Point de vue de Myla :

Je me retourne lentement, me doutant malheureusement très bien des personnes qui se trouvent actuellement dans mon dos. Je me retrouve donc sans grande surprise nez à nez avec Niall et Pin. Les deux apollons ont les sourcils froncés, les bras croisés sur leurs torses et me lancent tous les deux des regards noir à en glacer le sang.

- Pourquoi nous avoir mentis sur ton grade ?

Je met un moment à sortir de ma torpeur et c' est d' ailleurs Tristan qui prend en premier la parole.

- Heureusement qu'elle a agit ainsi ! L'espèce de stupide bêta de votre meute a essayé de poser ses sales pattes sur MA copine. Qui sait ce qu'il aurait fait s'il avait sût qu'elle était une bêta ?

- Toi l'humain on ne t'a pas causé, et puis de toute manière ça ne répond pas à notre question. Pourquoi nous as tu fais croire que tu étais une bêta ?

Je vois Tristan se tendre et les muscles de sa mâchoire se serrer puis il baisse les yeux en comprenant qu'il ne peut rien faire dans ce genre de situation à part envenimer les choses. J' ai les mains moites et je ne sais que répondre à Pin. Finalement une idée me vient.

- J'ai grandi dans une meute qui détestait les femmes bêtas, ne me demandez pas pourquoi, je n' en ai aucune putain d' idée. Toujours est-il que lorsque j' ai eu atteint ma maturité, il m' ont viré de la meute. Même mes parents n' ont rien dit. Au début j' avais dans l' optique de trouver une meute qui pourrait m' accueillir, j' ai cherché pendant plus de trois mois mais je n' en ai trouvé aucune. J' ai alors décidé d' aller vivre avec les humains, et c' est à ce moment là que j' ai rencontré Tristan. Je me suis alors souvenue que pour faire en sorte qu'il devienne entièrement mon âme-soeur il fallait que je me rende à la cité Zaliaphy et que l' alpha suprême nous accorde sa bénédiction. Nous avons donc commencé notre voyage et alors qu'on commençait à perdre espoir nous sommes tombés sur votre meute. J' ai eu un réflexe inconscient de cacher mon aura à cause de mon passé. Et par la suite j' ai eu peur de la relâcher et que vous ne décidiez de nous tuer. Et puis vu ce que vous nous avez dit sur votre alpha, je pense avoir bien fais.

Il faut franchement que je devienne actrice, je suis sûre de devenir célèbre en un rien de temps. Les deux loups ont apparement complètement gobé ce que je leur ai dis puisqu'ils me regardent tous les deux avec une lueur de tristesse dans leurs magnifiques yeux foncés. Pin ouvre plusieurs fois la bouche puis la referme avant de finalement prendre la parole.

- Je ne sais pas trop quoi dire... Je suis désolé d' avoir douté de toi. Je ne sais même pas pourquoi je me suis énervé. Ce n' est pas si grave que tu sois une bêta plutôt qu'une oméga. Je pense juste que notre alpha a fini par déteindre sur nous.

Tristan me regarde avec de grands yeux ronds, sûrement étonné que mon mensonge ait si bien fonctionné, puis me sourit d' un sourire que je reconnaitrai parmi mille autres : le sourire de la victoire. De mon côté, je n' ai pas le coeur à rire. Il faut dire que Niall et Pin ont tous deux dû vivre bien pire dans leur meute que le mensonge que je viens de leur balancer à la figure. Et les voir aussi triste de ressembler de plus en plus à leur alpha me fend le coeur. J' aimerai pouvoir les aider un peu, même si ce n' est pas grand chose. C' est donc sans réfléchir, ni même me concerter avec Tristan avant pour savoir s' il est d' accord ou non, que je leur demande :

- Ça vous dirait de vous joindre à nous pour manger ? On ne connait absolument pas les spécialités d' ici et vous pourriez sûrement nous aider à choisir, non ?

Les deux apollons se regardent puis se retournent vers nous et d' une même voix répondent :

- Pourquoi pas ?

Niall s' avance et nous désigne une grande table ronde ornée d' une nappe bleu ciel du doigt.

- On connait bien ce restaurant en plus, le chef est un ami de ma famille, il vient souvent nous rendre visite dans notre meute et il cuisine des plats incroyablement bons !

Et bien j' ai envie de dire qu'on ne pouvait pas mieux tomber. Je jette tout de même un coup d' oeil vers Tristan pour vérifié que l' idée ne le rebute pas, mais à mon grand soulagement ce dernier a l' air de trouver cette situation tout à fait normale. On s' assoit donc tous les quatre autour de la table et bientôt le serveur vient nous donner les cartes et nous commandons nos boissons.

Une heure plus tard le repas est terminé, et je peux vous assurer que j'ai passé un agréable moment en compagnie des deux jeunes hommes. Les plats étaient délicieux quoiqu'un peu surprenants, et nous avons mangé avec grand appétit. Lorsque nous décidons enfin de sortir du restaurant, tous les autres clients sont déjà partis et la grand salle est maintenant entièrement vide et silencieuse.