; vaut mieux être seul, que mal accompagné ! »
Gênée, Raven baissa la tête et marmonna un petit 'tu sais que je suis là' à peine audible. Malgré tout, l'adolescent avait entendu. Il déposa un doigt sous le menton de la brune et l'obligea à le regarder. Raven mourrait d'envie de baisser les yeux, honnêtement, elle n'avait jamais vécu de moment aussi intense avec un garçon. Certes, elle avait déjà eu quelques flirts lorsqu'elle était plus jeune, mais rien de trop concret. John replaça une mèche de la jeune fille derrière son oreille, et il n'y avait plus de doute possible, il allait l'embrasser. Elle en mourrait d'envie, pour être honnête. Le châtain s'avança encore de quelques centimètres, et lorsqu'il arriva à hauteur de ses lèvres, il dévia et l'embrassa sur la joue. Raven, qui avait fermé les yeux, les rouvrit à cet instant, surprise, et un peu frustrée, aussi. Malgré tout, lorsqu'il s'éloigna un peu d'elle, la brune lui sourit doucement, Le jeune homme, qui avait gardé sa main sur le bras de Raven, se recula assez pour ne plus avoir de contact physique avec elle.
« Bonne nuit, Raven Reyes. »
Et sous la lumière de la lune, les yeux de John lui parurent encore plus bleus.
« A toi aussi, John Murphy. »
*
Une fois que Clarke avait été déposée chez elle, Bellamy avait ramené Octavia. Sa cousine le remercia et descendit de la voiture. Presque arrivée devant la porte de l'immeuble, la jeune femme échappa ses clefs. Elle se baissa pour les ramasser, et lorsqu'elle se releva, quelqu'un se tenait devant elle. Un cri sortit de sa bouche et elle sursauta. Puis, l'adolescente plissa les yeux et vit que ce n'était que Lincoln.
« Hey, mais ça ne va pas ? J'ai failli tomber dans les pommes ! »
« Désolée, il sourit. Je ne voulais pas t'effrayer. »
« Tu te pointes en pleine nuit devant mon immeuble et tu apparais comme ça, mais tu ne voulais pas m'effrayer ? Elle souffla. Mais d'ailleurs, comment tu savais que j'étais sortie ? Et que j'habite ici ? »
« Tout le monde était au match, et puis ton adresse est écrite sur les papiers du lycée, il haussa les épaules »
« Mais tu n'as pas le droit de te servir de ça, quand même ! »
Lincoln leva les yeux au ciel et attrapa Octavia par les épaules, puis l'emmena avec lui un peu plus à l'écart, voyant quelques voitures qui passaient.
« Ecoute, j'ai une super nouvelle. »
« Et bien tu as intérêt, puisque j'ai quand même failli mourir de peur à cause de t- »
« J'ai trouvé une maison d'édition pour ton livre, la coupa-t-il »
Octavia ouvrit de grands yeux. Soudain, tout devenait de plus en plus réel, comme si elle ne pouvait plus reculer.
« Mais... Déjà ? Avec seulement deux chapitres d'écrits ? »
« Oui, c'est comme ça qu'il faut procéder si tu veux être repérée, et attiser l'envie chez l'éditeur : lui donner un avant-goût. »
La jeune fille était heureuse, c'était une chose, mais eut une montée d'angoisse. Et si elle n'arrivait plus à écrire ? Et si la régularité de ses chapitres ne convenait plus à l'éditeur ? Elle souffla un grand coup, regarda ses pieds, mal à l'aise.
« Octavia, que t'arrive-t-il ? »
« Je ne pensais pas que ça serait si rapide... Il n'y encore rien de fait, elle se mordit la lèvre »
« Je le sais, mais rassure-toi. Tu ne dois pas te presser pour autant, prends ton temps. Rappelle-toi que je suis là et que je vais t'aider. On arrivera à bout de ce livre, je te le promets. »
Octavia acquiesça, peu convaincue mais déjà un peu plus rassurée. Il fallait qu'elle se mette dans la tête que Lincoln connaissait son sujet et qu'elle devait lui faire confiance. D'ailleurs, jusque-là, il avait déjà fait beaucoup pour elle, même si elle ne savait pas vraiment pour quelle raison. Des tas d'autres élèves avaient aussi certainement du talent, mais Lincoln n'était pas aussi attentif à tous.
« Pourquoi est-ce que tu fais tout ça pour moi ? »
« Parce que tu le mérites. »
« Oui, mais... Je ne sais pas, beaucoup d'autres le mériteraient aussi ! »
« Sauf que là, c'est toi. »
« Mais pourquoi, moi ?, elle haussa le ton »
Sans lui laisser le temps de s'agacer un peu plus, Lincoln encadra le visage de son élève de ses mains et colla ses lèvres aux siennes. Ça n'avait absolument rien de doux, c'était rapide et maladroit. Surprise, Octavia leva les bras en l'air quelques secondes, garda les yeux ouverts. Puis, toutes les questions s'évanouirent dans sa tête et elle se laissa aller l'espace d'un instant, ferma les yeux et répondit au baiser. Lincoln bougea légèrement les lèvres et glissa sa main le long des côtes de l'adolescente. Puis, Octavia tenta de poser ses mains sur les épaules du métisse, mais lorsque le contact se fit, elle fut électrisée et revint à la réalité. Alors, la dreadeuse se recula précipitamment et ouvrit de grands yeux.
« C'est pour ça que tu fais tout ça ? Pour mieux me mettre dans ton lit ? J'hallucine ! »
Désormais, Octavia ne faisait même plus attention au bruit qu'elle pouvait faire, à ce qu'on l'entende, elle criait, littéralement.
« Quoi ? Mais pas du tout !, Lincoln se défendit. Tu n'as pas compris ! »
« Mais comprendre quoi ? T'es un grand malade ! Je suis ton élève. Octavia tourna en rond, en soufflant bruyamment. Tu n'es même pas un malade, je sais ce que tu es, une cougar au masculin ! »
La réaction d'Octavia était tellement drôle que Lincoln ne pouvait se retenir de sourire. Elle ne savait même pas ce qu'elle disait, et ses mots n'avaient aucun sens.
« En fait, on appelle ça un homme puma, dit-il le plus sérieusement possible »
« Est-ce que tu te moques de moi ? »
« Pas du tout. Et je suis très loin d'être comme ça, crois-moi. »
« Et cette fille, là, l'année dernière, qui a dit qu'elle avait eu une aventure avec toi ? Elle mentait, peut-être ?, continua-t-elle de s'énerver »
« Absolument, je peux te le garantir. Ce n'est qu'une coïncidence... »
« Je ne te crois pas. »
« C'est normal, après ce que je viens de faire, il baissa les yeux. Mais tu apprendras à me faire confiance. Je t'assure que ce livre n'est pas une tactique pour t'approcher, O... J'ai seulement réussi à déceler cette perle que tu avais en toi. »
« Mon prénom est Octavia, et je ne veux plus jamais que tu t'approches de moi, dit-elle sèchement. Si jamais tu oses, je te dénonce à Jaha. Merci pour ce que tu as fait, mais désormais, je me débrouillerai seule. »
Octavia ne rigolait définitivement pas. Puisqu'elle s'était laissée faire, Lincoln avait pensé l'espace de quelques instants qu'elle était seulement surprise, mais c'était bien plus que ça. Elle avait peur de lui, désormais. Alors qu'il ne lui voulait aucun mal, il l'avait brusqué, et sa réaction était tellement normale, en fait. A présent, il s'en mordait les doigts, et lorsque la jeune femme passa la porte de son immeuble, Lincoln réalisa qu'il avait tout gâché. Et honnêtement, il ne savait pas s'il allait pouvoir réparer ça un jour.
*
Heeeeeey les filles ! Je m'excuse (encore...) pour mon retard sur ce chapitre, je sais qu'il a mis du temps à venir. Mais vous savez ce que c'est, l'été, on prend du temps pour voir sa famille, ses amis, tout ça, tout ça... Donc je prenais pas toujours un moment pour écrire, mais voilà enfin le chapitre 6 ! J'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas à me dire ce que vous avez aimé ou pas. Et puisque certaines personnes m'ont demandé, cette fiction sera un slow-burn Bellarke et Murven, mais pas forcément Linctavia (je ne sais pas trop encore). Enfin bref, je vous souhaite une bonne journée/soirée. Bisous ♥
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