Oui bon alors j'ai un peu de temps à tuer, et en plus ça fait cent sept ans que j'ai pas mis à jour cette histoire. De base c'était censé être un recueil de nouvelles avec des thèmes glauques, mais je crois qu'on va en faire autre chose. Bon aller j'arrête de parler.

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Mon meilleur ami s'appelait Kwon Soonyoung. On habitait l'un à côté de l'autre, et nos familles s'appréciaient. Mais pour des questions d'argent, Soonyoung a dû déménager. Mais nous n'avons quand même garder contact.

Sa maison a vite été vendue. Des personnes très biens sont devenues nos nouveaux voisins. Les Choi avaient eux aussi un fils, Seungcheol. Il était très sympa, et on s'est vite rapprochés. On s'est découverts pleins de points commun et, j'avoue, il a commencé à me plaire.
J'ai bien évidemment tenu Soonyoung au courant de mon crush sur Seungcheol. Et il m'a toujours dit qu'il sentait pas ce gars. Mais je ne l'ai pas écouté et j'ai fini par déclaré ma flamme à mon voisin. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que je me suis faite bâchée salement.
On était couché sur mon lit après un dm de maths intense qu'on avait fait à la dernière minute (oui, on n'a fait qu'un dm, je le jure !). J'avais profité de cette proximité et d'un moment de silence détendu pour lui avouer mes sentiments. Et lorsque j'eut fini, non sans avoir bégayer comme une idiote tout au long de ma déclaration, Seungcheol m'a simplement dit qu'il ne partageait pas mes sentiments. Après avoir lâché ça, il se releva, attendit quelques secondes debout au milieu de ma chambre avant de partir.
Jusqu'à ce que la sonnette retentisse ce soir là, j'avais complètement oublié les sushis que nous avions commandés. J'avais ouvert la porte, totalement en larme. Le livreur s'était tout de suite inquiété pour moi et, comme j'étais sa dernière livraison, que j'avais commandé pour deux mais que j'étais seule et qu'en plus de ça il était pas mal (beaucoup d'éléments, je sais), on a passé la soirée ensemble devant la télé à manger des sushis. Il s'appelait Seokmin. Et en une soirée il avait réussi à faire passer mon chagrin d'amour, à l'aide de quelques bonnes blagues et de sa lourdeur naturelle. Je le sais parce qu'après ça on est resté proches, bien qu'il avait quelques années de plus que moi (j'étais au lycée, il était étudiant).

Le lendemain, j'arrivais à l'école comme si de rien était. La matinée se passa tranquillement. Le midi, j'allais au réfectoire avec mes amies. Puis soudainement, vers la fin du repas, je me souvins des paroles de Seokmin la veille : « t'es une chanceuse toi. Je le sens. Il va t'arriver un truc cool bientôt. Enfin, quand même moins que moi. » Et j'avais levé les yeux. Hansol, le gars sur qui les trois quart des filles de mon lycée avait un crush se dirigeait droit vers moi et les amies. Il s'arrêta à notre table, tira la chaise à côté de moi et s'y installa. Puis il se tourna vers moi et le lança :
- T'es dispo ce soir ? Qu'on se fasse un truc ?
Sur le moment, je restai bouche bée. Je pensais juste à ce que Seokmin m'avait dit. C'est une copine qui répondit à ma place :
- Bien sûr qu'elle est d'accord ! Elle est un peu dans la lune en ce moment, tu l'excuseras.
- Ok cool, avait simplement répondit Hansol.
Puis il se mit à manger. Le midi fut agréable.
Le soir le fut beaucoup moins. Je passais ma soirée accrochée au téléphone avec Soonyoung qui tachait de me réconforter comme il pouvait, étant donné que c'était mon premier rendez-vous. Je fus encore plus en panique lorsque Hansol m'envoya un message pour me dire qu'il m'attendais actuellement devant chez moi. Oui, parce qu'en plus, j'étais encore en tee-shirt culotte, soit pas du tout prête. Je finis par sortir de chez moi avec une demi heure de retard, mais physiquement parfaite.
Mais quelque chose clochait. Ce n'était pas Hansol qui m'attendais devant la porte, mais Jun. Un gars de ma classe, très timide et discret. Mais carrément pas mal.
On était aussi stressé l'un que l'autre, c'était notre premier rendez-vous à tous les deux. Son pote Hansol avait voulu lui organiser un rendez-vous parce qu'il en avait jamais eut. Et bien que ce pauvre Jun n'avait aucun crush sur moi et moi sur lui, on s'était retrouvé tous les deux embarqué dans un date. La soirée fut sympa, mais n'eut pas de suite pour les raisons citées plus tôt.

Non, mon copain débarqua de nulle part deux mois après. Une histoire de coup de foudre. Il s'appelait Seungkwan et j'étais tombée folle amoureuse de lui et de ses conneries. On est resté en couple tout au long du lycée, avant de se quitter avec regret pour nos universités respectives. Et cette fois, ce fut un véritable chagrin d'amour.

J'entrais néanmoins à l'université en section lettres. Je m'étais d'ailleurs trouvé un petit job étudiant pas mal dans une bibliothèque proche de ma colloque. Je bossais avec un putain de beau glisse du nom de Wonwoo, qui avait un très gros crush sur moi. Il s'était déclaré mais je l'avais rejeté, mon amour pour Seungkwan encore trop fort. Et je le suis détestée d'avoir fait subir une telle chose à un gars si adorable que lui. Il me fit la gueule pendant deux mois mais, du jour au lendemain, il se remit à me parler : il avait trouvé quelqu'un d'autre. Un gars qui s'appelait Mingyu. Et ce fameux Mingyu n'était personne d'autre que le premier gars à m'avoir embrassé et mon premier petit ami. Un service que je lui ait rendu parce que grâce à ça il a su qu'il était gay. J'ai jamais su comment le prendre.

Après mon diplôme à l'université, je recroisais Soonyoung par hasard dans un bar. On était resté en contact tout au long du lycée mais à cause de l'université, on a dû « rompre ». Mais j'ai été très agréablement surprise de le revoir et de constater qu'il n'avait pas changé. On a d'ailleurs vite repris nos délires chelou et on a même fini fiancés. Puis on s'est rendu compte qu'on ne s'aimait pas d'amour, mais juste d'une amitié très forte, et les fiançailles ont été rompues.
Je me suis cependant mariée un an plus tard avec un jeune investisseur chinois, un ami proche, qui cachait son homosexualité à ses parents et avec qui j'ai formé un couple libre.
J'ai eus qu'un enfant, toi. Et je te parle de tout ça aujourd'hui parce que ton père n'est pas l'homme qui en ramène d'autres à la maison. C'est celui que tu as toujours appelé « tonton Chan ». Et j'ai aimé cet homme autant que Seungkwan. Mais vois-tu, il est actuellement dans un profond coma et il risque de nous quitter à tout moment. Je ne sais pas pourquoi j'ai mi tant de temps à te le dire. Mais j'espère que tu ne m'en voudra pas, et encore moins à celui que tu appelles papa, ce n'est pas de sa faute à lui.

La femme laissa alors son enfant seul pour aller s'isoler un moment et laisser sa progéniture au calme par la même occasion. L'enfant fixait devant lui, à travers la baie vitrée, le corps dont il était issu et qui était actuellement meurtri. Mais en vie.