Le cœur d'Hermione battait rapidement. Elle ignorait comment elle en était arrivée là, mais elle priait pour s'en sortir rapidement.

Assise devant l'auberge des Trois Balais, Hermione venait de passer une merveilleuse soirée accompagnée de Ginny, Luna et Neville. Une soirée merveilleuse jusqu'à cet instant précis : Ron Weasley venait de sortir du pub.

Il faisait noir et froid. Le roux s'approchait dangereusement d'elle.

Ronald Weasley empestait l'alcool à des mètres ; ses yeux étaient rouges, son souffle rapide et lourd, son corps mou et lent. Instinctivement, Hermione plongea son nez dans son écharpe, empêchant l'odeur nauséabonde de l'atteindre.

- Je ne voulais pas te vexer, la dernière fois.

Elle ne répondit pas, jugeant le silence comme étant la meilleure des réponses possibles. Il se pencha devant elle, la forçant à reculer de plus belle.

- Écoute, je ne sais pas ce que tu veux Ronald, mais laisse-moi tranquille.

- Oh arrête, dit-il en hoquetant.

Elle leva les yeux au ciel et se leva pour rejoindre l'intérieur du restaurant. Cela faisait à peine quelques minutes qu'elle attendait ses amis à l'extérieur, la musique et la chaleur lui provoquant des maux de tête. Hermione n'avait pas remarqué la présence du roux sur les lieux ; sinon, elle ne serait pas seule à l'extérieur.

- Hermione, je t'aime bien tu sais. Mais... Ça n'aurait pas pu durer, nous n'étions pas faits pour être ensemble.

Hermione serra les dents.

- Tu l'as remarqué aussi n'est-ce pas ?

- Pourquoi il faut toujours que tu enfonces le couteau dans la plaie ? Cracha-t-elle violemment.

Il haussa les épaules :

- Je ne comprends vraiment pas ce que tu veux dire.

- Et si je te dis de partir, tu comprends là ?

La voix résonna dans le dos d'Hermione qui sursauta. Une voix familière et rassurante, qui remplit son cœur de chaleur.

Ron écarquilla les yeux et entrouvrit la bouche : mais rien n'en sortit.

- Tu as vu un fantôme ou quoi Weasmoche? Bouge de là. Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans ma phrase ?

- Qu'est-ce qu'il veut lui ? Demanda Ron en bégayant.

Hermione restait immobile.

- Je pense pourtant que ma demande était claire... Je veux que tu partes.

- Mais de quoi tu te mêles ?

Les joues de Ron rougissaient au fur et à mesure que la conversation avançait. Hermione sentait Drago proche d'elle dans son dos ; l'intensité de son pouls était telle que son cœur était sur le point de quitter sa poitrine. Son corps vibrait, tremblait, tandis que des larmes de relâchement coulaient sur ses joues pâles.

- Viens Hermione, je pense qu'il ne comprendra malheureusement jamais.

- Depuis quand tu lui parles à lui ?

Drago se tenait désormais à la droite d'Hermione, tirant son bras dans sa main. Il haussa les sourcils :

- Parle lui encore une fois et tu le regretteras Weasmoche, c'est compris ?

- Non mais de quoi je me mêle ?

Une fraction de seconde suffit à Drago pour plaquer Ron contre le mur du magasin. Le tenant par le col, il approcha son visage de celui du roux et répéta menaçant :

- C'est compris ?

Le Gryffondor ne bougeait pas. Les traits de son visage montraient à quel point il était effrayé. Le blond le relâcha et se dirigea vers Hermione, qui le remercia du regard. Il empoigna rapidement son bras et la tira derrière elle, ne faisant pas attention au garçon qui toussotait dans leur dos.

- Tu ne vas pas bien ma vieille, trainer avec ce... Cette enflure. Qu'est-ce qui ne va pas dans ta tête ?

Ils ne prêtèrent pas attention aux paroles de Ron et continuèrent à avancer.

Tout s'était passé si vite ; Hermione se demanda depuis combien de temps le blond était sur les lieux. Était-il seul ? Que faisait-il ? Qu'avait-il entendu ? Et surtout, pourquoi la protégeait-il ?

Son esprit était brouillon, son cœur emballé. Elle ne comprenait rien à ce qu'il se passait, mais tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle était heureuse d'être avec lui. Un sentiment de sûreté et de bonheur profond s'étaient emparés d'elle à l'instant même où le son de la voix de Drago avait résonné dans son dos.

Les larmes coulaient à flot, elle ne parvenait pas à les stopper.

- Qu'est-ce qu'ils vont dire ? J'attendais...

- Ils trouveront Ron et ils comprendront.

Si peu de mot pour tellement de vérité. Hermione savait qu'à l'instant où Ginny sortirait de l'auberge et croiserait le regard de son frère, tout s'éclaircirait.

Ils regagnèrent rapidement le château, si bien qu'ils arrivèrent à l'appartement essoufflé. Ils avaient couru, comme pour fuir quelque chose ; mais rien ne les pourchassait. Pendant quelques minutes, Hermione s'était sentie libre. Un sentiment savoureux et chaleureux qu'elle avait oublié depuis longtemps. Elle était légère, loin de tous les problèmes de la vie.

Il ne la lâcha pas. Une fois arrivés dans la chambre rouge et or, ils ne bougèrent plus. En réalité, elle ne le pouvait pas ; le garçon la tenait contre lui, étouffant ses sanglots dans son pull vert.

Tout allait beaucoup trop vite pour elle, et, bien qu'elle ne comprenne pas ce qu'il était en train de se passer, elle passa les mains dans le dos du garçon pour le serrer davantage. Elle agrippa son pull et lâcha toute la douleur enfouie au plus profond d'elle.

- Il a tout gâché.

- C'est fini, chuchota-t-il. Je suis là.