(Media, juste pour montrer a peu prés qu'elle style d'image le père de Melvin a reproduit, mais elle ne les représentent pas, vous comprendrez en lisant de quoi je parle ☺)

Lundi 10 sept 2012

18h00

PDV Soan

Je viens de sortir de mon boulot, rien n'a changé depuis Vendredi, mon patron ne peut toujours pas me garder. Il a bien essayé mais il n'y a pas d'autres solutions, du coup, je termine le mois et après, je devrais trouver autre chose. Ça me mine mais j'essaie de ne pas flancher et le fait de penser à Melvin, m'aide à retrouver le sourire. Il a quelque chose ce mec que je ne saurais décrire, que je ne sais même pas expliquer, c'est comme une force invisible qui me pousse vers lui, il m'attire comme un aimant. En sa présence mes douleurs semblent moins lourdes à porter, celles que je n'exprime pas, de peur de sombrer et de ne jamais me relever. La perte de mes parents est encore très présente, mais j'ai appris à devenir fort, à lutter depuis tout jeune. Parfois je suis fatigué et j'aimerais craquer, mais je ne peux pas. Pour Matt, pour Lilou, et pour cette seconde chance que m'a offerte la vie et qui me permet aujourd'hui, d'être là. De vivre, de respirer, d'aimer. L'amour, ce sentiment qui me gagne peu à peu en présence de ce petit gars. Je ne peux nier ça, je ne lui ait dit qu'a demi-mots hier pour ne pas l'effrayer, mais je le sais, je suis en train de tomber pour lui. Tout me fait craquer chez lui. Son regard noisette qui me trouble quand il le pose sur moi, son sourire dont je suis déjà dingue, ses pommettes qui s'embrase en un éclair quand je suis près de lui, sa gentillesse, sa sensibilité, et sa sexy-attitude. Je sais que ça n'existe pas mais il a beau ne pas être musclé, il est d'un mignon et d'un sexy, moi ça me fait tourner la tête. Je sais que je vais devoir y aller doucement avec lui, mais ce n'est pas un problème, je préfère attendre que de n'avoir aucune chance avec lui.

Arrêtant de rêvasser, je monte dans mon pick-up, je dois maintenant aller récupérer ma fraterie, l'un à l'école, l'autre au collège. Je suis prêt à démarrer, quand je repère, l'adresse griffonné sur mon calepin a dessin traînant sur le siège d'à côté. C'est sur ma route je vais m'y arrêter en chemin. Je sais pas vraiment ce que me veut le père de Melvin mais il a attisé ma curiosité. Avant de prendre la route, j'envoie un sms à Matthéo

✉ S'il te plait, dès que t'es sorti des cours, va à l'école de Lily, j'aurais un peu de retard et je veux pas qu'elle s'inquiète.

✉ Ok, je fais ça. Combien de retard?

✉ Je sais pas trop, mais je vais faire au plus vite.

✉ T'as rendez-vous avec ton mec je parie? Je l'ai vu partir comme une flèche.

✉ Non, je n'ai pas rendez-vous avec lui. Et c'est pas mon mec, pas encore...

✉ Ouais c'est ça. Bon je t'attendrais devant l'école, essaie de pas nous faire trop poireauter.

✉ T'inquiète, je fais vite

***************************************************************************

J'arrive à l'adresse indiqué sur le calepin et me gare sur une place libre à quelques pas de Will'Artist'Ink. Je ne suis jamais entré dans ce salon de tatouage, tout simplement parce que j'ai mes habitudes ailleurs. J'ai quelques tatouages déjà, recouvrant mes bras, tous renvoyant un message par rapport à ma vie, ou aux gens que j'aime. Parcourant les quelques mètres qui me séparent du salon, j'entre dans le lieu, déclenchant une sonnette. J'atterris dans une pièce tout de noir et de blanc, le sol ressemblant à un damier et les murs d'un blanc immaculé. Heureusement quelques tableaux représentant divers œuvres, dessins ou tatouages, sont accrochés rendant la pièce moins éblouissante. A ma droite se trouve un comptoir avec agenda, téléphone et des livres d'idées de tatoo et de l'autre côté des sièges ébène de forme carré. Attiré par les cadres des cloisons, je m'arrête dessus, un par un. Alors que je suis fixé sur un dessin que je trouve vraiment magnifique, j'entends dans mon dos.

- Bonsoir Soan.

- Oh bonsoir monsieur dis-je lui serrant la main.

- Je vais te faire patienter un peu, je suis sur la fin d'un tatouage, juste cinq minutes.

- Pas de problème, ce dessin est vraiment beau.

- C'est la reproduction d'une photo que j'ai retranscris en dessin de mon fils et moi, il avait deux semaines.

- Trop mignon. Toutes les photos que j'ai faites avec mes parents ont péri dans l'incendie de notre maison. J'en ai plus qu'une, d'eux.

- Je suis désolé, c'est un drame terrible, mais je suis certain qu'ils seraient fiers de l'homme que tu es devenu.

- Je fais tout pour ça.

- Bon, j'y retourne, a dans cinq minutes.

- Oui pas de souci.

***************************************************************************

Quelques courtes minutes plus tard, une jeune femme ressort de la pièce et me lance un bonsoir par politesse que je lui renvoie.

- Voilà, j'ai enfin fini. On va pouvoir discuter un peu. me dit le paternel de Melvin

Il s'assoit sur un siège à côté de moi et prend la parole:

- J'ai pu observer tes dessins la dernière fois, tu as vraiment du talent.

- Merci.

- Tu as fait des études d'arts pour avoir un coup de crayon pareil non?

- Non, enfin, je devais mais ça a changé depuis le décès de mes parents.

- C'est impressionnant.

- J'ai beaucoup appris grâce à internet et à force de dessiner, au fil du temps je me suis amélioré.

- Je vois que tu as des tatouages, c'est à ça que tu voulais te destiner?

- Oui, mais finalement, j'ai fait un CAP de carrossier, moins cher que les beaux-arts.

- Mon fils m'a parlé de ton job et du fait que ça allait pas de ce côté-là, mais faut pas lui en vouloir, j'avais remarqué qu'il était tracassé après votre rencontre au café alors j'ai voulu savoir ce qui n'allait pas, on se dit tout, on est très complice lui et moi

- Oh je lui en veux pas, c'est pas grave.

- Ecoute, j'ai une proposition à te faire. Mon salon marche très bien et j'ai besoin de quelqu'un ici pour s'occuper de l'accueil des clients et des rendez-vous. J'avais déjà un associé qui m'aidait pour ça mais il est parti pour monter sa propre activité, du coup seul j'ai du mal à gérer le tout. Alors ce que je te propose, c'est de remplacer cette personne et si l'envie d'être tatoueur t'intéresse toujours, je veux bien te former au métier en parallèle.

- Vous êtes sérieux?

- Absolument. Faudra juste parfois que tu prennes sur ton temps libre pour apprendre à mes côtés.

- Je, je sais pas quoi dire...Pourquoi vous êtes aussi gentil avec moi? Je suis sûr qu'il y a des gens qui sont déjà professionnel qui pourraient parfaitement faire l'affaire.

- Je te propose ça parce que je trouve que tu as beaucoup de talent, et selon moi tu pourrais devenir un très bon tatoueur et ce serait dommage qu'un tel don ne soit pas exploité. Et puis surtout, en plus de la compassion que j'éprouve vis à vis de ton histoire, tu as redonné le sourire à mon fils et ça pour moi, ça mérite amplement que je t'aide à réaliser ton rêve.

- Je suis vraiment sans voix...Merci

- Alors tu acceptes?

- Normalement, je finis le mois, faut que je voie si je peux partir plus tôt.

- Peu importe, mes portes te sont ouvertes, je t'attends si tu es ok.

- Bien sûr, jamais j'aurais cru qu'on me proposerait un truc pareil.

- Parfait. Bienvenu alors, je suis ravi de t'accueillir ici...

Il ne termine pas sa phrase, la porte du salon s'ouvrant au même moment sur celui qui met mon cœur dans tous ces états

- Hey Pa, oh Soan t'es la?

- Je lui avais laissé mon adresse sur son carnet de dessins, tu peux dire bonjour à mon nouvel assistant et surement futur tatoueur vu que j'ai décidé de lui apprendre le métier.

- Non c'est vrai?! Mais c'est trop bien!

- Il a un tel talent, ça aurait été dommage de passer à côté.

- Je suis bien d'accord avec toi. confirme-t-il

- En fait il a suffi que je croise ta route pour que ma vie s'illumine d'un soleil radieux. dis-je

- Pour le coup vu comment il rougit en cet instant, il pourrait faire de la concurrence à l'astre. 

- Papa!!! Râle-t-il lui donnant un petit coup dans l'épaule alors qu'on se marre tous deux.

- Bon, on va aller chercher Filou? Tu veux venir avec nous Soan?

- Je peux pas, faut que je file récupérer ma famille. dis-je me levant de mon siège tout comme le quarantenaire

- On se voie toujours demain après mes cours? me demande Melvin alors qu'on sort de la boutique et que son père ferme la grille.

- Evidemment, j'ai hâte.

- Moi aussi.

- Bon fils, tu te déconnecte de ses yeux, notre chien nous attend.

Si Melvin avait pu rougir plus qu'il ne le fait déjà, il atteindrait plus que les 3000 degrés, il est tellement craquant, moi je fonds face à autant de mignonitude. Oui je sais ça n'existe pas mais il est adorablement mignon. C'est bon, Matt avait raison, je suis complétement accroc, je vais tout faire pour séduire ce petit gars, peu importe le temps que ça prendra. De mon côté, je le sais bien, mon cœur est déjà a lui.