Chapitre 3 : La rencontre
Harry Potter transplana et arriva dans une clairière entourée de hauts arbres aux feuillages denses et brillants. Quelques rayons de soleil perçaient malgré tout et donnaient un aspect irréel dans les sous-bois comme s'il persistait une brume légère, un peu magique. C'était calme, frais et reposant, pensa Harry qui restait sur ses gardes malgré tout dans ce paysage féerique qui pourtant abritait des loups-garous.
Il n'eut pas le temps de s'appesantir davantage sur ce qui l'entourait qu'il entendit un sifflement aigu retentir dans le silence. Le jeune sorcier resta serein et se retourna pour se retrouver face à Remus accompagné de six de ses compagnons de fortune, tous vigilants et prêts à en découdre s'il devenait menaçant ou simplement s'il faisait mine de prendre sa baguette.
-Harry ! S'étonna le professeur Lupin qui ne s'attendait certainement pas à le voir dans cette forêt et qui, surtout, n'avait pas été prévenu de sa visite. Que fais-tu là ?
-Tu ne t'en doutes pas, Rem ! Ironisa le Gryffondor. Même pas un tout petit peu ?
L'homme le fixa interdit une seconde ou deux puis reprit contenance.
-Non, lui mentit-il avec aplomb. Pourquoi le saurais-je ?
-Albus m'a mis au courant, Remus, pas la peine de continuer à mentir, tu t'enfonces là ! Et me prendre pour un idiot ne va pas faire avancer les choses entre nous.
-Albus ? Impossible qu'il t'ait dit quoi que ce soit, il m'aurait averti je crois ! Va-t'en, Harry, tu ne peux pas rester ici c'est beaucoup trop dangereux pour toi.
-À cause de toi, ou alors de tes loups ou mieux encore, de Snape ? Demande Harry hargneux.
Remus Lupin savait qu'il ne servirait à rien de nier l'évidence, Harry était trop buté et il allait rester là tant qu'il n'aurait pas de réponses satisfaisantes.
-De Severus, répondit-il en faisant baisser les baguettes de ses compagnons qui tenaient toujours Harry en respect. Va-t'en je t'en conjure, pars loin d'ici et ne reviens pas !
-Pas question, je veux le voir et si tu ne me laisses pas passer tu risques de le regretter, Rem.
-Tu me menaces ?
-Laisse moi passer !
-Harry sois raisonnable, tu ne sais pas à quoi tu t'exposes, par Merlin !
-Ça fait quatre ans que je suis raisonnable et que vous vous foutez de moi. Alors on fait ça en douceur ou il y aura de la casse, et je ne plaisante pas !
-Tu es décidé, tu dois vraiment y tenir et je me demande pourquoi, qu'est-ce qui te rattache à cet homme ?
-J'y tiens oui et plus que tu ne le crois, je ne vais pas abandonner cette fois, pas quand je suis si près du but.
Remus Lupin fit partir ses amis qui s'éparpillèrent et disparurent derrière les grands arbres silencieusement comme des ombres dangereuses.
-Viens avec moi, murmura le loup-garou. As-tu fait attention avant de transplaner et de venir ici ? Je ne sais même pas comment tu y es parvenu, nous avons mis toutes les barrières possibles et inimaginables, seul Albus parvient à les transgresser.
-Tu me prends pour qui ! Bien sûr que j'ai pris des précautions, je n'allais pas mettre ton clan en péril en ces périodes de trouble. Et je te signale que je ne suis pas n'importe quel sorcier !
-Ouai ça je sais ! Ricana Lupin.
Après quelques pas sur un sentier, Harry et le professeur arrivèrent devant une maison, assez grande, nichée dans une verdure luxuriante où un lierre envahissant s'accrochait de part et d'autre aux murs, la rendant presque invisible au milieu des arbres.
Dehors, près de ladite maison, Harry avisa une grande table entourée de bancs et sur l'un de ces bancs se trouvait un homme aux éclatants cheveux blonds qui semblait absorbé sur un parchemin, une plume entre les doigts. Le Serpentard avait le front soucieux comme s'il essayait de résoudre un problème difficile.
Draco Malfoy assit sur un banc écrivant sur une table en plein air, voilà qui était insolite ! Se fit la réfléxion Harry. Lui il le voyait plutôt dans un bureau raffiné assis dans un élégant fauteuil confortablement installé. Enfin il fallait bien que les choses changent un jour.
Le Serpentard releva la tête à l'approche des deux hommes et incrédule regarda le Survivant au côté de Remus qui souriait narquoisement en le regardant.
-Que fait-il ici ? Paniqua Malfoy en reposant sa plume qui tomba sur le parchemin et qui fit une tache inélégante sur le papier. Il n'aurait jamais dû venir jusqu'ici, c'est de la folie ! Remus, comment as-tu pu permettre ça ?
Un cri puissant et douloureux retentit subitement dans le silence de la forêt, un cri qui semblait provenir de la maison juste à côté d'eux, Remus et Draco se regardèrent et un soupçon de panique traversa leurs yeux.
-Je lui ai déjà dit tout ça, Draco, se reprit le loup. Calme-toi, Albus est au courant et je crois qu'il est temps qu'Harry sache ce qu'il en est. Peut-être est-il temps finalement ! Souffla le loup tout bas.
Un autre cri épouvantable résonna à leurs oreilles, l'auror se tourna vers la maison, curieux. C'était un hurlement affreux comme un appel désespéré d'une personne qui espérait enfin que son tourment allait cesser, que sa délivrance arrivait enfin.
-Il l'a senti, j'espère que les chaînes vont le retenir, s'angoissa le Serpentard. Depuis ce matin de bonne heure il est fébrile comme s'il avait deviné qu'il allait venir. Je ne voudrais pas qu'il se fasse mal sinon je ne réponds plus de rien.
-Espérons qu'il accuse le coup, Draco, mais c'est sûr qu'il doit être perturbé par son odeur.
-Mais enfin Potter ! T'es cinglé ou quoi ? Quand on te dit de ne pas venir tu ne viens pas ! Éclata le blond hors de lui.
-Je ne t'ai pas demandé ton avis, Malfoy. Et puis d'abord c'est quoi ces hurlements ? Ne me dites pas que c'est lui !
-C'est bien Severus, lui annonça le lycan. Il a senti ta présence, il t'a senti aussitôt que tu es apparu, il doit être fou à l'heure qu'il est et incontrôlable !
-C'est de sa faute ! S'époumona le blond qui se leva. Entends-le ! On n'arrivera pas à le calmer là.
-Je veux le voir ! Exigea le jeune auror. Je suis venu pour ça.
-Il est fou ! Il est fou je vous dis, gémit Draco en mettant sa tête entre ses mains et en secouant ses beaux cheveux dorés.
Harry ne les écouta plus et puis il en avait marre de leurs jérémiades, il n'était pas venu jusqu'ici pour se faire engueuler. Il prit la direction de la maison, les deux autres sur les talons ne voulant pas le quitter d'une semelle en cas de danger. Harry ayant toujours la fâcheuse habitude de se mettre dans des situations pas possible. La preuve, s'il en fallait une, c'est qu'il était venu malgré les mises en gardes de tout le monde.
-Harry ! Le prévint le maraudeur en le retenant par le bras. Il est dangereux n'oublies pas ça. Je ne sais pas quelle réaction il va avoir en te voyant, sois prudent et n'hésite pas à te servir de ta magie si tu te sens menacé.
-Où est-il ? Demanda le Gryffondor sans prendre en compte les recommandations du loup car il savait que jamais il n'userait de magie envers Severus Snape.
-Là-haut, le renseigna le Serpentard. Et vas-y doucement Potter, il n'est plus lui-même depuis longtemps et il se peut qu'il ne te reconnaisse pas.
-J'en doute, Malfoy ! J'en doute beaucoup. Par contre je veux que vous me laissiez seul avec lui, je suis un grand garçon et je sais me défendre, vous pouvez m'accorder ça je pense !
-On est d'accord, acquiesça Remus à contrecoeur en le lâchant. Si tu as besoin de nous, nous serons dehors, ajouta-t-il en retenant le blond par la manche de sa chemise quand il vit qu'il suivait le Gryffondor avec sa tête des mauvais jours.
Le jeune homme brun leur tourna le dos et monta les marches une par une en prenant son temps, il avait pourtant envie de courir mais il se retenait, il devait d'abord apaiser son corps en colère. Les cris et les grognements qui retentissaient là-haut se firent plus forts au fur et à mesure qu'il montait les marches, puis ce fut suivit de gémissements,de plaintes et de bruits sourds.
Harry suivit le couloir, les coups provenaient de la pièce du fond celle qui se trouvait juste devant lui. Il entendit distinctement le bruit de chaînes que l'on tire violemment comme pour les desceller d'un mur. Qu'était donc devenu Snape pour que Remus et Malfoy le maintiennent attaché ainsi ?
Quand il fut devant la porte la main sur la poignée, il s'arrêta. Les bruits de l'autre côté cessèrent soudainement, il entendit une respiration saccadée, juste ça, un souffle laborieux et impatient. Harry se décida et entra après avoir débloqué la serrure d'un aérien signe de la main.
La pièce où il se trouvait était assez grande et confortable mais un peu trop sombre pour lui, il fallait qu'il laisse ses yeux s'habituer à la légère obscurité. Quand il y fut accoutumé il regarda abasourdi la créature qui se trouvait devant ses yeux, il n'avait jamais vu un être pareil, c'était incroyable et fascinant tout à la fois !
Snape était là, debout, attaché solidement contre un mur par un chaîne qui le retenait par les poignées. L'homme haletait en le regardant avidement, ses yeux complètement noirs étaient fous de le contempler, Harry avait l'impression qu'il pourrait brûler sous ce regard tellement il était intense et sauvage.
Le survivant fit quelques pas puis s'arrêta devant l'homme presque à la portée de ses mains, les yeux noirs plantés dans ceux verts du jeune sorcier. Harry remarqua tout de suite que cela apaisa le professeur, comme s'il se sentait rassurer ou qu'il semblait heureux de le voir là près de lui, comme si enfin il allait obtenir ce qu'il désirait depuis longtemps.
-On dirait qu'il s'est tranquillisé, parla le blond qui était monté alors que le silence là-haut l'avait inquiété.
-Je vous avait dit de me laisser seul, bordel ! Tu n'écoutes jamais Malfoy ?
-Ne t'approches pas plus près, Potter, ou tu vas le regretter.
-Dégage Malfoy !
-Je ne sais pas pourquoi tu es venu mais si c'est pour voir sa déchéance et te foutre de lui tu auras à faire à moi.
-Je ne suis pas venu pour ça, Malfoy.
-Pourquoi dans ce cas, je croyais que tu le haïssais !
-Ça ne te regarda pas, explique-moi plutôt ce qui lui est arrivé ?
-Tu n'es pas au courant ? Interrogea le blond septique et qui croyait que Dumbledore avait tout raconté.
-Non, je te signale que personne n'a daigné me le dire et ce malgré mes protestations et mes différentes tentatives d'intimidations, pesta Harry. Dis-moi ce qui lui est arrivé ?
-Il y a quatre ans il a été attaqué dans la forêt interdite par un loup-garou, commença Malfoy vite interrompu par Harry.
-Est-ce qu'il s'agissait de...
-Non, Potter, ce n'était pas Remus, lui il se trouvait à la cabane hurlante et laisse-moi finir.
-Bon et ensuite ?
-Dumbledore l'a découvert sur le matin et l'a transporté à l'infirmerie. Il a été mordu la nuit où nous devions partir de Poudlard lui et moi. D'après ce que je sais il avait été perturbé par une visite, la tienne Potter ! Pour se calmer, Severus est allé dans la forêt interdite sans prendre garde que c'était la pleine lune, je sais qu'on a retrouvé le loup mort mais Severus avait été mordu, malheureusement, et il gisait inconscient. Madame Pomfresh n'a rien pu faire et inutile de te dire que Sainte Mangouste aurait purement et simplement refusé de le soigner. Ils n'aiment pas les hybrides là-bas tu le sais, enfin depuis que le ministère a décidé de les pourchasser.
-Malheureusement oui je sais, mais ça ne me dit toujours pas pourquoi il est dans cet état et pourquoi vous l'avez attaché comme une bête malfaisante. Il n'a pas du tout l'air dangereux à voir comme ça !
-Avant d'être mordu par un loup-garou, je ne sais pas si tu savais, quoique Severus ait bien su préserver son secret, dit le blond Serpentard. Enfin bref ! Severus avait une autre magie en lui, la magie d'un veela. Mais je te signale que d'habitude il est plus calme et que nous le laissons sans attache, il doit juste rester dans sa chambre quand c'est le cas. Nous prenons soin de lui quoi que tu en penses !
-Snape ! Un veela ?
-Oui, Potter ! Il a reçu de sa grand-mère, son héritage du côté maternelle à ses dix-sept ans et il s'en serait bien passé crois-moi !
-Personne n'en a jamais rien su ?
-Seulement Dumbledore et moi, ensuite Severus a fait des recherches et a fini par confectionner une potion pour annihiler les effets de sa condition veela, il l'a endormi pendant vingt ans.
-Est-ce le mélange de la morsure et de sa magie veela qui a donné ce résultat ? Je veux dire son apparence vient des deux magies je suppose, ou la potion a peut-être interféré ?
-D'après Albus et Remus il s'agirait de la morsure, expliqua Draco.
Harry regarda plus attentivement le professeur Snape qui n'avait plus rien en commun avec celui qu'il avait connu. L'homme devant ses yeux avait des cheveux très longs tressés et très noirs qui lui arrivaient au bas du dos. Un corps très puissant, plus puissant qu'avant mais ça ce n'était pas étonnant avec ses deux natures mélangées.
Snape avait quatre crocs qui étaient plus qu'impressionnants, deux en haut et deux en bas. L'homme avait une aura puissante mais ça non plus ce n'était pas étonnant. Harry était subjugué, Snape était sauvage et magnifique, sa virilité était omniprésente, un mâle des plus séduisant et férocement dangereux.
Les yeux perçants du maître de potions le toisaient toujours, il se tenait sur le qui-vive prêt à sauter sur Harry au moindre mouvement de sa part. L'auror aurait même dit qu'il n'attendait que ça.
Malfoy perçut le changement car un grognement sourd sortait de la gorge du professeur comme une mise en garde. Il posa sa main sur le bras du Gryffondor pour l'obliger à reculer mais Snape rugit de colère en voyant le geste, personne ne devait poser sa main sur Potter, il était à lui seul, rien qu'à lui.
Un cri atroce découla de la bouche du veela et une paire d'ailes incroyablement grandes et noires balaya quelques instant plus tard le sol de la chambre en faisant s'envoler des particules de poussière tout autour d'eux. Les deux garçons restèrent ébahis devant ce spectacle surprenant et inattendu.
-Sors d'ici Malfoy, et referme la porte derrière toi, cria Harry quand il vit que Snape tirait de plus en plus fort sur ses chaînes et qu'à tout moment il pouvait s'en libérer.
-Potter !
-Sors d'ici ! Hurla le survivant sans quitter du regard le veela-loup.
Le blond résigné fit ce qu'il lui demanda et enferma les deux hommes d'un puissant sortilège qu'il savait Harry capable de défaire en cas de problèmes.
-Calme-toi il est parti, murmura Harry en s'adressant à Snape afin de l'apaiser en replongeant son regard dans le sien. Ne hurle pas je suis là, tu vois !
Le jeune sorcier tenta un pas en arrière mais il le regretta aussitôt qu'il vit l'homme tirer de nouveau sur les chaînes et blesser déjà ses poignets meurtris.
-Arrête Severus ! Intima le brun d'une voix sévère qui se vit obéir aussitôt.
L'homme s'arrêta de gesticuler, il respira avidement l'odeur du Gryffondor en longues goulées, il s'imprégnait de son goût suave. Dès que l'auror était arrivé dans la forêt il avait humé la délicieuse odeur de son compagnon, elle immergeait son corps en entier. Sa magie veelane l'appelait ardemment, son corps le désirait intensément, il ne vivait plus que pour ça.
Le veela en lui voulait le posséder, sentir leurs deux corps se mouvoir l'un sur l'autre, faire de lui son amant pour l'éternité. Harry Potter était sa destinée et il le savait depuis qu'il avait posé ses yeux sur lui. Sans cette morsure et les abrutis du ministère, voilà longtemps qu'il serait devenu son compagnon à part entière mais maintenant la donne avait changé.
Oh ! Il le voulait encore et même encore plus fort qu'avant, mais vu les réactions violentes de son corps et de son esprit il avait voulu mettre son amour à l'abri. Et ce fou inconscient était là debout devant lui à le regarder et à lui demander de s'assagir comme s'il allait obéir alors qu'un désir brutal et animal pulsait dans ses veines incendiées !
Potter était bien un Gryffondor incapable de réfléchir deux secondes, aucune jugeote ! Un foutu sorcier qui agissait avant de réfléchir. Il avait voulu le protéger et voilà que cet entêté était là devant lui. Comment allait-il réagir ?
Snape voyait les questions que le jeune homme devait se poser, bon maintenant le temps qu'il percute, hein !
Snape ne put raisonner davantage, l'animal sauvage en lui reprit le dessus et tira de nouveau sur ses chaînes en rentrant ses ailes, pourtant il apparut moins hargneux face au jeune sorcier et il finit par réprimer son instinct avec force et douleur mais il ne pouvait s'empêcher de regarder Harry avec désir et avidité.
L'auror quand à lui voulait des explications, il devait sortir d'ici et retourner voir Remus et Draco Malfoy. Peut-être auraient-ils autre chose à lui apprendre, il avait tant de questions à poser sur son amour.
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