Partie I chapitre 4, les chiffonneries
Une autre journée débuta alors que la veille Louise et Herbert se sont reposés chacun de leur côté et dîner dans leur chambre.
La demoiselle avait une tâche bien particulière, s'assurer que la literie de la partie ouest du manoir reste impeccable chaque jour, et que le travail des servantes étaient effectuées correctement en vérifiant l'état des lieux.
Elle n'avait que vingt ans, et les grands parents d'Herbert lui avaient assignés cette mission. Donc ce matin là à la même heure, elle devait entrer dans les chambres une fois qu'elles étaient inoccupés.
Enfin ils comptaient sur ceci à moins qu'elle accepte un jour de devenir la future épouse de leur petit fils, ils feraient l'exception de lui permettre de dormir avec lui même hors mariage.
Disons que par leur quatre-vingt ans, ils étaient pressés de devenir arrière grand parents, avant que leur santé ne défaille, et qu'ils ne puissent plus profiter de s'en occuper.
De même que tout le domaine reviendra d'office à leur petit fils, une fois qu'ils ne seront plus là pour le contester, car ils prendront leur retraite au soleil avec des arrières petits enfants en ligne de compte.
Herbert avait fini de rentrer ses vêtements de la veille dans sa panière à linge sale, car habituellement Louise préférait ne pas s'en préoccuper, ayant décider de couper les ponts avec lui il y a quelques années.
Hors depuis peu, leur relation s'était améliorée, et il lui avait dit qu'il ne devait pas se faire de cachoterie, quand elle l'interpella.
_ Herbert pourquoi apportes-tu ta panière dans la laverie, en principe c'est mon travail en plus de ma vérification des chambres à l'ouest.
_ Louise, comment pourrais-je te le dire sans que ça te choque, il y a sur certaines de mes serviettes des matières organiques qui sont restées coller. Comme je n'ai pas eu la délicatesse de les retirer, en passant un coup de jet d'eau dessus, tu risques de malencontreusement mettre tes mains sur la chose. Puis je n'ai pas encore de femme, pour s'en charger spécialement pour moi.
La demoiselle prit son plummeau qui ne sert qu'à taper sur la literie, et elle mima qu'elle lui frottait le nez en mettant une distance entre eux.
_ Oui et vu comment c'est parti, tu n'es pas prêt de la trouver. Surtout si tu la traites comme ta servante. Allez va avec ta potence dans les bas fond. Ce fera une chose en moins à traiter, tu sais que tu es sur la bonne voie pour que je me mette à t'apprécier?!
_ Vraiment, et elle est où ma récompense afin que je ne te dénonce pas à ma grand mère "le dragon"?
_ Mais mon cher, c'est toi qui a décidé de t'acquitter de cette tâche tout seul, donc assume!
_ Je sais, j'espérai avoir le droit à un bisou sur la joue au moins, tu ne peux pas me refuser ça!
_ Et si je n'en ai tout simplement pas envie?
_ Ma parole à douze ans tu étais bien plus docile, quand je te le demandais, tu étais prête à m'en faire plusieurs même.
_ Mais ce n'est même pas vrai, et cesse de m'empêcher de faire mon travail en me distrayant!
_ Bon d'accord, dans ce cas c'est moi qui vient à toi, il dépose sa panière au sol et se rapproche de Louise, la soulève à sa hauteur avec ses bras, puis il lui colle un bisou sur la joue de quelques secondes.
Ses lèvres furent deposées tout doucement sur sa joue que cela l'électrifia. La minute qui suit elle rougit, et se tient debout grace au mur. Herbert affichait un sourire jusqu'au oreilles, et s'en alla déposer son linge sale dans la laverie.
En reprenant ses esprits, elle s'enferma dans la chambre pour effectuer sa tâche minutieuse. Louise remarqua que le drap est en vrac, et elle vérifia s'il fallait le changer.
La demoiselle aperçoit des traces qui lui semblent de la veille, et elle se rappela ce qu'il lui avait dit. Qu'il lui faudrait se soulager une fois qu'il sera tout seul. S'il avait été là, elle l'aurait insulté de tous les noms d'oiseaux connus, trop choquée pour le manifester par des mots.
Louise défit le tout on ne sait jamais, et le mit en boule de sorte à ne pas mettre ses mains sur les tâches, jusqu'au chariot à linge sale. Elle remis un drap propre de la façon qu'on lui apprit à mettre, lors de son entretien pour le poste.
Tout était à sa place, enfin presque la panière, tant que celle-ci n'était pas de retour, elle aurait des problèmes avec la chef, et en ouvrant la porte pour voir s'il revenait, la porte percuta quelque chose ou quelqu'un.
_ Nom d'un petit bonhomme, à la force que tu ouvres la porte, si le panier n'avait pas été devant moi, tu m'aurais fracassé le nez, il le frotte vigoureusement le bout de celui-ci, car il s'était cogné sur l'objet qu'il tenait dans ses bras, lui laissant une trace visible. Elle sortit un mouchoir de son tablier, et lui proposa de le mettre par dessus la rougeur avec un glaçon, quand il ira dans la cuisine.
_ Tu m'as prise au dépourvu, je ne m'attendais pas que tu reviennes aussi vite. Laisse-moi placer ceci dans ta salle de bain, afin que je puisse finir ma tâche.
La demoiselle se dépêcha de la remettre à sa place, puis elle traversa la chambre pour pouvoir sortir, mais elle tombe nez à nez avec l'homme qui lui fait face, devant la porte ouverte. En l'apercevant il s'y place pour l'empêcher de sortir en faisant un barrage avec son corps, ensuite il jette un coup d'oeil dans le chariot.
_ J'espère que le spectacle t'a plu, comme tu peux le constater j'ai eu une fuite nocturne. Alors qu'est-ce que ça fait d'y poser les mains dessus?
Louise lèva les yeux au ciel, puis elle attrapa le coussin sur la chaise tout près d'elle, pour le lui faire bouffer s'en était trop.
Ce qui le fit dégager le passage pour ne pas se le prendre. Elle profita de ce moment, pour prendre la poudre d'escampette et récupérer son chariot et ajouta à distance de lui.
_ Ceci ne te regarde aucunement, et après voudras-tu m'apprendre à faire mon travail? Cela m'étonnerait, tu préfères me lancer des piques à la place, voir des propos dans le but de me déstabiliser. Constate par toi-même que ça ne fonctionne pas, car sur le champ je m'empresse de te laisser en plan. Et puis pas trop frustré?
La demoiselle le foudroya du regard, comment osait-il penser qu'elle mettrait ses mains dedans, et dire mine de rien une chose si indécente.
_ Louise, je ne parlais pas sérieusement, et vu la façon que tu les as roulé en boule, il est sure que tu as évité chaque recoins. J'aurais voulu que l'on se parle un peu, je m'y suis pris comme le dernier des crétins. Dit-il penaud.
_ Et le mot est bien faible vis-à-vis de ton attitude!
_ Excuse-moi Louise. Est-ce que cela te convient mieux?
_ Je m'en accommoderai, je dois y aller. Aller va à tes occupations. Ou l'on me passera un savon, car je me suis laissée distraire par mon chef.
Il ne la retient pas retournant dans sa chambre, elle referma la porte juste derrière lui.
La demoiselle ne dit plus un mot, quand elle traversa le grand couloir avec son chariot, pour vérifier les draps des autres pièces et les changer si besoin.
Louise se rappela qu'elle avait des gants exprès à cet effet, si elle ne s'en servait pas, normal qu'il se mette à l'embêter, elle lui avait tendue une perche sans le vouloir.
Une fois fini, elle fit descendre le chariot dans l'assenseur, puis elle prit les escaliers avec les petites panières qu'elle récupérait régulièrement, et elle fit attention là où elle posa les pieds, en marchant en crabe.
Enfin il lui resta à traverser le grand hall, et emprunter la porte au fond du couloir tout à droite. Avec son coude, elle appuya sur la poignée pour ouvrir la porte, et vider le linge sur la grande table de tri.
Les couleurs foncées ensemble, les clairs, le blanc, le noir, les matières épaisses, et le linge de maison. Chacun furent mis dans un bac à part, ils avaient différentes machines. Et les vêtements avaient une étiquette avec le prénom à qui cela appartenait.
Louise jeta un oeil sur les autres pièces de l'aile Est rapidement, et elle lança les machines. Elle partit remettre du linge propre de lit, puis récupéra les affaires qui avaient séché dans la grand cour extérieure, posées dans un panier en fonction de l'individu.
Celles-ci avaient été soigneusement repassées par sa mère. Avant qu'elle n'aille déposer les vêtements d'Herbert dans sa chambre, Louise le vit sortir de la salle d'audience.
Car pour s'y rendre il fallait être accompagné jusqu'à là-bas étant une employée. L'homme accélèra le pas en l'apercevant au loin.
_ Louise quelle agréable surprise de te revoir dans le coin! Donc tu venais déposer mes vêtements à ce que je vois?
_ Étant donné que tu es serviable, prend-les tout en lui souriant, j'ai encore d'autres tâches à effectuer dans l'immédiat.
_ As-tu mis de nouvelle pièces de lit? Il la regarda réfléchir.
_ Oui c'est vrai que je dois le faire, attends-moi à l'extérieur j'en ai pour pas longtemps. Et laisse-moi ranger ce tas de vêtement là, où tu as l'habitude de les mettre dans la commode.
Tout compte fait, elle ne put lui demander de le faire, mais il maintint fermement le bac.
_ Je peux très bien le faire, si cela t'inquiète à ce point d'être dans une pièce fermée avec moi, laissons la porte de la chambre ouverte.
_ Dans ce cas d'accord, mais pas parce que j'ai peur d'être enfermée avec toi, seulement n'oublie pas le règlement!
_ Tu oublies que je prends aussi des décisions au sein de ce lieu, il me suffit de m'expliquer avec eux, en leur assurant que je n'ai pas poser ma main sur toi, afin qu'il n'y ait pas de serment.
_ Faisons comme convenu, je tiens à continuer à avoir pleinement leur confiance. Et je ne souhaite pas d'incident diplomatique avec mes grands parents.
_ Donc allons-nous mettre de côté nos taquineries?
_ Nous pouvons discuter pendant que je fini ce que je fais.
_ Que vous plairait-il de faire dans l'immédiat Louise?
_ Voyons ce qui me plairait, serait de partir en voyage pendant quelques temps. Mais au point où est la dette familiale, il me faudra patienter quelques années, avant d'en faire la demande. Et vous?
_ Voyager me semble une bonne idée, surtout quand on s'occupe de faire fructifier des entreprises. Pourquoi ne prendrerions-nous pas quelques jours ensemble?
_ Parlons sérieusement, je ne pourrais pas partir en voyage avec vous, pour la simple raison que nous ne sommes pas de la même famille, et nous n'avons aucun lien qui justifierait qu'on se retrouve dans les transports ensemble.
_ Louise cela pourrait s'arranger en moins de deux, et pour ça il nous faudrait nous fiancer. Les yeux de la femme s'écarquillèrent en grand.
_ Comme je vous le disais, il me faudra y aller avec mes parents. De toute façon nous ne le somme pas, son regard s'assombrit à cette annonce.
_ Il est vrai qu'il nous faudra nous apprendre à connaitre l'autre à nouveau. Je découvre une facette que je ne connaissais pas jusqu'à alors. Il prit sa main qu'il serra dans la sienne, lui accordant toute son attention.
_ Serait-ce des flatteries tout juste pour tenter de m'endormir? Elle retira sa main avec force, qu'elle mit dans les poches latérales de son tablier.
_ La-dessus vous n'avez pas changé, et rester la même enfant. Je sais vous avoir dit me contrôler en évitant de tel terme. N'avez-vous pas conscience de ce que vous pouvez dégager de votre personne? Il tenta de l'approcher, mais elle recula jusqu'à atteindre le mur.
_ Je n'en ai pas la moindre idée, tout ce que je sais c'est que les hommes n'hésitent pas à utiliser des termes flatteurs, afin de nous attirer dans leur filet. Son reproche était amer.
_ Oui mais vous et moi, cela fait quelques années que nous vivons sous le même toit, et nous avons l'occasion de vérifier qui est l'autre. Elle le sentit blesser face à ses mots.
Ses pensées viennent de s'embrouiller avec ce dont elle s'est rappelée la veille, et Louise se persuada que s'était enfouie au fond de sa mémoire. Hélas ce n'était pas le cas, et les actions de son aîné lui rappela à cette dure réalité.
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Tout comme cette période quand il fut parti sans lui donner la moindre explication sur les circonstances, et que Melba dut quitter le manoir sans préavis, n'ayant pas eu la possibilité de dire au revoir à qui que ce soit.
Ce jour-là, elle avait lu dans le regard d'Herbert un air sévère, et plein de reproche, et elle se demanda à qui il était destiné.
Louise avait tenté en vain de lui tirer les vers du nez, mais il fit le roi du silence, ce jeu dont ils s'essayaient dès qu'il avait un peu de temps à lui consacrer. Puis qui convenait au règles de bonne conduite face à leur supérieur hiérarchique, qui fut les seuls à autoriser à prendre la parole.
L'homme s'inquiéta de l'expression qui s'inscrivait sur le visage de celle qu'il aime, aussi lisse et impeccable que le velour, ou s'éncrait de petite ridule provoquer lorsqu'on est soucieux.
Herbert croisa ses bras sous sa poitrine attendant une explication, mais contrairement à ce qu'il aurait cru, elle fit de même à son encontre.
La demoiselle lut chez lui de l'incompréhension, elle se mettait à le sonder tout comme il prit l'habitude de le faire. Cela ne se passera pas à sa façon, Louise souhaitait qu'ils aient une discussion sérieuse entre adulte.
S'il croyait qu'en agissant en tant qu'homme qui sait plus de choses qu'elle, aurait un impact sur le présent il se trompait.
Herbert capitula, si c'est ce qu'elle attendait de lui, alors pourquoi pas. Mais dès que le mécanisme sera enclenché, il ne serait plus possible de faire machine arrière.
Car il n'en aurait pas envie, et que cela était essentiel afin d'aller de l'avant. Alors qu'il s'apprêtait à faire un pas devant elle, Louise le contra en décrivant un arc de cercle avec ses bras autour d'elle, lui délimitant son espace vitale. Elle ne voyait pas la nécessité qu'il raccourcisse aujourd'hui la distance qui les séparent.
Pour parler ils pouvaient le faire de là où ils étaient. Puis elle se sentit gêner en réfléchissant, qu'il voulait avoir un geste tendre avec elle, tel poser sa main sur sa joue, et elle ressentit un malaise, son visage se teinta.
_ Qu'est-ce qui te trotte dans la tête pour que tes joues changent de couleur?
_ Je me demandais comment te parler d'un événement passé, sans que ça ne dégénère en dispute.
_ Seulement ceci, ne t'en fait pas, quelques soient nos querelles, elles sont déjà effacées depuis belle lurette.
_ Pourquoi à mes douze ans, es-tu parti sans me donner la moindre explication, alors que tu étais furieux? Tu m'as pourtant dit que tu m'en dirais plus, plus tard mais tu t'y es refusé, en prétextant ne pas avoir le temps!
Sa voix se brisa face à ce reproche, cherchant à extérioriser la peine qu'elle avait pu ressentir.
_ Je te l'ai dit, puis j'ai estimé que c'était le rôle de ta mère de t'apporter la réponse. Quand j'en ai discuté avec elle. Tu sais bien les problèmes rencontrés lors de la puberté. Pour ma part cela aurait été malsain que je le fasse moi-même, car pour en saisir le sens il est nécessaire d'avoir un regard neutre la-dessus. Dois-je te rappeler que je suis un homme, en te montrant comment mon corps réagit, si je te prends dans mes bras?
Louise blémit sur ses dernières paroles, alors que le but de l'homme était d'y aller en douceur, tout en la mettant face au fait accompli, et ceci en le lui évoquant oralement.
_ Ce n'était pas ce à quoi je pensais. J'ignore ce qui est arrivée à mon amie Melba, tu as refusé de m'expliquer pourquoi elle n'a pas pu nous dire au revoir à tous. J'ai l'impression qu'elle a commis une faute grave, car même la comtesse n'ose m'en parler. Celà lui avait travaillait la tête, depuis quelques années déjà.
_ Moins tu en sauras, mieux tu t'en porteras étant donné qu'elle était importante pour toi, il appuya sur ses mots. Ce qu'il t'es nécessaire de savoir, c'est que nous ne laissons pas nos employés sans la moindre situation, et toit au dessus de leur tête.
_ N'empêche que depuis ce jour, nous passions moins de temps ensemble, et c'est à partir de cet instant que nous furent distant.
_ À tes seize ans, le soir quand t'es partie danser avec Béruse, je te prie de m'excuser pour les horreurs que je t'ai dite. En y réfléchissant tu voulais avoir mon avis sur ta tenue, et je ne l'ai pas fait. Me pardonneras-tu cette erreur? Il trouva nécessaire de parler de ce qui l'a rendu triste à cet âge.
_ Ne prononce plus le nom de cet enflure devant moi, tu m'entends?! D'ailleur je ne l'ai plus revu à l'école depuis, on m'a dit que ces parents ont trouvé, une meilleure situation dans un pays étranger. Quel n'en fut mon soulagement! En plus j'ai appris de mes camarades, qu'il courrait plusieurs jupons à la fois.
Les traits de Louise se durcirent tout en évoquant une partie de son passé.
_ Lui c'était le prince qui se transforme en crapaud, dès qu'il est embrassé, rit-il. Je crois que ta marraine la bonne fée, s'est occupée de l'envoyer loin, lui faisant un clin d'oeil.
_ Maintenant que tu me le dis, j'ai sûrement quelqu'un qui veille sur moi en secret. Tout en retournant dans ses pensées.
Louise sait que malgré ses taquineries, il n'a jamais eu de mauvaise intentions la concernant, par ceci elle arrive à tolérer sa présence, même quand elle fut acerbe avec lui.
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La suite parle de Melba une jeune femme qui fut proche pour Louise et le départ de celle-ci.
Merci à ceux qui m'encourage dans mon écrit, j'espère que vous arriver à suivre le fil de ma pensée et que cela vous donne envie d'en savoir plus.
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