Chapitre 6 - Mia
Jeudi 6 sept 2012
PDV Melvin
7h45
Mon père me dépose au lycée, je me dépêche d'y entrer, une envie pressante me gagnant. J'ai pas eu le temps d'aller aux toilettes à la maison, parce que j'ai passé la moitié de mon temps de préparation habituel à chercher mes écouteurs. Je pars jamais sans eux. Je sais, j'en parle comme si c'était des médocs sans qui je ne pourrais vivre mais, c'est limite ça. Je suis un drogué de musique.
Traversant le couloir d'entrée ou se situe tous les bureaux d'administration et autres, longeant les casiers presque en courant, je me jette littéralement sur la porte des WC garçons. Heureusement qu'il n'y a personne sinon, le malheureux se serait manger une porte. J'entre direct dans la troisième cabine et dézippe mon jean avant de baisser mon caleçon avec. Eh bien, c'était moins une!
Laissant mon corps se vider de ses toxines, j'observe les œuvres des élèves sur les cloisons m'entourant. Rien de trop nouveau par rapport à l'année dernière. Numéros de téléphone, dessins plus ou moins explicites, et plein d'injures envers les profs. Des chiottes de lycée quoi. Il y a aussi quelques obscénités bien grossières mais cette cabine en a vue des choses et pas des plus sages...
Elle fut le lieu ou Andréas et moi, avons vécu nos premières caresses expérimentales. On dirait que je parle d'une expérience scientifiques....je sors des choses moi des fois...On se demande ce qui se passe dans mon cerveau...
Réponse de ma conscience: pas grand-chose
Réponse de moi: Ta gueule
Bref passons, c'était un mercredi ou ont était collés, je me rappelle plus pourquoi, et donc on faisait du TIG. Notre prof ne savait pas quoi nous donner à faire alors on s'est coltiné, " décrassage des WC côté lycée". (Ils étaient en troisième à l'époque) On n'était pas trop surveillé, puisque la pionne devait déjà faire la garde sur les élèves en salle de retenue. Alors comme convenu, nous deux, nous effacions les tags. Puis comme on était seul, ensemble, et que c'était assez rare au bahut de trouver un endroit tranquille pour avoir un peu de solitude, on en a profité. Ça a commencé comme d'habitude, des petits bisous chastes encore et encore. Puis la température et montés, nos corps se sont réveillés, les mains baladeuses se sont faufilées et nous avons attisé l'un et l'autre nos bas-ventres jusqu'à soulagement. Après cette fois-là, on a recommencé. Comme dans certains cours on n'était pas ensemble, on s'arrangeait, à une certaine heure pour demander à nos enseignants d'aller au petit coin et on se retrouvait pour faire nos petites affaires. C'était que le début, on se contrôlait pas trop, alors en général dans les cinq minutes, on atteignait l'apothéose. Et on revenait en classe comme si de rien n'était. Bon après, ça nous suffisait plus alors y'a eu notre première fois. Ça a plutôt mal démarré. Nous étions chez moi, encore un mercredi. Mon père venait de repartir après avoir mangé, pour bosser et nous, nous étions tranquilles sur le canapé. Une fois papa parti, bah y'a eu bisou. Puis ça a chauffé, il s'est retrouvé sur moi, nos t-shirts ont fini sur le tapis, ses lèvres picoraient mon cou
et là, catastrophe. Dubois père avait oublié son carnet de croquis. J'ai eu la honte de ma vie, Andy aussi. Il s'est vite redressé et moi je me suis planqué avec mon t-shirt. Mon paternel a pris son calepin comme si de rien n'était puis a dit avant de partir.
" C'est rien les jeunes, déstressez, c'est les hormones, je sais ce que sait. Préservatifs, tiroir de la salle de bain. Bonne après-midi"
La gêne passé, on a éclaté de rire, puis j'ai entrainé, mon petit-copain à l'étage dans ma chambre, que j'ai pris soin de fermer a clé et ce jour-là nous avons perdu notre virginité. C'est un des plus beau souvenir que je garde de lui. C'était le bon temps.
What! Putain de merde, il est 8h10, je suis en retard en cours! Oh non, en plus j'ai la gole! Quelle idée aussi de penser à ses choses-là aussi. Faut que ça redescende et vite! Ok on pense à autre chose et on croise les jambes. Un truc qui dégoutte, vite, vite. Ah oui, j'ai trouvé, le prof d'histoire avec ses poils qui sortent du nez et son espèce de bouton dégueu au menton, beurkk, déguelasse.
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8h15
J'arrive devant ma salle de classe, mon coup de chaud passé. Je toque et la prof de français répond entrez, ce que je fais immédiatement.
- Excusez-moi madame, je suis en retard.
- Vous avez de la chance, c'est la première fois que ça arrive, je ne vais pas relever mais la prochaine fois sans mot d'excuse de la vie scolaire vous ne rentrerez pas.
- Oui madame
- Allez donc vous assoir jeune homme.
Je fais vite fait un tour de la classe et il reste seulement deux places. Ne voulant pas m'installer à côté d'Arthur, le seul redoublant de l'année dernière qui tombe bien sûr dans ma classe cette année, je décide de prendre l'autre place aux côtés d'une fille que je n'ai encore jamais vu et que je n'avais même pas remarqué depuis la rentrée. Si elle est nouvelle, c'est normal qu'elle soit timide.
Je m'assois sort, cahier, livre et trousse, puis une fois que je suis prêt la prof demande à ma voisine de lire.
- De...de...main...main, dès l'au...l'au...be, à l'heu...l'heu...re où blan...chit...chit...chit... la cam...pagne, campagne
Elle a, à peine commencé que toute la classe éclate de rire. Bande de trou du cul pensais-je.
- Vas-y continue, ne fais pas attention à eux, ils sont juste bêtes. Dis-je à ma voisine pour l'encourager.
Elle me sourit et poursuit
- Je par...partirai. Vois-tu...tu, je sais qu...que tu m'att...ends.
J'i...j'i...j'irai... par...par... la fo...forêt, j'i...j'irai par la mon...mon...montagne.
Je ne...ne...ne... puis... de...de...demeurer... loin de toi... toi plus long...temps.
- Melvin, tu fais la suite. Enchaîne la prof.
Je lis donc à mon tour, puis vient le tour d'une autre fille et nous travaillons sur le poème, le restant de l'heure. Puis je me retrouve en cours de SVT, j'aime à peu près bien cette matière et la prof que je découvre pour la première fois est assez sympa. Je suis le cours sans me faire remarquer, tandis que d'autres abrutis dont Arthur s'amuse à lancer des boulettes de papiers sur l'élève qui assise à côté de moi au cours précédent bégayais. Ça m'insupporte, je sens que lui et ses deux nouveaux acolytes, je vais les avoir dans le pif, toute l'année. La fin du cours retentit et c'est enfin l'heure de la pause. Je range vite mon sac et sort de salle. Ce que je vois en sortant me désole. Une fille vient de se faire bousculer part trois connard, et bien sûr c'est celle qu'ils embêtaient en cours. Je lui tends la main et hésitante elle finit par la prendre.
Je l'aide à se relever et me présente.
- Moi c'est Melvin.
Mia...c'est...bien...bien...mes...par...parents...ont...choi...si...si...un...pré...prénom...court...je...peux...le...le...dire...sans...sans...bé...gayer
Je lui souris et répond:
- Je trouve que c'est joli est pas très répandue. Tu sais il ne faut pas que tu fasses attention aux autres, ils sont idiots et immature.
- J'ai...l'ha...l'ha...bitude...qu'on...se...se...moque...de...mon...mon...han...han...handicap.
- Tu veux qu'on aille s'assoir dans la cour tous les deux? On peut apprendre à se connaître.
- Ça...ça...va...être...long...av...avec...moi...je...parle...pas...pas...vite
- On a tout notre temps en une année scolaire!
- C'est...vrai...vrai.
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18h00
La journée s'est passée plutôt rapidement et je dois dire que c'était agréable vu qu'il y avait Mia. Je trouve cette fille vraiment gentille. C'est triste qu'on l'a laisse de côté parce qu'elle s'exprime un peu moins bien que les autres. En tous cas moi je l'a laisserais pas c'est décidé. Elle est super sympa, très intelligente et je suis bien content de la connaître. Elle est différente et c'est ce que j'aime. J'en ai appris pas mal sur elle. Déjà, elle est d'origine africaine, ce que j'aurais plus ou moins deviné a sa couleur de peau chocolatée. Elle a perdu ses parents jeunes avec toutes les maladies qu'il y a dans son pays de naissance. A 3 ans, elle a été adoptée par une famille française et malgré le fait que les autres se moquent, elle est contente de vivre ici. Elle sait que d'autres enfant n'ont pas sa chance, alors elle s'estime heureuse d'avoir tout ce que la vie lui offre comme l'enseignement alors que là-bas, c'est bien plus compliqué d'aller à l'école.
Alors qu'on quitte les lieux, la dernière sonnerie retentissant, Mia me demande me regardant de ses prunelles vertes:
- Tu...tu...pren...prend...le bus...sco...sco...laire?
- Non, mon père vient me chercher.
- Bon...et...et...bien...à...de...demain.
- A demain, Mia. N'oublie pas de t'attacher! Dis-je ne pouvant m'en empêcher.
La dernière fois que j'ai pris un bus, ça s'est fini en drame alors, j'ai toujours la hantise que ça arrive à nouveau, puis je pense que je pourrais adorer Mia, alors, je ne voudrais pas qu'il lui arrive quelque chose.
Je m'adosse contre le mur entourant, le collège et le lycée, et attend patiemment que mon père arrive. Il débarque en général assez rapidement entre et quart et la demi. Les écouteurs dans les oreilles, j'attends tranquille, comme la pluparts des autres jeunes qui poireaute le temps que leurs parents arrivent. Il y en a un que je reconnais Mathéo, le frère de Soan. J'aurais peut-être le temps de le voir avant que mon père débarque.
18h15
Un pick-up se gare sur le bas-côté de la route, je reconnais immédiatement le conducteur, mais c'est pas encore pour moi. Le collégien, lui, file vers cette voiture et échange quelques mots avec son aîné qui descend du véhicule.
Il vient vers moi.
- Hey salut Melvin.
- Salut. Joli chemise.
Joli chemise? Non mais sérieux t'as pas mieux, genre ça va?! Bon n'empêche qu'elle est belle sa chemise à carreaux rouge et noir.
- Merci.
Il glisse une de ses longues mèches de cheveux tombé de son chignon derrière son oreille puis mets les mains dans les poches de son jean, avant de me regarder de ses yeux charbonneux, puis prend enfin la parole.
- Je me demandais, si tu serais d'accord pour que toi et moi, genre demain soir, après tes cours, on aille je sais pas, prendre un café?
- J'aime pas ça.
- Ah mais tu peux prendre autre chose, soda, cocktail, ce que tu veux.
- Déstresse, je plaisante, enfin, c'est vrai que j'aime pas le café, mais je suis ok pour ce rendez-vous avec toi.
- C'est cool. Là j'ai pas le temps, je dois récupérer ma sœur a son école mais dès que j'ai cinq minutes, je t'envoi par sms l'adresse.
- C'est ok pour tout.
Il me fait un sourire et intérieurement je fonds comme un fondant au chocolat. C'est au même moment que je remarque, les yeux marron de mon père qui me fixe, et ses lèvres qui esquissent un rictus taquin. Ce qui veut dire que j'ai rougit comme une tomate cramoisie face à Soan et que mon cher papa s'en est rendu compte. Je prends un air, d'air de rien, et marche jusqu'à notre voiture. Je suis à peine entré dedans, que celui-ci me dit:
- Alors c'est lui, le fameux livreur de pizza nommé Soan?
- Oui.
- Si jamais tu veux tenter quelque chose avec lui, tu as mon approbation.
- Papa!
- Quoi? Vu ce que tu m'as dit de lui hier soir, le mal qu'il se donne pour s'occuper des sien, ça m'a tout l'air d'être un très bon garçon.
- On commence à lier une amitié, y'a rien de plus.
- Si tu le dis
- Je le dis!
- N'empêche qu'il te fait rougir.
- Papa!
- Ok j'arrête, raconte-moi plutôt ta journée.
- J'ai rencontré une super fille, elle s'appelle Mia. Elle est très sympa mais tous les autres se foutent d'elle parce qu'elle bégaye, mais c'est vraiment con parce qu'elle est super.
- C'est triste, mais toi tu es avec elle, alors ça sera plus facile pour elle de les supporter si elle a au moins un ami pour la soutenir.
- C'est toujours plus facile à deux. Je me demande pourquoi les gens sont si cruel, elle n'a rien fait de mal, elle les embête pas...
- Je sais chéri, c'est désolant mais les gens sont bêtes et méchant, et a part faire attention aux autres, les protéger, on ne peut rien faire de plus, ces gosses la sont soit en souffrance, soit mal éduqués, parce-que parents absent ou je m'en foutiste...c'est comme ça.
- C'est bien de la merde.
- C'est la vie mon fils, mais toi, tu es une des personnes qui peut veiller à ce qu'elle est une vie moins dure, comme je m'efforce de chaque jour le faire avec toi.
- Et dire que Soan a perdu son papa...moi si je te perds...je meurs...
- T'en fais pas mon chéri, j'ai 40 ans et je suis en pleine forme, tu vas devoir me supporter encore de très longues années.
- J'espère. Au fait, demain, il veut qu'on aille boire un coup tous les deux après mes cours, c'est possible?
- Oh un rendez-vous?
- En ami papa...
- Moi c'est ok, je veux juste savoir où tu es, et à quelle heure tu rentres ou si t'as besoin que je vienne te récupérer.
- Il doit m'envoyer un texto pour me dire ou, dès que je sais je t'informe.
- Ça marche. Je suis content que tu t'ouvres à nouveau.
- Moi aussi.
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