Chapitre VII - Pas si différents

Maddie Foster

Échelle : Trop jeune pour prendre le traitement.
Âge réel : 17 ans.

***

Si le phérique était aussi fonctionnel que perfectionné, l'emprunter aux heures de pointe demeurait infernal. Il était le plus fréquenté des moyens de transports atlantiens, et le seul mis à disposition des citoyens — monter dans la voiture pimpante de K avait été une expérience inédite pour Maddie. Ses wagons longilignes d'une centaine de places, suspendus au-dessus du sol au moyen d'une jungle de câbles, desservaient les moindres recoins de chaque strate toutes les trois minutes.

Lorsque les battants des portes s'ouvrirent dans un grincement métallique, Maddie et sa mère se pressèrent de poser le pied sur le quai, emportées par le raz-de-marée humain qui affluait au même niveau. Après avoir descendu les marches qui séparaient la plate-forme de la terre ferme, elles arrivèrent sur la place centrale du quartier B4. Circulaire, des chênes tortueux vêtus de leur triste habit hivernal la ceinturaient. Il fallait encore traverser quelques avenues pour atteindre l'Hôtel de ville ; la destination de Maddie et Jill.

L'adolescente trottina pour sortir du flot. En quelques foulées, elle rattrapa les pas hâtés de sa mère, déjà loin devant. Les cheveux dorés de celle-ci rebondissaient à chacune de ses enjambées souples, attirant les regards des passants en contresens, sans que Maddie ne le remarquât jamais.

« J'en étais où ? se questionna celle-ci, en slalomant pour éviter les piétons. Ah oui ! Les cinémas sont immenses, rien à voir avec ceux du B. Et carrément plus confortables, en plus de ça. K m'a emmenée voir le dernier One-way path to hell, comme promis et... Tu m'écoutes ?

— Je sors du travail, Maddie. »

Cette justification provoqua une moue de la jeune fille, dont l'air absent de sa mère satisfaisait peu l'euphorie. Depuis son séjour dans les hauteurs, tout ce que comportait le quartier B lui paraissait terne et fade. Elle n'avait jamais vu d'endroit si beau, si propre et si moderne que le Plafond. Elle ne rêvait plus que de revoir ces buildings illuminés s'élevant à perte de vue et ces gens merveilleusement bien apprêtés. L'appartement somptueux de K à lui seul valait mille fois sa piètre strate. Et puis, l'occasion avait été d'autant plus précieuse à ses yeux qu'elle avait passé du temps avec le musicien.

« Dépêche-toi, la pressa Jill. On n'a pas que ça à faire. »

Maddie déchanta aussitôt, et ses fantasmes luxueux s'évaporèrent.

La soirée était bien entamée et la nuit hivernale pouvait surprendre à tomber rapidement à ce moment de l'année. Elle jeta sur sa droite et sur sa gauche des regards prudents, et tâcha de marcher à côté de sa mère. Une boule de stress s'était insinuée dans sa gorge, et la jeune fille savait qu'elle ne la quitterait qu'une fois rentrée à la maison ; les lieux bondés et l'obscurité la terrorisaient depuis l'attentat.

La journée de distribution de la pilule prendrait bientôt fin. Il s'agissait d'un passage semestriel obligatoire pour tout citoyen majeur liguien, instauré dans les années 2030. Après la propagation de la Flakka en 2013, la quête d'un remède pérenne avait mobilisé les esprits. À défaut de produire un antidote, les scientifiques étaient parvenus à élaborer un moyen subsidiaire pour contrer la bactérie — ce qu'on appelait communément « la pilule ». Elle renforçait les systèmes immunitaires contre la Flakka. Sur le long terme, des effets inattendus étaient apparus : les spécialistes avaient constaté une accélération du renouvellement cellulaire chez les consommateurs. Le vieillissement humain ralenti, l'unité « échelle » s'était substituée au terme obsolète d'âge réel. Quant aux contaminés de la Flakka, trop dangereux, on disait que la Ligue s'en était débarrassée depuis des décennies.

A l'extrémité d'une large rue, Maddie aperçut l'Hôtel de ville. Il abritait la plupart des administrations en communication avec les strates supérieures. C'était pour certains un cocktail d'architectures bizarroïdes. L'ossature ondulée de l'immeuble, évoquant une vague déferlante, en faisait le bâtiment le plus moderne du quartier B4, quoi qu'il jouît aussi du charme du siècle passé avec ses briques ocre.

Lorsqu'elles entrèrent, l'instrumental de l'hymne liguienne berçait le hall lumineux. En son centre s'élevait un escalier de verre en spirale que Maddie et Jill gravirent jusqu'au premier étage. Là, elles trouvèrent sans surprise une foule agglutinée dans une cinquantaine de cages de distribution. Ces alvéoles accueillaient les uns après les autres les citoyens liguiens du quartier B4, qui se pliaient alors à une montagne de formalités inintelligibles à Maddie. Passée cette étape, chaque patient faisait l'objet d'un contrôle médical dans un compartiment opaque, puis recevait enfin la gélule vermeille et translucide.

« Je vais chercher ma ration, nous nous rejoindrons dans le hall », décréta Jill sans attendre une confirmation de sa fille pour se ranger dans sa file d'attente désignée.

Pour Maddie, qui n'avait encore atteint ni sa majorité ni sa pleine croissance, la loi lui interdisait de consommer la pilule. Elle n'accompagnait sa mère que parce que les services publics l'avaient convoquée. Pour ses sorties nocturnes illégales durant lesquelles elle s'était essayée à l'art du graffiti, elle devait rendre à l'État des travaux d'intérêt général, en plus de la punition de sa mère. Elle venait remplir les papiers officiels d'enregistrement.

L'adolescente se retrouva seule. Elle fit un demi-tour sur elle-même et longea l'allée en direction des bureaux réservés aux requêtes de ce genre. Elle les avait repérés dans un carrefour de couloirs, à quelques mètres de là. En marchant, elle observa les individus qui patientaient dans les rangs, l'oreille attirée par les sons aigus qu'émettaient les scanners oculaires des agents liguiens mobilisés en ce jour de distribution. Quelques militaires aussi se dressaient là, pourvus de leurs armes énormes et intimidantes. La Ligue luttait contre les abus de consommation de la pilule. Pour ce faire, le matricule de chaque citoyen était répertorié dans des registres spécifiques dès sa naissance. Les examens d'identité oculaire étaient si précis et infaillibles que ni la triche, ni l'erreur n'étaient possibles.

Maddie ralentit lorsque ses pupilles noisettes se posèrent sur la cloison qui lui faisait face. Là, de nouvelles affiches électroniques tapissaient les murs sur plusieurs mètres. Elles étaient signées du sceau de la Ligue. Certaines annonçaient les prochains projets d'infrastructures dans les quartiers A et B, chapeautés par la PARUR. La jeune fille s'enthousiasma pour la modernisation de la strate, bien qu'elle doutât de la voir un jour atteindre le niveau technique du Plafond.

Tout en déambulant, elle étudia les panneaux numériques d'un œil attentif, mais soudain, un choc percuta son épaule gauche.

« Tu peux pas regarder où tu marches ?! » s'écria un inconnu.

Maddie bredouilla quelques excuses, mais celles-ci se perdirent dans le fracas d'insultes qu'elle reçut de l'individu, qui s'éloignait déjà.

La puissance de la secousse la fit se sentir vulnérable. Malgré elle, les images morbides de l'attentat et une impression d'insécurité s'emparèrent de son esprit. Elle voulut fermer les yeux pour qu'elles s'en aillent, mais, au contraire, son regard s'agita dans tous les sens et s'excita face à la foule qui la cernait. Les attroupements l'angoissaient. Il lui semblait que bientôt, la masse humaine paniquerait et que tout redeviendrait chaos.

Elle revécut l'attentat de tous ses sens. Le bruit assourdissant des explosions mêlé de cris et de pleurs ; l'odeur âcre de brûlé, de la poussière autour des débris de voiture ; les cadavres ensanglantés et mutilés contre lesquels elle s'était entravée ; l'angoisse d'avoir perdu Milo et la main moite de Victoria dans la sienne.

Elle accéléra le pas pour se réfugier au bout du couloir, là où on respirait mieux. Comme pour se protéger des mouvements de foule, elle s'adossa contre les panneaux numériques qui affichaient de nouvelles images à l'effigie des trois chefs d'État, et tenta de reprendre ses esprits. Elle n'en pouvait plus d'être hantée par ce spectacle d'horreur.

De longues minutes plus tard, elle finit par se calmer, et son cœur retrouva un rythme raisonnable. Mais dans la dernière cage du long couloir, des voix se distinguaient nettement parmi les gens silencieux. Leurs tonalités piquèrent la curiosité de la jeune fille, qui se concentra pour mieux entendre.

« Comment ça, « radié des registres » ? réclama un homme, plutôt petit, qui paraissait appartenir à l'échelle des cinquantenaires. Vous devez faire erreur.

— Je vous prierai de bien vouloir sortir du rang, fit l'un des deux fonctionnaires en charge dans la cage.

— Appelez-moi un responsable ! exigea le premier individu.

— Nos responsables sont occupés », rétorqua le deuxième employé, une femme en blouse blanche, que Maddie supposa être le médecin du compartiment.

La jeune fille plissa les yeux pour mieux observer la scène de loin. Le mépris qu'arboraient ces fonctionnaires était ostentatoire. C'était comme s'ils ne cherchaient pas à régler cette anomalie. Personne n'était radié des listes de distribution, hormis les cas extrêmes de hors-la-loi. L'adolescente supposa que le casier judiciaire du vieil homme n'était pas vierge, mais le caractère inédit de la situation la poussa à faire quelques pas dans sa direction.

« Laissez ces honnêtes gens récupérer leur ration, surenchérit la femme en désignant le reste de la file d'attente de la main, comme prétexte à son départ.

— Je suis un citoyen liguien ! s'exclama l'homme. Comme tous ces gens, j'ai le droit à une pilule tous les six mois et...

— Fais ce que l'on te demande », les interrompit l'un des militaires qui patrouillait pour vérifier le calme des rangs.

Un sentiment d'injustice envahit Maddie face à cet ordre. Qu'est-ce que cet homme avait pu commettre de si impardonnable pour se voir privé de la pilule ? Elle finit par arriver à proximité de la cage sans même essayer de se dissimuler.

« Je vous demande pardon ? se défendit le cinquantenaire, ce qui provoqua un tic agacé chez les trois fonctionnaires. Je ne bougerai pas avant d'avoir réglé ce malentendu.

— Alors, écoute-moi bien : soit tu la fermes et tu te tires sagement, soit tu t'exposes à de graves ennuis, défia le soldat. Les gens comme toi n'ont aucun droit dans notre pays.

— Qu'est-ce que ça veut dire, les « gens comme moi » ? s'insurgea l'homme attaqué. Je suis un honnête citoyen, rien de plus, rien de moins ! »

Les vociférations de chacun attiraient désormais les regards interrogateurs de plus d'un aux alentours. Ce fut à ce moment-là que Maddie trouva bon d'intervenir, appuyée sur les cloisons de sécurité de l'alvéole, à hauteur des quatre individus.

« Pourquoi vous lui donnez pas sa ration ? Il a fait quelque chose de mal ? s'enquit-elle en levant les sourcils.

—Inutile de t'en mêler. Tu ne devrais pas être là, lui donna pour réponse la doctoresse.

—Quelque chose de mal ? C'est un assassin ! »

La voix s'était élevée dans la file, surprenant tout le monde. Elle était mêlée de colère et d'indignation. Sa propriétaire, une citoyenne lambda, attendait les bras croisés. Les fonctionnaires de la cage et quelques civils acquiescèrent à sa remarque.

« Passe ton tour, connard ! approuva un autre.

— Ouais, qu'il dégage ce terroriste ! »

Une collection d'invectives s'en suivit pendant de longues secondes. L'homme, sous le choc, finit par se ressaisir, déterminé à faire valoir ses droits.

« Excusez-moi : est-ce que ça a un rapport avec les événements épouvantables survenus il y a une semaine ? demanda-t-il franchement aux fonctionnaires. Ces atrocités m'ont touché autant que chacun d'entre vous. Je suis liguien ! Vérifiez vos registres ! Je n'ai rien à voir avec ça !

— Nous on l'est, trancha un homme. Toi, ton matricule dit que tu ne viens pas d'ici. Retourne dans ton pays ! Vous êtes tous fous, en Europe ! »

L'invective reçut l'approbation bruyante d'une partie de la foule.

Il sembla à Maddie qu'elle assistait à la plus totale des absurdités, une scène qui faisait écho à sa mésaventure, la semaine passée, avec K. Elle comprit que l'homme qu'on privait de la pilule n'était pas un criminel, mais qu'il devait porter l'Obsto quelque part sur lui. Ses poings frêles se serrèrent.

« Vous vous rendez compte de ce que vous dites ?! s'indigna Maddie, aussi fort qu'elle le put pour surpasser les voix des adultes. Vous avez pas le droit de catégoriser les gens comme ça, c'est injuste ! Donnez-lui sa ration ! »

Sa prise de parole fit taire la plupart des voix. Tous semblaient interloqués par l'audace de la jeune venue, mais les réactions divergeaient. Certains lui lancèrent des regards qu'on aurait jetés à une enfant se mêlant des affaires de grandes personnes.

« Quelle honte de tous vous voir parler ainsi à un compatriote, constata calmement quelqu'un d'autre, parmi eux.

— Ce brave homme n'a rien a voir avec les monstres qui ont tué ces gens ! approuva son voisin.

— Qu'est-ce que t'en sais toi ? vociféra l'un des agresseurs, enragé. Ton meilleur pote n'est pas mort à cause de leur secte, j'imagine ? Qu'ils crèvent tous !

— Rentre chez toi, ordonna le militaire à l'homme inquiété.

— Vous avez pas le droit ! » insista Maddie.

L'adolescente fit un mouvement brusque par-dessus la barrière, comme pour les empêcher de s'en prendre injustement à l'homme incriminé. A lui, elle lança un regard désolé.

« Qu'est ce que tu penses pouvoir faire, toi ? questionna le militaire, qui à bout de patience, attrapa le poignet de la jeune fille. Ne bouge plus. »

D'un geste rapide, il passa le scanner oculaire devant les pupilles de Maddie, que le flash aveugla plusieurs secondes. Tout ce que l'État avait accumulé d'informations sur elle fut alors dévoilé au soldat.

« Trouble-fête, hein ? constata l'homme, ironique, en voyant s'afficher le matricule. Un avertissement pour dégradation de biens publics, et ça fait la maligne ?

— Ça n'avait rien à voir avec ça, vous mélangez tout ! argumenta la jeune brune, ahurie. Cet homme... Il est responsable de rien ! »

La pression que l'homme exerçait sur son poignet s'accentua, arrachant une grimace douloureuse à la jeune fille.

« Je peux t'embarquer, si tu veux que je te calme les idées ! »

Associée aux tensions palpables, la menace fit éclater la foule. Les gens se déchaînèrent et se bousculèrent. Chacun fit entendre son opinion sans écouter celle de son voisin. D'autres cages prirent part à l'altercation. Parmi eux, des originaires de la Confédération offensés et des Liguiens furieux. Plusieurs autres militaires remontèrent jusqu'à la case d'embrasement pour entamer des tête-à-tête musclés contre le cortège populaire.

Seule la barrière de sécurité tenait Maddie à distance du désordre. Le soldat l'avait relâchée quand la situation s'était envenimée. Hypnotisée par la bousculade, elle sentit son pouls s'accélérer une nouvelle fois.

Une main vint alors lui agripper le bras et la força à reculer. C'était celle de sa mère, qui avait certainement dû tomber sur la scène en voulant rejoindre le hall.

« Maddie ! l'appela-t-elle devant l'état de paralysie de sa fille. Que se passe-t-il ?

— Vous êtes sa mère ? beugla le militaire en la voyant, les dents serrées. Éduquez-la mieux ! Elle ne sait plus ce qu'elle dit ni ce qu'elle fait. Je pourrai l'emmener au poste pour moins que ça ! Voyez ce qu'elle provoque...

— Écoutez, coupa Jill en s'efforçant d'utiliser un ton approprié. Elle est un peu bouleversée par tout ce qu'il se passe dans ce pays depuis peu. Ce n'est facile pour personne. Elle s'excuse pour le désagrément évidemment, et elle se rangera désormais.

— Mouais... circulez », accorda le soldat, sceptique.

Les mouvements dans la file d'attente sollicitèrent son intervention. Il détourna son attention.

Mère et fille s'éloignèrent dans un silence pesant. De retour vers le phérique, elles en avaient même oublié les papiers de Maddie.

« Tu m'en causes des problèmes... accusa Jill, une fois sur le quai de la station.

— Mais ils disaient n'importe quoi aussi ! se défendit l'adolescente, convaincue que sa réaction avait été légitime. Les Satethiens sont pas tous des terroristes... Et toi, tu réagis même pas ! Et ce pauvre monsieur, il va pas pouvoir prendre la pilule du coup ? Il va faire comment ?!

— Les gens ont peur, c'est une réaction naturelle. Cet homme s'en sortira.

— Bah non, c'est de la discrimination ! s'exclama Maddie. C'est pas parce qu'ils sont croyants ou qu'ils viennent d'ailleurs qu'ils veulent tous nous tuer.

— Cette idée te vient de K, j'imagine ? soupira Jill, comme s'il s'agissait d'une fatalité. N'en fais pas toute une histoire.

— Je suis capable de réfléchir toute seule, tu sais, mais K a raison ! Croyants ça veut pas dire fanatiques !

— Preuve que tu n'en es pas capable, Maddie. Arrête de prendre pour parole sainte tout ce que te dit ton oncle.

— On dirait que t'oublies tout ce qu'il a fait pour vous... »

Un nouveau silence de plomb s'installa, durant lequel Maddie sentit bien qu'elle agaçait Jill. Mais elle aussi l'insupportait, à clôturer les débats sans même la laisser argumenter. Elle s'irritait d'être encore considérée comme une fille à qui sa propre mère ne faisait pas assez confiance pour lui dire les choses importantes. Alors, les sourcils froncés, l'adolescente reprit la parole.

« Elle te vient de Connor toi, l'idée qu'ils sont tarés en Europe ? »

Elle l'avait senti, le dégoût de son père biologique quand le sujet avait été abordé. Elle l'avait senti, la fracture avec K. Connor était encore plus imbécile que tout ce que Maddie avait pu imaginer, plus imbécile que ces personnes à la distribution. Et sa mère l'approuvait.

« Tu parles de choses dont tu ne sais rien, comme d'habitude, répondit Jill avec une voix mal assurée, qui surprit Maddie, mais qui ne l'empêcha pas de surenchérir par pure provocation.

— Je t'entends le critiquer depuis que je suis petite, mais je suis sûre que vous êtes pas si différents que ça, au final. »

À commencer par leur premier point commun : les deux avaient toujours été absents de sa vie. Les portes du phérique s'ouvrirent aussitôt qu'elle avait prononcé ces mots, et Maddie n'attendit aucune réponse pour passer devant sa mère et pénétrer à l'intérieur.

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