Chapitre 27 - Confessions

Vendredi 26 sept 2012

PDV Soan  

20h00

- Toi aussi tu m'a manqué, je t'aime

Alors que je le serre contre moi longuement, ces mots doux résonnent a plusieurs reprises dans ma tête, tandis que mon coeur s'emballe comme jamais. Si je ne savais pas que c'était une réaction normale, je m'inquièterais pour l'état de santé de mon palpitant. 

- Soan, j'ai dit quelque chose de mal? me demande-t-il d'une voix peu sereine

Je me rend compte que je lui ai rien répondu et desserre notre étreinte avant de venir poser mes mains autour de son visage.

- Tu n'a rien fait rassure-toi, je m'attendais pas a ce que tu me dise que tu m'aimais, j'ai été surpris. En plus c'est la première fois qu'un gars me dit je t'aime, alors ça me chamboule. J'ai le coeur qui s'emballe et l'impression d'avoir été gonflé d'amour d'un seul coup.

- Je suis le premier a te l'avoir dit? 

- Oui, ça me fait tellement plaisir que je lutte pour pas être ému.

- Le fait d'avoir été séparé de toi m'a fait comprendre que j'étais réellement tombé amoureux, j'en était déja certain mais tu vois ça n'a fait que confirmer mes sentiments cet éloignement. Quand je t'ai vu je n'avais qu'une envie te dire que je t'aime. 

- Et voila j'ai les yeux qui deviennent humides...ça c'est fait

- Oh qu'est-ce que c'est mignon...

- Tu sais je t'aime aussi Melvin et si je suis parti l'autre jour, c'est que j'ai eu la trouille. La trouille que tu découvre une partie de moi et un bout de mon histoire. La trouille que tu ne m'aime plus pour les bonnes raisons...ou que ça change quelque chose entre nous, voir même que tu me quittes.

- Je suis amoureux, très amoureux, alors à moins que tu ne sois un dangereux psychopathe, un ancien casseur de pédés ou d'autre truc du genre, y'a peu de risque pour que ça se passe ainsi. J'aime pas te voir souffrir comme ça. Je vois bien que tu en a gros sur le coeur et moi je suis la pour t'écouter, je peux être ton épaule Soan.

- Tu crois que tu pourrais dire a ton père qu'on s'absente toi et moi et on va marcher un peu?

- Bien sur. Viens on va le prévenir, dis-je l'attirant par la main

Il m'entraîne jusqu'à la porte et nous entrons dans l'entrée puis dans la cuisine ou se trouve son père.

- Hé les amoureux.

- Papa, est-ce que je peux aller faire un tour avec mon copain, juste une balade dans le quartier, pas trop longtemps?

- Ok, j'attendrais pour dîner, Soan je te compte une assiette?

- Je...je sais pas.

- Oui compte un couvert, il mangera avec nous.

- C'est noté, à tout a l'heure les garçons

- A toute 'pa.

PDV Melvin

Prenant la main de mon chéri dans la mienne, je le tire avec moi a l'extérieur de la maison. On se retrouve dans la seconde sur le trottoir et passant devant son véhicule, on commence a s'éloigner de chez moi.

- Alors c'était bien le parc avec tes amis?

-Et bien disons que j'avais pas trop le moral alors ils ont du me secouer pour que je m'amuse avec Filou et eux. 

- Je suis désolé de t'avoir laissé si longtemps sans nouvelle.

- J'ai vraiment flippé a l'idée d'avoir tout foutu en l'air, à cause de l'autre soir...

- Melvin, tu n'a absolument rien a te reprocher, rien du tout, je t'assure. Au contraire c'est moi qui n'aurait jamais du te planter comme ça.

- L'important c'est que tu sois avec moi, maintenant...Tu veux bien me dire pourquoi, tu étais si mal quand tu es parti?

- Je suis venu pour ça, pour t'expliquer...

- On devrait se poser sous l'abris-bus, il commence a pleuvoir.

- On a plutôt intérêt, les cheveux mouillés, je suis dégueulasse.

- Je suis certain que c'est pas vrai.

Il me sourit puis m'attire a lui, me faisant prendre place sur ses genoux, alors qu'il s'assoit sur le banc abrité. Le dépassant d'une tête, je dépose mes lèvres sur son front, puis sur son nez et enfin sur sa bouche. On s'écarte le bisou étant resté très chaste et de son bras gauche qui ne me soutiens pas, il entrelace nos doigts ensemble. De mon côté de ma main droite libre, je lui caresse les cheveux tandis qu'il reste figés sur nos deux mains enlacées.

- Le jour de mes 3 ans, je fêtais mon anniversaire avec mes copains, mes parents m'ont raconté que je courais comme une pile électrique avec mes amis, puis d'un coup je suis tombé. Ils ont cru a une chute banale, mais c'était un malaise. Une fois à l'hôpital, aprés plusieurs examens, les médecins ont découvert que j'avais, un problème cardiaque. C'est un peu complexe a expliquer mais pour faire simple, mon coeur dans un effort trop important s'emballait anormalement et si je tirais trop dessus, je risquais le pire. Heureusement je m'en suis sorti mais j'ai du supporter un lourd traitement médicamenteux.  Dés ce jour ma vie a radicalement changé. Je n'étais plus comme les autres. Je devais me soigner pour que mon organe fragile tienne le coup et en plus de ça, je ne faisais plus rien qui pouvait fatigué mon coeur. Tout ou presque m'était interdit. J'ai vécu  longtemps en fauteuil roulant, parce que marcher pour moi était impossible. J'ai fait plusieurs malaise durant l'adolescence parce que j'avais eu envie de faire comme tout le monde, vivre comme les autres. Puis un jour, les medecins se sont aperçu que les médicaments ne suffisait plus...ils me donnaient que quelques mois maximum, cloué a un lit d'hôpital. 

Ma main toujours dans ses cheveux, je le câline tendrement, les larmes aux yeux. Les perles qui roulent sur ses joues et son histoire, m'attristent. Je descend ma main dans sa nuque et l'attire contre moi, embrassant sa chevelure ébène.

- Ils m'ont alors mis sur la liste de don d'organe et environ un mois aprés mes 17 ans, aprés avoir passé cinq mois à l'hôpital sans savoir si je tiendrais jusqu'a l'opération, j'ai appris qu'un greffon était disponible et que j'allais être transplanté. J'étais paniqué quand j'ai appris la nouvelle, j'avais peur que ça rate, que ça se passe mal. Matt, Lilou et moi, on avait perdu nos parents, on était a cet époque en famille d'acceuil et je n'avais personne pour me dire ce que je devais faire. J'avais peur de prendre le risque et de laisser ma famille toute seule et en même temps, je savais que cette chance pourrais ne plus jamais se présenter et que si je faisais rien, j'allais mourir. 

Il avale sa salive difficilement puis reprend peu après

- Alors après avoir discuté avec mon frère lui expliquant ce qu'il allait se passer pour moi dans les deux cas, il m'a dit que si être opéré était la seule solution de me sauver, il fallait que je le fasse. Il m'a expliqué qu'il avait déja perdu ses parents et que si y'avait une petite chance, pour qu'il garde son grand-frère avec lui, il était prêt a la tenter, au risque de me perdre. J'ai fait part de ma décision au médecin et avant de partir au bloc, j'ai fait un énorme câlin a ma fratrie. L'opération s'est heureusement très bien passé et dans les jours qui ont suivi, je n'ai pas fait de rejet. Ma vie s'est transformé, mais au début, j'avais du mal a me sentir pleinement heureux parce que je savais que si moi je vivais c'est parce qu'un autre était parti. Tu te souviens du Phénix, sur mon bras?

- Bien sur.

- Je t'ai pas tout a fait dit la vérité au sujet de ce tatouage, en vérité, c'est une sorte d'hommage a cet inconnu qui m'a permis de continuer à vivre. Tu vois, il y'a les braises qui symbolisent la mort puis les flammes reluisent et le Phénix revient a la vie. Ce dessin c'est ça, ça nous représente, lui et moi, il est parti mais il m'a offert la vie. C'est un don merveilleux qu'il m'a fait et ce tatouage me le rappelle jour après jour tout comme il me rappelle que je dois prendre soin de notre coeur.

- C'est magnifique Soan...j'aimerais dire quelque chose par rapport a tout ce que tu viens de me dire mais je suis sans voix.

Il rélève la tête vers moi, les yeux rougis et sa main dont les doigts sont entrelacés aux miens, se détache venant se déposer contre ma joue.

- Justement, je n'ai pas forcément envie que tu dise quoi que ce soit...je ne veux pas que ça change quoi que ce soit entre nous. J'ai toujours été aimé parce-que j'étais un pauvre gosse malade et que je déclenchais de part ça, gentillesse, sympathie et compassion. Mais a part pour ma fratrie, personne ne m'aimait juste pour moi. On m'aimait parce que j'étais malade. C'est pour ça que j'ai tout fait pour garder ce secret pour moi, auprès de mes nouvelles rencontre. Mes ex  par exemple n'en ont jamais rien su. Il semblerait de toute manière qu'aucun d'eux ne soit réellement tombé amoureux de moi. Puis je t'ai rencontré et j'ai rapidement craqué pour toi. Ma vie sentimentale, c'était le néant et j'avais très envie d'avoir un petit-ami avec qui ça serait vraiment sérieux. J'ai été  ému quand tu m'as dis je t'aime, parce-que je savais que l'histoire de ma vie n'étais pas entré en compte dans tes sentiments. Si tu m'aimes c'est juste pour moi, pas pour les choses que j'ai pu vivre.

- Je comprends pourquoi tu m'a caché tout ça mais ne t'en fais pas, de le savoir, ça changera rien, je t'aimerais toujours pour toi. Je te cache pas que ça me touche ce que tu as vécu, mais en aucun cas, ça changera quoi que ce soit a ce que je ressens, je t'aime pour ce que tu es. Un mec, sensible, gentil, dévoué, courageux et protecteur. Et encore, je suis sur que j'en oublie.

- L'autre soir, entre-nous c'est devenu tellement enivrant que je n'avais pas d'autre choix dans mon esprit que de fuir, mais j'en avais envie, mon corps le disait de lui-même. C'est juste à cause de la cicatrice sur mon torse que j'ai filé. Tu étais sur le point de la toucher, de la voir et j'ai eu peur que tu trouve ça monstrueux. Bien qu'elle soit imposante, elle me complexe pas puisque je sais que c'est la trace d'un miracle, mais j'ai eu peur qu'elle te fasse peur, que tu trouve ça laid, désagréable a toucher et que ça te fasse fuir. Je me doute que c'est bien plus beau et attirant un corps sans stigmates.

- Je t'aurais surement posé des questions sur d'ou ça venait mais ça ne m'aurait pas repoussé, j'en suis certain. Tu veux bien me la montrer?

- T'es sur? Dehors? 

- Je veux te rassurer au plus vite sur le fait que tu me plais même avec cette cicatrice et puis la rue est déserte.

- Ok, mais pas longtemps il fait un froid de canard.

Un à un, il déclipse les boutons de sa chemise en jean et à la naissance de sa poitrine, a la terminaison des clavicules, je découvre la marque de l'intervention qui descend entre ses pectoraux et se termine selon ce qu'il m'explique à hauteur de l'estomac. Environ une quinzaine de centimètres. Elle est rose clair.

- Avec le temps elle devrait disparaître.

Je la caresse de l'index en commençant par le bas et remonte le long de celle-ci. Soan frissonne suivant de son regard sombre le chemin de mon doigt.

- Tu as les mains gelées...

- Désolé. Tu peut être rassuré, elle me repousse pas du tout et en plus elle est très douce. Ça n'est en rien un obstacle à notre intimité. Je trouve toujours aussi sexy. D'ailleurs rhabille-toi avant de me donner chaud.

Il me sourit puis alors que je descend de sur lui, il rattache ses boutons.

- On a pas mal discuté et maintenant que je sais ce qui te faisait tant de mal, je ne veux pas t'embêter plus que ça, j'ai vu que c'était douloureux pour toi et je pense que tu as plus envie de parler de chose un peu plus légère. Tu viens, on rentre et on va manger? 

- Merci de ta compréhension et volontiers, je commence a me geler. Il tombe a verse,  on court jusqu'a chez toi?

- Le premier arrivé gagnera quelque chose.

- Ça marche. Bonne chance petit prince.

- A toi aussi mon roi lion.




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