SEIZE
Oui le chapitre d'avant était court.
Bah je me sentais pas d'écrire plus je voulais que la scène s'arrête à ce moment là.
Bref je sais pas pk je me justifie ^^
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Je rentre chez moi. J'ai froid, je tremble et des larmes coulent sur mes joues gelées. Je passe le pas de la porte.
Jeanne se réveille, elle somnolait sur la table du la salle à manger. Elle relève la tête et lorsqu'elle croise mon regard, son visage se décompose. Elle me regarde de haut en bas et se lève rapidement.
- Oh mon chéri... Qu'est-ce qu'il s'est passé??
Elle accourt vers moi et me prends dans ses bras, comme ma mère le faisait.
Les souvenirs refont surface, ils sont encore tous frais. Tout ça vient de se produire mais le début de l'histoire remonte à quelques jours...
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Je marche avec Kian dehors. Il fait beau et toute la classe a fini plus tôt. Ses doigts dans les miens, nous nous baladons dans le bois. Ici personne ne peut nous voir et l'atmosphère y est agréable. Je peux entendre quelques oiseaux chanter et piailler dans les hautes branches feuillues. La fraîcheur de l'ombre apaise mes yeux qui sont d'habitude agressés par le soleil. Kian me parle de son frère qui vit en Allemagne et du fait qu'il ira le voir les vacances prochaines. Je l'écoute tout en serrant sa main.
Nous continuons à avancer tranquillement lorsqu'une odeur familière chatouille mes narines. Je n'y fais pas trop attention jusqu'à ce que j'apperçois une fumée blanchâtre s'échapper d'un arbre proche. Mon premier réflexe est de lâcher la main de Kian mais il est trop tard. Kevin, une clope à la main nous a vu. Il plisse les yeux et fait des yeux ronds en me fixant d'un air méchant.
Je déglutis.
Le connaissant, je sais que les choses ne vont pas bien se passer. Et pourtant mon esprit essaye tant bien que mal de me rassurer.
Mais non.... la fumée l'a peut-être empêché de voir correctement...
Il est peut-être tolérent. Il ne faut pas tout de suite le stigmatiser. Il n'est pas Forcément homophobe....
Mais pourtant ce regard qu'il nous lance n'augure rien de bon.
Surtout que j'apperçois du coin de l'oeil qu'il n'est pas seul: deux autres gaillards apparaissent, les yeux complètement rouges, accompagnés de cette fumée qui les suit.
- Alors comme ça vous êtes PD, commence Kevin en craquant ses doigts.
Je regarde Kian. Il a l'air térrorisé. Pour ma part j'essaie de ne pas trop montrer ma peur.
- Ça ne te regarde pas... lâché-je entre mes dents serrées.
Il rit, d'un rire qui me glace le sang.
- Oh que si ça me regarde! Vous avez pas honte de vous afficher? C'est dégeulasse....
- Allez Kian on s'en va... dis-je en le tirant par la manche.
Étrangement nous arrivons à nous en sortir sans rien. Mais je ne doute pas que ce n'est que partie remise.
Je n'ose pas reprendre la main de Kian mais je sens qu'il est tendu et tout tremblant.
Je m'arrête au milieu des arbres et le regarde en fronçant un sourcil.
- Tu n'a pas à t'en faire... Je serais là pour te protéger! C'est qu'un gros con...
Il relève des yeux vides, absents. Je pose une main sur son épaule.
- Je le connais.... murmure-t-il dans un souffle. Il est capable du pire... Tu avait raison, c'est une mauvaise idée... il faut garder ça secret.
- Kian....Il ne fera rien du tout! C'est juste un gros con homophobe...
- Oui mais regarde ce qu'il t'a fait... murmure-t-il en passant sa main sur ma mâchoire sur laquelle il reste une marque d'hématome.
- Ne t'en fait pas pour moi... soufflé-je en fermant les yeux suite à ce contact.
Kian passa la semaine à s'inquiéter, à devenir paranoïaque. Chaque fois que l'on était proche, il regardait de tous côtés, avec un regard affolé. Il avait peur de tout et de tout le monde. Lorsque nous croisions Kevin, je pouvais voir son regard hostile ce qui n'arrangeait pas la panique constante que Kian éprouvait.
J'avais beau tenter de le rassurer, de le calmer, il n'en demordait pas.
Je ne pouvais même plus le toucher, presque pas le regarder dans les yeux. Lui qui, avant, passait ses doigts dans ma main à la cantine et m'avait embrassé devant ce film.... Maintenant même le toit du lycée lui semblait trop risqué...
Le vendredi soir, je prends le bus pour rentrer à la maison comme toutes les fins de semaine. Une fois descendu à mon arrêt, je fais un signe de main à Kian qui se trouvait avec moi dans le véhicule. J'avance, mains dans les poches, tête baissée. J'entends derrière moi plusieurs bruits de pas. Je n'y fait pas trop attention car je suis dans une rue plutôt empruntée. Mais c'est après plusieurs rues que je me retourne brusquement pour voir qui me suit.
J'ecarquille les yeux! Devant moi se trouve Kevin; il me tire un sourire qui n'a rien de rassurant et fronce les sourcils d'un air diabolique.
Je mets mes mains en avant, pour créer une barrière entre nous deux et pour tenter la paix.
- Qu'est-ce que tu me veux? demandé-je calmement sans aucun geste brusque.
Il sourit de plus belle et s'approche de quelques pas.
- Tu sait très bien ce qui va t'arriver sale tapette!
Je me recule, cherchant une issue. Mais je sais que si je m'enfuis il me rattrapera, et l'expérience m'a montré qu'avec lui, la diplomatie ne fonctionne pas.
D'ailleurs, il se jette d'un bond vers moi et me prends par le T-shirt, me plaquant au mur sale qui se trouve derrière moi.
- Kevin! Arrête!
Il ne m'écoute pas et à la place, me fout un coup de poing dans le ventre. Je me plie en deux, le souffle coupé. Je gémis mais il me continue de frapper, donnant également des coups de genou dans mes jambes.
Je commence à voir flou, je me débats mais il me plaque violemment contre la paroi. Je sens les coups qui s'enchaînent, qui se répètent. Ça ne va jamais s'arrêter, il va me tuer.... La seule chose que je vois c'est une forme diabolique qui s'acharne contre moi. La douleur est si forte que ça m'empêche de respirer. Mes poumons manquent d'air, je lutte pour survivre. Je me transforme alors en animal et j'explose de rage. Je le griffe, je lui mets des coups de coude et mes poings l'attaquent dans une énergie de la dernière chance. Je hurle et je crie de tout mon être. Je déchire le silence de la nuit pour me défendre. Mes muscles frappent de toutes leur force sur celui qui me détruit. Je hurle tel un loup enragé. Je veux le tuer, le faire disparaître pour ce qu'il a fait. Je le peux tellement. J'en ai la capacité et la rage!! Je le peux! Je pourrais le tuer à cet endroit même! Je pourrais le détruire à jamais!!!
Mais une image douce me vient en tête, une image souriante. Kian me vient à l'esprit, calme, doux, bienveillant. Il me retient de faire le pire. Le pire dont j'ai tellement envie à ce moment précis, mais le pire que je regretterai toute ma vie.
Je me défais de l'emprise de ce monstre. Il tombe à genou au sol, se tenant une épaule et grimaçant.
- Si tu t'avise une seule fois de recommencer à me faire du mal, à moi, ou à n'importe quelle autre personne à laquelle je tiens... Je te promets que je continuerais ce que j'ai commencé!
Mon coeur bats bien trop fort. Je sens le goût métallique du sang dans ma bouche et la sueur qui perle sur min front. Une cascade de larmes dévalle mes joues en silence. Je fronce les sourcils et serre ma mâchoire si fort que j'ai l'impression que je vais me briser en mille morceaux.
Et comme pour me laver de toute cette douleur, des gouttes de pluie viennent se mêler à mes larmes et font s'écouler mon sang au sol. Je tremble, mes vêtements sont arrachés par endroits. J'ai froid, mais j'ai chaud dans mon coeur, l'adrénaline circulant encore dans mes veines.
Je rentre chez moi. J'ai froid, je tremble et des larmes coulent sur mes joues gelées. Je passe le pas de la porte.
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