Chapitre 10 : Révélation
Pendant que Blaise et Ron allaient tout mettre en oeuvre pour sortir le métamorphe des griffes des mangemorts déjà en place, et des aurors aux dents longues. Alors que les deux jeunes hommes allaient en découdre virulemment avec deux des nouveaux mercenaires que Gaylor avait placés devant la cellule afin que le prisonnier ne disparaisse pas comme les autres, Lucius Malfoy arrivait dans la forêt chez Remus Lupin.
Albus Dumbledore le salua gravement, ils étaient tous dehors et semblaient anéantis par la nouvelle qui venait de leur parvenir.
-Blaise vous a prévenu ? Interrogea le vieil homme dont les yeux ne pétillaient plus.
-Oui c'est pour ça que je suis venu aussi vite que possible, expliqua Lucius. Est-ce vrai alors ce qu'on raconte ! Que Scrimgeour a enrôlé les mangemorts dans son armée personnelle et qu'il a ordonné la destruction en masse des hybrides ?
-Hélas oui, je n'ai pas réussi à le raisonner, se justifia le directeur de l'école de Poudlard. Je pense que ce pauvre homme a perdu la tête, c'est la seule explication logique que j'ai trouvé, il ne peut en être autrement !
- Et bien moi je pense qu'il est temps, et je dirai même qu'il devient urgent, de nous débarrasser de cet insecte nuisible et de l'écraser sous notre pied sans pitié. Il conduit le monde magique dans le chaos, allez-vous le laisser faire ! Il faut nous débarrasser de lui vous dis-je.
-Bien dit Lucius ! Approuva Snape. Laissez-moi y aller et je vous règle le problème vite fait et personne n'en saura jamais rien, messieurs.
-Severus mon cher ami, nous ne pouvons pas éliminer un homme simplement comme ça ! Argumenta Albus qui n'était pourtant pas loin d'accéder à la requête des deux hommes. Nous ne vaudrions pas mieux que lui dans ce cas. Non, non, il faut l'éliminer avec intelligence et discernement.
Severus Snape ricana, l'éliminer simplement, non, mais l'éliminer avec intelligence, oui, voilà un raisonnement fort singulier, pensa-t-il.
-Vous avez une idée peut-être ? Demanda-t-il en regardant le vieil homme avec un sourire ironique.
-Je pense avoir une idée effectivement, il faut que j'y réfléchisse encore. En attendant restez tous à l'abri, s'il y a du nouveau je vous en ferai part.
-Et s'il s'en prend à vous justement, Albus, vous y avez pensé ? L'avertit Harry en le regardant de son regard vert préoccupé.
-Il peut toujours essayer, fils, mais je doute qu'il y parvienne et auquel cas je reviendrai ici, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, Remus, demanda l'homme à la barbe blanche en se tournant vers le loup.
-Non, vous savez que vous êtes le bienvenu, seulement je crois sincèrement que vous seriez mieux chez Lucius, ici je craindrais trop pour votre sécurité surtout que je serais pas mal occupé.
-C'est d'accord pour moi, affirma l'aristocrate blond. Il y a encore de la place, il suffira de me prévenir c'est tout.
-Il faut absolument que nous protégions les hybrides isolés qui courent encore dans la nature, gronda Harry en s'énervant. Scrimgeour et ses comparses vont leur faire une guerre sans merci, fulmina le Gryffondor avec colère. Je refuse de les abandonner à leur sort ! Vous savez tous que certain sont incapables de se défendre.
-Harry, nous ne pourrons pas tous les faire venir ici, il faut stopper les mangemorts c'est notre seule chance de vaincre, répondit Snape en voyant son compagnon aussi engagé et enragé. En nous y mettant tous nous allons y arriver et maintenant que je vais mieux je vais pouvoir vous aider plus activement.
-Ils sont bien une trentaine en tout, comment veux-tu t'en débarrasser ? Pas que je doute de tes capacités mais il faudra faire vite avant qu'ils ne réagissent et ne se mettent activement à notre recherche.
-Il faut les attirer et les éliminer un par un, Harry, s'il le faut je servirais d'appât, c'est pas compliqué quand même ! Bougonna le maître des potions en regardant les sorciers autour de la table.
-Je suis d'accord avec Severus, nous devons contre-attaquer avant qu'ils ne nous trouvent, admit Lucius. Et puis la plus grosse épine dans notre pied c'est le ministre, alors je suis pour qu'on l'élimine aussi celui-là, c'est direct et surtout efficace, ajouta le blond en se servant une tasse de thé que le professeur Lupin avait fait venir sur la table.
-Ouais ! Direct en effet, simple mais direct, ricana Harry. Avec vous tout semble facile et pourtant ça ne l'est pas sinon il y a longtemps que nous serions tranquilles.
-Nous devons exécuter ce plan qui me semble simple, émit le vieil homme qui n'était pas encore parti et qui était assis près de Remus. Mais peut-être est-ce là justement notre élément de surprise, continua-t-il. Et oui ! Aucun d'entre eux ne va penser que nous allons les attirer et les mettre hors d'état de nuire, ils ne vont pas imaginer que nous allons prendre les devants et quand ils s'en rendront compte ce sera trop tard.
-Vous vous rangez de notre côté somme toute, Albus ! Faire disparaître le ministre ne vous paraît plus aussi gênant ? Se gaussa Severus Snape. Et finalement vous admettez que la forme importe peu du moment que le résultat soit le même.
-Il faut que nous mettions un faux Scrimgeour en place et retourner les préjugés des sorciers contre les hybrides en faveur de ceux-ci.
-Vous voulez que l'on remplace le ministre par un faux, Albus ?
-Bien sûr mon ami, nous allons devoir le faire subtilement, cependant je ne doute pas que vous allez y arriver, affirma le directeur de Poudlard. Mais il ne sera pas aisé de l'approcher, il faudra faire une diversion et placer quelqu'un de confiance à la place du ministre.
-Potion de polynectar ?
-Oui et ainsi nous pourrions agir à notre guise, opina Dumbledore. Prendre sa place et perpétrer des actes en son nom.
-C'est-à-dire ? S'enquit le Gryffondor en passant une main câline sur la cuisse de Severus sous la table.
-Remettre les mangemorts à Azkaban et le faux Scrimgeour devra abdiquer en faveur de quelqu'un de plus compétent sans oublier de démettre Gaylor de ses fonctions, expliqua encore Albus. Bien sûr, nous allons les y aider s'ils sont un peu récalcitrants. Et je crois qu'ils le seront cela ne fera aucun doute.
-Et ensuite on en fait quoi du vrai ministre ? Demanda Remus curieux. Vous croyez qu'il va se laisser faire !
-Un sort d'oubliette ne suffira pas, Lupin, clama exaspéré Snape en posant sa main sur la main d'Harry pour l'empêcher de se faufiler un peu plus haut. Pour qu'il occulte ses idées de grandeur je crains qu'il ne faille l'éradiquer de la surface de la terre, n'est-ce pas Albus, c'est bien à ça que vous avez pensé malgré vos dénégations stupides ?
-Oui, Severus, c'est bien ça, même si cela vous paraît barbare ou disproportionné, messieurs, n'oubliez pas que l'homme est vil et qu'il a déjà fait tuer un nombre d'hybrides incalculable. Cet homme ne mérite pas votre clémence ni la mienne d'ailleurs j'en suis conscient.
-Une question ! Sollicita le survivant en repoussant la main de Snape d'une pichenette et tout ça toujours sous la table. Où allons-nous entreposer les mangemorts une fois que nous les aurons attrapés ?
-La moitié sont des idiots, affirma Lucius. Mais les autres sont malins il faut donc trouver un endroit sûr d'où ils ne puissent s'échapper.
-Très bien, approuva Dumbledore. Il faut que nous mettions tout en place et agir sans perdre de temps, je retourne à Poudlard et je vous tiens au courant, continua le vieux sorcier en se levant. Peut-être que les chose auront bougées d'ici demain.
L'homme transplana sous le regard des autres puis Lucius se leva à son tour alors qu'Harry avait réussi à poser sa main sur l'entrejambe du maître des potions qui en avait soufflé de dépit. Foutu morveux ! Avait-il pensé. Il allait le rendre fou.
-Lucius tu pars déjà ? Demanda Harry. Tu n'as pas le temps de rester un peu plus longtemps ?
-Non, pas le temps, j'attends un nouveau pensionnaire. Ron et Blaise sont allés le chercher et j'ai demandé à Draco de prévenir Zackarius de surveiller le hameau pendant mon absence, on n'est jamais trop prudent.
-Zackarius ?
-Le drake, Harry. Je t'ai parlé de lui il me semble !
-Oui je me souviens, tu m'as dit qu'il était solide et digne de confiance, on a besoin de gens comme ça et je me félicite qu'il soit chez nous ça peut être un allié précieux.
-Bien, excusez-moi mais je dois vraiment partir, je dois savoir si tout c'est déroulé comme prévu. Pour la prochaine réunion nous devrions la faire chez nous, Harry, penses-y. En attendant bonsoir, messieurs. Et euhh, Harry, maintenant tu peux laisser ta main là où elle est, je crois que Severus n'y verra plus d'inconvénient.
-Quoi tu as remarqué ça ! Mais comment as-tu fais Lucius ! Rigola le jeune homme alors que Snape ricanait.
L'homme blond disparut sans répondre, il laissa juste fuser un rire avant de parvenir dans son village. Il s'y était habitué à cet endroit, au début il fallait l'avouer, il l'avait eu un peu difficile de se séparer de l'Angleterre, un vrai crève-cœur. Puis les jours étaient passés et les mois aussi et il avait doucement commencé à aimer ce coin tranquille.
Il avait pris l'habitude d'une autre vie ici, plus sereine malgré les problèmes rencontrés, et la disparition de Narcissa se fit moins douloureuse au fil du temps puis elle finit par s'estomper. Et Draco ? Il ne se passait pas une journée sans qu'il ne pense à son fils. Où était-il ? Que faisait-il ? Ses questions le taraudaient souvent mais il savait le Serpentard débrouillard et malin et celui-ci lui avait donné raison puisqu'il ne s'était jamais fait prendre par les aurors. Maintenant il l'avait retrouvé et il vivait avec lui, il en était heureux, son fils était tout ce qu'il lui restait de sa vie d'avant.
Les grillons chantaient à tue-tête ce soir et à part ça rien ne troublait le silence de la nuit. Lucius Malfoy rentra chez lui en silence en refermant la porte sans bruit. Il avisa dans la pénombre Draco endormi près d'un lit de fortune et par curiosité s'en approcha alors que Zackarius le regardait faire puis, rassuré de voir l'homme rentrer chez lui, continua de somnoler comme si de rien n'était.
Le veela contempla la frêle silhouette qui reposait sous le drap de coton blanc, le fragile jeune homme dormait, pourtant il semblait tourmenté mais ce n'est pas ça qui perturba Lucius. Le veela resta tétanisé devant la beauté et la fragilité du métamorphe assoupi.
La magie du blond s'affola, chose extrêmement rare sauf en cas de danger mais là ce n'était pas le cas ! Quelques rayons de magie touchèrent le métamorphe et pénétrèrent son corps avec sensualité puis en ressortirent sans que Lucius ne puisse rien n'y faire, il ne contrôlait rien. L'aristocrate recula apeuré se demandant ce qui se passait ou plutôt il en avait bien une idée assez précise mais cela ne pouvait pas être ça !
Non ! Comment sa magie pouvait-elle lui faire ça ? Il ne pouvait pas l'avoir trouvé comme ça, il ne pouvait pas s'agir d'un homme ! Impossible d'imaginer ça, complètement fou ! Pourtant sa magie ne pouvait se tromper, elle ! Un homme ? Son futur compagnon était un homme !
Lucius Malfoy ne le quittait pas du regard. Magnifique ! Le jeune homme l'était aucun doute là-dessus, cependant il n'avait jamais eu d'inclinaison gay comme Draco. Bien sûr dans le monde sorcier c'était monnaie courante et encore plus chez les veelas et puis le garçon lui paraissait bien jeune, il devait avoir l'âge de son fils, guère plus.
Le veela s'approcha lentement et passa un doigt sur la joue du jeune endormi, le Serpentard vit la plaie sur la pommette se refermer sous l'action de la caresse. La certitude était-là maintenant, il s'agissait bien de son compagnon, il n'avait pas besoin de preuve supplémentaire.
Alors là il n'était pas dans la merde ! Qu'allait-il faire de cet homme ? Et allait-il seulement accepter sa condition de compagnon ?
L'aristocrate resta un long moment à observer le métamorphe, il ne pouvait se résoudre à quitter la pièce, ses yeux contemplaient la couleur de ses cheveux, il regardait avidement le corps fin qu'il devinait sous les draps. L'homme sentit ses ailes se déployer ou dû moins essayer mais Salazar merci ! Il les refréna et les obligea à rester bien sagement repliées derrière son dos. Pas question quelles sortent il n'était pas exhibitionniste et puis quoi encore !
Le blond soupira, un souffle de découragement face à tout ça, il allait devoir accepter ce gamin sans condition, en faite il l'avait déjà admis, reconnu-t-il. Et il savait qu'il ne pourrait en être autrement puisqu'ils étaient reliés magiquement tous les deux à partir du moment où il avait posé les yeux sur lui et respiré son odeur attrayante.
Sa magie veelane lui hurlait que le jeune dans ce lit était à lui et son corps d'ailleurs en était bouleversé.
Lucius ne pensait plus qu'à une seule chose, emporter ce jeune homme là-haut dans sa chambre et lui faire l'amour tout le reste de la nuit. Le prendre et le reprendre, l'embrasser, caresser sa peau soyeuse, abuser de ses lèvres rougies, passer sa main dans ses mèches folles et le serrer contre lui presque à l'étouffer de peur de le voir s'envoler comme un beau rêve.
Par les démons ! Il était perdu, il le désirait comme jamais il n'avait désiré quelqu'un, même sa femme n'avait pas eu autant grâce à ses yeux. Il se sentit noyé dans un océan de désir, il avait même l'impression de sentir le corps du garçon se presser contre le sien alors qu'il n'en était rien puisque celui-ci dormait toujours.
Sa virilité se réveilla et sa peau brûla d'un feu incandescent, c'était affolant et merveilleux à la fois. Lucius partit d'un pas urgent vers sa chambre avec une érection battant contre son ventre, il sentit déjà les premières gouttes se répandre dans son caleçon et se maudit d'en arriver là à son âge. Désabusé, il se laissa aller contre la porte laissant son cœur reprendre un rythme normal.
Bon là il avait besoin d'une douche froide, grimaça le veela en se dirigeant vers sa salle de bain.
Merlin ! Il avait trouvé un compagnon, se répéta-t-il pour la trentième fois. Comment allait-il s'y prendre pour le lui faire comprendre sans l'effaroucher ?
Lucius mon pauvre ami, tu dérailles complètement, se gaussa Lucius en se parlant à lui-même. Il a vingt ans et toi quarante-deux, il va rigoler c'est sûr, il va te rire au nez et il aura bien raison.
L'homme se déshabilla et se mit sous l'eau en frissonnant, il y resta un bon moment avant que son érection ne faiblisse et que son corps ne ressente plus la brûlure du désir. Le veela se coucha nu entre ses draps en pensant à celui qui désormais allait occuper toutes ses pensées, il s'endormit paisiblement deux heures plus tard en ayant pris la décision de séduire le métamorphe en douceur.
Il allait se donner une chance mais il allait prendre son temps, après tout, le garçon venait de vivre des instants difficiles, il n'allait pas rajouter à ses problèmes en le mettant devant un fait accomplit !
Plus tard sur le petit matin, c'est Zackarius qui se réveilla alors que Draco déjà debout, une potion à la main, soulevait avec délicatesse la tête du blessé pour l'aider à boire la fiole et à repasser ensuite sur les plaies encore boursouflées, une couche de baume cicatrisant et apaisant.
Le jeune veela remarqua sans rien dire que la blessure sur la joue avait disparu.
-Votre père, dit le drake. Cette nuit quand il est rentré, ajouta-t-il simplement.
-Comment a-t-il fait ça ? Demanda le Serpentard d'une voix basse en se tournant vers lui.
-Il lui a juste caressé la joue, répondit Zackarius.
Le fils de Lucius resta interdit une seconde puis recouvrit chaudement le métamorphe qui semblait avoir froid en ajoutant une couverture supplémentaire qu'il fit léviter jusqu'à lui.
-Je peux me débrouiller vous savez. Murmura Draco en se rasseyant. Vous pouvez retourner chez vous je suis assez grand pour m'occuper de moi.
-Maintenant que votre père est revenu en effet je peux partir, cependant je reviendrais plus tard voir comment va le jeune blessé. À tout à l'heure Draco, souffla le drake avant de sortir de la maison.
Le jeune sorcier sourit d'abord timidement puis ensuite plus franchement. Zackarius l'avait appelé Draco pour la première fois, il rayonna de bonheur, c'était bon signe non ! L'homme venait bien de faire un premier pas dans sa direction ?
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