Henry Crâne et le bal d'Halloween, la vérité voilée. | GaenOlz

C'était le soir d'Halloween. Isolé de l'agitation de la ville, un manoir, majestueux et imposant, était somptueusement paré pour son bal annuel. Des citrouilles, éclairées à la bougie, bordaient l'allée principale, diffusant une lueur orangée. Des squelettes pendillaient lugubrement du haut des arbres centenaires, leurs ossements cliquetant doucement au gré du vent, et d'épaisses toiles d'araignées drapaient les murs de la demeure, brillant sous la lueur de la lune.

La grande porte s'ouvrait constamment pour laisser entrer les invités, vêtus de leurs costumes les plus terrifiants. Parmi la foule, une silhouette se détachait, c'était notre célèbre détective : Henry Crâne. Ennuyé par ces festivités qu'il trouvait superficielles, il n'avait pas jugé nécessaire de revêtir un autre costume que celui qu'il portait à son habitude.

Ses yeux perçants balayaient la salle, analysant chaque geste, chaque mouvement. Il observait les convives se laisser emporter par la musique, les corps se mouvant avec sensualité sur le sol miroitant du magnifique carrelage.

Subitement, une présence imposante se fit sentir à ses côtés. C'était Viktor Blackwood, avec sa démarche assurée et son sourire si particulier, faisait tourner bien des têtes. Il était habillé en comte Dracula, un choix qui soulignait parfaitement son charme ténébreux.

— Je vois que notre célèbre détective n'a pu résister à l'appel de la soirée. Quel plaisir inattendu de vous voir ici, dit Viktor avec une pointe de moquerie dans la voix.

Les murmures s'intensifièrent autour d'eux. Si certains étaient hypnotisés par le charisme de Viktor, d'autres se montraient plus réticents face à son aura envahissante. Cependant, Henry Crâne restait stoïque, indifférent aux provocations.

— Toujours aussi loquace, n'est-ce pas, mon cher Henry ? Mais j'ai quelque chose qui pourrait vous faire réagir. Il semblerait qu'un événement tragique se soit produit dans la serre. Me ferez-vous l'honneur de m'y accompagner ?

Sans attendre de réponse, Viktor se détourna, lançant à Henry un regard provocateur avant de s'éclipser. Henry, muet mais déterminé, le suivit silencieusement.

En pénétrant dans la serre, une explosion de senteurs les accueillit : le parfum doux des fleurs se mêlaient à une odeur plus lourde, celle de la mort. Au centre, gisait un corps inerte, sous la tonnelle semblable à une fleur déracinée au milieu de ce jardin d'Éden. Le maître des lieux, dévasté, implora les deux détectives de démasquer le coupable de cet acte odieux.

— Un crime lors de la nuit d'Halloween, quelle ironie n'est-ce pas ? commenta Viktor d'un ton sarcastique.

Les yeux d'Henry Crâne se posèrent sur le corps de la dame. Grâce à son sens de déduction hors pair, il parvint rapidement à une conclusion. La tasse de thé renversée à ses pieds trahissait l'origine du drame : un empoisonnement. Viktor, observant la scène avec une pointe d'admiration dans le regard, s'inclina légèrement.

— Votre perspicacité me surprendra toujours, Crâne. Il nous faut à présent confronter votre déduction aux témoignages des présents.

Après avoir examiné la scène du crime, Henry Crâne et Viktor décidèrent de commencer leurs interrogatoires auprès du jardinier. Un homme grand avec les mains rudes et calleuses de quelqu'un qui avait passé sa vie à travailler la terre.

L'homme se montra nerveux, racontant qu'il avait entendu des murmures près de la serre, mais qu'il n'avait vu personne. Il ajouta qu'il avait remarqué que l'une des rares fleurs toxiques du jardin avait été déraciné. C'était une plante que peu de gens connaissaient, mais qui pouvait être utilisée pour fabriquer un poison mortel.

Après avoir recueilli ce témoignage, ils se tournèrent vers la domestique, une jeune femme aux cheveux clairs, attachés en un chignon strict. Ses yeux étaient rouges, probablement à cause des larmes.

En voyant Henry Crâne, elle s'avança précipitamment vers lui et lui chuchota à l'oreille qu'elle avait vu Viktor courtiser la dame pendant toute la soirée.

Cela ne le surprit guère, son rival avait l'habitude de courtiser à la fois les femmes et les hommes qu'il trouvait charmants. La femme ajouta qu'elle avait vu une silhouette entrer dans la serre avec la victime, mais l'obscurité ne lui avait pas permis d'identifier l'homme.

Les éléments du puzzle s'emboîtaient progressivement dans la tête d'Henry Crâne. Tout semblait pointer vers un homme comme étant le coupable. Viktor se désignait comme le candidat idéal. Il aurait tout à fait pu être cette silhouette mystérieuse aperçue escortant la défunte dans la serre. Cependant, Henry savait qu'une simple coïncidence ou un malentendu ne suffisaient pas pour accuser quelqu'un. Il devait le piéger.

Tout en réfléchissant, il jeta des regards furtifs en direction de Viktor, notant son agitation croissante à mesure que les minutes s'écoulaient. Son regard fuyant chaque fois que leurs yeux se croisaient. Tout cela indiquait clairement que Viktor connaissait les réelles intentions de son rival.

Henry Crâne élabora un plan pour coincer son suspect idéal. Usant de la clé qu'il avait discrètement subtilisée au propriétaire plus tôt, il verrouilla l'entrée, afin de s'enfermer avec Viktor dans la serre.

Il réfléchit au dessein de Viktor. Ses motivations pourraient être multiples, sa réputation d'être rusé et impitoyable n'était un secret pour personne. Son charme envoûtant pouvait cachait une âme sombre. Rejeté plus tôt par la dame, il pourrait l'avoir tué par dignité. Cela ne surprendrait personne.

Dans l'atmosphère humide de la serre, une brume épaisse se formait, rendant l'air presque palpable. Les ombres des diverses plantes dansaient sur les murs, créant des silhouettes menaçantes qui semblaient s'animer à la lueur des quelques chandelles encore allumées. Une odeur, celle de la putréfaction du cadavre, commençait à envahir l'espace, mêlée à l'arôme enivrant des fleurs. Des gouttelettes d'eau tombaient des feuilles, émettant des sons semblables à des sanglots.

Alors que Viktor se penchait sur le corps sans vie, ses mains effleurant le corps de la victime comme pour y chercher un indice, Henry Crâne s'approcha discrètement de lui. À chacun de ses pas, le sol de la serre émettait un craquement sinistre.

Il se tenait maintenant juste derrière Viktor. Le souffle froid de la serre glaçait la nuque de ce dernier. Il pouvait sentir la tension pesante entre eux, un mélange de défiance et de peur. La lueur vacillante des bougies révélait le visage pâle de Viktor, ses yeux reflétant une terreur indicible.

L'atmosphère était si épaisse, tout semblait suspendu dans le temps, chaque seconde s'étirant jusqu'à devenir une éternité. Le silence était si profond que seul le battement effrénés des cœurs brisait cette tranquillité morbide.

Henry Crâne, avec lenteur, s'avança vers lui, chaque pas résonnant comme une condamnation. Viktor tenta une diversion.

— Nous...nous devrions nous hâter d'interroger d'autres suspects ! Il nous faut davantage de preuves pour appréhender le véritable coupable.

Mais il était déjà trop près. Sans dire un mot, il plaça sa main sur le torse de Viktor, son sourire en coin trahissant sa certitude. Même sans paroles, notre détective avait toujours eu ce don de déceler les mensonges, de lire au plus profond de l'âme. Ses battements de cœur rapide et irrégulier, la sueur perlant sur son front, son regard éperdu, tout trahissait sa terreur.

Dans un mouvement de panique, Viktor repoussa sa main et tenta de s'échapper. Mais la serre, semblable à une prison de verre, ne lui offrait aucune échappatoire. Vaincu, il se jeta à genoux, implorant le célèbre détective de garder le secret. Mais les yeux froids du détective ne reflétaient aucune pitié : La justice se devait d'être rendue.

Alors qu'Henry Crâne sortait son arme, résolu à procéder à l'arrestation, Viktor, dans un dernier élan de désespoir, tenta de la lui arracher. Un coup de feu retentit, brisant le silence nocturne. Une tâche cramoisie s'étendit sur la chemise de Viktor, qui s'effondra, le regard toujours fixé sur son ancien rival.

Le célèbre détective venait d'ajouter une autre résolution à son palmarès, mais celle-ci laisserait sûrement une ombre sur son âme.

Note de l'auteur :

Mais...toute cette histoire est-elle vraiment telle qu'elle semble l'être ? Des zones d'ombre demeurent...

Pour découvrir une version alternative de cette nuit macabre, plongez-vous dans le chapitre spécial Halloween du Webtoon Canvas intitulé "AceShot"!

Merci à toutes et à tous pour votre lecture, bonne soirée d'Halloween ! 🎃

GaenOlz

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