Chapitre 25

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Gabriel, heure date et endroit inconnus

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Nous sommes jetés sans ménagement dans une pièce à peine plus petite qu'un appartement neuf mètre carré chez les humains. D'ailleurs, il n'y avait guère plus de place.

Des étagères remplies à craquer s'entassaient dans les coins les plus sombres, allant jusqu'au plafond. Le sol était jonché de détritus, et de.... D'os ?!

Effrayant...

De l'eau gouttait du plafond, et formait une large flaque au milieu de la pièce, et laissait miroiter des reflets argentés. L'air était chargé d'humidité, et Tess grelotait dans son sommeil. Ses dents s'entrechoquaient en rythme, mais elle grelottait en silence. Quelle drôle de danse. Mais pas dans ce contexte. Elle affichait un rictus mi amusé- mi crispé.

Moi, je m'étais réveillé quand ils nous avait poussé dans la pièce. Ma tête m'avait semblé exploser sous l'impact, me laissant pantois et inconscient pendant une bonne vingtaine de minutes.

J'affichais désormais une large bosse, sur le côté inférieur droit, et semblait s'y plaire...

D'ailleurs, je me demande depuis combien de temps on est ici... Une heure tout au plus.... Ou peut être deux ? Peut être même une journée entière qui sait...

Soudain, je me rendis compte à quel point j'avais faim. Je n'avais aucune notion du temps mais ça ne faisait qu'aiguiser mon appétit.

Il fallait que je sorte d'ici au plus vite, avant de mourir de faim. Emporté par l'adrénaline, j'envoyais une rafale contre la seule ouverture de la pièce, une porte solidement blindée, à l'allure baraquée, sûrement faite en magisdienne et solidement fermée.

Mais, dans un élan de compassion, je me stoppais et considérais Tess. Elle m'avait toujours soutenu, et je partais maintenant sans un au revoir ?! Je ne pouvais pas l'abandonner maintenant, ce serait trop douloureux... Ma mère m'a dit de ne jamais m'attacher à un humain, je ne m'en sortirais pas... J'y ai désobéit et j'en paye le prix.

Mais d'un autre côté elle ne serait qu'un poids de plus, inutile, sur mes épaules. Je reviendrais sûrement la chercher plus tard. Si je ne me fais pas prendre...

Tant pis je pars. Songeais-je sans un regret.

Un, deux. Le vent soufflait en moi tel une rafale, je ne pouvais plus le contrôler...

La porte céda dans un grincement sec et affreusement fort à mon goût.

Je grimaçais et sortis sans un bruit, m'en fuyant vers mon destin.

Où étais-je ?

Je me trouvais actuellement dans une sorte de labyrinthe géant constitué de couloirs interminables à peine plus grand qu'une porte. Les passages étaient étroits, la possibilité de s'en sortir s'en se faire repérer était extrêmement faible.

Tant pis, songea-t-il de nouveau, il fera avec...

Je regardais dans tous les coins et me cogna contre un pan de mur.

Alerté, je me terrais dans un coin du couloir et baissa la tête.

Finalement rien ne survint, et je me mis à courir, rassuré. Je ne faisais plus attention au bruit que faisais mes chaussures au contact du sol, je voulais seulement respirer l'air frais.

Je vis une porte à l'extrémité du prochain embranchement et sprintai dans sa direction, galvanisé par une seule chose; la lumière, l'air.

Je poussais la porte avec une force inédite, et respirais le grand air, courant pour sentir le vent gonfler les joues, ressentir l'adrénaline.

Je ne savais pas exactement combien de temps j'étais resté enfermé mais je devais prendre l'air .

Boum.

Oh-

Non.

-Qu'est-ce que tu fais là jeune homme ?! Viens par ici !

Je me mis à courir mais ,e garde était malheureusement un givreur, et il me gela les pieds en un rien de temps.

M'étalant de tout mon long, je fermais les yeux. C'était fini.

-Ici l'étage numéro un, j'ai attrapé le prisonnier numéro ...

Il me tourna et mémorisa le numéro marqué sur mon tee-shirt,

-Numéro 924.

-Bien. Répondit une voix au bout du fil.

Et il raccrocha.

Il me poussa et me guida à travers les étages. Qu'est-ce que j'allais faire ? Je n'avais même plus Tess avec moi, la faute à qui ?

A mesure que l'on descendait, les étages se faisaient de plus en plus froid. Mes pieds et mes mains étaient engourdis, et je peinais à avancer. Ça faisait maintenant plus de dix minutes qu'ils marchaient en silence, lorsque, le colosse, qui avait pris la tête, se stoppa net.

Puis il annonça :

-Étage de glace, cellule numéro 674

Je grelottais maintenant et avançais dans ma nouvelle cellule, comme me l'indiquait le doigt de mon ravisseur pointé dessus.

Il faisait froid. Très froid. Je n'allais pas tenir longtemps. Je sentais déjà mes paupières s'alourdir.

Je luttais, encore et encore, je savais qu'on allait me sauver. Mais qui ?

Je ne sais pas. Je sais seulement par mon intuition qu'un signe se manifestera.

Des heures, peut-être des jours plus tard, j'entendais des voix.

Vous allez dire que je suis fou. Forcément.

Mais je m'étais déjà avancé, et je regardais déjà par la petite fenêtre encastrée dans la porte de ma cellule.

Je vis une jeune fille blonde, les épaules voûtées, fondant en larmes dans les bras de son agresseur. Elle avait des bleus sur ses épaules et ses genoux, et semblait épuisée.

Mais le jeune garçon qui l'accompagnait ne gardait pas la tête baissée. Il s'était stoppé droit devant son ravisseur et le fixai de ses yeux bronze.

Mais il le détourna bien vite, et croisa mon regard à travers la vitre.

                                                     Tu n'es pas seul. On est là mais on s'échappera. 

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