Chapitre 4 : Des aveux

Harry expliqua calmement au professeur Snape qu'il devait sortir mais qu'il revenait aussitôt. Il essaya de le rassurer par des mots quand il vit la magnifique créature se remettre à grogner violemment en exhibant une fois de plus ses canines impressionnantes dans sa direction.

Harry partit de la pièce sous les hurlements furieux du veela qui se contorsionnait pour échapper à l'emprise de ses chaînes. Il s'interrogea et se demanda comment Severus avait pu vivre dans ces conditions, car d'après ce qu'il en savait deux espèces d'hybrides ne pouvaient pas cohabiter à l'intérieur d'une seule personne. Fatalement l'un des deux serait le plus fort et prendrait le dessus et le résultat était la mort invariablement.

Pourtant là ni le veela ni le loup-garou ne voulaient céder la place, pourquoi ? Étaient-ils tous passés à côté d'un fait important  ?

Harry était décidé à savoir, l'homme qu'il aimait n'allait pas vivre éternellement attaché ou enfermé dans cette chambre ! Il ne le supporterais pas, il devait trouver un moyen, il y avait toujours une solution et il était bien placé pour le savoir.

Le jeune auror rejoignit les deux autres hommes en bas toujours assis à la grande table de bois. Ils l'attendaient impatiemment et les cris que Severus poussait de nouveau ne faisaient rien pour arranger leur état extrême de nervosité.

Le survivant s'assit sous leurs regards interrogatifs, il les toisa et prit son temps avant de poser la première question malgré son empressement pour avoir des réponses.

-Pourquoi Snape n'est pas redevenu lui-même après la morsure comme tous les lycans, malgré sa magie veelane ?

-Justement à cause de ça, chuchota Draco dont les cris de l'homme là-haut dans la maison le mettaient à rude épreuve. Le veela voit le loup comme un parasite accroché à son corps et veut s'en débarrasser à tout prix même si pour l'instant ils semblent se supporter. Le loup ne veut pas disparaître au profit du veela même pour quelques jours.

-Peut-elle réussir ? Je veux dire est-ce que sa magie veelane peut vraiment tuer le loup ?

-Exactement on ne sait pas, Harry, répondit le professeur Lupin. Jamais nous n'avons entendu parler d'un cas similaire et pourtant nous avons cherché et en quatre ans nous n'avons rien trouvé.

-Pourquoi a-t-il voulu m'écarter de sa vie ? Ce n'est pas cohérent, je ne comprends pas sa décision.

-Regarde dans quel état il est ! Tu peux comprendre non ? Se hérissa Malfoy en crispant ses poings sur la table sans savoir qu'Harry ne connaissait pas la réponse.

-Ça j'ai compris Malfoy ! Ce que je demande c'est pourquoi il veut m'éviter moi spécialement ? Et ne me dites pas que je me fais des idées hein ! Arrêtez de me prendre pour un imbécile.

-Pas la peine de te prendre pour le nombril du monde, Potter ! Ricana le blond alors qu'Harry se levait de sa chaise pour lui foutre une bonne droite qui aurait au moins le mérite de lui calmer les nerfs.

-Draco ! L'admonesta Remus. Dis-le-lui.

-Il n'a pas besoin de le savoir ! On parle de Severus et de Potter là ! Il va nous rire au nez, Remus.

-Je veux l'aider, par Merlin ! Qu'est-ce que tu crois, Malfoy, que je veux le livrer au ministère ?

-N'est-ce pas ton travail après tout ! Riposta le blond. De livrer des hybrides innocents et des mangemorts qui n'ont pas eu le choix comme Severus.

-Snape était un espion pour l'ordre et en aucun cas il n'était un mangemort, se crispa le Gryffondor. Je ne l'ai jamais considéré ainsi, Malfoy. Tout comme toi d'ailleurs, t'ai-je jamais pourchassé ?

-Non, mais qui me dit que tu ne le feras pas plus tard ! Et mon père ! Lui tu l'as bien pourchassé et ne nie pas je suis au courant figure-toi !

-Tu ne sais rien de moi, Malfoy, et si j'ai pourchassé ton père c'était pour une bonne raison.

-Je l'ai cherché partout pour qu'il nous aide pour Severus, et toi tu as fait emprisonner le dernier homme qui aurait pu nous aider.

-Pourquoi il aurait pu vous aider, parce que ton père est un veela ? Clama le survivant.

-Tu es au courant de ça aussi, Potter.

-Je sais tout ce qu'il y a à savoir sur les Malfoy et en particulier sur ton père, ceci-dit je n'ai jamais dit qu'il se trouvait à Azkaban.

Harry s'énervait, Remus le voyait bien, Draco ne cessait de l'asticoter alors qu'il aurait fallu qu'il fasse une trêve tous les deux. Ces mômes allaient le rendre fou si ça continuait ainsi.

-Ça suffit ! Trancha-t-il en frappant du poing sur la table en s'adressant aux deux sorciers qui se turent sur le champ. Il ne sert à rien de vous en prendre à l'un ou à l'autre, comportez-vous comme des adultes et non comme des gamins insupportables et arrogants. Ça devient lassant je vous assure, il en va de la vie de Severus et je ne tolérais plus aucune dispute chez moi, est-ce clair ?

Les deux garçons opinèrent confus. Pour Snape, Harry et Draco feraient l'effort de s'entendre, le loup soupira heureux de leur décision espérant quand même qu'ils allaient s'y tenir.

-Avez-vous une idée ou un moindre indice pour lui rendre ses facultés ou faire en sorte qu'il puisse mieux vivre avec ses deux personnalités ?

-Non Harry, on est toujours dans le flou, il y a juste Albus qui a émit une hypothèse qui nous a semblé grotesque au début mais il y a des chances que ça marche, déclara le professeur Lupin.

-De quoi s'agit-il ? S'empressa de demander Harry qui déjà espérait un miracle pour sortir Snape de sa situation insupportable.

-Voilà ! Mais je ne sais pas si je fais bien de te le dire, après tout c'est une idée d'Albus.

-Justement ! Ses idées sont toujours très bonnes en principe, même si parfois elles semblent irréalisables et farfelues.

-Normalement, Severus aurait dû trouver son compagnon à sa majorité, il ne l'a pas trouvé d'après ce que l'on sait ou alors il n'a jamais voulu en parler. Cependant Albus pense qu'il l'a trouvé bien plus tard mais toujours sans rien dire à personne, il pense même qu'il a très bien préservé son secret pour des raisons essentielles et vitales.

-Mais comment cela se peut-il ? Il ne pouvait pas cacher une chose aussi importante !

-Détrompe-toi Harry, si le veela sent que son compagnon risque d'être en danger il va le protéger quitte à en souffrir lui-même. Rappelle-toi que Severus a été espion et que Voldemort aurait pu le découvrir et cela aurait été leur perte. Severus n'a pas voulu prendre cette menace à la légère alors il a fait ce qu'il devait. Il a ignoré sa nature veelane en buvant cette potion qu'il avait confectionnée et améliorée au fil du temps.

-Il devait y tenir, réfléchit tout haut le survivant désabusé. Je veux dire à son compagnon pour le protéger de l'autre fou. Je n'ose imaginer par quoi il est passé pour en arriver là.

-Albus pense que si son âme soeur se trouve près de lui, il s'adoucira et il sera attiré vers lui puisqu'il ne prend plus cette potion depuis qu'il a été mordu. Le veela et le loup, s'ils le reconnaissent, pourraient bien fusionner leurs magies et se fondre l'un dans l'autre pour ne former qu'une seule personne simplement pour aimer et posséder leur compagnon. Il se pourrait aussi que le loup disparaisse complètement ou reste simplement latent dans le corps de Severus.

-Comment va-t-il le reconnaître ? Demanda Harry qui n'avait encore rien compris comme d'habitude quand il s'agissait de lui et qui regarda les deux autres pousser un soupir de lassitude devant son ignorance.

-Putain Potter ! T'es con ou tu le fais exprès ! Si Severus trouve son compagnon il déploiera ses ailes, alors t'as compris ou tu veux d'autres explications ?

-Ben oui, il les a ouvertes et alors ?

-Harry, il ne l'avait jamais fait avant et quand tu apparais pour la première fois il les exhibe, tu ne trouves pas ça curieux ? Insista Lupin.

-Bon oui peut-être bien.

-Tu es celui que Severus attendait et c'est pour ça qu'Albus t'a laissé venir aussi facilement, lâcha Remus en passant une main lasse sur son visage épuisé.

-Peut-être aussi parce que Poudlard tremblait sur son socle, Rem, avoua le jeune sorcier tandis que son coeur battait la chamade aux paroles du lycan. Tu ne croyais tout de même pas que je n'allais pas perdre patience.

-Ouah ! Potter là tu m'épates, le vieux citronné doit t'en vouloir maintenant !

-Non, monsieur Malfoy, surgit de nulle part la voix d'Albus Dumbledore. Le vieux citronné ne lui en veut pas.

-Il ne manquerait plus que ça, Albus ! Alors trop impatient de me suivre ? Le taquina le Gryffondor. On n'a pas pu se retenir de venir faire son curieux !

-Mais non, mon jeune ami, mentit effrontément le vieil homme. Je venais simplement voir comment allait Severus, n'y voit aucune curiosité mal placée.

-Mon oeil ouais ! Émît le Serpentard entre ses dents alors que Remus pouffait silencieusement.

-Alors, a-t-il réagi ? Demanda l'original personnage à la longue barbe blanche.

-Il a déployé ses ailes, je pense que vous aviez raison pour votre théorie, il se pourrait bien qu'Harry soit un déclencheur.

-Peut-être oui, Remus, mais ça ne nous dit pas comment il va amalgamer ses deux natures par la suite, se contraria le vieil homme. Enfin ça ne pourra pas être pire je pense.

-Et bien moi j'y retourne, quand vous aurez fini de faire des discours vous me ferez signe, perdit patience le Survivant. Je vais voir si je peux le détacher. Ensuite Malfoy il faudra que l'on discute, je crois même qu'une petite visite s'imposera, nous irons voir quelqu'un que tu connais bien.

-Tu veux que je parte seul avec toi ! Ça va pas non !

-C'est toi qui vois mais à mon avis si tu ne viens pas tu le regretteras, bien je vous laisse j'ai autre chose à faire pour l'instant.

-Potter, si j'étais toi je ne ferais pas ça tu ne sais pas comment il peut devenir.

-Je te remercie de ta sollicitude, Malfoy, mais moi j'ai envie de le faire et n'essayez pas de rentrer dans la chambre parce que cette fois je vous garantie que vous n'arriverez pas à l'ouvrir.

-Que vas-tu faire ? L'interpella le professeur Dumbledore.

-Voir jusqu'où il a changé, je ne crois pas qu'il soit aussi dangereux que vous le dites. Il s'agit de Snape et pas d'un monstre.

-Potter, Severus n'a jamais été quelqu'un de conformément gentil je te signale ! Ricana le Serpentard. Et toi tu devrais t'en souvenir plus que les autres vu les retenues que tu as effectué dans les cachots.

-Il avait changé, Malfoy, il ne montrait pas ce qu'il ressentait et c'était compréhensible au vu de tout ce qu'il a enduré mais Snape est un homme bien, sinon je ne serais pas là à vouloir essayer de lui venir en aide.

-Alors fais ce que tu peux pour le sortir de cet enfer où il se trouve, cela n'a que trop duré, l'adjura le blond avec un soupçon de tristesse dans la voix.

-Je vais faire ce que je peux Malfoy, je ne promets rien mais je vais tout essayer.

L'auror repartit vers la maison sous le regard de trois hommes qui espéraient beaucoup de la présence du jeune sorcier. Harry remonta à l'étage puis se retrouva de nouveau devant la porte de la chambre. Un souffle de l'autre côté s'accéléra, Harry l'entendait comme si l'homme se trouvait contre lui la bouche contre son oreille.

Le maître de potions s'agita, nerveux, angoissé, sa magie bouillonnait en lui, il ne pouvait plus attendre il allait en perdre la tête. Et son parfum, l'arôme savoureux de son compagnon qui entrait par tous les pores de sa peau, provocant en lui un désir incommensurable qui irradiait ses reins et son ventre lui faisait perdre tout sens commun, mais après tout il s'en foutait il n'était plus à ça près.

Harry entra rasséréné, ses doutes, s'il n'en avait jamais eu, s'envolèrent. Il referma comme promis la porte d'un sortilège compliqué, ses yeux firent le tour de la pièce sommairement, chose qu'il n'avait pas fait la première fois. Il avisa une table et trois chaises près de Severus et sur le côté contre un mur, un lit très grand, recouvert d'une courtepointe verte. Draco sûrement !

Bon c'est vrai qu'avec les volets presque fermés il n'y voyait pas clairement, ses yeux de jade revinrent sur le professeur qui était attentif à ses moindres mouvements. Les yeux noirs restaient sur lui guettant tous les gestes comme un animal guettait sa proie. Harry se sentait d'ailleurs dans cet état d'esprit, Severus le chasseur et lui le chassé.

Le jeune sorcier se rapprocha encore plus près, le veela gronda mais ne hurla pas cette fois. Snape tendit ses poignets alors Harry ôta sa baguette qu'il posa sur le coin de la cheminée, il n'en avait pas besoin pour ce qu'il s'apprêtait à faire.

L'auror revint en face de Snape juste à la limite, devait-il franchir le pas ? N'allait-il pas au devant des ennuis encore une fois ? Sans hésitation non, il savait que non, Severus méritait de vivre et si vraiment il pouvait l'aider alors il le ferait sans plus se poser de questions.

Le Gryffondor souffla un bon coup puis il franchit le pas en murmurant un sort pour faire disparaître les liens qui retenaient Severus Snape prisonnier. Malgré ce qu'il avait certifié une seconde plus tôt, Harry n'était pas tranquille, pourvu qu'il ne fasse pas une bêtise et que l'homme n'en souffre pas.

Aussitôt détaché le veela réagit immédiatement et se jeta sur le Survivant en émettant un souffle puissant sur son visage.

Les deux hommes atterrirent violemment contre un mur et Snape de son corps puissant maintenait Harry prisonnier en respirant fortement. La tension dans la pièce était palpable, les regards électriques ne se quittaient pas et aucun ne cilla pour montrer sa soumission. Le noir contre le vert, l'amour de l'un, la convoitise et l'amour inconditionnel de l'autre. L'auror grelotta et un frisson de désir le parcourut sournoisement.

Les deux hommes se toisèrent cinq minutes avant qu'Harry ne relâche légèrement sa prise sur Snape. Ses mains sur les bras nus et puissants du maître de potions glissèrent lentement et revinrent le long de son corps. Il devait le faire, il devait se soumettre devant le veela et le loup, il ne pouvait en être autrement.

Le jeune sorcier baissa sa garde en signe d'obéissance mais il garda son regard dans le sien.

L'homme ne portait rien sur lui à part un pantalon de toile légère, ses pieds mêmes étaient nus. Le survivant ferma les yeux une seconde puis quand il les ouvrit il leva une main et lentement il attira le veela encore plus près de lui en le tenant par la nuque tandis que Snape grognait et resserrait sa prise autour de sa taille.

-Je t'ai cherché partout, Severus, chuchota Harry. Je pensais que jamais je ne te retrouverais mon amour, et pourtant tu es là, debout devant moi et j'ai l'impression de me sentir complet pour la première fois depuis des années. Je suis venu pour toi, il m'étais impossible de t'oublier, il fallait coûte que coûte que je te retrouve.

Snape ne répondit pas mais son regard cilla et ses griffes acérées et ensanglantées se rétractèrent un peu alors que ses canines revenaient à une taille normale.

-Potter vous n'auriez pas dû, articula-t-il difficilement et s'efforçant de garder toute sa tête. Je vais vous faire souffrir, regardez ce que mes griffes vous ont déjà faites !

-Ce n'est rien ça se soigne, dit-il en souriant doucement en regardant les coupures importantes qui zébraient son torse et ses hanches et qui saignaient sous sa chemise lacérée. Là pour l'instant je ne souffre pas, c'est ton refus qui me fera mal si tu me repousses. J'ai tant espéré ce moment où je te retrouverais enfin, vas-tu me rejeter encore une fois ? Vas-tu ignorer ce besoin que tu as de moi et me faire partir ?

-Ils prennent possession de moi Potter, je ne contrôle pas toujours mes actes alors tirez-vous d'ici ! Hurla le veela en le repoussant durement.

-Trop tard, Severus, si tu es perdu, continua de le tutoyer Harry. Alors je le suis aussi. Ma vie n'a aucun sens sans ta présence à mes côtés, voilà quatre ans que je ne vis plus que pour te retrouver et tu ne me feras pas partir aussi facilement. Tu sais combien je peux être têtu parfois, mon côté Gryffondor je n'y peux rien ! Ce n'est pas à toi que je vais apprendre ça, n'est-ce pas ? Tu me l'as assez reproché.

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