1- Où est passé le Survivant ?


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Définitivement, il manquait quelque chose. Enfin plutôt, il manquait quelqu'un.

Harry Potter avait disparu.

Cela faisait plusieurs semaines qu'on n'avait pas vu le fameux brun aux yeux verts. Depuis le huit avril à la sortie des cours si le blond se devait d'être précis.

Deux longues et interminables semaines. Il commençait sérieusement à s'inquiéter.

Où était passé le Survivant ? Pourquoi personne ne semblait alarmé ?

Dire que Drago était inquiet serait un euphémisme. Depuis la disparition du Survivant, le blond  semblait s'être perdu lui-même. Ses cheveux tombaient misérablement sur son front, ses nuits s'étaient faites plus courtes et il ne pouvait s'empêcher de poser des yeux nerveux dès qu'il était quelque part, à la recherche de quelque chose... Ou quelqu'un.

Car ils avaient beau se disputer chaque fois qu'ils se voyaient, le Serpentard et le Gryffondor ne se détestaient pas réellement. Pas du côté du blond en tout cas.

Pour sa part, il trouvait ça... Rassurant d'avoir quelqu'un sur qui se défouler sans avoir peur de le blesser. Il voyait le brun plus comme un adversaire que comme quelqu'un qu'il détestait. Au contraire. Il était vrai que c'était un jeu violent mais il demandait d'avoir, chacun, confiance en l'autre.

Ne pas se lancer de sort possiblement dangereux quand on les séparait ou si l'un était de dos. Ne pas utiliser les sorts interdits. Énerver l'autre au point qu'il en oublie ses problèmes.

C'était leurs règles tacites.

Cela marchait bien, la preuve étant qu'aucun des deux n'était mort. Le contrôle leur avait échappé seulement quelques fois, où ils se retrouvaient à l'infirmerie, mais ce n'était rien de très grave.

Les seules fois où il se sentait vivant en temps que lui-même était lorsqu'il se battait avec le Gryffondor.

Le blond soupira.

Depuis la disparition inquiétante de ce maudit Potter, Drago se sentait quelque peu seul. Seul, mais surtout vraiment vraiment tracassé. Il était, disons le franchement, terrifié de l'absence de Potter, qui s'était sûrement de nouveau embarqué dans une affaire louche. Une affaire louche dont il n'était peut-être pas sorti vivant.

Le doute étreignait son cœur, si terrible qu'il en suffoquait. Et si Potter était véritablement mort ? Comment, lui, allait-il faire ? Avec qui se battrait-il, qui l'insulterait sans ciller ?

Si Potter était mort, alors...

Non, il ne fallait pas y penser !

Il fronça les sourcils.

Il ne savait pas où était le brun, mais il voulait absolument l'apprendre. Pour cela, il ne restait qu'une solution. Une solution qu'il trouvait odieuse, abominable, révulsante. Une solution que ses parents avaient écartée en l'éduquant, lui répétant à quel point c'était déshonorant.

Mais il avait beau chercher, il ne voyait pas d'autres choix.

Il allait supplier.

***

- Que dites-vous ? Je pense avoir mal compris, siffla le prince des Serpentard.

- Je pense que vous avez très bien compris, Drago. Si le sort de Harry vous inquiète, je vous conseille de jeter un coup d'œil au Lion dès demain matin.

- Aux Lions ? Vous parlez des Gryffondors ?

Le directeur sourit. Les pattes d'oie près de ses yeux se creusèrent tandis que ses yeux bleus brillaient de malice.

- Non, je vous parle du Lion. C'est un hebdomadaire qui s'intéresse surtout aux grandes personnalités... Mais c'est vrai qu'elles viennent toutes de Gryffondor, vous avez raison.

- Et vous dites qu'ils savent où se trouve Potter ?

Le vieux directeur lui tendit un bonbon au citron, que le blond refusa, attendant sa réponse.

- Attendez demain, vous serez fixé.

***

Il s'était levé tôt ce matin, exprès. Son cœur battait à tout rompre. Il avait peur, n'osait plus respirer.

Enfin, les chouettes entraient. Il se précipita sur le journal commandé la veille, qui s'était retrouvé entre ses deux merguez et son toast beurré. Cette vision lui coupait l'appétit, il n'avait plus vraiment envie de manger maintenant.

De toute façon, le stress lui tordait l'estomac.

Toujours en apnée, il se saisit du paquet du bout des doigts, comme si le prendre brusquement risquait de changer son contenu pour des nouvelles plus funestes.

Sans regarder, effrayé par les exclamations surprises de ses camarades qui avaient déjà ouvert l'hebdomadaire, il déchira le papier qui l'enveloppait.

Il ouvrit un œil, puis deux.

Il ne comprit pas tout de suite, ne s'attendant certainement pas à découvrir la photo d'un Harry Potter rêveur en première page, où un gros titre indiquait "Des photos d'Harry Potter prises lors d'un shooting en exclusivité !". Néanmoins, quand cette image s'imprima sur sa rétine et dans son cerveau, il explosa.

Pas littéralement bien sûr, mais presque. Son corps était secoué de spasmes de colère alors qu'il se remémorait la peur si terrible qu'il s'était faite, pendant que l'autre prenait du bon temps à poser pour ses fans !

Il allait le tuer.

Ses camarades de table le dévisageaient avec curiosité mais, à cet instant, il se fichait totalement de leurs regards.
A moitié conscient, ivre de rage, il se précipita sur le beau brun qui était apparu, frais comme un sorbet au citron. Il le saisit par le col, l'obligeant à se lever, tenté de le frapper immédiatement, mais cela le dérangeait que les autres sorciers puissent voir leur affrontement. Il voulait être le seul à contempler cet Harry qu'il allait briser. Cet Harry qu'il espérait tant voir revenir.

Il rajusta sa prise sur son vêtement et le tira derrière lui.

- Malefoy !

Une main le retint. Il se dégagea brusquement.

- Toi, Granger, tu te la ferme. Je dois parler à Potter, laisse-moi passer.

Elle regarda le brun derrière lui, indécise.

- C'est bon, Hermione.

Alors, le Serpentard réalisa qu'elle avait demandé l'autorisation de Potter, comme si lui-même ne comptait pas dans l'histoire ! Comme si sa décision - prise sur un coup de tête certes mais importante - ne comptait finalement pas dans le jugement final. Cela l'irritait encore plus.

D'un coup d'épaule, il bouscula la brune qui s'était déjà décalée.

Oui, il était furieusement énervé.

Pourquoi cette cruche demandait-elle à Potter si lui, un Malefoy !, pouvait l'emmener ? Il faisait ce qu'il voulait ! Potter avait trahi sa confiance, Potter avait disparu, il s'était tant inquiété à son sujet. Il avait eu si peur...

Mais c'était fini. Cette peur était désormais révolue, s'était transformée en haine pure.

- Viens-là, grimaça-t-il.

Il le tirait, fit mille et un détours pour s'arrêter finalement au milieu d'un couloir désert.

Il le poussa contre le mur. L'autre se laissait faire, se contentant de baisser les yeux.

Et ça l'énervait, oui ça l'énervait. Pourquoi il ne se défendait pas au moment critique ? C'était justement dans ces instants-là que Drago comptait sur Harry. Il avait besoin de frapper pour évacuer ces sentiments oppressants qu'il avait longtemps gardés en lui, qu'il contenait jusqu'à ne plus pouvoir et explosait. Mais en aucun cas il ne voulait frapper pour frapper.

Il voulait un adversaire. Il voulait Potter.

Mais Potter ne bougeait pas. Bloqué contre le mur par Drago, il n'essayait pas de se dégager, acceptant les coups sans tenter de les rendre. Sa joue était rouge tant le blond l'avait frappé et sa lèvre s'était fendue.

- Mais défends-toi putain ! laissa échapper le Serpentard.

Son inquiétude revenait. Pourquoi se laissait-il frapper ainsi ? S'était-il finalement blessé et n'arrivait pas à se défendre ?

Il en avait marre. Il ne savait plus quoi faire de ces stupides sentiments. Il se sentait comme un Poufsouffle, bombardé d'émotions qu'il ne comprenait pas. Il voulait le frapper, mais il ne voulait pas le blesser. Il voulait lui crier dessus, mais il avait le sentiment que, même ainsi, sa voix ne l'atteindrait pas, donc il se taisait. Il voulait s'enfuir loin de ce Gryffondor qui lui faisait perdre la tête, mais ne pouvait se résigner à faire un pas loin de lui.

Le brun fit secoua la tête.

- Non, je ne me défendrai pas. C'est de ma faute, ce sont les conséquences de mes actions.

Il fit une pause, hésitant, avant de reprendre.

- Je suis désolé de t'avoir laissé.

Qu'est-ce qu'il racontait encore, ce lion sentimental ? Avait-il reçu un choc trop fort à la tête ?

La vue de Drago se brouilla et il comprit qu'il pleurait.

Ses cris de rage se mêlaient à ses sanglots.

Il aurait aimé dire que ce n'était que des larmes de colère, mais ce n'était pas ça.

Potter s'était excusé et il avait semblé à Drago que quelqu'un avait compris ce qu'il ressentait au plus profond de lui. C'était la première fois de sa vie. Et c'était son pire ennemi qui avait prononcé cette phrase. Il se sentait pitoyable.

Il donna un coup dans le mur, à quelques centimètres du brun qui ne bougeait toujours pas. Le choc avait fait vibrer son crâne mais l'autre n'avait pas bougé. Se moquait-il de lui ? Peu importe, il allait bientôt comprendre qu'il était impossible de rester stoïque face à un Malefoy énervé.

De sa main douloureuse, il prit le col du Gryffondor, rapprochant leurs deux visages.

- Moi, laissé ! Tu te prends pour qui Potter !? Pour ma nounou ? J'avais pas besoin de toi, j'avais même pas remarqué que t'étais parti. Je ne m'étais pas inquiété, je ne pensais même pas que t'étais mort... Et si je l'avais pensé, j'étais heureux. Ouais, heureux ! Non, j'avais même pas remarqué que t'étais parti. Tout ça pour faire des shootings photo pour des fans alors que tu "détestes" ça.

La voix du blond se faisait plus aiguë au fur et à mesure qu'il parlait et il mimait des guillemets avec ses doigts pour montrer l'ironie contenue dans ses mots.

Si Potter détestait vraiment recevoir de l'attention, pourquoi avait-t-il fait ces photos ? Il allait être encore plus embêté par les journalistes maintenant.

Le blond tremblait. Son visage se crispait étrangement, dans une expression de colère douloureuse. Il n'arrivait plus à maintenir ce masque pour lequel il avait tant travaillé. Sa faiblesse l'énervait. Tout l'énervait.

Pourquoi Potter ne se sentait pas comme lui ? Pourquoi était-il le seul à souffrir de leur éloignement de deux semaines ?

Conscient de son agitation, le brun aux yeux verts parla d'une voix douce. Il ne voulait plus voir cette souffrance sur le visage de sa Némésis.

- Je suis désolé, j'aurais dû te prévenir. Tu as dû t'inquiéter, pardonne-moi.

Néanmoins, cela n'eut pas l'effet escompté. Cette déclaration, cette position de faiblesse volontaire n'avait fait que troubler davantage le blond, qui ne savait plus comment réagir.

- Mais arrête de t'excuser !!!

Il avait toujours la main sur le col de l'autre.

Mais Drago ne voulait plus le frapper. Il ne voulait plus voir cette expression triste sur le faciès de son ennemi. Il ne voulait plus voir les blessures qu'il avait lui-même causées.

Il caressa doucement la joue de l'autre, là où les parties étaient le plus rouges. Son regard se porta sur la lèvre blessée.

- C'est moi qui m'excuse, Potter.

Il maintint sa prise et tira. Sa bouche se posa violemment sur celle d'Harry.

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