Chapitre XIX



Face à leurs regards déterminés, Eleanor afficha une mine décomposée sur son visage. Elle les regarda à tour de rôle en ne sachant que faire pour éviter ce désastre mais à chaque nouvelle idée qui apparaissait dans son esprit, elle s'envolait comme une trainée de poudre en sachant que ni l'un ni l'autre n'abandonnerait la décision qu'ils avaient prise.

En secouant négativement de la tête, les larmes aux yeux, elle se mit à marcher jusqu'à la sortie de la pièce. Arrêtée par la poigne ferme, mais qui se voulait rassurante, de Douglas, la marquise de Suffolk s'exclama sans le savoir :

« Non ! »

Comprenait-il simplement ce qu'ils envisageaient de lui faire subir ? Ses yeux plongèrent dans les siens, et pendant de longues minutes, elle le regarda avec cette image atroce qui ne voulait guère se retirer de son esprit. Du sang coulait le long de son nez et ressortait de ses oreilles...

« Non...N-...Non ! commença par s'écrier Len, terrifiée. »

En se dégageant brusquement de lui, la jeune femme se mit à courir jusqu'à l'extérieur de la pièce, bousculant sur son passage le duc qui fut étonné de la voir dans pareil état. Soulevant à l'aide de l'une de ses mains la jupe de sa robe, Eleanor s'engagea vers la sortie de la salle de bal afin de gagner la cour extérieure. Les nobles, se rassemblant tous en petits groupes de part et d'autres dans la pièce, se mirent à jaser, certains plus moqueurs que d'autres et quelques-uns compatissants.

En poussant la grande porte, elle se retrouva au milieu des escaliers donnant sur la cour, essoufflée par sa course. Un regard porté sur l'horizon, elle aperçut un attelage portant les initiales du duc de Mormont les attendre. En jetant un regard par-dessus son épaule, Eleanor prit la décision de s'en aller sans l'attendre. Elle renverrait l'attelage pour qu'il puisse rentrer, mais il était hors de question qu'elle s'asseye à ses côtés en sachant que le duc serait peut-être celui qui retirerait la vie de Douglas ! Qui sait...peut-être qu'il serait le perdant ?

À cette idée, elle regretta immédiatement d'avoir laissé ce sentiment de soulagement l'envahir. Damien ne méritait pas de mourir, bien que ses actions poussent les personnes à le détester pour ce qu'il était.

En montant à l'intérieur, elle indiqua au cocher de la ramener chez elle et d'ensuite revenir récupérer son maître. Il fut réticent à l'idée de l'écouter mais la jeune femme ne lui laissa pas le temps de choisir qu'elle tapa plusieurs fois à la suite contre le plafond.

Une heure plus tard, elle se présentait entièrement vêtue de sa robe de chambre, sur son lit à baldaquin. Ayant tiré les rideaux dans le seul but d'être éclairé par les lueurs de la lune, elle s'était tenue de sorte à ce que ses genoux soient repliées vers elle afin de les entourer à l'aide de ses bras. Se maintenant dans cette position, la marquise de Suffolk se permit de laisser couler ses larmes.

Ce moment de solitude lui permit d'être honnête avec ce qu'elle voulait réellement. Devenir sa femme, le combler de joie et lui apporter tout ce dont il aurait besoin. Comme un enfant par exemple ? Comme cette chère Pandora Maynfield qui avait un garçon adorable. Combien de fois les avait-elle surpris, Pandora, son mari et leur héritier, se baladant à Green Park ? Beaucoup plus qu'elle ne le pensait, Len en était sure. Et malgré les disputes qu'ils avaient pu montrer parfois, cette image ne s'était jamais éloignée de son esprit.

Alors pourquoi était-ce difficile de réunir simplement ces deux éléments ? Un mari aimant et un enfant ? Peut-être n'avait-elle jamais soupçonné le fait d'être dans l'incapacité de procréer...Et qu'en réalité, Raphaël n'y avait été pour rien durant ces sept années de mariage qui les avait liés.

Sa tête se tourna à sa droite et, la levant doucement libérant ainsi son menton qu'elle avait coincé entre ses genoux, elle se mit à fixer les branches d'un arbre danser au gré d'une légère brise. Ses jambes se déplièrent petit à petit, puis elle essuya ses joues humides. Elle n'avait commis qu'un seul péché, pour lequel elle avait durement travaillé pour se faire pardonner....Et pourtant, voici ce que le destin lui réservait. Avant même d'être marié, elle perdrait peut-être son futur-époux. Et si ce n'était pas le cas, alors l'homme qu'elle aimait serait celui qui expirerait son dernier souffle.

Cependant, si elle réfléchissait à la première option, elle serait libre de se marier avec Douglas n'est-ce pas ? En secouant une nouvelle fois sa tête, désapprouvant cette pensée, Eleanor fronça tristement des sourcils en se rappelant que Damien ne l'avait jamais repoussé. Il aurait pu pourtant...Il aurait pu se jouer de sa triste situation mais il ne l'avait pas fait.

En s'allongeant sur son lit, elle resta de longues minutes à fixer un point droit devant elle, dans le vide absolu. Jusqu'à ce que ses paupières ne se ferment lentement...

Brusquement, des bruits de pas alertèrent ses sens. Des voix s'entremêlant à l'extérieur l'a fit grogner, contrariée. Eleanor pensa d'abord à un rêve, elle était tellement épuisée que la réalité s'était bien trop éloignée pour qu'elle y soit encore. Jusqu'à ce que la porte en bois subisse la colère ainsi que la frustration de cet homme.

Elle fut violemment poussée, celle-ci se cognant contre le mur tapissé. Quand l'individu sur le seuil de la porte, le dépassa, la jeune femme se redressa vivement de son lit afin de connaître celui ou celle qui avait perturbé son sommeil.

Et dans son esprit, c'était très clair. Cette odeur ne pouvait être que lui.

Ses clignements d'yeux successifs lui permirent d'avoir une vision plus nette de lui et lorsqu'il s'avança jusqu'à elle, Eleanor se mit à murmurer :

« Pourquoi venir après m'avoir détruite ?

---Declairmont nous a interrompus.

En faisant glisser ses jambes en dehors du lit afin de s'y asseoir au bord, Len haussa simplement des épaules en guise de réponse.

---Comment êtes-vous arrivés jusqu'ici ? reprit-elle d'une voix forte.

---Votre majordome ne désirait pas me mettre en colère. Votre servante a préféré m'indiquer le chemin tout en essayant pourtant de me dissuader à aller vous parler sur le trajet.

---Il semblerait que mes domestiques soient effrayés par votre personne.

---Je le suis, pour ce soir du moins. »

Cette liberté qu'il prenait à venir jusqu'ici, ou même à quitter son domaine, n'était qu'une preuve du lien qui les unifiait. En poussant un petit soupir, elle tourna son visage dans sa direction puis tapota la place vide à sa gauche, l'invitant à la rejoindre.

Sa réaction fut spontanée. Douglas parcourut les mètres qui les séparaient afin de se tenir près d'elle. Lorsqu'il s'était assis, son poids s'enfonçant dans le matelas, il remarqua le léger frisson qui lui parcourut l'échine et en fut plus que ravi. Il lui dévoila un sourire empli d'une tendresse affectueuse qu'elle put contempler dans ce silence apaisant.

« Je vous aime Eleanor.

---Je le sais, Douglas. Vous l'avez bien assez répété il me semble, le taquina-t-elle en esquissant un petit sourire. »

En élevant ses bras, il les reposa prudemment sur ses cuisses en contractant sa mâchoire. Il était étonné de ne pas avoir l'audace de l'enlacer dans ses bras alors qu'il en avait tellement envie. Mais après l'avoir vu se retirer dans le petit salon, l'écossais était effrayé de la perdre par son comportement. Il fallait maintenant faire preuve de délicatesse...

« M'aimez-vous ? lui demanda-t-il soudainement, une lueur d'espoir brillant dans ses yeux noisette.

La surprise qui s'y lut dans ceux de la jeune femme le déconcerta. Eleanor glissa doucement sa main jusqu'à sa joue gauche, et lentement, elle se mit à le caresser en plongeant dans son regard.

---Vous savez Douglas... »

Que devait-il savoir ? Non, que savait-il ? Son cœur menaçait de bondir hors de sa poitrine pour s'échouer à leurs pieds. Le comte n'avait jamais rencontré ce type d'émotions, et sans lui apprendre, il ne pourrait y mettre un nom dessus. Mais il savait que cela se rapprochait de l'amour que Trevor éprouvait pour Pandora, et à l'inverse aussi, et qu'il était bien tombé dans ce phénomène. Mais ce n'était pas simplement de l'amour, n'est-ce pas ? C'était bien plus que ça pour lui.

---Je vous déteste.

Les lèvres entrouvertes, il s'arracha de ce contact dans un mouvement de recul, abasourdi par sa réponse. Et apparemment, sa réaction l'amusa, puisqu'elle en riait. Celui-ci cessa des secondes plus tard pour laisser place à un visage énamouré qui le tint immobile.

---Je vous déteste Douglas pour l'amour que vous m'avez fait éprouver pour vous. Pour cette...passion dévorante qui m'anime quand je vous vois...Je vous déteste tellement d'avoir pris la décision de mener ce duel pour avoir ma main que je pourrais mourir dès la minute où une balle se logera en vous...Alors-... »

Sans lui laisser le temps de prononcer d'autres paroles, Douglas colla ses lèvres contre les siennes et l'embrassa. Ce baiser était significatif : il était à la fois doux et provocateur, possessif et enflammé, il était le sceau de leur amour. Pour Eleanor, ça l'était, pour elle, il venait de marquer son territoire. Et elle s'était laissée envahir par cet homme.

Elle poussa un curieux gémissement lorsqu'il vint à titiller sa langue. Mais ce n'était pas cela qui l'avait contraint à émettre ce son, ce fut cette main qui était descendu jusqu'à sa poitrine et avait fermement serré l'un de ses seins à l'intérieur de sa paume. Se laissant aller contre le lit, son dos rencontrant les draps, la marquise tendit ses mains en direction du comte qui s'était retiré afin de la regarder.

« Ne faites pas ce duel, je vous en prie. »

Cette peur la fit trembler sous lui, il comprit que cette confrontation la tuerait si jamais il ne s'en sortait pas vivant. Mais revenir sur ses mots serait entaché sa réputation, celle de ses enfants et petits-enfants. Eleanor lui reviendrait sans aucuns mérites et la société n'éprouvera que dédain envers lui et sa famille.

« Pourquoi être venu à sa place ?

---Il n'aurait eu le courage de se tenir là où je suis aujourd'hui. Mes parents ne méritent pas d'être méprisés par la haute société à cause d'un enfant imprudent. »

Ce fut les seules paroles qu'ils avaient échangées avant qu'ils ne commencent à s'affronter.

Lorsqu'elle attrapa ses épaules, Eleanor entoura son corps chaud et se mit à le serrer tout contre elle.

En s'obligeant à rouler sur le côté, il positionna Len au-dessus de lui et la garda fermement contre lui afin de profiter de ce moment.

« Je vous aime Douglas. Bien plus que vous, j'en suis certaine. Alors si vous mourrez, imaginez-vous bien que je ne pourrais plus me permet-...

---Ne dites pas ça, l'arrêta-t-il mécontent de savoir ce qu'elle aurait pu lui confirmer à voix haute. S'il vous plait, ne dites pas...ça.

---Je vous en supplie, n'y allez pas.

Il prit un temps avant de lui répondre :

---Lorsque tout sera fini Eleanor, je vous épouserais. Mais avant ça, je vous présenterai à mes parents à la campagne. Ma mère vous adorera...Et mon père, il se mit à rire, il sera fou de vous ! »

Émue par ces mots, elle acquiesça simplement de la tête, essayant de réprimer cette boule qui ne cessait de bouger au fond de sa gorge.

****

Et dire qu'il l'avait quitté des les premières lueurs de l'aube afin de se préparer ! Cela l'avait rendu furieuse mais elle ne s'était pas contenter de l'être, enfermée dans sa propre maisonnée, elle avait décidé de le lui faire savoir. Et après avoir opté pour une robe marron dont le tissu fin et léger lui permettrait de se tenir confortablement à l'intérieur, elle n'avait donné que peu de temps à Rachel pour monter sa chevelure en un chignon.

Le temps pressait.

Puis ayant demandé à son majordome de préparer son attelage, il était venu lui apporter le lieu où se déroulerait le duel. Elle se doutait bien que cette fameuse clairière serait le terrain sur lequel ils se confronteraient tous les deux. Lorsque le comte de Linverslay proposait un duel à un homme, il lui donnait rendez-vous sur ce lieu-ci. Elle ne lui en avait jamais demandé la raison, peut-être parce qu'elle n'aurait jamais pensé au fait qu'il se remettrait à jouer ?

Eleanor avait pris la nette décision de se tenir à ses côtés lors de ce duel. Et Damien ? Que pouvait-elle bien faire pour le duc en réalité ? L'encourager ?

Ensuite, en montant dans le véhicule, elle avait ordonné à son cocher de se presser afin d'arriver jusqu'à la clairière avant que le duel ne commence. Si elle pouvait au moins résonner l'un de ces deux imbéciles, Eleanor tenterait alors de le faire !

Sinon, elle porterait sur sa conscience l'homme qui mourrait dans ce duel. Et elle savait que le châtiment serait aussi douloureux que la première fois. Elle se conduirait en hypocrite si elle espérait que Damien s'en sorte, au contraire, le duc mort, elle en serait soulagée. Et si jamais Douglas était le perdant ? A l'idée de le voir se vider de son sang comme Raphaël l'avait fait, la marquise en eut des frissons.

L'attelage s'arrêta après une vingtaine de minutes trajet. Le temps ne lui avait jamais paru aussi court. Elle aurait du prendre son temps...Elle s'imaginait déjà entendre le décompte en sortant du véhicule. Le cœur battant, la jeune femme laissa son valet de pied, Thomas, ouvrir la portière pour l'inviter à y sortir. Le sourire timide qu'il lui adressa, essayait de la calmer mais la nervosité la gagna irrémédiablement. Lorsque ses souliers en cuir rencontrèrent la terre, Len leva fièrement son menton en tentant vainement de paraître la plus sereine possible. Elle sonda le paysage et les aperçut tous les deux près d'un arbre gigantesque dont les branches s'élevant dans les airs cachaient une partie du terrain. Autour d'eux, il n'y avait rien qu'une barrière en bois garnie de deux planches se séparant grossièrement, laissant ainsi un espace entre les deux. De plus, les quelques arbres qui restaient, étaient disposés quelques mètres plus loin derrière eux.

Elle inspira. Puis expira longuement par la bouche. Sa poitrine étant serrée, elle avait l'impression qu'un étau avait emprisonné le haut de son corps.

Et finalement, elle s'approcha des deux hommes qui se débarrassaient de leurs vestes et gilets afin de ne pas être inconfortable. Son valet derrière elle, Eleanor finit par s'arrêter puis l'examina d'un regard circonspect :

« Thomas ?

---Oui ma Lady ?

---Si jamais Douglas sort perdant de ce duel, vous vous en irez. L'attelage, le duc et le médecin.

---Ma lady...Je ne pourrais vous laisser-...

---Si Douglas meurt, Thomas, je sais que personne n'arrivera à me consoler. Vous veillerez à ce que le duc s'en aille en lui faisant entendre que je ne pourrais lui appartenir. »


Les yeux de son domestique s'agrandirent petit à petit, visiblement effrayé d'avoir compris le sens de ses paroles. Mais n'était-ce pas folie de la laisser commettre cet acte ?

En reprenant sa marche, elle fut soulagée d'avoir comblé la distance qui les avait séparés et de se tenir maintenant près d'eux.

Ses mains gantées s'emparèrent de la barrière en bois avant qu'elle ne finisse par déclarer à voix haute :

« Il suffit !

Le duc se tourna le premier dans sa direction, un sourire illuminant son visage ce qui la fit froncer des sourcils.

---Ma douce, êtes-vous venus m'encourager ?

---A tuer le comte ? Vous êtes fous !

---De vous, bien évidemment...

---Mais elle ne vous aime pas, Damien, intervint l'écossais qui se rapprocha de la jeune femme alors que le duc prenait soin de remplir son chargeur.

Le duc de Mormont eut un rire moqueur en entendant ses paroles.

---Et dites-moi, vous aime-t-elle ? le questionna-t-il en les fixant à tour de rôle.

Cette question était à double-sens, elle se posait à la fois au comte mais aussi à la marquise. Il espérait au moins qu'elle démente mais il n'en fut rien. Ses sourcils se plissèrent doucement alors qu'à son tour, il se rapprocha de la jeune femme.

---Len...Vous ne l'aimez pas, n'est-ce pas ? Pas après ce qu'il vous a ait subir ? Ce serait-...

---Stupide, je le sais. Mais je ne contrôle pas mon cœur, Damien. Je suis désolée de vous le dire mais vous ne pouvez pas le tuer.

Le visage du duc se tordit sous cette grimace coléreuse, que Douglas prit la peine d'admirer avant de prendre l'une des mains gantées de la jeune femme. Il la serra d'abord dans la sienne puis, à l'aide de sa main libre, l'écossais le lui arracha dans le but de déposer un baiser sur sa peau nue.

---Vous espérez que j'abandonne ? S'il ne s'était pas amusé à me provoquer, j'aurais pu vous écouter.

Il mentait, Eleanor savait très bien qu'il ne l'aurait pas écouté, mais en vérité, elle essayait toujours de lui faire entendre raison.

---Pourquoi avoir accepté ? Alors que nous avions convenu de notre union ?

---Parce que, Eleanor, vous le savez aussi bien que moi, cet homme hante vos pensées et que vous ne rêvez que de lui. Comment pourriez-vous m'aimer si un autre vous occupe l'esprit ?

Il n'avait pas tord. Mais lui donner raison lui conduirait à camper sur ses positions. Mais n'était-ce pas inutile en fin de compte ? Il n'avait pas l'air de vouloir l'écouter d'ailleurs...

---Faites. Mais je ne vous épouserais pas.

---Oh non Eleanor, détrompez-vous ! L'écossais mort, je serais le seul homme qui pourra vous sauver de la pauvreté. Le seul vers lequel vous vous tournerait. »

La jeune femme serra des dents. Visiblement, cela suivait ses plans. Et si Douglas n'était pas venu pour la réclamer, elle était certaine que ce duel n'aurait jamais eu lieu. Pourtant il l'avait fait, et une fois mort, elle s'obligera à l'oublier...Telle était sa conclusion.

En secouant sa main droite, la marquise la libéra de sa prise avant qu'elle ne vienne à la rencontre de sa joue. Ainsi, le seul choix qui s'offrait à eux, n'était autre que Douglas gagne.

« Je ne veux pas qu'il meurt Douglas.

---Je...ne peux vous le promettre, se contenta de lui dire le comte qui n'avait qu'une envie : d'en finir. »

Elle hocha de la tête et le laissa s'armer plus loin. En posant une nouvelle fois son regard sur le duc, Eleanor cligna plusieurs fois des yeux en le voyant donner un objet de valeur à un homme en costume noir.

Elle l'avait reconnu. Ce médecin n'était autre que celui qui avait prescrit la mort de son époux. Il serait donc le seul témoin de ce duel puisque ni le duc ni le comte n'avait décidé de se faire accompagner. Il partit récupérer les effets personnels de Douglas qu'il plongea ensuite dans un sac en tissu, puis Len le vit se placer à un endroit. Le sac tomba lourdement à ses pieds, puis il leur fit signe d'approcher tous les deux.

Son cœur s'alourdissant, Eleanor se mit à serrer le bord de la barrière tout en les regardant le rejoindre, chacun une arme à la main.

« Mettez-vous en place. »

Doucement, la jeune femme relâcha sa prise en les observant, les lèvres entrouvertes. Soudainement, son buste se souleva. Le duc et Douglas tournèrent sur eux-mêmes afin de se placer, dos contre dos. En déglutissant péniblement, la marquise surprit ses mains se mettre à trembler. Et dans un regard furtif, Douglas croisa ses pupilles.

UN !

En détournant son visage, il s'avança d'un pas.

Douglas se souvenait de leur discussion la veille. Il se rappelait combien elle avait tremblé dans ses bras et le nombre de fois où elle l'avait supplié d'abandonner.

Il aurait pu, simplement pour apaiser ses inquiétudes et ne pas lui faire vivre une nouvelle fois cette tragédie, mais Damien Declairmont était simplement trop déterminé à vouloir la per une nouvelle fois. Après qu'elle les ait quittés, le duc avait été clair :

« Si je ne sors pas victorieux, je ne serais qu'un cadavre parmi ceux que vous avez déjà tué. Mais si ma balle vous atteint, je ferais en sorte qu'elle ne vous laisse pas survivre. »

DEUX !

La haine, qui s'était confondu avec cette rage silencieuse au fond de ses pupilles verdoyantes, avait dévoilé à l'écossais combien sa motivation était grande. De plus, s'il n'avait pas demandé à Bolton quelle était la personne qu'il affrontait aujourd'hui, il n'aurait jamais découvert que le duc de Mormont s'était chargé d'endetter le pauvre Théodore afin d'arriver à ses fins. Tout le monde savait que Damien Declairmont avait un seul et unique désir, et ce n'était autre que la marquise de Suffolk qui l'avait déjà éconduit avant son mariage.

Alors s'il ne le tuait pas, c'était lui qui le ferait à sa place.

J'espère que ce chapitre vous a plu ! N'hésitez pas à laisser des commentaires/critiques/remarques x)

En espérant que vous passez un bon week-end too ;)

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