Gabriel sentit un frisson parcourir son échine alors qu'il plongeait son regard dans les yeux du jeune garçon. Il n'avait pas imaginé qu'il croiserait quelqu'un d'autre dans cet endroit. Pas avec l'intensité de cette scène. Le garçon, qui semblait à peine plus âgé que lui, le fixa un instant avec une détermination qui contrastait vivement avec l'angoisse qui étreignait le cœur de Gabriel.
Il se sentait comme un insecte pris au piège dans une toile d'araignée invisible. Mais quelque chose dans ce regard perça la brume de son désespoir, un éclat de... d'espoir, peut-être ? Un écho d'une promesse de liberté, ou du moins de résistance.
Un murmure s'échappa des lèvres du garçon à travers la vitre. Mais Gabriel, engourdi par le froid et par la fatigue, eut du mal à entendre. Les bruits métalliques des chaînes et le bourdonnement sourd des couloirs masquaient tout. Il se pencha un peu plus près, concentrant toute son énergie sur les paroles du garçon.
"Tu n'es pas seul. On est là, mais on s'échappera."
Le cœur de Gabriel s'emballa. Son esprit, saturé de confusion et de peur, chercha à déchiffrer ces mots. S'échapper... Ces mots résonnaient en lui comme un signal d'alarme, un appel à la révolte, un espoir qu'il n'avait plus cru possible.
Il tourna la tête, cherchant à repérer la source de la voix, mais le froid dans ses jambes et ses bras, l'étau de la peur qui comprimait sa poitrine, le rendait presque aveugle à tout ce qui se passait autour de lui.
Le garde, un colosse massif, était là, immobile, à quelques pas de lui, surveillant chaque mouvement avec une vigilance presque mécanique. Gabriel savait que s'il tentait quoi que ce soit, il ne ferait que se condamner davantage. Mais son regard restait fixé sur le jeune garçon.
"Tu m'entends ?!" cria-t-il silencieusement, se mordant la lèvre pour étouffer un hurlement. "Comment... comment on fait pour sortir d'ici ?!"
Le garçon se redressa soudain, les yeux brillant d'une détermination nouvelle. Il glissa quelque chose de sa poche — un petit morceau de métal, fin et discret. C'était un crochet, ou un crochet d'évasion, peut-être. Gabriel sentit son souffle se couper, comme si l'air autour de lui devenait plus dense. Il avait à peine le temps de réagir qu'une autre silhouette se dessina derrière le garçon, plus grande, plus menaçante, un homme vêtu d'une combinaison noire et de gants qui semblaient faits pour endiguer toute forme de résistance.
Le garçon lutta brièvement, ses yeux cherchant encore un instant à capter ceux de Gabriel, puis il tourna brusquement la tête et commença à courir, précipitant son agresseur dans une direction opposée. La porte se ferma dans un claquement sec.
Gabriel, le cœur battant à tout rompre, se laissa tomber à genoux sur le sol froid. Ce n'est pas encore fini. Il savait qu'il ne pouvait pas rester là sans agir. Son esprit s'éclaira soudain d'une idée. Le garçon lui avait transmis quelque chose d'indéfinissable, une étincelle de volonté, une promesse de fuite. Et si ce n'était pas un signe qu'il devait rester là à se laisser mourir dans cette cellule glacée ?
Un bruit métallique. Puis un autre. Gabriel se redressa brusquement. Quelqu'un approchait. Le regardant par la fenêtre de la porte, il aperçut une silhouette fine, frêle, une jeune fille aux cheveux blonds, mais elle n'était pas seule. Il se souvint d'elle, cette fille aux yeux cernés et à la démarche incertaine, qu'il avait aperçue lors de son arrivée ici.
Elle marchait d'un pas incertain, les poignets attachés à une corde, sous la surveillance d'un autre garde. Elle paraissait épuisée, presque morte de froid, mais il pouvait lire une détermination fugitive dans ses gestes. Elle aussi, elle semblait prête à tout pour s'échapper.
Gabriel se leva d'un bond, l'adrénaline envahissant son corps. La possibilité d'une évasion était peut-être plus réelle qu'il ne l'avait imaginée. Un plan commençait à se former, mais pour qu'il fonctionne, il allait devoir agir vite. Il devait la rejoindre.
Alors qu'il s'approchait de la porte, il sentit la chaleur du métal contre ses mains, comme une promesse de liberté. Tout à coup, il n'avait plus qu'une certitude : s'il voulait s'échapper, il ne pouvait plus se permettre d'être seul.
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