Instincts Primitifs #1
Une rentrée au lycée Saint Hilaire. La rentrée des seconde, plus précisément. La rentrée au lycée des enfants de l'Elite. Les fils et filles d'hommes politiques, stars, avocat hors de prix, professeurs d'université ou encore de grands médecins de renommée mondiale se côtoyaient ici.
Maël Ponturand était l'un des leur. Son père était un grand avocat hors de prix qui avait fait ses études à Harvard. Ponturand le père avait rencontré Rachel, la mère de Maël, dans l'avion qui le ramenait à Paris. Ils s'étaient tout de suite bien entendu et s'étaient mariés quelques mois plus tard.
Maël montait les marches en direction du premier étage, là où sa classe devait se réunir pour la journée. Une journée à parler paperasse, nouvelles habitudes et méthodes de travail qu'engendraient le lycée.
La professeure principale (une prof d'histoire nommée Hélène Maribou) installa les élèves par ordre alphabétique dans ce qu'il serait à l'avenir la salle dans laquelle ils allaient avoir cour ensembles, le vendredi de huit heure à onze heure et de quinze à seize, d'après l'emploi du temps nominatif qu'on leur avait distribué. Il était également mentionné qu'il était en seconde A.
- Maël Ponturand, souffla une voix à côté de lui. C'est bien français, ça.
Maël se retourna pour voir son interlocuteur. C'était un garçon aux cheveux brun-roux et aux grand yeux bleu. Il était très athlétique et musclé finement. Ses habits à peine moulants laissaient cependant deviner sa carrure divine.
À première vue, il avait tout l'air de ce badboy qui fait fantasmer les adolescentes. Mais quand on s'approchait de lui et qu'on prenait le temps de le regarder, il émanait de lui une aura de gentillesse et de droiture. Un mec sérieux contrairement aux apparences, en résumé.
Maël jeta alors à son tour un coup d'œil sur l'emploi du temps de son camarade.
- Luhan Bourget, lut-il. Toi aussi t'as un nom bien français.
- Je suis sûr que tout le monde a un nom "bien français" dans cette école, lança celui aux yeux bleus.
- Sûrement, oui.
Puis Maël reporta son attention sur le discours de la prof et Luhan fit de même.
La récréation sonna enfin. Ils n'avaient qu'un quart d'heure, mais c'était déjà pas mal. Luhan et Maël restèrent ensemble et décidèrent de faire plus ample connaissance sur un banc à l'ombre d'un boulot.
- Alors comme ça tes parents ont gagné à la loterie ? demanda Maël.
- Ouais. Et pas cinquante euros. Le bon gros lot, genre les quatorze millions cinq cent mille, tu vois.
- Ah oui, quand même, souffla Maël en écarquillant les émeraudes qui lui servaient d'yeux.
- Du coup mon père à crée une chaîne de salle de musculation. C'était son rêve depuis tout gamin. C'est un mordu de sport, mon père. D'ailleurs, il a rencontrer ma mère à la salle. Ca a été le coup de foudre.
- Oh.
- Et toi ?
Maël secoua sa tignasse blonde de broute à gauche.
- Rien de bien spectaculaire, dit-il. Mon père est l'un des avocats les plus prestigieux du monde. Il a fait ses études à Harvard et a rencontré ma mère dans l'avion qui le ramenait à Paris. Ils se sont mariés quelques mois plus tard.
- Ton père doit être une sacrée tête, commenta Luhan. Tu lui ressemble ?
- Il est blond aux yeux bleus mais je tiens mes yeux de ma mère (il se crispa en évoquant cette dernière), cette salope.
- Pardon ?
- J'ai pas envie d'en parler.
Sur ce, Maël se leva et se dirigea vers la salle de classe. Luhan, qui ne comprenait pas grand chose à ce qu'il venait de se passer, le rejoignit en silence.
La journée passa lentement. À dix-sept heure, les deux garçon échangèrent leur numéro avant de partir chacun de leur côté.
Le lendemain, la seconde A commençait par maths. Le professeur, une sorte de vieux croulant haït des élève, se présenta. Il s'appelait Edgard Montfort. Et sa petite fille Loana était dans cette classe. Il le précisa mais dit aussi qu'il ne ferait aucun favoritisme, que c'était contraire à sa morale.
Maël et Luhan, encore côte à côte, écoutaient d'une oreille distraite les propos de leur professeur de maths. Vingt minute de présentation plus tard, tous les élèves durent remplir la mythique fiche de présentation. Nom, prénom, numéros de téléphone fixe et portable des parents, leur profession et adresse étaient demandés.
Dix minutes plus tard, Montfort récupéra les fiches et les échangea avec un contrôle de connaissance. Les élèves râlèrent mais il précisa que seules les notes supérieures ou égales à treize seraient comptées dans la moyenne, celles entre dix et douze facultatives et celles en dessous de dix n'apparaîtraient tout bonnement jamais.
Les élèves se mirent au travail tendis que le professeur lisait les fiches de présentation.
Le contrôle était facile. En à peine dix minutes, Maël en était déjà au dernier exercice (il n'y en avait que trois, principalement sur des mesures de longueur, d'angle et d'aire et des résolutions d'équations). Rien de bien compliqué quand on avait compris les procédés expliqués tout au long du collège.
Soudain, Montfort appela :
- Maël Ponturand ?
Le blond releva timidement la tête de son dernier exercice. Tous les regards étaient braqués sur lui. Luhan l'interrogea du regard en fronçant les sourcils. L'intéressé lui répondit par un haussement d'épaules et leva la main pour montrer au professeur qui il était. Ce dernier le toisa gravement une seconde avant de lui annoncer qu'il devrait passer le voir à la fin de l'heure, soit dans neuf minutes.
Un murmure d'incompréhension parcouru la classe, des débuts de rumeurs se créèrent. Mais le calme revint aussitôt que Montfort le réclama et tous replongèrent dans leur copie.
Il sembla à Maël que la cloche sonnait la fin de journée tant le temps lui parut long. Il n'avait plus réussis à se concentrer après cette annonce du professeur. Il avait bâclé ce dernier exercice, incapable de fournir des réponses claire et précises, et par dessus tout de se relire.
Il savait pourquoi le professeur voulait le voir. Il devait assumer ce qu'il avait écrit sur la fiche, quant à la profession de sa mère. De toute façon, il faisait ça toute les années depuis le collège. Il variait selon les professeurs. Parfois il disait qu'elle était "pute", "profiteuse", "sadique" ou encore "tortionnaire".
Chaque année on convoquait ses parents. Chaque année c'était la même mascarade. Aucun professeur ne se rendait compte de ses appels désespérés. Sa mère jouait la femme parfaite, sortait toujours ce même discours, sur ce même ton. Et tout le monde n'y voyait que du feu. Son père aussi, lorsqu'il assistait à ce genre de réunion.
Une fois, Maël avait écopé d'une heure de colle pour avoir mentionné dans la fiche de présentation que sa mère était une "pute". Mais chaque fois, c'est elle qui le punissait le plus fort. L'heure de colle n'était rien à côté de ce monstre.
Elle arrivait à tout caché au père de Maël. Elle avait même trouvé une excuse valable pour avoir une chambre séparée de son époux. Et quand Vincent (père de Maël) entrait dans la chambre de sa femme ou celle de son fils et qu'il les voyait tous les deux étendus dans le même lit, il se disait simplement que son fils était proche de sa mère.
Vincent n'était pas idiot. Bien sûr, il s'était posé des questions quand vers trois ans Maël dormait encore avec sa mère. Mais Rachel avait réussis à manipuler son fils pour lui faire dire qu'il faisait des cauchemars. Elle resservit la même version au père quand ce dernier la prit entre quatre yeux pour discuter de cette habitude... malsaine.
Toujours suspicieux, Vincent ne se laissait pas convaincre facilement. Alors Rachel acheta un scalpel. Chaque nuit, dans le dos nu de son fils dormant profondément, elle plantait le scalpel. L'enfant s'éveillait alors en hurlant et en pleurant, comme après un mauvais rêve.
Elle utilisa cette technique jusqu'aux six ans de Maël. Mais considérant qu'il y avait une preuve sur le corps même de son fils, elle changea de technique. Elle se procura un épais morceau de bois qu'elle enrobait dans du plastique. Désormais, elle plongeait le morceau de bois (d'une trentaine de centimètres) dans l'anus de son fils. L'effet était le même, tout comme l'excuse.
Elle continua ces agissements jusqu'à ce que Maël entre au collège. De la mère tortionnaire qui torturait son fils toute les nuits physiquement (en prétextant des terreurs nocturnes pour dissimuler ses attouchement sexuels, à la base), elle commença la torture psychologique en assénant à son fils une horrible pression sur ses résultats scolaires.
Docile, Maël s'acharnait bec et ongles à l'école. Sa moyenne fut largement à la hauteur de son travail : dix-neuf virgule cinq sur vingt constamment, baissant parfois à dix- neuf virgule deux ou trois lors des trimestres compliqués ou grimpant jusqu'à dix-neuf virgule huit quand les trimestres étaient plus simples. Il s'était toujours maintenu, au grand bonheur de sa mère - qui le harcelait sur ses notes et son travail - et celui de son père, cet homme merveilleux qui s'était toujours battu pour être disponible et aider son fils à l'école ou faire des activités avec lui, en famille.
Vincent avait alors de congé un week-end sur deux. Il était proche de son fils, lui qui avait toujours rêvé d'avoir un enfant. Cela n'avait pas été possible avec sa première fiancée (il n'étaient juste pas mariés), Alessia : elle était stérile. Ils se connaissaient depuis la primaire. Au début amis proches, leur relation s'était mutée en une belle histoire d'amour. Ils allèrent tous les deux à Harvard, lui pour étudier le droit et elle pour être pédopsychiatre.
Dans l'avion qui les ramena à Paris après l'obtention de leur diplôme, il rencontrèrent Rachel. Le couple se lia d'amitié avec elle. Apprenant, au détour d'une conversation, que Vincent et Alessia souhaitaient avoir un enfant, elle se proposa pour donner ses ovules au couple pour une fécondation in vitro.
Cela se fit. L'enfant de Vincent et Alessia, fait avec les ovules de Rachel et du sperme de Vincent, mourut en couche au bout du huitième mois de grossesse. Récemment fiancés, Alessia décida de rompre avec Vincent après l'échec de ce premier enfant. Elle disparu et ne donna plus de nouvelle.
Vincent et Rachel se rapprochèrent alors. Ils se marièrent à la date initiale du mariage prévu avec Alessia. De cette nouvelle union naquit Maël.
On dissimula à l'enfant le passé amoureux de son père, qui l'affectait terriblement. Rachel cacha à Vincent ses pulsions pédophiles sur son fils, sa manipulation pour qu'Alessia rompe avec Vincent après la fausse couche. C'est elle qui avait tout orchestré. Non pas par amour pour Vincent, mais par amour pour son argent et par la suite pour son fils (mais ça, elle l'ignorait au moment de l'exécution de son dessein).
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