2- Par le caleçon de Merlin, il m'a embrassé !
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Il m'a embrassé. Par le caleçon de Merlin, Malefoy m'a embrassé !
Excepté cette unique constatation, Harry n'eut pas le temps de réfléchir à ce que cela voulait dire, à ce que cela impliquait sur leur relation future. La chaleur sur ses lèvres, les deux mains qui s'étaient finalement posées dans son dos et le serraient contre le blond, s'éloignèrent brusquement.
Il rouvrit les yeux, qu'il n'avait pas eu conscience d'avoir fermés
Drago Malefoy s'enfuyait.
A peine s'était-il rendu compte de son acte qu'il avait tourné les talons, abandonnant un Harry déboussolé.
Le brun regardait le blond s'éloigner sans comprendre. Il n'avait même pas la présence d'esprit de le rattraper.
A quoi bon le faire d'ailleurs ? On aurait dit qu'il était poursuivi par le diable. Jamais personne ne l'avait vu courir ainsi, avec aussi peu de grâce dans sa gestuelle et de contrôle dans son expression. Il semblait réellement horrifié.
Et ce constat faisait tellement, mais tellement mal.
La tête basse, Harry partit à son tour, prenant le chemin opposé à celui qu'avait emprunté le blond.
Il n'alla pas en cours, cette matinée-là. Drago non plus.
Le brun s'était réfugié dans sa chambre, heureux que ses camarades soient déjà partis et ne puissent pas le voir pleurer. Il était toujours emmitouflé dans sa couverture le midi quand Hermione et Ron vinrent lui rendre visite.
Il ne les avait pas tout de suite entendus et ne pouvaient les voir à cause de sa position. Ce fut une exclamation colérique qui le tira de sa torpeur.
- Comment ça les filles ne sont pas autorisées à rentrer dans le dortoir des garçons ?! Seamus, ne m'embête pas s'il-te-plaît. Dis-toi que je ne suis pas une fille, je suis avant tout l'amie d'Harry ! Son amie ! Que veux-tu donc que je lui fasse ?
Il n'entendit pas la réponse de Seamus, qui parlait bien moins fort que la brunette, mais n'eut pas de mal à la deviner au vu de la réaction de la Gryffondor.
- Pardon ??? Comment ça, des gens en train de se changer ! Si tu savais à quel point je me fous de vos petites quequettes ou de vos torses glabres ! Maintenant, laisse-moi passer.
La porte s'ouvrit quelques instants après. Harry ne bougea pas. Néanmoins, sa respiration s'était faite plus régulière et ses épaules s'étaient détendues en entendant ses amis.
Quelqu'un s'assit sur son matelas, ce qui fit des plis dans la couverture. Ça le chatouillait alors il se déplaça légèrement.
Elle prit ça comme un encouragement à parler.
- Harry... C'est Hermione...
- Et Ron, fit une autre voix. On est là mon pote... Ça va ?
Le brun ne répondit pas mais il souleva légèrement la couette, de façon à ce que ses deux orbes verts voient ses amis.
- Tu n'es pas venu en cours ce matin, après avoir été emmené par Malefoy...
Elle s'arrêta, notant la crispation qu'eut Harry en entendant le patronyme.
- Que s'est-il passé ? Tu veux nous en parler ?
- Ou pas, c'est comme tu veux, ajouta le roux.
Il était heureux d'avoir des amis comme eux, qui s'inquiétaient de ce qu'il pouvait ressentir, de ce qui pouvait l'avoir blessé. Harry n'aurait jamais pu vivre sans eux.
Il repoussa la couverture et s'assit en tailleur, face à eux.
Personne ne dit mot sur la rougeur de ses yeux ou les traces de sel sur ses joues. Ils attendaient que Harry prenne la parole, patients, attentifs.
- Je l'aime. J'aime vraiment Malefoy.
Il n'y eut aucun mouvement de surprise, ni même de dégoût.
- Oui Harry, tu l'aimes. Tu nous l'as dit il y a un moment, fit Ron.
- Il y a trois mois, cinq jours et quatre heures pour être précis, rajouta Hermione.
- Hermione !
- Je rigole ! N'empêche, c'était dans ces environs-là.
- Continue Harry, fais pas attention à cette crâneuse de miss je-sais-tout.
Il les regarda, un triste sourire se dessinant douloureusement sur ses lèvres.
- Il m'a embrassé.
Le roux et la brune se regardèrent. Il y eut un silence, vite comblé par des exclamations surprises.
- Pardon ?
- Hein ?
- Tu peux répéter ?
- Je crois avoir entendu quelque chose ressemblant à "embrasser".
- Je crois qu'il a vraiment dit ça.
- Oh mon dieu.
- C'est bon Harry, continue.
Le Survivant inspira doucement. Il ne devait pas pleurer. Mais l'image du blond lui tournant le dos après l'avoir embrassé lui faisait si mal.
- Il était vraiment énervé. Je crois qu'il s'est senti trahi. On ne dirait pas, mais on a besoin l'un de l'autre. C'est un peu comme une constante dans nos vies bouleversées. On a quelqu'un sur qui rejeter nos problèmes. Quelqu'un qui ne se laissera pas impressionner par notre statut ou notre richesse. Quelqu'un qu'on peut frapper de toutes nos forces en se disant "on va voir si t'arrives à l'éviter, celle-là". Je... Il a mal pris le fait que j'ai disparu deux semaines. Dumbledore m'a dit qu'il était même allé le voir pour prendre de mes nouvelles.
- Malefoy a fait ça, lui ?!
- Oui, c'est ce que je dis. Ses émotions l'ont débordées et il a voulu résoudre ça comme d'habitude, en me frappant. Sauf que cette fois, j'avais tort, donc je me suis laissé frapper. Et ça l'a encore plus énervé. Il... Il voulait absolument me faire taire, parce que tout ce que je lui disais était vrai et il ne voulait pas l'entendre. C'est là qu'il m'a embrassé.
- Mais c'est génial !!
- ... J'ai pas fini. J'avais à peine réalisé ça qu'il s'est barré. Je vous jure, ça m'a littéralement brisé le cœur. Je pensais n'avoir aucune chance puis il m'a fait espérer l'espace de quelques secondes, avant de reprendre cet espoir et de le fracasser par terre. J'ai pas pu me résoudre à venir en cours... Je souffrais trop. Et si je l'avais croisé, je n'aurais pas su comment réagir.
Il y eut un silence méditatif.
Ron le rompit avec hésitation.
- Mais Harry, on n'embrasse pas quelqu'un seulement pour le faire taire. Il y a sûrement quelque chose d'autre en dessous. Je pense... Je pense qu'il t'aime vraiment. Sinon, il ne se serait pas autant inquiété, non ?
- Ron... Je crois pas. Je vous l'ai dit, il était devenu fou. Je ne l'avais jamais vu comme ça. D'habitude, il garde un peu de distance, il met son masque de bourgeois hautain. Là... Il y arrivait pas. Pour une fois, c'est lui qui a agit comme un Gryffondor. Moi, je sais que je l'aime. Mais pour lui... Pour lui c'était juste une erreur.
Il laissa échapper un sanglot, et une larme roula sur sa joue.
- Et pourtant, je l'aime tellement. C'est ça qui me fait si mal.
Les deux autres Gryffondors se rapprochèrent. Ron avait posé un genou sur le matelas tandis qu'Hermione était restée sur le lit, mais désormais plus proche du brun.
Ils l'enlacèrent longuement.
- Ça va aller Harry, ça va aller... On sera toujours là pour toi. T'es pas seul. Avec 'Mione, on sera toujours là. Toujours.
- J'ai le cœur brisé, Ron. Ça me fait trop mal. Je ne veux plus aimer. Plus jamais. Pourquoi sur tous les êtres de cette Terre, il a fallu que ce soit Malefoy qui fasse battre mon coeur, hein ?
- "Le coeur a ses raisons que la raison ignore", Harry.
- Je pense que ce sera pour plus tard, les réflexions philosophiques, Hermione.
- Laisse-moi parler Ron. Écoute-moi Harry.
Le brun releva la tête. Ses yeux humides, fatigués, contrastaient avec l'air résolu de la jeune sorcière.
- J'ai une question. Une seule. Est-ce que tu vas abandonner ou tu vas te battre pour montrer que c'est pas fini ?
- Hermione !
- Quoi, Ron ?
Le roux soupira face à l'entêtement de la brunette, mais ne répondit pas. Elle reprit.
- Bien. Sache que tu as le choix. Si tu choisis d'abandonner là maintenant, on te soutiendra. C'est même la décision la plus sage, si tu veux savoir. Le monde est peuplé de sorciers ou de sorciers plus incroyables les uns que les autres et qui feront peut-être battre ton cœur encore plus vite qu'avec Malefoy. Néanmoins, si tu souhaites ne pas lâcher ce Serpentard, on te soutiendra. Comme l'a dit Ron, on sera toujours là pour toi. Maintenant, il n'appartient qu'à toi de décider ce que tu veux faire. Alors ?
Le brun n'hésita pas. Malgré la douleur que lui avait causée le blond, il l'aimait toujours. Il aimait chaque moment passé avec lui, il voulait mieux le connaître, devenir important pour lui. C'était pour toutes ces raisons qu'il ne pouvait pas renoncer.
- Je veux continuer. Je l'aime trop pour le lâcher maintenant. Je vais tout donner, comme d'habitude. Si ça ne marche pas, c'est que ce n'était pas destiné à marcher.
- Et puis, c'est pas comme si on avait l'habitude de choisir les décisions les plus sages, rajouta Ron. Très bien Harry, on te suit !
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