Salut tout le monde ! Voici une nouvelle partie des aventures de Grell ! J'étais morte de rire en l'écrivant ! Bonne lecture !
  
Après leur petit bain de minuit,les deux amoureux rentrèrent au château. Grell se laissa sécher et dorloter dans un bon bain chaud mais William préféra aller faire un tour sur la plage. Il devait y être depuis une longue heure lorsque Claude arriva tranquillement derrière lui.

-Monsieur ?

    Le prince ne répondit pas et continua de fixer les yeux sur la mer et les vagues.

-Je sais qu'elle existe, finit-il par déclarer.

-Mais dans combien de temps la trouverez-vous ? insista le majordome. Pourquoi poursuivre l'imaginaire alors que la réalité est parfois plus plaisante ? 

    L'autre soupira. Il savait de qui Claude voulait parler. Et il savait aussi que ce qu'il éprouvait pour Grell était bien plus que de l'attirance. Il l'aimait réellement.

-Tu as raison...

-Bien,dans ce cas, je vous attends au château.

   Le majordome repartit comme il était arrivé. Le brun attendit encore un peu et essaya de rassembler le peu de courage dont il disposait pour avouer ses sentiments. Il s'apprêtait à repartir lorsque son regard fut attiré par une forme vaguement imprécise dans le brouillard nocturne. Une silhouette ? Pour en avoir le coeur net, il s'approcha.

  Une jeune femme était assise sur un rocher, fredonnant une chanson triste et douce à la fois. Une jeune femme aux longs cheveux blonds, aux yeux d'un vert profond et aux formes sculptées à la perfection. L'inconnue termina son chant et tourna la tête vers lui. Alors il n'y eut plus que les ténèbres et il abandonna toute volonté.

  Grell s'éveilla alors que le soleil approchait déjà du zénith. Elle s'étira un peu et s'apprêta à se lever lorsque Lau déboula dans sa chambre par la fenêtre ouverte du balcon, manquant de peu la vitre.

-Bonjour, bonjour ! fit-il gaiement en se posant sur une chaise, sa petite soeur toujours sur les genoux. Alors grande chanceuse ? Comment tu te sens ?

   La rouquine ne comprit pas. Son étonnement ne fit que renforcer le sourire de Lau.

-Mais enfin tout le monde ne parle que du mariage !

   Au mot « mariage », la jeune femme sortit précipitamment de lit, se dépêcha de se coiffer et de s'habiller et descendit les marches quatre à quatre pour aller embrasser son prince. Mais sa joie se mua en une cruelle douleur lorsqu'elle vit William en compagnie d'une autre femme. Il parlait avec son majordome et Grell se cacha derrière un mur pour écouter.

-Vous êtes sûr ? demanda Claude, troublé. Mais...

-Nous voulons nous marier ce soir, en mer, l’interrompit William, la femme blonde blottie contre lui.

-Très bien, capitula Claude. Comme vous voudrez...

    Au bord des larmes, la pauvre sirène s'enfuit en courant et quitta le château, décidant d'aller noyer son chagrin vos la mer en annonçant la nouvelle à Sebastian et Ronald.

   Plusieurs ducs et barons, marquis et comtesses avaient fait le déplacement pour le mariage. Alors que le magnifique navire s'éloignait de la jetée, le soleil entamait sa descente sur la mer, teintant les vagues d'une douce lueur ambrée. Assise sur un petit ponton de bois, recroquevillée sur elle-même, Grell avait cessé de pleurer. Elle n'avait plus rien à pleurer.

   Elle repensa à ses choix et, pour la première fois depuis trois longs jours, elle regretta sa vie sous la mer. Elle avait échoué. William allait se marier avec une autre femme, elle serait contrainte de devenir une poupée bizarre et elle n'aurait jamais l'occasion de s'excuser auprès de sa famille. Devant elle, ses deux amis se taisaient, n'ayant aucun mot pour la réconforter.

     Lau voletait tranquillement dans le ciel au-dessus du bateau, n'ayant pas compris que ce n'était pas le mariage de son amie, lorsqu'il entendit une voix douce chanter. Il s'approcha d'un hublot, regarda discrètement à l'intérieur... Et manqua de s'étouffer !

   La jeune femme blonde qui devait être l'épouse du prince se mirait dans un miroir. Mais ce n'était pas le reflet d'une femme que l'on voyait, mais celui d'un homme aux longs cheveux couleur cendres. Il ne semblait pas particulièrement joyeux ou amusé. Il tenait une bague en argent serti d'un joyau bleu et ne cessait de fredonner une petite mélodie.

-Il est parti un beau matin
Mais plus jamais il ne revint...

   Puis, il s'arrêta et fixa la bague avec émotion. Lau ne voulut pas en voir davantage et s'envola précipitamment, paniqué, pour prévenir les trois sirènes.

   Grell comprit que quelque chose clochait lorsque Lau arriva en voletant maladroitement.

-Que se passe-t-il ? demanda Ronald, tout aussi inquiet.

   Il prit le temps de reprendre son souffle.

-Je...Je...je volais et...mais qu'est-ce que je raconte ? Bien sûr que je volais ! Quand, tout à coup, j’ai vu la fiancée du prince qui...enfin c’est un fiancé mais...

-Calmez-vous et prenez des vacances, s'agaça Sebastian.

   Mais Lau lui attrapa la gorge et manqua de l'étouffer.

-William va épouser Undertaker !

   Là, ce fut le grand silence. Grell ne savait pas si elle devait éclater de rire ou être paniquée. Finalement, la peur l'emporta. Sans attendre une seconde, elle sauta à l'eau, espérant pouvoir nager jusqu'au bateau. Ses jambes l'empêchèrent d'aller bien loin alors Ronald l'aida à rester à la surface.

-Ronald, tu l'aide à atteindre le bateau, ordonna le majordome. Quant à moi, je vais prévenir Angelina. Dépêchez-vous !

   Sans attendre, il plongea dans les profondeurs tandis que le blond et la rouquine se dirigeaient vers le mariage aussi vite qu'ils purent.
   Pendant ce temps, Undertaker, qui avait toujours les traits de la jeune femme blonde, avançait au côté de William. Pour un peu, la situation le ferait presque rire. Mais il ne voulait pas se marier avec un homme ! Surtout un rabat-joie comme William T. Spears ! Il devait juste gagner du temps pour que la petite Grell devienne à nouveau une sirène. Ensuite...ensuite il lui ferait payer...Et puis cette cérémonie était surtout une bonne occasion de s'amuser !

   Grell tentait de se hisser à bord grâce aux cordages mais l'ascension lui prit du temps. Les invités furent surpris de voir cette jeune femme trempée de la tête aux pieds monter à bord et plusieurs s’indignèrent de sa présence. Mais la seule personne que la rouquine aurait voulu voir se retourner pour elle resta de marbre. La mariée, elle, se retourna. Elle planta là William, qui ne réagit pas. Elle s'approcha de Grell et lui chuchota quelques mots.

-Les trois jours sont passés. Maintenant tu m'appartiens.

   Et elle l'embrassa. Alors la rouquine retrouva sa voix alors que les invités, perdus et choqués, restaient silencieux.

-Will ! s'écria la pauvre femme en se jetant à son cou.

     Elle l'embrassa passionnément. Il ne réagit pas jusqu'à ce que ses lèvres rendent la passion de leur baiser. Puis une lueur alluma ses prunelles claires.

-C'était toi sur la plage, murmura-t-il dans un souffle.

-Oui...

   Elle s'apprêtait à lui rendre un autre baiser lorsqu'elle vascilla. Ses jambes n'en étaient plus. Elle était de nouveau une sirène. Au loin, le soleil achevait de se coucher, plongeant le monde dans la fraîcheur naissante de la nuit.

-Désolé mais nous avions un accord, ricana Undertaker, ayant retrouvé son apparence, assis sur le bastingage.

  Et, avant que l'un des deux amoureux n’ait pu réagir, il attrapa Grell par la taille et l’entraîna sous l'eau.