Il était enfermé dans cette pièce sombre et froide. Accroupi dans un angle, peureux, Drago regardait tout autour de lui, cherchant une source de lumière.

Mais rien, il était dans le noir total.

- Il y a quelqu'un ?

- Tu es enfin réveillé saleté, dit une voix familière.

Il frissonna à l'entente de cette voix : son père apparu dans l'ombre, un sourire noir aux lèvres. Instinctivement, Drago plaça sa main devant son visage, comme pour se protéger d'un éventuel coup. L'homme s'approcha de lui.

- Tu es un lâche.

- NON.

Lucius se mit à rire, de plus en plus fort, jusqu'à crier. Le blond se bouche les oreilles, mais les cris de son père étaient tellement forts qu'ils résonnaient dans ses pensées.

- Arrête de me hanter, cria Drago en pleurant. Va-t'en de ma tête.

*

- Malefoy réveille-toi, lui fit une voix lointaine.

Il continuait de bouger violemment, en sueur, se débattant.

- Drago, chuchota la même voix douce. C'est fini, réveille-toi.

Il s'accrocha à cette voix pour sortir du cauchemar qui le tourmentait. Il se redressa, haletant dans son lit, le corps trempé et bouillant. Il ouvrit grand les yeux, regardant tout autour de lui, puis pris une grande inspiration. Sa respiration était aussi rapide que son rythme cardiaque.

Il sursauta en sentant une main se poser sur son épaule. Hermione Granger se tenait accroupie à côté de lui, l'air effrayée et inquiète. Il fronça les sourcils en s'écartant.

- Que fais-tu là ?

Elle ne parut pas comprendre la question que lui posait le blond, mais y répondit quand même :

- Je t'ai entendu crier... Alors je me suis permise de rentrer.

Les yeux pleins de larmes et la gorge nouée, il posait ses yeux dans les siens comme un appel à l'aide, mais ne dit que le contraire :

- Sors de ma chambre Granger.

Elle recula, d'abord surprise par ses paroles. Son air incompréhensif se devenait à ses sourcils froncés et à sa bouche entrouverte, prête à dire quelque chose. Mais ses mots étaient muets, tout comme la peine de Drago.

- Je t'ai demandé de sortir.

Elle se redressa, furieuse, et claqua la porte derrière elle.

Drago se mit à pleurer dans son lit, se recroquevillant en serrant les poings. Il voulait hurler, taper dans le mur, mais tout cela était impossible. Alors il pleura là longtemps, tout seul dans le noir.

Le cauchemar était toujours le même, depuis des mois ; parfois plus court, parfois plus long, ce dernier le replongeait toujours dans cette scène sombre, effroyable où son père se moquait, l'insultait, et le tuait parfois.

Son corps tout entier tremblait ; il froissait les draps douloureusement dans ses mains, ne sachant que faire d'autre.

Impossible de se rendormir de la nuit.

***

Les jours qui suivirent, Drago resta silencieux comme un mur. Enfermé dans son silence, le seul moment où il parlait était lors de ses cauchemars qui recommençaient.

Cette fois, Hermione Granger n'était pas venu à son secours.

Il s'en voulait, par moment, de l'avoir virée aussi sèchement. Mais pouvait-elle vraiment le comprendre ? Comprendre sa peine et sa douleur ? Il ne pensait pas. C'est pourquoi il ne lui parla pas non plus. En fait, il ne la croisa même pas.

Une semaine était passée sans que Drago ne parle à personne, et où son cauchemar se répétait toutes les nuits.

Des cernes s'étaient creusés sous ses yeux rougis et à moitié fermés. Ses joues étaient pâles et maigres. Il était épuisé.

Le samedi arriva rapidement, et il hésita un long moment avant de pousser la grande porte.