Elle ouvrit la porte de bois qui donnait sur leur chambre. La lampe à huile était éteinte, elle put cependant deviner la silhouette allongée dans le lit grâce à la lumière de la lune. Elle s'avança, enleva la fourrure qui lui couvrait les épaules, la posa dans le fauteuil et se glissa sous la couverture. Instantanément, Harold se tourna vers elle et la prit dans ses bras. Elle n'hésita pas une seconde, elle s'y blottit tendrement. Ils restèrent plusieurs minutes comme ça, avant qu'un des deux ne se décide à parler, ou simplement s'endormir.

- Je m'excuse, murmura Astrid au bout d'un moment.

Harold se recula un peu pour mieux la voir en fronçant les sourcils.

- Pourquoi t'excuser ? Tu n'as rien fait...

- Je m'excuse d'avoir été une peste quand on était plus jeune.

Il se redressa, se mit en appui sur un bras avant de rire.

- Sérieusement Astrid ? Je n'étais pas non plus très recommandable.

- Tu rigoles. Tu as juste révolutionné le monde. Alors que je ne pensais qu'à moi et à toujours être la première. Alors que toi, tu... étais peut-être souvent seul mais au moins tu étais respectueux envers les autres... et, enfin...

Il leva la main pour caresser sa joue tendrement.

- Mais si tu n'avais pas été comme ça, si tu n'avais pas été aussi butée, tu ne m'aurais peut-n'être jamais aidé à sauver Krokmou, tu n'aurais jamais monté Tempête. Et on en serait jamais venue à avoir cette relation. On n'en serait pas où on en ait, marié, et allongés dans le même lit.

Il avait prononcé ces derniers mots dans un rire. Maintenant qu'il y pensait c'était vrai. Si Astrid n'avait pas voulu savoir ce qu'il faisait de son temps libre en dehors de l'entrainement dragons, rien ne serait arrivé. Les conflits entre Vikings et dragons existeraient sans doute toujours encore à l'heure qu'il est. Il baissa les yeux vers elle. Elle avait l'air plongée dans ses pensées, songeuse. Harold se rallongea, observant encore son épouse. Au bout de quelques minutes, la fatigue finie par l'emporter, au moment où il allait s'endormir, la voix d'Astrid se fit entendre. La fatigue ne lui permit pas de comprendre ce qu'elle disait.

- Depuis quand ?

Il ouvrit lentement les yeux.

- Depuis quand quoi ?

Après quelques instants d'hésitation, elle répondit :

- Depuis quand tu es amoureux de moi ?

- Depuis toujours je pense. Même si j'avais sans doute plus un faible pour toi au départ, mais au fur et à mesure que l'on se faisait confiance, ça s'est doucement transformé en amour. Et toi ?

Astrid eut l'air d'hésiter.

- Je ne sais pas trop. Je pense que c'était d'ailleurs de la curiosité. Tu étais le fils du chef, et pourtant tu étais le fardeau que personne ne voulait porter. C'est sans doute ça qui à attirer mon attention. Quand tu passais, je t'observais. Quand je passais devant la forge, je te regardais. Je pense avoir toujours su que tu étais différent. Mais quand j'ai découvert qui tu étais vraiment, j'ai fini par comprendre. Le fait d'être diffère n'est pas forcément mauvais, c'est ça qui nous rend uniques. Et c'est cette particularité qui m'a fait tombée amoureuse de toi.

- Tu sais que ce n'est pas forcément hyper sympa .

Elle rit pour la première fois depuis le début de leur discussion. Elle leva la main et lui caressa tendrement la joue.

- Bien sûr que si. Tu es indécis, jamais sur de toi. Et pourtant, tu donnes de l'espoir et de l'amour. Tu fais pour créer un monde meilleur. Et c'est ça qui me plait chez toi.

Harold fronça les sourcils.

- Et aussi parce que je suis beau ?

Elle rit.

- Et aussi parce que tu es beau.