Coucou ! Voici la sixième partie de '' La petite sirène '' ! Je ne vous en dis pas plus. Bonne lecture !

    -Explique-moi ! Je l'ai embrassé avant le coucher du soleil !

  Grell était entraînée par Undertaker sous l'eau et elle tentait vainement de se dégager de son emprise.

-Tu l'as embrassé, ricana la pieuvre, mais en était-il conscient ?

   Le coeur de Grell s'arrêta.

-Qu'est-ce que tu veux dire ?

    L’argenté lui fit un grand sourire.

-Les sciences humaines sont étranges mais l'une d'elle, l'hypnose, est particulièrement efficace. Ainsi il n'avait plus ni volonté ni envie.

-Espèce de traître ! hurla la rouquine au bord des larmes. On avait un contrat !
 
-Et rien dans ce contrat ne m’interdisait de prendre part au jeu.

   La sirène ouvrit de grands yeux.

-Il fallait le lire au lieu de le signer sans faire attention ! rit l'autre. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi même ! 

-Pourquoi ! Pourquoi tu fais ça ? Qu'est-ce que je t'ai fais pour mériter ça ?

-Qui t'as dis que je t'en voulais personnellement ? répliqua Undertaker d'une voix plus froide qu'à l'ordinaire.

   Grell ne comprenait plus rien. La seule chose qui lui venait à l'esprit était qu'elle allait devenir une poupées bizarre et qu'elle s'était fait avoir en beauté !

-Undertaker ! claqua une voix dans leur dos.

   Angelina arriva, son trident à la main, accompagnée de Sebastian et Ronald, qui venait les rejoindre.

-Lâche ma fille tout de suite !

   Il obéit sans cesser de sourire.

-Mes hommages, An ! Toujours aussi cruelle ?

-Arrêtes avec ces histoires ! coupa la reine. 

-Maman, de quoi il parle ? demanda Grell.

-Ça ne te regarde pas ! répliqua sèchement sa mère.

-Oh que si !  les interrompit Undertaker. Elle a signé.

   D'un seul coup, la reine blêmit. Alors la pieuvre lui tendit le contrat. Elle l'ouvrit et le lu attentivement, gagnant une teinte de blanc à chaque ligne. 
 
-C'est impossible...murmura-t-elle, abasourdie.

-Et oui ! jubila l’argenté. Ta fille a voulu jouer et elle a perdu. Et, comme tu peux le constater, ce contrat est légal, inviolable et irrévocable.

   La reine se retourna brusquement vers sa fille.

-Qu'est-ce qui t'as pris ?!

-Tu ne voulais pas me comprendre ! explosa la rouquine. Tu voulais que je fasse ce que tu attendais de moi ! Je voulais juste qu'on m'aime pour moi-même ! Qu'on me considère comme une amie et...plus...

   Angelina comprit soudain ce qui avait décidé sa fille.

-Tu es tombée amoureuse d'un humain ? As-tu perdu la tête ?!

-Pourquoi ? Pourquoi les sirènes et les humains ne pourraient pas être amis ?!

-Oui, répéta froidement Undertaker. Donnes-lui la réponse que tu m'as faite il y a cinq ans. 

-Ce problème ne concerne pas ma fille !

-Tu as raison, reconnut l’argenté. Mais son problème n'a qu'une seule solution...

   Il s'approcha d’Angelina. Le majordome et Ronald se crispèrent mais il ne fit que montrer un endroit du contrat à la reine. Cette dernière afficha une expression de franche stupeur. Puis elle prit la plume que lui tendait Undertaker et signa d'une traite.

-Madame ! s'exclama Sebastian en comprenant. 

-Tu as ce que tu veux non ? se résigna Angelina en regardant froidement la pieuvre. Une poupée et ta vengeance.

-Non ! s'écria Grell en comprenant en même temps.

    Elle voulut défendre sa mère mais Ronald l'en empêcha et la serra contre lui. Undertaker éclata de rire.

-Une poupée sans âme ni sentiments...Je n'aurais pas grand chose à te faire alors...

   Il s'approcha un peu plus d'elle et dévoila ses yeux. Des yeux aux magnifiques prunelles émeraudes. Mais lorsqu'il la regarda, ce fut comme s’il sondait les tréfonds de son âme et elle sentit sa force et son esprit céder. En quelques instants, elle n'eut plus aucune volonté. Son trident lui échappa doucement des mains et Undertaker le prit délicatement. Grell se défit de l'étreinte de Ronald et se précipita vers sa mère. Elle la secoua par les épaules mais son regard ne fixait plus que le vide.

-Elle n'a que ce qu'elle mérite, déclara l'argenté en s'éloignant.

-C'est faux ! hurla Grell en larmes.

    L'autre se retourna d'un bloc et la foudroya du regard. Les trois sirènes ne comprirent pas. La majordome se plaça devant les deux autres lorsque l'arme dorée se mit à luire d'une étrange lumière verte.

-De toute façon, personne n'a envie de comprendre la différence, murmura Undertaker. Viens, je vais t'expliquer quelque chose...

   Il s'éloigna, suivit de Grell et du majordome. Ronald resta en arrière et emmena Angelina au palais, où il essayerait d'annoncer la nouvelle à ses filles.

   Undertaker les amena jusqu'à une épave d'un ancien bateau semblable à celui que la rouquine avait vu voguer. Mais celui-ci était en piteux état. Le mat était brisé, la coque éventrée de toute part et la vie sous-marine l’englobait de mousse et de coraux.

-Un bateau ? s'étonna Grell. Qu'est-ce qu'on fait ici ?

-Ce bateau a pris la mer il y a cinq ans avec à son bord trente-deux marins, récita Undertaker d'une voix vide. Il fut pris dans une tempête et sombra jusqu'ici. Il n'y eut aucun survivants.

    Il se retourna vers la rouquine, un sourire étrange flottant sur ses lèvres.

-Parmi ses marins, il y avait un jeune homme nommé Vincent. Un ami.

-Mais quel est le rapport entre cet humain et ma mère ? s'impatienta la sirène.

   Il s'avança dans l'épave sans répondre à la question, se frayant un chemin parmi les algues et les débris, comme s’il connaissait ce décor par coeur. Soudain, Grell étouffa un cri. Plusieurs squelettes décharnés reposaient sur ce qui était autrefois le plancher, vêtus de loques de tissus et décomposés.

-Veux-tu savoir ce que ta mère a fait pour que je la déteste à ce point ? demanda Undertaker, la voix chargée de haine.

    Grell hésita. Elle ne pouvais pas croire que ce que sa mère ai fait vaille la peine de la haïr au point de vouloir la priver de sentiments. Mais il y avait tellement de choses qu'elle ne comprenait pas.

-Qu'a fait ma mère ? voulut-elle quand même savoir.

-Elle a laissé mourir un homme.

    Une réponse froide, nette et précise. Une réponse impossible.

-Quoi ? fit la rouquine d'une toute petite voix.

-Elle pouvait les sauver, et elle n'a rien fait. Ta mère est une meurtrière.