Le chaperon aux mains rouges
Mon petit chaperon,
Ta mère grand malade,
Apporte lui ces provisions.
De la marmelade,
Avec du pain cela va de soi,
Une tarte,
Et autres victuailles.
Prenant son panier,
Le chaperon releva sa capuche,
Au dessus,
De ses petits yeux prunes
Et de son front où paraissaient quelques mèches blondes.
Et elle sortit en sautillant.
La forêt était silencieuse.
La mère du chaperon lui avait interdite d'y aller
Mais la petite était audacieuse.
Le loup n'était qu'une fable pour effrayer
Les enfants pour en faire des marionnettes
Dociles et muettes.
Mais elle décida de s'enfoncer
Au milieu des arbres,
Où dansaient
Les ombres entre les feuillages,
Où les buissons frémissaient
Sous les pas d'un canidé gai
Au pelage couleur jais.
Mais jamais
il ne dévoilerait
À la fille,
Loin d'être cruche,
Sa nature
Qui faisait de lui une vile créature.
Il s'étala sur le chemin,
Pauvre victime dans cette clairière.
Malin,
Il pleure son malheur.
Le chaperon tomba sur lui.
Pour effacer ces larmes factices
Lui donna un mouchoir.
Le loup attrapa,
Suppliant d'écouter son histoire,
La jambe de l'enfant
L'inondant
Dans une rivière de pleurs
Dégoulinant de mensonges.
Mais le chaperon n'était pas à l'heure
Et elle se faufila entre les ombres.
La maison n'était plus très loin,
Quand soudain,
Un grand bruit éclata.
Le coup de feu résonnait,
En écho,
Le chasseur avait chassé
L'autre chasseur en train de guetter
Qui alors sauva sa peau.
Le chaperon continua
Elle n'était plus qu'à quelques pas.
Elle frappa,
Entra,
Mère grand l'attendait
Avec un verre de lait au miel.
Le petit chaperon s'asseya
À la place
Que sa mère grand lui offrit.
Avec un sourire,
Elle lui dit :
- Que tu as de beaux yeux ma chérie !
- C'est pour mieux te voir mamie.
- Que tu as de grandes mains !
- Je grandis vite tu sais mamie.
- Et que tu as de belles dents !
Le chaperon sourit comme sur une photo reconstruite.
- C'est pour mieux te manger mamie.
De son panier, elle sortit
Un couteau aiguisé
Tranchant la gorge de sa mémé.
Le sang dégoulina,
Sur une langue,
Une salive rouge qu'elle avala.
Avant de mordre
Dans la chair
Tendre
Rafraîchissante,
Et nourrissante.
Le loup se glissa
Sous la fenêtre qui coulissa.
Il vit l'enfant
Assouvir ses péchés,
En mangeant
Une mémé asséchée,
Par le temps et le manque de sang.
Le loup, ébahi,
Sortit sans bruit,
Quand une brindille
Le trahit.
Le chaperon entendit.
L'écho dans sa tête retentit.
Elle se tourna vers un loup qui fuit.
Quand des mains l'attrapèrent,
D'un rouge éclatant,
Qui coula alors entre les doigts, en serrant
Le mensonge l'a conduit à sa pendaison.
Et le loup pleura
Pour de vrai cette fois.
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