Petit message de début de chapitre: mention spéciale à Diana_Landris pour ses votes et ses messages. <33

Il n'y a que nous et la surveillante dans la salle. En même temps, qui d'autre irait se faire coller le premier jour de cours? Pas moi, mais pourtant je suis là. Et pour deux heures en plus. Je sens que je vais m'ennuyer.

- On va pouvoir faire connaissance comme ça, annonce Logan en plissant les yeux.

- Oui, bonne idée!

Émile sautille sur sa chaise en tapant ses mains avec un grand sourire: on dirait vraiment un enfant qui s'extasie devant un gâteau.

- Alors Charlie, commence Logan, tu m'a l'air plus vieux que ces trois autres?! Je me trompe?

Je m'interroge.

- Les trois autres?

- Oui, moi je suis plus vieux qu'eux,j'ai redoublé la première... c'est une longue histoire. Et du coup j'ai atterri ici.

Dali éclate de rire sans se soucier des regards mauvais de la surveillante qui, au final, ne surveille pas grand chose.

- Une longue histoire?? Laisses moi rire! Apparemment il était tellement absent que quand il allait en cour les profs demandaient s'il y avait un nouvel élève!!

- Oui... bon, on parlait de Charlie là!

Je me sens pris au piège. Tous les regards sont braqués sur moi.

- Hum... oui, j'ai... j'ai aussi redoublé mais c'était l'année dernière. Du coup je refais ma terminale ici....

Je décide de ne pas en dire trop. Je n'ai jamais dit la raison à personne, je ne vais pas commencer avec de complets inconnus!

- Du coup tu as dis neuf ans? me demande Émile comme si j'étais un vieux sage.

Son attitude me ressort un peu de la coquille dans laquelle je m'étais caché. Je souris un peu et il paraît le voir, alors lui aussi sourit. Mais bien sûr, ses sourires à lui ont de la valeur. Moi, je les offre pour rassurer les gens,c'est tout.

- Sinon Charlie, qu'est-ce que tu aime faire dans la vie?

Je regarde Dali. Sa question me surprends, mais après tout je peux y répondre. Je ne m'engage pas dans un terrain trop glissant.

- Rien de bien spécial, je regarde des films et j'écoute de la musique...

- Laisse moi deviner? Tu adores Jul et les One Direction!! Crie-t-elle à nouveau.

J'entend Logan pouffer de rire.

- Dali, tu est chiante, la réprimande Kian avec un sourire en coin. Ça ne te dérange pas j'espère...

Je lui assure que non. Au moins, les remarques de la jeune fille détendent l'atmosphère. Et puis, je ne suis pas trop sensible aux piques dans ce genre maintenant. Et je pense qu'elle le sait.

Je regarde un peu les quatres amis, ils ont l'air vraiment très soudés et doivent se connaître depuis longtemps. Je vois qu'ils essaient de m'intégrer, enfin, surtout Kian. Parce que Logan garde un peu ses distances. Il me fait un peu penser à moi, mais en dealer...

Les deux heures passent, nous discutons et, chose étonnante, je participe un tant soit peu à la conversation. En même temps, parler de son plat favoris, ça ne me met pas trop en danger.

Une fois la colle terminée. Non nous rendons aux dortoirs. Dali n'oublie pas de saluer la surveillante à coup de "allez bye bye Michelle!".

Il est dix huit heure et le vent souffle légèrement dehors. Le bâtiment des dortoirs s'étend devant nous, comme pour nous accueillir dans ses bras. Je suis le groupe qui se dirige vers la salle de repos.  Elle est spacieuse et déjà plusieurs élèves y grouillent, piaillant à tout va.

Kian se retourne alors soudainement vers moi et, tout en me regardant droit dans les yeux, Il me demande ce que je veux faire.

Je hausse les épaules, c'est lui qui connait cet endroit, pas moi!

Alors il me prends le bras et m'emmène dans un endroit. Il s'arrête devant un jeu de babyfoot. Je remarque qu'à la fin, il me tient la main et la serre. Je le regarde et me dégage de ce contact.

- Oh... désolé, j'avais pas vu.

Il me fait un petit sourire gêné.

- Tu... tu aime bien le babyfoot?

- Ça va... par contre, je ne suis vraiment pas doué...

- T'inquiètes pas, je t'aiderais

Il me fait un clin d'oeil et se met en place. Je le suis.

Devant nous se trouvent deux autres gars. Ils n'ont en aucun l'air sympathiques! Au contraire, ils ont un regard hostile, surtout un brun assez corpulant qui nous fusille avec son regard plein de défi. Je peux directement voir que c'est le genre de personne qui vit pour gagner et qui n'hésite pas à tabasser des gens pour servir son propre intérêt. Il me fait peur, et pour que quelqu'un me fasse peur, il faut vraiment qu'il soit terrifiant. Pourtant, Kian à côté de moi ne semble pas remarquer que ce gars n'est pas totalement net.

On commence à jouer. Curieusement, notre équipe n'est pas trop nulle et, bien que je sois plus un handicap qu'un atout, Kian se débrouille pas mal, si bien que nous faisons match nul.

Je vois que le joueur devant nous est en train de s'énerver. Je l'imagine en taureau, grattant le sol de ses sabots: il veut gagner. A tout prix.

- Alors Kevin, le nargue Logan en arrivant derriere nous. Tu as perdu tes talents?

Il redouble de colère et continue comme une furie à jouer. Il gagne mais au moment où il quitte la table de baby-foot, il me bouscule avec son épaule d'acier. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il est déjà hors de mon champ de vision.

Kian ecarquille les yeux, comme s'il venait de remarquer que ce fameux Kevin n'est pas des plus agréables. Il fronce les sourcils et me regarde avec les yeux brillants, pleins d'inquiétude.

- Ça va? Ce mec est un con...

- T'inquiètes, il m'en faut plus...

Je lui souris légèrement. Encore un de ces sourires que je donne pour rassurer les gens. Je n'ai pas envie que l'on se soucie de moi parce que je sais m'occuper de moi tout seul.

Logan est parti entre temps, nous sommes donc tous les deux en plein milieu de cette salle commune. Le silence s'installe. Ca ne me gêne pas du tout: je suis comme une personne qui ne ressens pas la douleur, je ne ressens pas le silence. Et comment se sentir embarassé  devant quelque chose que je ne ressens pas?

Je regarde autour de moi: Kian avec ses quelques centimètres de moins que moi, des gens qui parlent, d'autres qui jouent...

- D'ailleurs.. on a un couvre-feu? je demande alors soudainement.

Kian tourne la tête et son visage s'illumine, comme si il me remerciait de prendre la parole.

- Oui, on doit être dans nos chambres à vingt et une heures, et ils coupent les lumières à  vingt deux heures.

Je hoche la tête.

- Mais avant ça on mange le soir à la cantine.

Je repense alors à cette journée qui a été plus que mouvementée. Et je sens que ça va aller creschendo. Et dire que je suis venu ici pour être tranquille...